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Le traitement du RGO en 2009
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failure ») exprimé en terme de courbe de survie actuarielle. Les causes d’échec étaient la
mort per ou post-opératoire, les complications chirurgicales justifiant une intervention
spécifique (en cas de sténose, une séance de dilatation était autorisée), un soulagement
incomplet des symptômes de reflux ou la nécessité de reprendre un traitement IPP dans le
bras chirurgical.
L’analyse statistique a été menée en intention de traitement pour le critère de jugement
principal (1). Les résultats de l’analyse intermédiaire effectuée à 3 ans montrent l’absence de
différence significative entre les 2 traitements (figure 1). Il est important de souligner que les
résultats obtenus sont excellents dans les 2 cas avec 90 % ou plus de succès, les malades
estimant « suffisant » le contrôle de leurs symptômes de RGO avec le traitement entrepris.
La mortalité opératoire et per-opératoire a été nulle et le taux de complications faible dans le
bras chirurgical. Dans le bras médical, un nombre plus élevé d’accidents cardiovasculaires a
été noté pendant la période de suivi, sans doute du fait d’un biais de sélection au départ (les
malades à plus fort risque chirurgical étaient exclus au départ). Dans le détail et comme cela
était prévisible, même en l’absence de différence globale (sur le critère de jugement
principal), les deux traitements ne sont pas totalement équivalents. Ainsi, les régurgitations
étaient un peu moins bien contrôlées par l’ésoméprazole (figure 2), mais les flatulences plus
fréquentes après chirurgie. En revanche, la présence ou non d’un endobrachyœsophage
n’avait pas d’influence sur les résultats de la chirurgie (3). La réunion d’une cohorte
parfaitement suivie est également l’occasion de toute une série d’études et d’analyses
secondaires. Ainsi, les données pH-métriques ont fait l’objet d’une communication orale à
l’AGA en 2008 (4) et l’analyse des données histologiques (biopsies du bas œsophage) est
actuellement en cours de publication (5). De même, l’influence d’un traitement antisécrétoire
prolongé sur la muqueuse gastrique fera l’objet d’une analyse séparée (gastrinémie,
chromogranine, nombre de cellules ECL etc…). Enfin, des prélèvements en vue d’analyse
génétique ultérieure ont été réalisés pendant la deuxième partie de l’étude.
En conclusion, l’étude a montré la faisabilité de standardiser le traitement chirurgical
dans un essai multicentrique international. Elle a permis d’acquérir un très grand nombre de
données dont l’analyse est actuellement en cours. Les résultats à 3 ans montrent que les
traitements modernes, médicaux et chirurgicaux, sont extrêmement efficaces et globalement
très « sûrs ». Il reste à démontrer que ces résultats se maintiennent à 5 ans et au-delà.