ménopause [4]. Cet effet favorable dans le groupe des femmes de 50 à
59 ans a également été retrouvé dans la cohorte de l’étude WHI des
femmes hystérectomisées sous estrogènes seuls [5], et plus récem ment,
dans un essai randomisé danois [6]. L’effet protecteur d’un THM sur le
plan cardiovasculaire semble maintenant bien documenté chez les
femmes ménopausées récemment, notamment si le THM est instauré
entre 50 et 59 ans, avec une réduction du risque cardio vasculaire et de
la mortalité globale : c’est le concept de « fenêtre d’intervention
thérapeutique ».
II.2. THM et risques de cancers du sein et gynécologiques
Concernant les cancers du sein, la prise d’un THM estropro -
gestatif est associée à une augmentation légère mais significative du
risque pour l’étude WHI (HR 1,26) [3] et pour l’étude Million Women
Study (MWS) (HR 1,66) [7]. De plus, le risque varie selon le délai entre
le diagnostic de ménopause et l’introduction du THM et selon le type
du THM : il existe notamment des discordances pour les estrogènes
seuls et le type de progestatif utilisé [8-12]. Ainsi dans l’étude E3N, le
risque de cancer du sein ne semble pas augmenté pour les THM
comportant de la progestérone micronisée [9].
Concernant les cancers de l’endomètre, rappelons que l’hormono -
dépendance de ce cancer repose sur de nombreux arguments : dès les
années 1970, des études retrouvaient un lien entre la prise d’estrogènes
exogènes (notamment d’estrogènes conjugués équins après l’installation
de la ménopause) et le risque de cancer de l’endomètre [13, 14], tandis
que l’association à l’estrogène d’un progestatif permettait de réduire ce
risque [15] sans toutefois l’annuler complètement, avec des risques
variables selon le régime et le type de progestatifs [16].
Ainsi dans l’étude European Prospective Investigation into Cancer and
Nutrition (EPIC), les risques sont retrouvés augmentés significative -
ment : HR 2,52 pour les estrogènes seuls, 2,96 pour la tibolone et 1,41
pour les estroprogestatifs [16] : le risque n’est pas augmenté avec les
progestatifs dérivés de la progestérone ou de la testostérone, alors qu’il
augmente significativement avec la progestérone micronisée (HR 2,42).
Il augmente avec les régimes séquentiels (HR 1,52) mais pas avec les
régimes combinés (HR 0,24). Les données des études précli niques [17]
renforcent ces données épidémiologiques.
636
THIS
sfog_24_This_bat3_jm_cngof09 12/11/13 11:42 Page636