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Ouverture du Colloque
Ouverture du Colloque
Professeur Didier HOUSSIN
Professeur Didier HOUSSIN,
,
Directeur général de la santé
Je vous souhaite la bienvenue à ce colloque national qui semble avoir eu un certain succès sur les troubles du
langage et les troubles des apprentissages. Je voudrais d’abord remercier la sous-direction de Madame de
Penanster et Monsieur Ambroise qui ont organisé ce colloque, remercier tous les intervenants, en particulier
madame Sommelet, qui a accepté de modérer la séance du matin, au titre notamment de son rôle dans le
domaine de la pédiatrie, et puis madame Sprenger-Charolles qui, cet après-midi, évoquera les connaissances
scientifiques et la recherche dans ce domaine.
Les troubles des apprentissages, qu’il s’agisse des troubles du langage oral ou écrit, de l’acquisition de la
coordination, des apprentissages logico-mathématiques sont des sources de difficultés de communication,
d’intégration scolaire puis sociale avec des répercussions évidemment individuelles et familiales.
On a commencé à désigner ces troubles sous le vocable un peu rassembleur de troubles DYS et ces troubles
sont fréquents. On estime aujourd’hui que 4 à 5% des enfants présentent un trouble spécifique du langage oral
ou écrit, et ceci justifie l’attention qui a été portée à ces troubles depuis quelques années.
En 2001, un plan interministériel Education nationale-Santé a permis d’amorcer une mobilisation plus
cohérente des professionnels de la santé et de l’éducation, des associations et des familles. Et l’importance de
ces troubles a été rappelée dans le rapport annexé à la Loi de santé publique de 2004 qui retient la poursuite
d’un objectif d’amélioration du dépistage et de la prise en charge de ces troubles.
Les difficultés d’apprentissage doivent d’abord être repérées par la famille ou par les enseignants. Souvent, en
effet, elles se manifestent à l’école. Elles peuvent également être dépistées à l’occasion de visites systématiques
effectuées par des médecins, des infirmières, des services départementaux de PMI ou de l’Éducation
nationale.
De son côté, le médecin qui suit l’enfant a également un rôle essentiel à jouer dans le suivi du développement
de celui-ci, dans lequel s’inscrit le développement du langage. Il est donc en première ligne, c’est la raison pour
laquelle la formation des médecins aux troubles des apprentissages est importante, et c’est pourquoi la
Direction générale de la santé soutient les travaux de la Société Française de Pédiatrie pour la conception
d’outils de formation sur ces troubles, qui seront présentés au cours de cette matinée.
Ces troubles ont des conséquences sur la vie quotidienne des enfants, puis des adultes, sur l’insertion
scolaire puis professionnelle. Ces conséquences peuvent être prévenues ou du moins atténuées par des prises
en charge précoces adaptées. Cette prise en charge est pluridisciplinaire. Elle repose sur l’intervention de
professionnels spécialisés en ville, à l’hôpital, ainsi que dans les différentes structures prenant en charge ces
enfants, mais également sur des mesures pédagogiques adaptées au sein de l’école.
Pour les cas les plus complexes, ou lorsque la rééducation n’est pas suivie d’effets, des centres référents – il
en existe au moins un par région – rendent possible une évaluation multidisciplinaire et globale afin de
porter un diagnostic précis pour orienter la prise en charge rééducative et le mode d’intégration scolaire.
Un point important, c’est que les différentes ressources pour la prise en charge des enfants DYS sont encore
mal connues du public, particulièrement des parents et parfois aussi d’ailleurs des professionnels de santé non
spécialistes. Le rôle des maisons départementales des personnes handicapées mises en place par la Loi du 11
février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées, dans le domaine est également mal connu.
Pour essayer d’améliorer le niveau et la qualité de l’information notamment des parents, l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (INPES), en lien avec la DGS, avec la Direction générale de
l’enseignement scolaire et avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et différentes associations,
ont réalisé un guide sur ce thème qui paraîtra en 2009. Il décrit de manière succincte et pratique l’ensemble
des structures et dispositifs actuels relevant des secteurs de la santé et de l’éducation, qui sont susceptibles
de bénéficier aux enfants DYS. L’objectif de ce guide est d’apporter aux parents une information claire,
objective et actualisée. Souvent on s’aperçoit que c’est l’accès à ces informations qui constitue finalement la
difficulté principale, en tout cas, au début.