dépensesdesanté.Ilfautenreprendresérieusementlecontrôleetfaireen
sortequeleurcroissanceannuellen’excèdepasletauxdecroissancedela
richessecollective.Sansuneréductionmajeureetdurabledubudgetdela
santé,leQuébecaurabiendumalàtraverserlacriseactuelle,etencore
davantageàreleverledéfiduvieillissementdesapopulation.Unproblème
demeure:sinosfaçonsdefaireactuellesrestentinchangées,unecroissance
pluslentedubudgetdelasantééquivaudraàunecompressioneffectivedes
services.
Ilfautdoncsedemanders’ilestpossiblederéalisercescompressionsdans
uncadremodifiéquinouspermettraitd’améliorerlaperformancedusystèmeet
dereprendreenmêmetempslecontrôledubudgetdelasanté.Àcetteques
tion,nousrépondonssanshésitation:yes,wecan. Ladémonstrationestfacile
àfaire.AprèslesÉtatsUnisoù,commeonsait,lescoûtsdesantésontjusqu’ici
horscontrôle,c’estauQuébecquel’effortfinanciertotaldescitoyensensanté
est le plus important parmi tous les pays avancés. En 2008, nous avons
consacréàlasanté12%denotrePIB,soitpresqueundollarsurhuit2.
Mêmesilesautressociétésavancéesdépensentensantéuneplus
petitefractiondeleurPIBqueleQuébec,certainesontnéanmoinsdessys
tèmesnettementplusperformantsquelenôtre.LaFranceetlaBelgique,
deuxpaysculturellementprochesdenous,offrentdesexemplesintéres
sants.Malgréqueleurspopulationssoientplusvieilles,doncenprincipe
pluscoûteusesàsoigner,lesdépensesdesantéenFranceetenBelgique
sontinférieuresauxnôtres(enparitésdepouvoird'achat).Celan’apas
empêchél’OrganisationmondialedelaSanté(OMS)deleuraccorderde
meilleuresnotesqu'ànouspourlaperformanceglobaledeleursystèmede
santé.L’OMSplacelaFranceau1er rangmondial,leCanadaau30erang,et
laBelgiqueentrelesdeux,soitau21erang3.
CommentlesBelgesetlesFrançaisparviennentilsàfairemieuxque
noussansquecelaneleurcoûtepluscher?Cen’estpasenpayantleurs
médecinsmoinsqu’auQuébec.Cesdeuxpaysontdepuislongtempsétabli
desmécanismesd’évaluationrigoureux,dépolitisésettransparents,placé
lesincitantsfinanciersauxbonsendroits,favorisélesinnovationslocales,
attachélesbudgetsdeshôpitauxaunombredepatientssoignés,crééune
émulationbénéfiqueentrelesecteurpublicetunpetitsecteurprivé,ouvert
leprivéàlapratiquemédicaleàl’intérieurdecertaineslimites,etsurtout
accordélaprioritéàlapréventionetauxservicesdepremièreligne.
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Le Québec économique 2011 – Chapitre 7
Section 2 : Enjeux économiques du système de santé
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