MP*1 2016/2017
Algèbre bilinéaire (1)
Produits scalaires, projections orthogonales
Exercice 1. Soit Eun espace vectoriel euclidien, et F1, . . . , Fpdes sous-espaces vectoriels de Edont
l’intersection est réduite à {0}. Montrer qu’il existe des réels aet bvérifiant 0< a < b et
akxk ≤
p
X
i=1
d(x, Fi)bkxkpour xE.
Exercice 2. Soit Eun espace préhilbertien réel, Fet Gdeux sous-espaces vectoriels de E.
1. Établir que FG= (F+G).
2. Montrer que F+G(FG), et que si Eest euclidien, cette inclusion est une égalité.
3. Dans cette question, on suppose que E=C([0,1],R)muni du produit scalaire défini par hf, gi=
R1
0f(t)g(t)dt. On note F(resp. G) le sous-espace vectoriel de Eformé des éléments de E
identiquement nuls sur 0,1
2(resp. 1
2,1).
(a) Déterminer Fet G.
(b) A-t-on F+G= (FG)?
Exercice 3. Soit Eun espace préhilbertien réel, xet ydeux vecteurs distincts de E, de norme 1.
Établir que
ktx + (1 t)yk<1pour tout t]0,1[.
Interpréter géométriquement ce résultat.
Exercice 4. Soit AMn(R). Déterminer
inf
X
1i,jn
(aij mij)2, M Mn(R)symétrique réelle
.
Exercice 5. L’espace Rnest muni de son produit scalaire canonique. On note (ei)1insa base
canonique. Soit Vun sous-espace vectoriel de Rnde dimension k. On pose
a(V) = max
1ind(ei, V ).
1. Montrer que n
X
i=1
d(ei, V )2=nk.
2. Montrer que a(V) = rnk
nsi et seulement si tous les eisont équidistants de V.
3. On suppose Vstable par l’endomorphisme πde Rndéfini par
π(x1, x2, . . . , xn) = (x2, x3, . . . , xn, x1).
Montrer que a(V) = rnk
n.
4. Montrer que pour tout k[[0, n]], il existe un sous-espace vectoriel Vde Rnde dimension k
vérifiant les conditions de la question 3.
1
Exercice 6. Soit Eun espace vectoriel euclidien de dimension n1, et (u1, . . . , up)une famille
obtusangle d’éléments de E, c’est-à-dire vérifiant la condition
hui, uji<0si 1i6=jp.
1. On pose H=u
1, et on note v2, . . . , vples projections orthogonales de u2, . . . , upsur H. Montrer
que la famille (v2, . . . , vp)est obtusangle.
2. Quel est le cardinal maximal d’une famille obtusangle de vecteurs de E?
Exercice 7. Soit Eun espace vectoriel euclidien, et Aune partie de la sphère unité de Etelle qu’il
existe un réel λ < 1tel que
hx, yi ≤ λpour x, y Adistincts.
Montrer que Aest finie.
Exercice 8. Soit Eun espace préhilbertien réel, u1, . . . , undes éléments de Eet CR
+. On suppose
que
n
X
i=1
εiui
Cpour tout (ε1, . . . , εn)∈ {−1,1}n.
Montrer que Pn
i=1 kuik2C2.
Exercice 9. Soit Eun espace vectoriel euclidien de dimension n2. On note Ssa sphère unité.
Déterminer l’image de l’application
f:S3R,(u, v, w)7→ hu, vi+hv, wi+hw, ui.
Exercice 10. L’espace Rnest muni d’une norme k·k. On considère l’application
p:RnRn, x 7→ (xsi kxk ≤ 1
x
kxksinon.
1. Montrer que l’application pest lipschitzienne.
2. Dans le cas où k·kest euclidienne, montrer que pest 1-lipschitzienne.
Exercice 11. Soit Eun espace vectoriel euclidien de dimension n2,et f:EEcontinue telle
que, pour tout (x, y)E2,
hx, yi= 0 f(x+y) = f(x) + f(y).
1. On suppose fpaire.
(a) Montrer que kxk=kyk ⇒ f(x) = f(y).
(b) Montrer qu’il existe eEtel que
f(x) = kxk2epour xE.
2. On suppose fimpaire. Montrer que fest linéaire.
3. Étudier le cas général.
Exercice 12. Soit Eun espace vectoriel euclidien.
1. Soit pun projecteur de E. Montrer que pest orthogonal si et seulement si kpk ≤ 1.
2. Montrer que l’ensemble des projecteurs orthogonaux de Eest une partie compacte de L(E).
Qu’en est-il de l’ensemble des projecteurs de E?
Exercice 13. L’espace Rdest muni de sa structure euclidienne canonique. Soit V1et V2deux sous-
espaces vectoriels de Rd,p1la projection orthogonale sur V1et p2la projection orthogonale sur V2. On
fixe aRd, et on considère la suite (un)n0définie par
u0=a,u2n+1 =p1(u2n)et u2n+2 =p2(u2n+1)pour n0.
Étudier la convergence de la suite (un)n0.
2
Exercice 14. Soit E=C1([0,1],R). Pour (f, g)E2, on pose
hf, gi=Z1
0
fg +f0g0.
1. Montrer que ,·i est un produit scalaire sur E.
2. On pose V={fE/f(0) = f(1) = 0}et W={fE/f 00 =f}. Montrer que Vet Wsont
supplémentaires dans Eet orthogonaux. Expliciter la projection orthogonale sur W.
3. Pour (α, β)R2, on pose Eα,β ={fE/f(0) = αet f(1) = β}. Déterminer
inf
fEα,β Z1
0
(f(x)2+f0(x)2)dx.
Exercice 15. Soit AMn,p(R),BMn,1(R)et aL(Rp,Rn)canoniquement associé à A.
1. Montrer qu’il existe X0Mp,1(R)tel que kAX0Bk= inf {kAX Bk, X Mp,1(R)}. Un tel
X0est appelé une pseudo-solution du système linéaire
AX =B. (S)
2. Montrer que si aest injectif, X0est unique.
3. Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :
(a) XMp,1(R)est une pseudo-solution de (S),
(b) Pour tout YMp,1(R),hAY, AX Bi= 0,
(c) t
AAX =t
AB.
Exercice 16. Soit Eun espace préhilbertien réel et T:EEune application linéaire continue. On
suppose qu’il existe ε > 0tel que, pour toute application linéaire continue et de rang fini S:EE,
il existe xE\{0}tel que kT x Sxk ≥ εkxk. Montrer qu’il existe une suite orthonormée (en)n0de
vecteurs de Etelle que kT enk ≥ εpour n0.
Exercice 17.
1. On considère la suite de matrices (W2k)k0définie par
W1= [1] M1(R)et W2k+1 =1
2W2kW2k
W2kW2k,
et on pose I={2k, k N}. Vérifier que, si nI, alors la matrice Wnest une matrice de
symétrie orthogonale, de trace nulle, et à coefficients tous égaux en module à n1/2.
2. On fixe nI, et on note `n
1l’espace vectoriel Rnmuni de la norme k·k1. On pose Pn=In+Wn
2
(c’est une projection orthogonale) et En=Im Pn.
(a) Calculer la dimension de En.
(b) Montrer que toute projection Psur En(parallèlement à un supplémentaire) vérifie
kPksub n
2.
On pourra commencer par calculer tr (WnP).
3. On note à présent Xl’espace vectoriel des suites x= (xn)n1, où xn`n
1pour n1, vérifiant
kxk:=
X
n=1 kxnk1<+.
On note également Ele sous-espace vectoriel des suites xXtelles que xnEnpour n1.
(a) Montrer que Eest un sous-espace fermé de X.
3
(b) Montrer qu’il n’existe aucune projection continue P:XXd’image E.On peut en déduire
que Ene possède aucun supplémentaire fermé dans X.
Exercice 18.
1. Pour (P, Q)R[X]2, on pose
hP, Qi=Z1
0
P(t)Q(t)dt.
Montrer que l’on définit ainsi un produit scalaire sur R[X].
2. Pour nN, on pose
dn= inf
Z1
0 1
n
X
i=1
xiti!2
dt, (x1, . . . , xn)Rn
.
Montrer que dnest un minimum, atteint en un unique n-uplet noté (a1, . . . , an)dans la suite.
On pose
Fn=1
X+ 1
n
X
i=1
ai
X+i+ 1.
3. Montrer que Fn(j)=0pour 1jn, puis expliciter Fn.
4. En déduire la valeur de dn.
Exercice 19. Soit Panznune série entière de rayon de convergence 1et de somme f. On suppose la
fonction fbornée dans le disque unité ouvert de C. Montrer que la série P|an|2est convergente.
Exercice 20. On munit l’espace vectoriel E=C([0,1],R)de sa norme euclidienne usuelle k·k2, et
on considère l’opérateur
T:EE, f 7→ T f, où T f (x) = Zx
0
f(t)dt pour fEet x[0,1].
1. Montrer que Test continu.
2. Soit (fn)n0une suite orthonormale de E.
(a) Établir, pour N0et x[0,1], la majoration
N
X
n=0 Zx
0
fn(t)dt2
x.
(b) En déduire que kT fnk20quand n+.
Exercice 21. On munit l’espace vectoriel E=C([0,1],R)de son produit scalaire usuel, défini par
hf, gi=Z1
0
f(t)g(t)dt
et de la norme k·k2associée.
1. Pour t[0,1], on pose c0(t) = 1, et cn(t) = 2 cos(2πnt)et sn(t) = 2 sin(2πnt)pour n1.
Montrer que les cnet snforment une suite orthonormale et totale de E. On pourra expliquer
pourquoi il suffit d’approcher les éléments fde Etels que f(0) = f(1), et prolonger une telle
fonction fen une telle fonction 1-périodique.
2. Pour t[0,1], on pose c0(t)=1et cn(t) = 2 cos(πnt)pour n1. Montrer que (cn)n0est
une suite orthonormale et totale de E. On pourra prolonger un élément arbitraire de Een une
fonction paire et 2-périodique.
3. On pose enfin φn(t) = cos (2n+ 1)π
2tpour nNet t[0,1]. Montrer que (φn)n0est une
suite totale et orthonormale de E. On pourra utiliser des prolongements encore plus habiles.
4
Exercice 22 (Polynômes de Laguerre).On pose w(x) = expour xR+, et on note L2
wl’ensemble
des fonctions continues f:R+Rtelles que la fonction wf2soit intégrable.
1. Vérifier que L2
west un espace vectoriel, et que l’on définit un produit scalaire sur L2
wen posant
hf, gi=Z+
0
w(x)f(x)g(x)dx pour f, g L2
w.
On note k·kwla norme euclidienne associée.
2. Pour n0, on définit la fonction
Ln:R+R, x 7→ ex
n!·dn
dxn(exxn).
Vérifier que Lnest un polynôme de degré n, puis que (Ln)n0est une famille orthonormale de
L2
w.
3. Pour tout aR, on définit la fonction
fa:R+R, x 7→ eax.
À quelle condition la fonction faest-elle élément de L2
w? Dans ce cas, est-elle élément de
l’adhérence de R[X]dans (L2
w,k·kw)?
4. On considère l’espace vectoriel F=C0(R+,R)des fonctions continues de R+dans Rtendant
vers 0en +. Montrer que la famille (fn)n1est totale dans (F, k · k). On pourra faire un
changement de variable.
5. Montrer que la suite (fn)n1est totale dans (L2
w,k·kw). En déduire qu’il en est de même de
(Ln)n0.
Exercice 23 (Opérateur de Volterra).On note El’espace vectoriel des fonctions continues de [0,1]
vers R, muni du produit scalaire
hf, gi=Z1
0
f(t)g(t)dt
et de la norme k·k2associée. On considère l’opérateur de Volterra
T:EE, f 7→ T f, où T f (x) = Zx
0
f(t)dt.
1. Montrer que Test un endomorphisme continu de E.
2. Trouver un endomorphisme Tde Evérifiant
hT f, gi=hf, T gipour f, g E.
3. Déterminer les éléments propres de TT, et expliciter une suite orthonormale totale de Eformée
de vecteurs propres de TT. On pourra se référer à l’exercice 21.
4. En déduire la norme subordonnée de T.
Exercice 24. Soit nun entier naturel fixé. On note Hnl’ensemble des fonctions de [0,1[ vers R
constantes sur chaque intervalle dyadique de la forme k
2n,k+1
2npour k[[0,2n1]]. On note également
El’ensemble des fonctions de [0,1[ vers Rqui sont continues par morceaux, de carré intégrable, et
continues à droite.
1. Représenter les intervalles dyadiques pour n= 2 et n= 3 sur une même droite.
2. Montrer que Eest un espace vectoriel et que Hnen est un sous-espace vectoriel.
3. Montrer qu’on définit un produit scalaire sur Een posant
hf, gi=Z1
0
f(t)g(t)dt.
On munit désormais Ede la structure préhilbertienne associée à ce produit scalaire.
4. Montrer que SnNHnest dense dans E.
5. Donner une base orthonormée de Hn.
6. On note Pnla projection orthogonale sur Hn. Montrer que, si fE, alors Pn(f)fquand
n+.
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