L’indicateur avancé du Crédit Mutuel, calculé à partir des données de fin février, ne permet toujours pas de projeter
un redressement de l’activité à très court terme. Le point bas de la récession de 1993 a été dépassé, sauf dans la
construction, et la poursuite probable du déstockage va continuer de peser sur l’activité. Le gouvernement estime le
recul du PIB à 1,5 % en 2009. Néanmoins en France, comme dans l’ensemble de l’Europe, la mise en œuvre
progressive des plans de relance et l’impact des baisses de taux provoqueront un rebond marqué, mais bref d’ici la
fin de l’année. Le nouveau recul des enquêtes de
conjoncture en février, que ce soit
dans l’industrie ou dans les services,
confirme la rupture brutale du climat
des affaires fin 2008. Le secteur
automobile, en opérant un vaste
déstockage, a occasionné une chute de sa production de près de 40 % entre septembre et décembre 2008. Si les
immatriculations de voitures ont cessé de reculer, la détérioration conjoncturelle et ses conséquences sur l’emploi et
les revenus laissent craindre une nouvelle baisse de la demande. La hausse du chômage s’accentue. Le secteur
marchand, depuis son point haut touché au printemps 2008, a perdu plus de 180 000 emplois salariés. Le freinage,
puis le repli des dépenses en biens d’équipement coïncident avec le recul des effectifs salariés. La contraction, qui
touche l’emploi hors intérim, va se poursuivre. Le taux de chômage pourrait approcher les 9 % de la population
active fin 2009 contre 7,2 % début 2008, atteignant la ligne de 3 millions de demandeurs d’emplois.
La Banque centrale européenne, le 5 mars dernier, a abaissé ses taux directeurs d’un demi-point, un nouveau geste
d’assouplissement de sa politique face à la crise économique et financière. Son taux de refinancement est à présent
de 1,5 %, son taux de facilité de dépôt à 0,5 % et son taux de prêt marginal à 2,5 %.
L’indicateur conjoncturel avancé du Crédit Mutuel, qui
anticipe d’environ 6 à 8 mois la croissance de l’économie française, a été mis en place en septembre 1992 avec la
collaboration de François Milléquant, Chargé de Recherche au CNRS, Directeur d’Industries et Services Iéseg
(Recherches économiques sur les secteurs industriels et les services), qui a développé un outil régional avec le
groupe de Lille. L’indicateur avancé a fait l’objet, pour la troisième fois en mai 2007, d’un test afin de contrôler la
stabilité et le pouvoir prédictif des séries sélectionnées. La même méthode de lissage a été utilisée. L’indice
d’ensemble, qui est constitué de 6 sous-indicateurs, se définit en variation par rapport à 100 qui n’est pas l’origine
des observations mais une situation tendancielle à long terme de l’économie qui évolue progressivement un mois
après l’autre.
L’indicateur avancé repose désormais sur 33 séries statistiques, visant à couvrir les principaux secteurs de
l’activité et tenant compte notamment des influences exercées par l’extérieur. La vision plutôt micro-économique
des sphères financière et réelle adoptée en 1992 a été préservée dans la nouvelle version 2007. Les séries ont été
choisies pour leur aptitude à détecter les inflexions de l’activité. Trois séries ont été retirées, en revanche quatre
ont été introduites. Chaque série est corrigée des variations saisonnières et lissée par une moyenne mobile
pondérée. Les résultats sont ensuite regroupés dans 6 sous-indicateurs « thématiques ».
L’INDICATEUR ATTEND LES EFFETS DU
PLAN DE RELANCE POUR SE REDRESSER
Mars 2009 – N° 223
M é t h o d o l o g i e
2
I n t e r n a t i o n a l
Le sous-indicateur «international» ne résiste pas au déclin
du commerce international. Les exportations mondiales,
entraînées par la baisse des exportations asiatiques,
chutent, mais les prix des produits de base restent fermes et
les cours du Brent oscillent entre 40 et 45 dollars le baril.
Dans la zone euro, le climat des affaires se dégrade. Les
entreprises ou les distributeurs, surpris par la chute de la
demande, se trouvent face à des stocks trop élevés.
M é n a g e s
La composante «ménages» reste baissière. La confiance
des ménages se maintient à un niveau historiquement bas.
Aussi, les Français ont de moins en moins l’intention de
réaliser des achats importants. Le modeste rebond des
achats d’automobiles en février n’empêche pas la moyenne
de rester sous les 1,9 million l’an. Cependant, la croissance
des prêts à l’habitat a cessé de baisser en rythme trimestriel
annualisé (+5,8 % en janvier contre 5,3 % en décembre).
F i n a n c e s
Le sous-indicateur «finances» poursuit son redressement
en dépit d’indices boursiers toujours bas. Le CAC 40 est
repassé au-dessus des 2500 points. L’euribor à trois mois
continue de refluer (1,66 % le 11 mars) alors que le taux
des emprunts d’Etat à dix ans oscille autour de 3,7 %. La
collecte exceptionnelle pour l’épargne liquide ces derniers
mois compense la contraction des dépôts à vue, des dépôts
à terme et du marché de l’assurance vie.
A c t i v i t é
L’agrégat «activité» est au plus bas. En janvier, le nombre
des demandeurs d’emploi (de catégories 1 et 6) a progressé
de 82 400. Le recul des emplois salariés est dû en partie à
la perte de 150 000 postes dans l’intérim, mais la
contraction des effectifs touche désormais l’emploi salarié
marchand hors intérim, ce qui explique les créations
d’entreprises. L’activité industrielle s’est repliée dans les
biens intermédiaires et d’équipement et dans l’automobile.
D e m a n d e
L’agrégat «demande» connaît une chute drastique. La crise
frappe une industrie affaiblie depuis plusieurs années.
Aucun secteur n’est épargné. Les carnets de commandes
poursuivent leur recul, tant sur le marché intérieur qu’à
l’étranger. Les achats de véhicules utilitaires diminuent sur
les deux premiers mois de 2009. Dans le secteur
immobilier non résidentiel, l’ajustement baissier se
poursuit de manière inégale selon les types d’ouvrages.
P e r s p e c t i v e s
Le climat des affaires est à un nouveau minimum
historique. Le moral des industriels a rechuté. Les
perspectives personnelles pour les prochains mois sont
orientées à la baisse dans les secteurs des biens
d’équipement ou des biens intermédiaires. Dans les biens
de consommation, les perspectives restent ternes, mais
dans l’automobile, le déstockage devrait s’atténuer de sorte
qu’il pèserait un peu moins sur la production.
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !