Evaluation écologique des projets retenus selon la méthode "SNARC"

ETABLISSEMENT MEDICO-SOCIAL
FONDATION DONATELLA MAURI
ROMANEL - SUR - LAUSANNE
Concours d'architecture
Evaluation écologique des projets retenus
selon la méthode "SNARC"
Catherine Merz & Jean-Bernard Gay
Laboratoire d'énergie solaire et de physique du bâtiment
Lausanne, le 8 décembre 2002
1
1. INTRODUCTION
La présente étude vise d'une part à évaluer, de manière aussi rigoureuse que possible, la
qualité écologique des quatre projets retenus après une première séance du jury (no 8 Age
d'Or, no 14 Mon Banc, no 17 Jardin d'automne), d'autre part à tester la nouvelle méthode
SNARC1 qui permet de systématiser une telle approche.
La méthode propose 18 critères qui constituent la base de référence. Les critères peuvent
être évalués à divers degrés de précision en fonction du type de programme et du niveau
d'évaluation du concours.
Cette liste peut être adaptée, si nécessaire, en fonction du programme.
Les critères sont organisés en 6 thèmes:
a) La parcelle
Les 3 critères que compte ce thème visent à préserver les écosystèmes, en particulier en
favorisant la biodiversité. En effet, la biodiversité dépend de l'aménagement des espaces
non bâtis. L'infiltration des eaux de pluie dans le sol contribue au maintien du régime
naturel des eaux. Ce critère vise à préserver les nappes phréatiques, à éviter les
inondations et à décharger les installations d'épuration des eaux en cas de forte pluie.
On recense les surfaces vertes en tenant compte du fait que les toitures végétalisées et
les surfaces vertes sur des ouvrages souterrains offrent de moins bonnes conditions à la
biodiversité. On relèvera également les espaces vitaux de valeur et les surfaces
perméables à l'eau.
b) La construction
L'énergie grise, c'est-à-dire l'énergie nécessaire à la fabrication des matériaux, à leur
transport et à leur mise en œuvre est un indicateur écologique reconnu. Celui-ci varie
parallèlement avec les émissions de CO2, responsables de l'effet de serre.
On évalue l'énergie nécessaire à la construction du bâtiment. Les chiffres proposés
tiennent compte des transports nécessaires à leur fabrication et à leur mise en œuvre.
c) L'exploitation
Comme la consommation d'énergie de chauffage demeure la charge environnementale
la plus importante sur l'ensemble de la durée de vie du bâtiment, elle doit être prise en
considération dès le début du projet. Dans ce but, il convient de calculer les besoins en
chauffage des différents projets.
La méthode prévoit des bonus pour un recours aux énergies renouvelables (capteurs de
chaleur ou cellules photovoltaïques).
d) La qualité d'utilisation
Il s'agit d'évaluer de manière qualitative le confort qu'offriront les futurs bâtiments sur le
plan de la protection contre le bruit, de la protection contre les surchauffes en été, de la
ventilation et de la qualité de l'éclairage naturel.
e) La flexibilité
Les changements d'affectation sont de plus en plus fréquents. Les conceptions
d'habitation, d'enseignement ou de soins évoluent et, avec elles, les besoins en
espaces. Les équipements et les installations techniques ont une durée de vie inférieure
à la structure du bâtiment, ils seront remplacés plusieurs fois durant la vie du bâtiment.
Il s'agit donc d'évaluer d'une part, la flexibilité d'aménagement, c'est-à-dire d'utiliser des
espaces de manière variée sans modifier la structure des locaux. On évaluera d'autre
1 Standard-Methode zur Umsetzung der Nachhaltigkeit im Architekturwettbewerb und bei
Studienaufträgen. ZHW und SIA (2001)
2
part si les structures porteuses sont adaptées au changement d'affectation, puis,
finalement, on évaluera la flexibilité des installations techniques en fonction de leur
distribution et de leur accessibilité.
f) Les possibilités d'extension
Ce critère vise à favoriser une utilisation dense du sol. Il est ainsi possible d'optimiser,
outre le terrain et les matériaux, les infrastructures d'approvisionnement (eau, gaz) et de
mobilité (routes).
Il s'agit d'abord de voir si une extension est possible, on évaluera ensuite si celle-ci est
facile à réaliser ou coûteuse, voire impossible vu l'implantation proposée dans le projet.
2. APPROCHE ET ELEMENTS D'APPRECIATION
a) Parcelle
Pour le calcul des surfaces vertes et perméables, nous avons différencié la zone accueil de
la zone EMS. La zone accueil sera gérée par la commune alors que les espaces verts de la
zone EMS feront partie intégrante du projet de la fondation. Nous remarquons que, de
manière générale, les espaces verts sont peu définis, il est difficile de déterminer la nature
du sol définis par divers niveaux de gris. Les chemins ont été admis comme imperméables à
moins qu'une indication ne mentionne un revêtement perméable.
b) Construction
Les besoins en énergie pour le gros œuvre tiennent compte du mode constructif proposé
(lourd ou façades de verre), de la compacité du projet ainsi que du type de fenêtres. Pour
l'aménagement intérieur, nous avons considéré pour tous les projets que le niveau
d'équipement était "normal".
c) Exploitation
Les besoins annuels nets en chauffage ont été calculés en tenant compte des
caractéristiques propres des projets (surfaces, vitrages, orientations….), mais en admettant
dans tous les cas des conditions identiques d'isolation et d'exploitation. En outre, nous avons
tenu compte des exigences de la nouvelle norme SIA 380/1 (édition 2001). Il n'a pas été tenu
compte des capteurs solaires. Ceux-ci ont été mentionnés dans chaque projet, comme cela
avait été demandé dans le programme, mais aucun projet n'a défini les surfaces installées.
Dans un seul projet un panneau a été esquissé en toiture.
En association avec l'exploitation, la méthode SNARC prévoit des pénalités pour des
façades peu durables. Nous avons tenu compte de l'absence d'avant-toit (tous les projets).
Un projet a de plus reçu une pénalité supplémentaire pour des vitrages avec menuiserie bois
situés à l'extérieur de la façade.
d) Utilisation
Nous avons renoncé à évaluer la protection acoustique étant donné que le site ne comporte
pas de source de bruit importante. De plus, nous avons estimé que les activités d'un EMS ne
génèrent pas de nuisances sonores particulières et ne nécessitent donc pas de mesures
spécifiques à ce stade du projet.
Nous avons également renoncé à évaluer le confort d'aération qui ne nous paraissait pas
poser de problème.
Les protections solaires ont été évaluées en tenant compte de leur protection contre
l'éblouissement et leur efficacité contre les surchauffes estivales.
3
Pour le critère éclairage naturel, nous avons pris en considération l'autonomie en lumière
naturelle ainsi que la qualité de l'éclairage dans les espaces collectifs.
e) Flexibilité
Conformément à la méthode SNARC, nous avons admis des pénalités lorsque la flexibilité
d'ameublement était restreinte. La flexibilité a également été évaluée par rapport à la
structure porteuse du bâtiment. Par contre, sur la base des documents remis, il nous est
impossible de juger de la flexibilité des installations.
L'unité proposée par SNARC pour pénaliser le manque de flexibilité, à savoir le GJ, nous
semble totalement inadaptée à cette caractérisation.
3. PRESENTATION DES RESULTATS
Conformément à la méthode SNARC, nous avons établi, pour chaque projet, une feuille de
synthèse qui reprend les éléments clef de l'évaluation et qui, au besoin, apporte des
commentaires à destination des membres du jury.
De plus, un tableau de synthèse permet une comparaison directe des principales
caractéristiques des projets. Les graphiques suivants permettent une comparaison plus
aisée des principales données quantitatives.
a) Parcelle
La zone d'entrée à l'EMS est située diversement dans la zone d'accueil ou dans la zone
EMS. Dès lors, il nous est paru préférable de considérer l'ensemble du terrain pour comparer
le traitement des aménagements extérieurs. Les surfaces vertes sont très proches d'un
projet à l'autre, de 39 à 46 %. Les surfaces perméables varient de 47 à 61 %.
b) Construction
Les volumes des fouilles des différents projets sont très semblables pour 3 projets comme le
montre le graphique suivant:
V
olume des fouillescessaires aux différents
projets
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
AGE D'OR M ON BANC JARDIN
D'AUTOM NE
HAROL D ET
MAUDE
[m3]
4
Des différences sensibles apparaissent lorsque l'on considère l'énergie nécessaire à la
construction des bâtiments.
Energie de construction des divers projets
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
AGE D'OR M ON BANC JARDIN
D' A UT OM NE
HAROL D ET
MAUDE
[GJ]
c) Exploitation
Le graphique suivant permet de comparer les besoins en énergie d'exploitation calculés sur
une période de 30 ans, en tenant compte d'un même mode de production de chaleur (gaz ou
mazout pour tous les projets).
Energie d'expoitation des divers projets
0
5000
10000
15000
20000
25000
AGE D'OR MON BANC JARDIN
D'AUTOMNE
HAROLD ET
MAUDE
[GJ sur 30 ans]
5
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