MODÉLISATION D’UNE SUSPENSION DE VOITURE T.D. G.E.I.I. 1. Modèle de voiture Un modèle simpli…é de voiture peut être obtenu en supposant le véhicule soumis uniquement à la force de traction u dûe au moteur (donc dans le sens du déplacement) et à la force dx aérodynamique de pénétration dans l’air F = f = f x; si l’on suppose le déplacement dt rectiligne le long de l’axe x: (a) Déterminer le transfert u ! x entre la force de traction u et la position x , en déduire celui de u ! v = x entre la force de traction u et la vitesse v: (b) Distinguer les variables des paramètres et préciser le rôle des di¤érentes variables. 2. Modèle de la suspension de voiture La suspension de voiture est assurée d’une part par les quatre amortisseurs, chacun réalisant l’absorption des chocs grâce à un frottement visqueux et présentant une force de rappel de la liaison roue-caisse de coe¢ cient kv ; d’autre part grâce aux pneus, que l’on suppose avoir une compressibilité su¢ sante pour que le frottement visqueux soit omis, chaque roue est donc soumise à une force de rappel de coe¢ cient kr relativement à la route d’ordonnée r: schéma de principe d’une suspension Rappel : loi de Hooke force de rappel f = k(l y) Pr. I. Zambettakis force de rappel frottement visqueux : B= by proportionnel à la vitesse de déplacement vertical de la caisse y; frottement visqueux (a) En notant L et l les longueurs à vide des ressorts kv et kr respectivement, écrire le bilan statique des e¤orts et en déduire les positions d’équilibre vertical Y0 de la caisse (masse M ) et y0 de la roue (masse m). Remarque : on peut prendre r = 0 comme position d’équilibre de la route, ça ne change rien à la généralité du problème. (b) En dynamique : écrire les équation reliant les écarts Y = Y positions par rapport à celles d’équilibre. Y0 et y = y y0 des (c) Quel est l’ordre du système ? (d) Préciser les variables d’entrée et de sortie. (e) Donner les transferts r ! Y et r ! y: Pr. I. Zambettakis SOLUTION 1. Voiture (a) Le transfert u ! x s’obtient en écrivant la loi fondamentale de la dynamique en translation pour le mouvement rectiligne de la voiture le long de l’axe x soit : m• x=u fx on obtient donc l’équation di¤érentielle relative à la position : f u x• + x = m m et l’équation di¤érentielle relative à la vitesse s’écrit : f u v+ v= ; m m d’où les transferts : 1 1 1=f m x= v= u avec = . p p1+ p f m ). f remarque 1 : Un système décrit par une équation di¤érentielle linéaire est un système linéaire mais un système linéaire n’est pas nécessairement décrit par une équation différentielle. Les paramètres étant constants, le système est dit stationnaire; s’ils étaient fonction du temps uniquement le système serait dit linéaire non stationnaire; s’ils étaient fonction des variables u; x ou v il serait dit non linéaire. remarque 2 : ce modèle simpli…é de la voiture suppose, entre autres, qu’on a négligé l’inertie rotationnelle des roues et qu’on a un écoulement laminaire du vent autour du véhicule, donc une vitesse faible permettant d’utiliser le modèle linéaire F = f x: (b) commande u sorties x ou v = x paramètres f et m ( ou 1=f et 2. Suspension (a) Bilan statique des e¤orts e¤orts à l’équilibre Pr. I. Zambettakis la loi fondamentale de la dynamique écrite, suivant l’axe vertical, pour la caisse puis pour la roue lorsqu’il n’y a pas de mouvement conduit à : 0= 0= M g + kv [L mg kv [L (Y0 (Y0 y0 )] y0 )] + kr (l (1) y0 ) en sommant ces deux équations membre à membre on obtient : y0 = l (M + m) g kr puis en reportant dans l’équation statique relative à M; : Y0 = y 0 + L Mg kv (b) En dynamique : En écrivant soigneusement les élongations des ressorts à l’aide du schéma ci-dessous, e¤orts en dynamique la loi fondamentale de la dynamique conduit maintenant à : 8 < M Y• = M g + kv (L Y + y) b Y y : m• y= mg kv (L Y + y) + b Y y + kr (l y + r) : (2) Les équations relatives aux écarts s’obtiennent en faisant la di¤érence membre à membre des équations dynamiques 2 avec les équations statiques 1 pour la caisse et pour la roue respectivement, soit : Pr. I. Zambettakis M Y• = M g + kv (L Y + y) 0 = M g + kv [L (Y0 b Y y y0 )] M Y• = kv ( y Y) b Y M Y• = kv ( y Y) b y ou encore : Y (3) y car Y•0 = Y0 = y0 = 0: de même pour la roue : m• y = mg kv (L Y + y) + b Y 0 = mg kv [L (Y0 y + kr (l y0 )] + kr (l m• y= kv ( y Y)+b Y m y• = kv ( y Y)+b y + r) y0 ) y + kr (r y) ou encore : Y y + kr (r (4) y) car y•0 = Y0 = y0 = 0: (c) Le système (3; 4) est constitué de deux équations di¤érentielles linéaires d’ordre 2, c’est donc un système linéaire d’ordre 4. (d) entrée r, le pro…l de la route; sorties y et Y : c’est un système S.I.M.O.. Remarque : il ne s’agit cependant pas d’un système multivariable car seule une sortie est commandable par l’entrée r, l’autre s’en déduit; un système multivariable doit comporter plusieurs entrées, on réalise alors un découplage pour pouvoir commander séparément les sorties avec des entrées di¤érentes : c’est la di¤érence entre le virage d’un avion de chasse et celui d’un avion civil, pour lequel le roulis et le lacet sont découplés. (e) Transferts Le système (3; 4) s’écrit à l’aide de l’opérateur de dérivation p : M p2 Y kv ( y mp2 y + kv ( y Y ) + bp ( Y Y ) bp ( Y y) = 0 y) + kr y = kr r Pr. I. Zambettakis soit sous forme matricielle : A B C D avec : A = M p2 + bp + kv ; Donc : B=C= Y y bp kv ; 1 = 0 kr r D = mp2 + bp + kv + kr : Y y = Y = Akr Bkr r et y = r AD BC AD BC AD BC D C B A 0 kr r soit : transferts dont le dénominateur AD BC est bien un polynôme d’ordre 4. Pr. I. Zambettakis