Le B-A/BA des troubles des apprentissages à l`usage

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Le B-A / BA…
à l’usage des
médecins
Catherine BILLARD,
neurologue et pédiatre
Monique TOUZIN,
Orthophoniste
CHU Bicêtre, Réseau TAP
Le langage normal à 3 ans
L’enfant comprend tout
 Il a un langage intelligible, utilise des
phrases Sujet-Verbe-Complément, dit le
« je », raconte ce qu’il a fait ou vu, pose
des questions
 Vocabulaire de plus de 300 mots
 Aime écouter des histoires

Langage normal à 4 ans
Peut exprimer plusieurs idées dans la
même phrase, parle avec plus de
précision du temps
 Maîtrise la plupart des « petits mots »,
commence à exprimer la relation de cause
à effet des événements
 Aime s’amuser avec les mots

3 - 4 ans : le langage oral

Différencier
 Un
trouble du langage secondaire à une autre
pathologie
Surdité -> ORL
 Trouble de communication-> pédopsychiatre
 Trouble de la relation précoce-> pédopsychiatre
 Trouble acquis -> neuropédiatre

 D’un
trouble isolé
A 3 – 4 ans : un trouble du langage
spécifique

Envoyer à l’orthophoniste un enfant avec
trouble isolé du langage si critères de
gravité
 Inintelligible
 Pas
de structure de phrase
 Comprend mal

Si pas de critère de gravité
 Revoir
dans 6 – 9 mois
L’orthophonie à 3-4 ans




La prise en charge est possible si l’enfant a un
comportement stable et attentif
Dans les cas de troubles sévères
Elle est directe (centrée sur l’enfant) ou indirecte
(accompagnement parental)
Permet d’améliorer la qualité de la
communication, d’augmenter le vocabulaire, de
mettre en place des moyens augmentatifs,
d’éviter l’installation de comportements déviants,
d’améliorer la compréhension et l’expression
Langage normal à 5-6 ans
L’enfant continue à enrichir son
vocabulaire et sa syntaxe
 Développe une conscience de la langue,
et notamment des éléments qui
constituent la parole, ce qui va lui
permettre d’apprendre à lire.

5 – 6 ans : le langage oral

Différencier un trouble secondaire à une autre
pathologie d’un trouble spécifique
 Trouble
de la relation -> orthophoniste ET
psychologue (pédopsychiatre)
 Déficit intellectuel





rechercher un retard de développement
Faire dessiner un rectangle, un triangle
Faire écrire son prénom
->adresser à un « médecin référent » pour un examen
clinique de première intention (BREV)
communiquer avec la psychologue de l’école
5-6 ans tout trouble de parole ou
de langage isolé
NECESSITE UN BILAN
ORTHOPHONIQUE
 Et une rééducation
 Deux objectifs

 L’amélioration
du langage oral
 La préparation de l’apprentissage du langage
écrit
Evaluation et prise en charge
Evaluation qui précise la nature et la
gravité des troubles
 Prise en charge de tous les troubles
d’articulation, des altérations de la parole
et des troubles du langage (vocabulaire et
syntaxe)
 Développement de la conscience
phonologique pour préparer l’acquisition
de la lecture

Liens entre langage oral et langage
écrit

La langue orale est constituée
 De
mots
 De syllabes
 De sons
La lecture

Pour lire et écrire, deux possibilités selon
 que
le mot est connu (lecture globale)
 ou inconnu (analyse lettre à lettre, par
groupements de lettres  conversions en
sons  assemblage  reconstitution du mot)

Pour une bonne lecture, flexibilité entre les
deux voies
Les liens langage oral
et langage écrit


Un trouble du langage oral est le signe prédictif
le plus reconnu des dyslexies :
Population « à risques »
Mais
 Un trouble du langage oral n’entraîne pas
forcément un trouble du langage écrit
 Une dyslexie peut survenir chez un enfant qui
n’a jamais eu de trouble du langage oral
L’enfant apprenti-lecteur
L’enfant apprenti lecteur n’a pas « rentré
les adresses »
 Il doit aborder tous les mots comme des
mots nouveaux
 Donc apprendre à déchiffrer
 Donc utiliser sa « conscience
phonologique »

L’enfant de 7 ans - 7 ans ½
L’enfant est lecteur, il maîtrise
l’assemblage, son stock visuel de mots se
constitue.
 Sa lecture devient plus automatique
 Il comprend ce qu’il lit
 Il transcrit phonétiquement et apprend un
stock de mots de plus en plus grand.

7 ans – 7 ans et demi : langage
écrit

Tout trouble d’apprentissage de la lecture
nécessite de différencier :
 Les
troubles secondaires à une autre
pathologie
Sensorielle
 Relationnelle -> touche aussi le calcul
 Déficit global-> touche le calcul

 Les
troubles spécifiques
Les troubles isolés du langage écrit
dès 7 ans

Nécessite une évaluation et rééducation
orthophonique dès la mi CP si critères de gravité
 Persistance
d’un trouble du langage oral
 Pas de lecture des syllabes
 Pas d’amélioration spectaculaire malgré le soutien
pédagogique

Dès la fin du CP dans les autres cas
Les troubles isolés du langage écrit
dès 7 ans


Nécessitent une réponse de première intention à
l’école
Celle-ci est évaluée dans la littérature
 Entraînement
spécifique et explicite du déchiffrement
et conscience phonologique
 En petit groupe à besoin similaire
 INTENSIF : quotidien, une demi-heure par jour sur 5
semaines
Encore un vœu pieux en France…
Tout trouble du langage écrit

Nécessite un lien médecin-ortho-école

Adaptations à l’école
 Continuer
les apprentissages MALGRE sa
dyslexie
 Lui offrir une pédagogie en français QUI
TIENNE COMPTE de SON NIVEAU

Conseils aux parents
Accompagner


Ses difficultés sont indépendantes de
sa volonté
Il a un dysfonctionnement spécifique :
on doit vous l’expliquer, vous devez
vous l’approprier et… l’accepter
Accompagner

Ne le faites pas lire 2 heures le soir

Lisez lui ses histoires préférées

Écoutez le «lire» le peu qu’il peut lire

Laisser l’orthophoniste et le pédagogue lui
apprendre différemment
Accompagner

Favoriser ses talents
 En
base ball…
 En maths
 C’est son avenir
La dyslexie: définition
Difficulté durable, anormale ou incapacité
à acquérir les mécanismes d’identification
des mots
 Chez des enfants intelligents
 En l’absence de toute cause évidente
(trouble sensoriel ou neurologique,
difficultés psychologiques,
comportementales…)

La rééducation orthophonique
Plus elle est intense et précoce, meilleur
est le pronostic
 Créer les mécanismes d’identification de
mots, les automatiser, donner des
stratégies efficaces.
 Obtenir une lecture rapide et fonctionnelle.

Les difficultés de la rééducation


Difficultés de généralisation
Si pas de progrès, se demander si la faute en
revient :
À
la maladie: forme plus sévère ou erreur de
diagnostic ou présence de troubles associés
 À l’enfant: mauvaise observance de la rééducation,
manque de motivation, impuissance apprise
 Au rééducateur: mauvais axes de rééducation,
mauvaise technique utilisée…
Et les troubles non langagiers

La dyspraxie existe
Développement normal du langage oral
 Mais maladroit
 Dessine mal
 Écrit mal

L’orthophonie dans les dyspraxies
Si l’enfant a des troubles du langage oral
(type dyspraxie verbale)
 Si l’enfant a des troubles du langage écrit
comorbides
 Sinon, pas d’indication de prise en charge
orthophonique

Les dyspraxies ….


Ne relèvent pas de l’orthophonie sauf si trouble
du langage associé
Nécessitent un examen clinique de première
intention …. L’organisation des médecins de
ville en réseau avec « un médecin expert »
 Confirmer
la normalité du langage oral versus déficit
en graphisme

Un diagnostic précis nécessite une évaluation
psychologique PUIS en psychomotricité ou
ergothérapie
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