NOTE CONCERNANT LA RESPONSABILITÉ
Dans cette brochure, nous fournissons des informations de nature à aider les patients
et les membres de leur famille à faire des choix éclairés en matière de nutrition. Ce
guide n’est pas personnalisé; les patients et leur famille sont donc invités à discuter
avec leur médecin de la nécessité d’entamer une intervention nutritionnelle.
Les auteurs se sont efforcés de garantir la précision des recommandations figurant
dans cette brochure et de veiller à ce qu’elles soient conformes aux normes en
vigueur à la date de sa mise en ligne sur ce site Web. Ils ne sauraient toutefois être
tenus responsables des erreurs, omissions ou préjudices pour les patients qu’un
patient ou un membre de sa famille estime être en rapport avec les informations
présentées.
Nous insistons sur le fait que les patients et les familles doivent l’utiliser comme
guide général et nous les invitons à consulter un professionnel de la santé pour bien
choisir l’intervention nutritionnelle qu’ils pourraient souhaiter suivre.
RENSEIGNEMENTS SUR
LA NUTRITION
À l’intention des patients,
des membres de leur
famille et de leurs amis
PROGRAMME CANCER NUTRITION-RÉADAPTATION
Auteurs: Nelda Swinton et Neil MacDonald
Design: Linda Van Inwegen
Traducteur: Julie Bonin
CONTENTS
BIENVENUE 1
INTRODUCTION 2
CONSEILS LES PLUS FRÉQUEMMENT DONNÉS DANS LE CADRE
DU PROGRAMME CANCER NUTRITION RÉADAPTATION (PCNR) 3
Nutrition 3
Acides gras oméga-3; Protéines de lactosérum;
Vitamines et minéraux; Médicaments stimulant
l’appétit; Agents stimulant la vidange
gastrointestinale; Corticostéroïdes; Progestatifs.
Programme d’activité physique 5
PRÉPARATION DES ALIMENTS 7
Goût et altération du goût 7
Température 8
Présentation 8
Atmosphère des repas 9
Préparation des repas 9
Nombre de repas 10
Collations pour contrer la perte d’appétit 10
SUPPLÉMENTS 12
Suppléments nutritionnels maison 12
Recettes de laits fouettés et de poudings 13
Recettes à base de protéines de lactosérum 14
Alimentation liquide 16
Suppléments nutritionnels 14
Suppléments nutritionnels commerciaux 17
CONSÉQUENCES DU CANCER ET
RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES 21
Anémie et aliments riches en fer 21
Anxiété et dépression 27
Brûlures d’estomac et maîtrise de celles-ci 27
Distension abdominale et aliments gazogènes 28
Constipation et aliments riches en fibres 29
Diminution de l’absorption des nutriments 31
Diminution de l’activité physique 31
Déshydratation et liquides pour la réhydratation 32
Aliments riches en potassium 33
Aliments riches en magnésium 35
Muffin riche en magnésium du PCNR 36
Diarrhée et aliments à faible teneur en fibres 37
Intolérance au lactose 39
Fatigue 42
Flatulence 42
Hoquet 42
Nausées et vomissements – Conseils utiles 43
Ralentissement de la vidange gastrique 43
Plaies et infections à la bouche ou à la gorge et
sécheresse de la bouche ou de la gorge 45
SITES WEB 53
INTERVENTION NUTRITIONNELLE 56
Alimentation riche en protéines et en calories 57
Choix d’aliments selon le Guide alimentaire
canadien pour manger sainement 59
2
INTRODUCTION
Souvent, les personnes atteintes de cancer perdent l’appétit et maigrissent. Parfois,
c’est le
premier problème qu’elles remarquent au tout début de leur maladie.
Les changements de l’appétit et les fluctuations de poids peuvent avoir de nombreuses
causes, dont les suivantes :
Anémie
Anxiété et dépression
Distension abdominale
Effets secondaires de la chimiothérapie ou de la radiothérapie
Constipation
Diminution de l’absorption des aliments (appelée aussi «syndrome de malabsorption»)
Diminution de l’activité physique
Diarrhée
Nausées
Douleurs
Effets secondaires des médicaments anti-douleur
Ralentissement de la vidange gastrique, qui donne l’impression de se sentir «plein»
rapidement
Plaies et infections à la bouche ou à la gorge et sécheresse de la bouche ou de la
gorge, parfois causées par la chimiothérapie ou un autre traitement
L’équipe soignante peut aussi chercher la présence de causes moins fréquentes de votre
perte d’appétit et de votre perte de poids et les maîtriser. C’est pourquoi il est important
d’en déceler la présence.
Il est possible que le cancer lui-même soit la principale cause de votre perte d’appétit et de
votre perte de poids. Nous savons maintenant que la façon dont l’organisme réagit au can-
cer cause souvent une inflammation chronique. Cette inflammation est responsable de la
perte d’appétit et des changements du métabolisme et nuit aussi à la maîtrise du cancer.
De plus, des données récentes laissent croire que le cancer lui-même peut produire des sub-
stances qui diminuent l’appétit et entraînent la dégradation du tissu adipeux et du tissu
musculaire, ce qui provoque une perte de la capacité fonctionnelle.
Jusqu’à tout récemment, on croyait que les effets du cancer sur l’appétit et la masse mus-
culaire ne pouvaient être maîtrisés. Aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’il est possible
de contrôler la perte de d’appétit et la perte de poids ou même de reprendre du poids. En
effet, au Programme cancer nutrition réadaptation (PCNR), nos stratégies de traitement et
les projets de recherche que nous menons s’attaquent à ce problème.
BIENVENUE…
Nous avons élaboré ce guide parce qu’une bonne alimentation peut vous aider à
profiter de la vie et à maintenir vos forces. Elle peut aussi contribuer au bon fonc-
tionnement de votre organisme. De plus, certains traitements du cancer semblent
être plus efficaces si les patients sont bien nourris.
L’alimentation est un sujet de conversation inépuisable. Des amis bien intention-
nés et les membres de votre famille vous donneront toutes sortes de conseils. Les
médias vous bombarderont aussi de messages parfois contradictoires. Dans ce
guide, nous vous présentons des renseignements fondés sur notre analyse de la
littérature scientifique, sur nos propres projets de recherche et, dans les cas où
aucune étude n’a été publiée, sur des conseils pratiques généralement acceptés.
Nous avons aussi passé en revue des sites Web consultés fréquemment et don-
nons notre opinion sur ceux qui offrent des renseignements utiles et intéressants.
Nous avons goûté à de nombreuses recettes qui figurent dans le guide, et elles
sont délicieuses!
Nous désirons exprimer notre reconnaissance envers d’autres organismes et étab-
lissements dont le matériel a été incorporé au guide, notamment la Division de
nutrition clinique du Service de diététique, Hôpital général juif; l’
Edmonton
Palliative Care Programme
de l’Université de l’Alberta; l’Ordre professionnel des
diététistes du Quebec; la Fondation québécoise du cancer; la Société canadienne
du cancer; l’American Cancer Society; les Diététistes du Canada; l’
American
Dietetic Association
.
Nous en sommes à la première édition du guide, qui sera régulièrement mis à
jour. Les commentaires de nos «partenaires pour une bonne nutrition» – vous –
sont essentiels et peuvent avoir un impact sur la collectivité que nous desservons.
1
4
Vitamines et minéraux
Au PCNR, nous recommandons habituellement aux
patients de prendre un supplément de multivitamines et de
minéraux, étant donné qu’un grand nombre d’entre eux ne consomment pas
des repas équilibrés et peuvent avoir des carences en certains nutriments
dont l’organisme a besoin. Actuellement, nous déconseillons aux patients de
prendre des doses élevées de vitamines A, C et E (des antioxydants) pendant
leurs traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie. En effet, ces vita-
mines peuvent nuire aux traitements et les rendre moins efficaces.
Cependant, le fait de les obtenir à l’état naturel en mangeant des aliments
qui en contiennent ne présente aucun risque.
Médicaments stimulant l’appétit
Souvent, les patients se sentent rassasiés après un repas léger, parce que le pas-
sage des aliments de l’estomac à l’intestin est ralenti. Nous leur recommandons
alors de prendre un stimulant gastrique pour résoudre le problème et aider à
stimuler l’appétit.
Les médicaments suivants sont recommandés pour stimuler l’appétit :
Agents stimulant la vidange gastrointestinale ou stimulants du péristaltisme
:
La métoclopramide est un médicament qui augmente les mouvements ou les
contractions de l’estomac et de l’intestin. Elle peut aider à vider votre estom-
ac lorsque vous vous sentez rassasié après n’avoir mangé qu’une petite
quantité d’aliments.
Votre médecin peut parfois vous recommander soit la dompéridone ou des antibi-
otiques de type érythromycine, qui stimulent aussi la vidange gastrique. Il existe
également d’autres médicaments pouvant stimuler l’appétit, notamment :
Corticostéroïdes :
Chez de nombreux patients, le décadron, la prednisone, la
prednisolone et méthylprednisolone stimulent l’appétit. Leur effet ne dure
habituellement que quelques semaines. Autant que possible, nous préférons
les utiliser pendant de courtes périodes, en raison de leurs effets à long
terme (ils peuvent augmenter la perte de tissu musculaire).
Progestatifs :
Le mégestrol est un progestatif pouvant stimuler l’appétit,
freiner la perte de poids et aider certains patients à gagner du poids. Il peut
aider environ 40 % des patients. Les patients qui répondent au mégestrol
peuvent continuer de le prendre pendant des mois, ce qu’ils ne pourraient
pas faire avec des corticostéroïdes. Étant donné que l’usage des progestatifs
peut augmenter légèrement le risque d’apparition d’un caillot sanguin à la
1
CONSEILS LES PLUS FRÉQUEMMENT
DONNÉS DANS LE CADRE DU
PROGRAMME CANCER NUTRITION
RÉADAPTATION
NUTRITION
Acides gras oméga-3
La supplémentation en acides gras oméga-3 est l’un des domaines d’intérêt de la
clinique CNR. Les acides gras oméga-3, particulièrement l’acide eicosapen-
taénoïque (EPA), peuvent aider à stabiliser le poids et la masse musculaire en
réduisant la réaction inflammatoire chronique qui se produit parfois chez les per-
sonnes atteintes de cancer. Les acides gras oméga-3 sont des produits que l’on
trouve à l’état naturel dans les poissons gras de couleur foncée (p. ex., le saumon,
le thon blanc, les sardines, le maquereau et le hareng). Même si ces poissons sont
d’excellentes sources alimentaires d’acides gras oméga-3, nous prescrivons
habituellement des suppléments liquides ou en capsules afin d’obtenir un apport
approprié en EPA (2 grammes par jour).
Protéines de lactosérum
L’équipe du programme CNR étudie actuellement l’effet d’une protéine de lac-
tosérum spécifique sur la force et le développement musculaires. En prenant
chaque jour une quantité recommandée de poudre de protéines de lactosérum, les
personnes atteintes de cancer qui ont perdu beaucoup de poids peuvent ralentir
la dégradation de leur masse maigre (muscles). Les protéines de lactosérum que
nous étudions ont une teneur élevée en un acide aminé (les composants de base
des protéines) en particulier, appelé cystéine. La cystéine est convertie en glu-
tathion, un des antioxydants les plus puissants fabriqués par l’organisme. On croit
que le glutathion joue également un rôle dans l’arrêt et la prévention de la fonte
musculaire, et notre étude aidera à répondre à cette question. Si vous êtes
intéressé à participer à cette étude, votre infirmière ou votre médecin vous dira si
elle peut s’intégrer à votre plan de soins. Même si certains de nos patients n’y
participent pas, nous leur conseillons habituellement de prendre des protéines de
lactosérum, pour faire en sorte qu’ils consomment suffisamment de protéines.
Cependant, il se peut que les patients souffrant de maladies graves du foie ou des
reins soient intolérants à un apport élevé en protéines. Votre équipe soignante
vous dira ce qui vous convient.
3
6
les réactions de l’organisme face au cancer. L’effet combiné de la perte d’appétit,
de la diminution de l’apport calorique et de l’augmentation du métabolisme con-
tribue de façon importante à la fatigue, à la perte de force et à l’incapacité de
maintenir un niveau d’activité normal.
Que peut-on faire pour restaurer les muscles
et prévenir la perte musculaire?
Un programme d’activité physique modérée conçu pour vous donner de l’énergie,
et non pour vous affaiblir, peut être incorporé à votre routine quotidienne. Il peut
comprendre des exercices de respiration et de relaxation, des mouvements pour
exercer les muscles principaux (exécutés avec de petits poids ou une bande élas-
tique), des enchaînements visant à améliorer la mobilité et la flexibilité, un pro-
gramme de marche, du yoga ou du tai chi et peut être adapté à vos besoins et à
vos préférences. Vous aurez le choix de faire vos exercices à la maison, à votre
centre de conditionnement physique ou à l’un des centres de réadaptation
L’Esprit, qui sont équipés de gymnases complets et offrent des cours de condition-
nement physique conçus tout spécialement pour les patients du PCNR. Au cours
de vos visites habituelles à l’hôpital, les médecins et les physiothérapeutes du
programme suivront de près votre niveau d’activité fonctionnelle, l’état de vos
muscles et votre endurance. Au fil du temps, ils vous diront comment ajuster votre
programme d’exercices ou comment en augmenter l’intensité.
Y a-t-il d’autres risques ou avantages liés à un programme
d’activité physique?
Ce programme comporte très peu de risques, car vous bénéficiez d’une surveil-
lance étroite. Les exercices, dont l’intensité et la fréquence seront augmentés
graduellement, ne sont pas plus exigeants que vos activités quotidiennes. Ils sont
conçus pour faire travailler les muscles des jambes et du tronc sans exiger trop
d’efforts du cœur, des poumons, des os et des articulations.
Un programme d’activité physique augmente votre niveau
d’énergie, ce qui vous aide à bien fonctionner au travail
et à profiter de vos activités en famille et de vos loisirs.
5
jambe («thrombose veineuse profonde»), et que ce caillot risque de migrer
vers le poumon, nous conseillons habituellement aux patients qui ont déjà
eu des caillots ou qui sont susceptibles d’en avoir, de faire preuve de pru-
dence s’ils utilisent ce type de médicaments. Ils devront prendre des doses
plus faibles et surveiller l’apparition d’enflure; il se peut aussi que le médecin
ne leur prescrive pas de progestatifs. Cependant, nous voulons souligner que
le risque de caillot est habituellement faible. Si votre médecin croit que le
mégestrol vous aidera, il discutera aussi avec vous des autres effets sec-
ondaires moins fréquents de ce médicament.
NOTE – Si vous prenez le mégestrol ou un autre progestatif depuis quelque
temps, ne cessez pas brusquement de le prendre, étant donné que cela pourrait
diminuer l’activité de vos glandes surrénales.
PROGRAMME ACTIVITÉ PHYSIQUE
Comme vous le remarquerez en lisant les autres sections du guide, l’équipe du
PCNR est fermement convaincue de la valeur d’un programme régulier d’activité
physique.
Nous pouvons vous conseiller un programme d’exercices et de réadaptation per-
sonnalisé, qui répond à vos besoins particuliers. L’activité physique joue un rôle
important dans le maintien de la force et permet aux muscles d’utiliser les
nutriments de façon appropriée. Une alimentation saine et des muscles
en santé vont de pair. Un programme quotidien d’activité physique peut
aussi aider à stimuler les fonctions digestives ainsi que l’appétit et à
diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie et la fatigue.
Les patients atteints de cancer peuvent perdre une partie de leur masse mus-
culaire, de leur force, de leur endurance et de leur mobilité en même temps que
leur appétit et leur niveau d’activité diminuent. Jusqu’à tout récemment, on croy-
ait que peu de choses pouvaient être faites pour résoudre ce problème.
Cependant, nous sommes convaincus qu’une combinaison de stimulation de l’ap-
pétit, d’intervention nutritionnelle et d’activité physique moderée vous aidera à
maintenir votre force musculaire, augmentera vos capacités fonctionnelles et
améliorera votre qualité de vie.
Voici quelques causes fréquentes de la perte musculaire :
Trop de repos et utilisation insuffisante des muscles
Perte de la motivation nécessaire pour maintenir un niveau d’activité normal
Dépression
Douleurs ou malaises liés au cancer
Effets secondaires de la chimiothérapie
De plus, la perte de masse musculaire et la faiblesse peuvent être liées au fait que
les protéines sont détournées de vos muscles pour servir de source d’énergie dans
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