L’indicateur avancé du Crédit Mutuel, calculé à partir des données de fin avril, s’est stabilisé à un niveau proche de sa
tendance de long terme, anticipant une activité économique toujours modérée. L’annonce par l’INSEE d’une
progression du PIB en volume de 0,5 % en rythme annualisé au premier trimestre 2010 est conforme aux attentes, étant
donné le profil de l’indicateur qui n’a pas été affecté par la révision, pilotée par l’INSEE, des nomenclatures d’activités
et de produits, mais est inférieure aux attentes gouvernementales. Les dernières enquêtes de conjoncture font état d’une
nouvelle amélioration du climat des affaires et de carnets de commandes un peu plus fournis. L’arrêt du déstockage
soutient l’activité industrielle qui demeure sur une pente haussière, mais le redressement s’opère à partir d’un niveau
peu élevé. L’indice de la production manufacturière, sur les trois derniers mois connus en mars, est en retrait de plus de
14 % par rapport à son pic d’avril
2008. Les patrons de PME - PMI,
conscients que la reprise dépend de
leur capacité à profiter du
dynamisme des pays émergents, sont
plus optimistes, mais ils
n’envisagent pas encore de réembaucher, ni d’investir massivement. Le taux de chômage devrait rester proche des 10 %
de la population active et l’importance des capacités de production inemployées n’incite pas à investir. De leur côté, les
ménages doutent. L’absence d’une réelle amélioration du chômage les inquiète. Le taux d’emploi français,
contrairement à l’Allemagne qui connaît une forte progression de ses effectifs employés, est en quasi-stagnation. Il est
tombé à 64,2 % en 2009 après 65,2 % en 2008 et cette situation reflète la forte concentration de l’emploi sur les
personnes situées au milieu de la distribution par âge et la faible inclusion relative des jeunes et des seniors, alors que la
progression du taux d’emploi en Allemagne est en partie due au retour à l’emploi des chômeurs de longue durée. Aussi,
les ménages consomment moins. Les achats de produits manufacturés, malgré une remontée en mars, ont reculé de 1,9
% au premier trimestre. La Banque centrale européenne a maintenu le 6 mai dernier son principal taux directeur au
plancher historique de 1 %. Sa décision dans l’urgence d’acheter directement de la dette privée et publique dans la zone
euro a impressionné les marchés financiers.
L’indicateur conjoncturel avancé du Crédit Mutuel, qui anticipe d’environ 6 à 8 mois la croissance de l’économie
française, a été mis en place en septembre 1992 avec la collaboration de François Milléquant, Chargé de
Recherche au CNRS, Directeur d’Industries et Services Iéseg (Recherches économiques sur les secteurs industriels
et les services), qui a développé un outil régional avec le groupe de Lille. L’indicateur avancé a fait l’objet, pour la
troisième fois en mai 2007, d’un test afin de contrôler la
stabilité et le pouvoir prédictif des séries sélectionnées. La
même méthode de lissage a été utilisée. L’indice d’ensemble, qui est constitué de 6 sous-indicateurs, se définit en
variation par rapport à 100 qui n’est pas l’origine des observations mais une situation tendancielle à long terme de
l’économie qui évolue progressivement un mois après l’autre.
L’indicateur avancé repose désormais sur 33 séries statistiques, visant à couvrir les principaux secteurs de
l’activité et tenant compte notamment des influences exercées par l’extérieur. La vision plutôt micro-économique
des sphères financière et réelle adoptée en 1992 a été préservée dans la nouvelle version 2007. Les séries ont été
choisies pour leur aptitude à détecter les inflexions de l’activité. Trois séries ont été retirées, en revanche quatre
ont été introduites. Chaque série est corrigée des variations saisonnières et lissée par une moyenne mobile
pondérée. Les résultats sont ensuite regroupés dans 6 sous-indicateurs « thématiques ».
LA CROISSANCE DEVRAIT ÊTRE PLUS
ELEVEE AU DEUXIEME TRIMESTRE 2010
Mai 2010 – N° 236
M é t h o d o l o g i e