Atelier A3 Simard

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INSTAURER UN DIALOGUE ENTRE
CHERCHEURS ET CÉR:
CONDITIONS GAGNANTES ET DÉFIS AU DIALOGUE
Jacques Simard, Ph. D.
Chaire de recherche du Canada en Oncogénétique
Centre de recherche du CHUQ/CHUL
Faculté de Médecine
Université Laval
L'IMPORTANCE DE L'INTÉGRATION DE L'ÉTHIQUE
DANS LA RECHERCHE
L'expérience
de
notre
programme
de
recherche
interdisciplinaire
de
l'équipe
internationale sur la susceptibilité génétique
au cancer du sein (INHERIT BRCAs).
Éthique
INHERIT PHASE I
98
00
01
02
03
04
INHERIT PHASE II
I
05
06
07
08
09
10
11
12
Années
Génétique et épidémiologie moléculaire des
cancers héréditaires du sein chez les
Canadiennes françaises - ICRCS
Interdisciplinary Health Research
International Team Breast Cancer
susceptibility - IRSC
Subvention d’équipe sur
les risques familiaux de
cancer du sein - IRSC
Localisation and identification of novel breast cancer
susceptibility loci/genes in high-risk French Canadain
families - ACRCS
Genetic modifiers of cancer risk in BRCA1/2
mutation carriers: Role of functional promoter
polymorphisms in candidate genes - ACRCS
RMGARMGA-FRSQ Axe oncogénétique
Chaire de recherche du Canada en oncogénétique
13
L'IMPORTANCE DE L'INTÉGRATION DE L'ÉTHIQUE
DANS LA RECHERCHE
ƒ
Quelles sont les conditions gagnantes pour faire du
dialogue continu un exercice utile et non pas futile?
ƒ
Quels sont les éléments qui pourraient entraver le
dialogue continu et constituer des défis à relever?
CONDITIONS GAGNANTES
‰ LE DIALOGUE CONTINU NÉCESSITE DU TEMPS, À LA
FOIS POUR LES CHERCHEURS ET LES CÉR
‰ LA CONFIANCE
‰ L'EXPERTISE DES MEMBRES DE CÉR
1. LE DIALOGUE CONTINU NÉCESSITE DU TEMPS,
À LA FOIS POUR LES CHERCHEURS ET LES CÉR.
Les chercheurs :
ƒ
Aborder le plus tôt possible les questions éthiques et initier des
discussions en l’absence de toute date butoir qui force cette
rencontre.
Les CÉR :
ƒ
Être disponible pour les chercheurs.
1. LE DIALOGUE CONTINU NÉCESSITE DU TEMPS,
À LA FOIS POUR LES CHERCHEURS ET LES CÉR.
Cette disponibilité peut prendre plusieurs formes :
ƒ
Rencontre avec un ou quelques membres du CÉR en personne
ou par téléphone.
- Souvent cette fonction est assumée par le Président du CÉR.
- Il serait préférable que d’autres membres du CÉR puissent
aussi assumer cette fonction.
ƒ
La disponibilité d’un coordonnateur, d’un conseiller à l’Éthique
ou d’une autre personne ne participant pas à la fonction
décisionnelle.
1. LE DIALOGUE CONTINU NÉCESSITE DU TEMPS,
À LA FOIS POUR LES CHERCHEURS ET LES CÉR.
Ne pas confondre le dialogue sur les enjeux éthiques avec
l’obtention de renseignements administratifs sur la procédure à
suivre.
Si le rôle du personnel de soutien en place vise uniquement à
fournir des informations sur la procédure (formulaires à remplir,
délais, etc.), d’autres personnes ayant la capacité et le temps
pour discuter des enjeux de fond doivent être désignés pour
discuter avec les chercheurs.
2. LA CONFIANCE
Un respect mutuel entre les chercheurs et les CÉR.
Les chercheurs doivent :
ƒ
Être confiants que le CÉR
compétence et impartialité.
exercera
sa fonction avec
ƒ
Être convaincus que leurs arguments seront considérés de
façon rationnelle, même s’ils ne sont pas retenus et qu’ils
auront une justification afin de bien comprendre la position du
CÉR.
2. LA CONFIANCE
« Tout chercheur s’engageant dans un projet de recherche, quel
qu’il soit, entreprend une démarche en quête de vérité
La vérité, c’est ce qui spécifie l’objectif, la fin de toute recherche...
La vérité, c’est ce qu’on peut appeler, dans notre autre langage
plus habituel, le progrès des connaissances. Le progrès des
connaissances, c’est une marche vers un peu plus de vérité. »
Guy Rocher
L’éthique de la recherche : Nature, obstacles et tensions. La malréglementation.
Une éthique de la recherche est-elle possible et à quelles conditions?
2. LA CONFIANCE
Les CÉR doivent :
ƒ
Avoir confiance dans le fait que les informations présentées par
les chercheurs sont représentatives de ce qui se déroule
vraiment au cours de la recherche.
ƒ
Faciliter les contacts directs avec les chercheurs afin d’assumer
son mandat de formation et ainsi diminuer les risques de
méfiance mutuelle.
2. LA CONFIANCE
Les chercheurs se sentent parfois devant un “tribunal” lorsqu’ils
rencontrent le CÉR afin de répondre à ses questions et ils se
sentent interrogés comme s’ils avaient des intentions
malveillantes.
Lorsque la méfiance s’installe, les chercheurs peuvent être
réticents à obtenir de l’aide d’un CÉR sur des questionnements
éthiques.
Ils peuvent avoir l’impression qu’il vaut mieux ne pas alerter le
CÉR sur des enjeux éthiques potentiels, craignant d’alimenter
encore plus le climat de méfiance et que celui-ci soit plus
exigeant lors de l’évaluation.
3. L'EXPERTISE DES MEMBRES DE CÉR
Le dialogue tire son plein potentiel lorsque chaque partie
connaît le travail de l’autre.
Dans le cas contraire, un exercice délicat doit précéder
l’évaluation éthique : l’appropriation des connaissances de
la discipline en cause.
Divers mécanismes de transmission des connaissances :
ƒ Autres membres du CÉR
ƒ Apprentissage autonome
ƒ Discussion avec le chercheur
ƒ Discussion entre les CÉR (processus multicentriques)
ƒ Etc.
3. L'EXPERTISE DES MEMBRES DE CÉR
La mise à jour continuelle des connaissances est un défi de
taille, compte tenu des ressources limitées en temps et en
argent.
Le manque d’expertise peut faciliter l’installation d’un
climat de méfiance puisque le CÉR ne se sent pas
suffisamment outillé pour bien comprendre et évaluer les
enjeux.
3. L'EXPERTISE DES MEMBRES DE CÉR
“Une amélioration décisive des délibérations au sein des
CÉR
requerrait
une
approche
inspirée
par
l’interdisciplinarité…
Les membres du CÉR d’un établissement ou d’une
institution amélioreraient leur compréhension des enjeux
scientifiques et éthiques en écoutant les chercheurs
exposer leurs desseins et leurs préoccupations dans des
séances de travail qui n’auraient pas pour objet l’examen
de projets de recherche.”
Michel T. Giroux.
Cultiver des attentes pragmatiques à l’égard des comités d’éthique. La
malréglementation . Une éthique de la recherche est-elle possible et à quelles
conditions?
LES DÉFIS AU DIALOGUE
1. Abondance des normes
2. Absences de rencontre face a face
3. Absence de réseaux d’échange entre les CÉR
1. ABONDANCE DES NORMES
ƒ
De nombreuses normes applicables à l’éthique de la recherche
sont adoptées par des organismes de niveau international,
national et local.
ƒ
Les normes de niveau international établissent des principles
généraux propices à des discussions sur leurs modalités
d’applications dans un contexte donné.
1. ABONDANCE DES NORMES
ƒ
ƒ
L’adoption de règles, de politiques, de procédures, de
formulaires, etc. au niveau local tient parfois lieu et place du
dialogue qui se serait autrement installé.
Ces procédures non flexibles (qui parfois deviennent de la
“procédurite”) sont un défi majeur pour les chercheurs
lorsqu’elles tentes de baliser trop strictement des principes
généraux.
1. ABONDANCE DE NORMES
Il devient difficile pour le CÉR et pour les chercheurs de
distinguer entre celles qui établissent des “principes” éthiques
et celles qui balisent la “mise en application” de ces principes.
ƒ
ƒ
Les procédures doivent être adaptables aux situations et être
flexibles tout en assurant que le principe éthique qui en est à
l’origine est respecté.
1. ABONDANCE DES NORMES
ƒ
En l’absence de dialogue entre le CÉR et les chercheurs, les
procédures d’application peuvent être perçues erronément
comme des principes éthiques incontournables.
ƒ
Le dialogue offre la possibilité aux chercheurs de questionner
les procédures en cause et, au besoin, de proposer des
solutions alternatives dans la mise en application des principes
éthiques.
1. ABONDANCE DES NORMES
ƒ
« Ce n’est pas en étatisant ou en bureaucratisant l’éthique de la
recherche qu’on arrivera à un équilibre entre la recherche
dynamique et la protection des sujets, c’est en co-construisant
cette éthique par le “dialogue” de tous les acteurs concernés. »
Hubert Doucet
Éthique de la recherche et liberté du chercheur – Quelle limitation? Dans le
consentement libre et éclairé – Ajuster la réalité au principe ou le principe à la
réalité? Actes du colloque de la 4è édition des Journées des CÉR du MSSS 2008.
1. ABONDANCE DES NORMES
ƒ
Le durcissement du noyau des normes et des procédures.
ƒ
« réduit d’autant la marge de manoeuvre éthique des CÉR,
l’espace de dialogue avec les chercheurs […] dont l’action
ressemble de plus en plus à celle d’un tribunal administratif qui
juge de la conformité à la norme. »
Bruno Leclerc
L’éthique en recherche d’éthique dans le consentement libre et éclairé – Ajuster
la réalité au principe ou le principe à la réalité? Actes du colloque de la 4è édition
des Journées des CÉR du MSSS 2008.
2. ABSENCE DE RENCONTRE FACE À FACE
ƒ
Le MSSS du Québec a émis des mesures correctives en 2007
mentionnant que
ƒ
“le MSSS souscrit entièrement à la règle et à l’argument des
trois conseils” relativement à la participation des chercheurs
aux discussions.
ƒ
Le Ministère a réitéré que les règles de fonctionnement des CÉR
“doivent permettre à tout chercheur qui en manifeste le désir
de venir présenter son projet lors de la réunion où il sera
évalué en personne ou en ayant recours à des moyens de
télécommunications”.
2. ABSENCE DE RENCONTRE FACE À FACE
ƒ
Les CÉR sont souvent limités en personnel et en temps.
ƒ
Avec une rencontre par mois à l’agenda et un volume
considérable de projets à évaluer, ils n’ont pas toujours le
temps d’inclure à leur agenda le dialogue continu.
ƒ
L’Énoncé de politique des trois conseils demande aux CÉR
d’acquiescer “aux demandes raisonnables des chercheurs
désireux de participer aux discussions concernant leurs
projets”, tout en précisant que ceux-ci n’assisteront pas aux
discussions menant à la prise de décision.
2. ABSENCE DE RENCONTRE FACE À FACE
ƒ
« Ce contact constituerait un moment privilégié qui permettrait
au comité d’assumer son rôle d’éducation auprès des
chercheurs. »
3. ABSENCE DE RÉSEAU D’ÉCHANGE ENTRE LES CÉR
ƒ
Le manque de dialogue peut être aussi observé entre les CÉR
qui évaluent un même projet, ce qui a parfois comme impact
de nuire au dialogue entre les CÉR et les chercheurs.
ƒ
Avoir des protocoles différents selon les institutions est parfois
impossible en raison des aspects scientifiques, notamment en
ce qui concerne les essais cliniques où “pour garantir la validité
de la recherche multicentrique, il faut que tout changement
apporté au protocole soit effectué dans tous les centres
d’établissements impliqués”.
3. ABSENCE DE RÉSEAU D’ÉCHANGE ENTRE LES CÉR
ƒ
L’application du mécanisme d’évaluation éthique multicentrique
par le MSSS du Québec permet de constater l’absence de
réseau d’échange eistant entre les CÉR québécois, alors que le
mécanisme multicentrique force le dialogue entre les CÉR.
ƒ
C’est encore plus frappant pour les CÉR qui ne sont pas régis
par un processus commun, par exemple des CÉR situés dans
des provinces différentes ou des pays étrangers.
ƒ
« Probablement qu’une meilleure répartition de l’argent
disponible pour les CÉR et davantage de ressources humaines
sont nécessaires pour permettre le dialogue continu. Une plus
grande disponibilité des membres des CÉR de même qu’un
service de support aux chercheur faciliteraient le dialogue dans
plusieurs cas. »
CIHR TEAM IN FAMILIAL RISKS OF BREAST CANCER
Olga Sinilnikova
Charmaine Kim-Sing
Peter Bridge
Douglas Easton
Antonis Antoniou .
……………………
Qué
Québec
Calgary
Vancouver
Montré
Montréal
Salt Lake City
Irene Andrulis,
Gord Glendon
David Goldgar
Sean Tavtigian
Toronto
Bartha Maria Knoppers,
Denise Avard
Daniel Sinnett
Jacques Simard,
Francine Durocher
Rachel Laframboise
Marie Plante
Cambridge
Lyon
Michel Dorval
Jocelyne Chiquette
Réjean Landry
Mathieu Ouimet
Nabil Amara
Bernard Lespérance
Mark Goldberg
Christine Maugard
1.16 M$ octroyés
13.4 M$ octroyés
CBCRA
COHORTES
Cohortes
Équipes
(pays)
Taille
Objectifs
CIMBA
47 (28)
26 000 porteurs
Identification des facteurs génétiques
modifiant le risque de cancer des
porteurs de mutations des gènes
BRCA1 et BRCA2.
BCAC
59 (33)
85 000 cas
78 000 contrôles
Identification des facteurs de risques
génétiques du cancer du sein
IBCCS
15 (13)
5000 porteurs
Études prospectives permettant de
fournir des informations précises sur
les risques des porteurs BRCA1 ou
BRCA2
BCFR
6 (3)
30 000 participants
3500 contrôles
Identification des gènes de
susceptibilité au cancer du sein;
définition des interactions gène-gène
et gène-environnement dans l'étiologie
du cancer; Issus ELSI
(Consortium of
Investigators of
Modifiers of BRCA1/2)
(Breast Cancer
Association Consortium)
(International BRCA1/2
Carrier Cohort Study)
(Breast Cancer
Family Registry)
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