Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI RAPPELS 1 1.1 ET COMPLÉMENTS SUR LES FONCTIONS VOCABULAIRE USUEL SUR LES FONCTIONS VALEURS D’UNE FONCTION Définition (Ensemble de définition et image d’une fonction, image et antécédents d’un point) Soient A une partie de R et f : A −→ R une fonction. • L’ensemble A est appelé l’ensemble de définition de f et tout réel f (x) avec x ∈ A est appelé une valeur de f . • Pour tous x ∈ A et y ∈ R, si y = f (x), on dit que y est L’image de x par f et que x est UN antécédent de y par f . Explication Sur la figure ci-contre, y possède plusieurs antécédents par f , y = f (x) raison pour laquelle on parle d’UN antécédent et non de « l’ » antécédent de y. b b b x2 x3 y x1 Définition (Image d’une partie par une fonction, image d’une fonction) Soient A une partie de R et f : A −→ R une fonction. • Pour toute partie A′ de A, on appelle image de A′ par f , notée f (A′ ), l’ensemble : ¦ © ¦ © f (A′ ) = y ∈ R/ ∃ x ∈ A′ / y = f (x) = f (x) x∈A′ . • L’image de A tout entier est simplement appelée l’image de f et notée généralement Im f plutôt que f (A). Explication L’image f (A′ ) de A′ par f est l’ensemble des images par f des éléments de A′ . Graphiquement, pour déterminer f (A′ ), on projette sur l’axe des ordonnées la portion du graphe de f qui se situe au-dessus de A′ , comme l’illustre la figure de droite. On fait pareil pour déterminer graphiquement l’image Im f de f , mais avec le graphe de f tout entier. Im f ր f (A′ ) ց տ A′ ր Exemple • L’image de R+ par la fonction exponentielle est l’intervalle [1, +∞[. L’image de R− est ]0, 1]. h π πi • L’image de πZ par la fonction sinus est 0 , l’image de [0, π] est [0, 1], l’image de − , est [−1, 1] et l’image de 2 2 [0, 2π] est aussi [−1, 1]. Définition (Expression « à valeurs dans. . . ») Soient A et B deux parties de R et f : A −→ R une fonction. On dit que f est à valeurs dans B si toute valeur de f est élément de B, i.e. si : ∀x ∈ A, f (x) ∈ B, ou encore si : Im f ⊂ B. Dire que f est à valeurs dans B, ce n’est pas dire que l’image de f est B tout entier. La fonction $ ATTENTION ! $ x 7−→ |x| + 1, par exemple, est définie sur R et à valeurs dans R+ , mais son image n’est pas R+ tout entier mais seulement [1, +∞[ — car quand x décrit R+ , |x| + 1 décrit [1, +∞[. 1 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI 1.2 COMPOSITION DES FONCTIONS Définition (Composée de deux fonctions) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ R et g : B −→ R deux fonctions. On suppose f à valeurs dans B. On appelle composée de f suivie de g la fonction g ◦ f définie sur A par : ∀x ∈ A, g ◦ f (x) = g f (x) . Pourquoi la condition « f est à valeurs dans B » est-elle si importante ? Pour pouvoir parler de g f (x) Explication pour tout x ∈ A, on doit garantir que f (x) appartient à l’ensemble de définition B de g pour tout x ∈ A : ∀x ∈ A, f (x) ∈ B, autrement dit que f est à valeurs dans B. Exemple 3 La fonction x − 7 → ln(2x + 3) est définie sur − , +∞ . 2 La fonction x 7−→ 2x + 3 est définie sur R et la fonction ln sur R∗+ , mais quand x décrit R, 2x + 3 3 ∗ n’appartient pas forcément à R+ . Pour quels x ∈ R est-il vrai que : 2x + 3 > 0 ? Réponse : x ∈ − , +∞ . 2 En effet Exemple La fonction x 7−→ p 1 − x 2 est définie sur [−1, 1]. p En effet La fonction x 7−→ 1− x 2 est définie sur R et la fonction · 2 sur R+ , mais quand x décrit R, 1 − x n’appartient pas forcément à R+ . Pour quels x ∈ R est-il vrai que : 1−x 2 = (1+x)(1−x) ¾ 0 ? Réponse : x ∈ [−1, 1]. x 1+ x 1− x 1− x −∞ − − 2 −1 0 + 0 +∞ 1 + + − − 0 0 La composition n’est pas commutative, ne confondez pas g ◦ f et f ◦ g. Il arrive d’ailleurs souvent $ ATTENTION ! $ que l’une de ces fonctions soit définie sans que l’autre le soit. Par exemple, si f est la fonction x 7−→ x 2 et si g la fonction 2 x 7−→ x 2 + 1, toutes deux définies sur R, g ◦ f est la fonction : x 7−→ x 2 + 1 = x 4 + 1 et f ◦ g la fonction : 2 x 7−→ x 2 + 1 = x 4 +2x 2 +1. Ce n’est pas pareil ! Théorème (Associativité de la composition) Soient A, B et C trois parties de R et f : A −→ R, g : B −→ R et h : C −→ R trois fonctions. On suppose f à valeurs dans B et g à valeurs dans C. Alors : h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f . p Exemple 1+e x La fonction x 7−→ p est définie sur ]0, 2[. x 2− x En effet La construction de cette fonction requiert plus qu’une simple composition, également des sommes, produits et quotients. x 7−→ 1 p x 7−→ 1 + e p p x 7−→ e x 1+e x− 7 → p x 2− x ÷ × x 7−→ x 2 − x p i.e. si et seulement si : x 6= 0, x 7−→ p x ◦ x 7−→ x 7−→ x p 1+e x est bien définie La quantité p x 2− x p si et seulement si : x 2 − x 6= 0, x 7−→ e x + x p x 7−→ 2− x p x p x ◦ x 7−→ 2 − x x ∈ R, x 6= 2, 2− x ¾ 0 x ¶2 2 et et x ¾ 0, x ¾ 0, i.e. x ∈ ]0, 2[. Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI 1.3 FONCTIONS MONOTONES , FONCTIONS MAJORÉES / MINORÉES Définition (Monotonie) Soient A une partie de R et f : A −→ R une fonction. • On dit que f est croissante si : ∀x, y ∈ A, x<y =⇒ f (x) ¶ f ( y). • On dit que f est strictement croissante si : ∀x, y ∈ A, x<y =⇒ f (x) < f ( y). • On dit que f est décroissante si : ∀x, y ∈ A, x<y =⇒ f (x) ¾ f ( y). • On dit que f est strictement décroissante si : ∀x, y ∈ A, x<y =⇒ f (x) > f ( y). • On dit que f est (resp. strictement) monotone si f est (resp. strictement) croissante ou décroissante. On peut bien sûr CARACTÉRISER la monotonie d’une fonction DÉRIVABLE par le signe de sa dérivée, Explication mais c’est là un THÉORÈME et non une DÉFINITION. La définition ci-dessus est générale et ne requiert pas la dérivabilité. Théorème (Somme de fonctions monotones) Soient A une partie de R et f : A −→ R et g : A −→ R deux fonctions. Si f et g sont croissantes, alors f + g l’est aussi. Si de plus f ou g l’est strictement, alors f + g aussi. On dispose d’un résultat analogue pour les fonctions décroissantes. Démonstration Dans le cas où f est croissante et g strictement croissante, soient x, y ∈ A avec x < y. Comme f est croissante : f (x) ¶ f ( y), et comme g est strictement croissante : g(x) < g( y), donc par somme : f (x) + g(x) < f ( y) + g( y). Exemple Pas besoin de dériver pour expliquer que la fonction x 7−→ x + ln x est strictement croissante sur R∗+ ! Théorème (Composée de fonctions monotones) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ R et g : B −→ R deux fonctions. On suppose f à valeurs dans B. • Si f et g sont (resp. strictement) monotones de même sens de variation, alors g◦ f est (resp. strictement) croissante. • Si f et g sont (resp. strictement) monotones de sens de variation opposés, alors g ◦ f est (resp. strictement) décroissante. Démonstration Dans le cas où f est croissante et g décroissante, soient x, y ∈ A avec x < y. Comme f est croissante : f (x) ¶ f ( y), puis comme g est décroissante : g f ( y) ¶ g f (x) . Exemple x Pas besoin de dériver pour expliquer que la fonction x 7−→ ee est strictement croissante sur R ! Définition (Fonction majorée/minorée/bornée) Soient A une partie de R et f : A −→ R une fonction. • On dit que f est majorée sur A si : ∃ M ∈ R/ ∀x ∈ A, f (x) ¶ M . Un tel réel M est appelé UN majorant de f sur A. On dit ausi que f est majorée par M sur A ou que M majore f sur A. • On dit que f est minorée sur A si : ∃ m ∈ R/ ∀x ∈ A, f (x) ¾ m. Un tel réel m est appelé UN minorant de f sur A. On dit aussi que f est minorée par m sur A ou que m minore f sur A. • On dit que f est bornée sur A si f est à la fois majorée et minorée sur A, i.e. si : ∃ K ∈ R+ / ∀x ∈ A, f (x) ¶ K. Fonction majorée non minorée Fonction minorée non majorée 3 Fonction bornée Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Démonstration Par définition, la proposition « f est majorée et minorée sur A » s’écrit : ∃ m, M ∈ R/ ∀x ∈ A, m ¶ f (x) ¶ M , or ce n’est pas la définition donnée ci-dessus. Montrons donc l’équivalence des deux formulations. • Si : ∃ K ∈ R+ / ∀x ∈ A, f (x) ¶ K, alors : −K ¶ f (x) ¶ K, donc f est minorée et majorée. ¦ © • À présent, si : ∃ m, M ∈ R/ ∀x ∈ A, m ¶ f (x) ¶ M , posons : K = max |m|, |M | . Alors pour tout x ∈ A : −K ¶ −|m| ¶ m ¶ f (x) ¶ M ¶ |M | ¶ K, donc : f (x) ¶ K. Définition (Maximum/minimum d’une fonction) Soient A une partie de R, f : A −→ R une fonction et a ∈ A. • On dit que f admet un maximum en a si pour tout x ∈ A : maximum de f en a, on le note aussi max f ou max f (x). f (x) ¶ f (a). Le réel f (a) est alors appelé le • On dit que f admet un minimum en a si pour tout x ∈ A : minimum de f en a, on le note aussi min f ou min f (x). f (x) ¾ f (a). Le réel f (a) est alors appelé le A x∈A A x∈A Une fonction peut ne pas avoir de maxi$ ATTENTION ! $ mum/minimum et quand elle en a un, il peut être atteint en plusieurs points différents. Maximum atteint deux fois b b b Pas un minimum mais un minimum local (notion étudiée plus tard) TRANSFORMATIONS AFFINES 1.4 Pas un maximum mais un maximum local (notion étudiée plus tard) b Pas de minimum DU GRAPHE D ’UNE FONCTION Théorème (Transformations affines du graphe d’une fonction, cas des symétries) Soient A une partie de R et → → f : A −→ R une fonction. Les graphes ci-dessous sont représentés dans un repère orthonormal O, − ı ,− . • La fonction x 7−→ − f (x) est définie sur A et son graphe s’obtient à partir de celui de f par une symétrie par rapport à (Ox). − → − → ı b O • La fonction x 7−→ f (−x) est définie sur −A, i.e. le symétrique de A par rapport à (O y), et son graphe s’obtient aussi à partir de celui de f par la même symétrie. y = f (x ) y = − f (x ) ) (−x y=f − → y= f (x) b O − → ı Théorème (Transformations affines du graphe d’une fonction, cas des translations) Soient A une partie de R et → → f : A −→ R une fonction. Les graphes ci-dessous sont représentés dans un repère orthonormal O, − ı ,− . → −x 0 − ı + y0 = f (x) y → y − y= b y= 0 − → b − → y = f (x ) b O f( x f( x) + x ) 0 b − → ı O − → ı • Soit y0 ∈ R. La fonction x 7−→ f (x) + y0 est définie sur A et son graphe s’obtient à partir de celui → de f par une translation de vecteur y0 − . • Soit x 0 ∈ R. La fonction x 7−→ f (x + x 0 ) est définie sur A − x 0 , i.e. l’ensemble A décalé vers la gauche de x 0 , et son graphe s’obtient à partir de → celui de f par une translation de vecteur −x 0 − ı . Dans le cas de la fonction x 7−→ f (x + x 0 ), il y a bien un signe « moins » dans l’expression du vecteur $ ATTENTION ! $ → de translation −x 0 − ı et c’est normal, la fonction x 7−→ f (x + x 0 ) atteint la valeur f (0) en −x 0 , puis la valeur f (1) en −x 0 +1, etc. Pour résumer, on peut dire que x 7−→ f (x + x 0 ) est EN AVANCE de x 0 sur x 7−→ f (x). 4 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Théorème (Transformations affines du graphe d’une fonction, cas des contractions/dilatations) Soient A une → → partie de R et f : A −→ R une fonction. Les graphes ci-dessous sont représentés dans un repère orthonormal O, − ı ,− . f ( x) x y = f( − → = λ y • Soit λ > 0. La fonction x 7−→ λ f (x) est définie sur A et son graphe s’obtient à partir de celui de f par une dilatation verticale de rapport λ si λ ¾ 1 et une contraction verti1 cale de rapport si λ < 1. λ x) f( y = − → ) y = λ f (x ) b b − → O ı Dilatation verticale (λ ¾ 1) − → O ı Contraction verticale (λ < 1) y = f (λx) y = f (λx) − → − → y = f (x) y = f (x) b b − → O ı Contraction horizontale (λ ¾ 1) − → O ı Dilatation horizontale (λ < 1) y = sin x • Soit λ > 0. La fonction x 7−→ f (λx) est définie 1 sur l’ensemble dilaté/contracté A et son graphe λ s’obtient à partir de celui de f par une contraction horizontale de rapport λ si λ ¾ 1 et une di1 latation horizontale de rapport si λ < 1. λ y = sin(x + 1) y = sin(2x + 1) Exemple y= sin(2x + 1) 2 y =− Définition (Parité/imparité) Soit A une partie de R symétrique par rapport à 0, i.e. telle que : ∀x ∈ A, −x ∈ A. sin(2x + 1) 2 y =1− Fonction paire sin(2x + 1) 2 Fonction impaire b Soit f : A −→ R une fonction. • On dit que f est paire si : ∀x ∈ A, f (−x) = f (x). Cela revient à dire que le graphe de f est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées. Le graphe d’une fonction impaire définie en 0 passe toujours par l’origine. • On dit que f est impaire si : ∀x ∈ A, f (−x) = − f (x). Cela revient à dire que le graphe de f est symétrique par rapport à l’origine. En pratique suffit. Pas besoin d’étudier une fonction f : A −→ R paire ou impaire sur A tout entier, une étude sur A∩ R+ Définition (Périodicité) Soient T > 0 et A une partie de R T -périodique, i.e. telle que : ∀x ∈ A, x + T ∈ A et x − T ∈ A. T Soit f : A −→ R une fonction. On dit que f est T -périodique ou périodique de période T si : ∀x ∈ A, f (x + T ) = f (x). Le réel T est alors appelé UNE période de f . Une fonction périodique ne possède jamais qu’une seule période. Tout multiple entier d’une période $ ATTENTION ! $ T est encore une période : 2T, 3T, 4T . . . Voilà pourquoi on ne parle jamais de « la » période, mais toujours d’UNE période. Pas besoin d’étudier une fonction f : A −→ R T -périodique sur A tout entier, une étude sur une En pratique période suffit, par exemple A ∩ [0, T [. 5 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Théorème (Opérations sur les fonctions périodiques) Soient T > 0, A une partie de R T -périodique et f : A −→ R et g : A −→ R deux fonctions T -périodiques. (i) Les fonctions f + g et f × g sont aussi T -périodiques, ainsi que (ii) Pour tout ω > 0, la fonction x 7−→ f (ωx) est f si g ne s’annule pas. g T 1 -périodique sur l’ensemble dilaté/contracté A. ω ω Si par exemple ω = 2, le graphe de la fonction x 7−→ f (2x) est la contraction horizontale de facteur T 2 de celui de f . Si f est T -périodique, rien d’étonnant du coup à ce que x 7−→ f (2x) soit -périodique. 2 Explication Démonstration (i) Concernant f + g, pour tout x ∈ A : ( f + g)(x + T ) = f (x + T ) + g(x + T ) = f (x) + g(x) = ( f + g)(x). 1 (ii) Notons g la fonction x 7−→ f (ωx) définie en tout point x pour lequel ωx ∈ A, i.e. sur A. Pour tout ω T T 1 =f ω x+ = f (ωx + T ) = f (ωx) = g(x). A: g x+ x∈ ω ω ω Exemple 2 La fonction x 7−→ sin(2x) est π-périodique car la fonction sinus est 2π-périodique. RAPPELS SUR LA DÉRIVATION Définition (Dérivabilité, tangente) Soient I un intervalle, f : I −→ R une fonction et a ∈ I . • On dit que f est dérivable en a si lim dérivé de f en a et notée f ′ (a). x→a f (x) − f (a) EXISTE ET EST FINIE . Cette limite est alors appelée le nombre x−a L’ensemble des fonctions dérivables sur I tout entier, i.e. dérivables en tout point de I , est noté D(I , R). Pour tout f ∈ D(I , R), la fonction x 7−→ f ′ (x) sur I est appelée la dérivée de f . • Si f est dérivable en a, la droite d’équation : y = f (a) + f ′ (a)(x − a) est appelée la tangente de f en a. f (x) − f (a) ≈ f ′ (a), donc : f (x) ≈ f (a)+ f ′ (a)(x −a). Si f est dérivable en a, alors pour x ≈ a : Explication x−a Ce raisonnement sans rigueur justifie tout de même rapidement le fait que la tangente de f en a est LA DROITE LA PLUS f (b) − f (a) PROCHE DU GRAPHE DE f AU VOISINAGE DE a. Plus géométriquement, sachant que est le coefficient directeur b−a f (b) − f (a) représente la de la corde reliant les points de coordonnées a, f (a) et b, f (b) , la limite : f ′ (a) = lim b→a b−a « pente limite » des cordes précitées. y = f (x) f (b) f (a) y = f (x) On fait tendre b vers a. b La corde reliant a, f (a) et b, f (b) b a f (a) b a b 6 La tangente de f en a Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Théorème (Opérations sur les dérivées) Soient I un intervalle et f , g ∈ D(I , R). (λ f )′ = λ f ′ . • Multiplication par un réel : Pour tout λ ∈ R, λ f est dérivable sur I et : • Somme : f + g est dérivable sur I et : ( f + g)′ = f ′ + g ′ . • Produit : f g est dérivable sur I et : • Quotient : Si g ne s’annule pas sur I , ( f g)′ = f ′ g + f g ′ . ′ f ′ g − f g′ f . = g g2 • Composée : g ◦ f est dérivable sur I et : (g ◦ f )′ = f ′ × g ′ ◦ f . f est dérivable sur I et : g Soient I et J deux intervalles, f ∈ D(I , R) et g ∈ D(J , R). On suppose f à valeurs dans J . Exemple p f La fonction x 7−→ ln x + x(1 − x) est définie sur ]0, 1] et dérivable sur ]0, 1[. Étudiez scrupuleusement la raison pour laquelle f n’a pas a priori les mêmes ensembles de définition et de dérivabilité. En effet x x p • Ensemble de définition : La quantité ln x + x(1 − x) est bien définie sip: x(1 − x) ¾ 0 à cause de la racine carrée et si : x + x(1 − x) > 0 à cause du logarithme, i.e. si x ∈ [0, 1] et x > 0. Conclusion : f est définie sur ]0, 1]. 1− x x(1 − x) −∞ − 0 0 + − 0 +∞ 1 + + 0 0 − − • Ensemble de dérivabilité : La fonction racine carrée est définie sur R+ mais dérivable seulement sur R∗+ . Nous allons donc devoir modifier un peu ce qui précède, remplacer « x(1− x) ¾ 0 » par « x(1− x) > 0 ». — La fonction x 7−→ x(1− x) est dérivable sur ]0, 1[ À VALEURS DANS R∗+ et la fonction racine carrée p est dérivable sur R∗+ , donc x 7−→ x(1 − x) est dérivable sur ]0, 1[ par composition. p — Par somme, x 7−→ x + x(1 − x) est dérivable sur ]0, 1[, À VALEURS DANS R∗+ . La fonction logarithme étant dérivable sur R∗+ , f est enfin dérivable sur ]0, 1[ par composition. • Remarque : Nous n’avons pas prouvé que f N’est PAS dérivable en 1, le raisonnement qui prouve sa bonne définition sur ]0, 1] montre seulement sa dérivabilité sur ]0, 1[. Théorème (Caractérisation des fonctions dérivables constantes/monotones) f ∈ D(I , R). Afin d’alléger, on n’énonce ci-dessous que le cas des fonctions croissantes. Soient I un INTERVALLE et • f est constante sur I si et seulement si f ′ est nulle sur I . • f est croissante sur I si et seulement si f ′ est positive ou nulle sur I . • f est strictement croissante sur I si et seulement si f ′ est positive ou nulle sur I et n’est identiquement nulle sur aucun intervalle [a, b] avec a < b. En particulier, si f ′ est strictement positive sur I , alors f est strictement croissante sur I . En pratique À ce stade de l’année, c’est pour leur SIGNE qu’on calcule des dérivées. FACTORISEZ TOUJOURS VOS DÉRIVÉES LE PLUS POSSIBLE ! Conséquence : Rappelons que le signe d’une fonction s’obtient souvent grâce à un TABLEAU DE SIGNE. Mine de rien, l’hypothèse selon laquelle I est un INTERVALLE est indispensable. Le théorème est faux $ ATTENTION ! $ si I est une réunion d’intervalles non vides disjoints. f est constante sur I1 et sur I2 , donc f ′ = 0 sur I1 et sur I2 , mais f n’est pas constante sur I1 ∪ I2 . y = f (x) b b y = f (x) b b b b b b I1 I2 I1 7 I2 f est croissante sur I1 et sur I2 , donc f ′ ¾ 0 sur I1 et sur I2 , mais f n’est pas croissante sur I1 ∪ I2 . Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Définition (Dérivées successives) Soit f : I −→ R une fonction. On commence par poser : f (0) = f . Ensuite, pour tout k ∈ N, SI on a réussi à définir f (k) sur I au cours des étapes ′ précédentes, et SI f (k) est dérivable sur I , on pose : f (k+1) = f (k) . Pour tout k ∈ N, si la fonction f (k) est bien définie, dite dérivée kème de f , on dit que f est k fois dérivable sur I . On note généralement f , f ′ , f ′′ et f ′′′ plutôt que f (0) , f (1) , f (2) et f (3) respectivement. Pour tout k ∈ N, l’ensemble des fonctions k fois dérivables sur I tout entier est noté D k (I , R). Le théorème « Opérations sur les dérivées » se généralise bien aux dérivées successives. Ainsi la En pratique somme et le produit de deux fonctions k fois dérivables sont eux-mêmes k fois dérivables. Il en va de même de leur quotient et de leur composée quand ils ont un sens. ex est dérivable autant de fois qu’on le veut sur R car les fonctions x 7−→ e x et x 7−→ x 2 +1 x2 + 1 le sont. On n’a pas besoin de dériver 99 fois pour savoir que la dérivée 100ème est bien définie ! Exemple La fonction x 7−→ On a souvent besoin de démontrer des inégalités en mathématiques, et s’il n’y a pas de méthode En pratique unique pour y parvenir, il y en a quand même une qu’il faut toujours avoir en tête, l’ÉTUDE DES VARIATIONS D’UNE FONCTION. Exemple Pour tout x ∈ ] − 1, +∞[ : Un grand classique ! x f ′ (x) −1 − La fonction x 7−→ x − ln(1 + x) est définie et dérivable sur ] − 1, +∞[ x 1 = . On conclut grâce et pour tout x ∈ ] − 1, +∞[ : f ′ (x) = 1 − f (x) 1+ x 1+ x au tableau ci-contre. x +1 1 1 1 1 x +1 . Par ailleurs, pour tout x ∈ R : . ∈ , ∈ − , Pour tout x ∈ [0, 2] : x2 + 3 3 2 x2 + 3 6 2 En effet En effet Exemple ln(1 + x) ¶ x. f 0 0 +∞ + 0 • Tentative naïve : Pour tout x ∈ [0, 2] : 0 ¶ x 2 ¶ 4 donc 3 ¶ x 2 + 3 ¶ 7, et par ailleurs : 1 x +1 3 1 ¶ x + 1 ¶ 3, donc par quotient : ¶ 2 ¶ = 1 — sauf que ce résultat est moins fin 7 x +3 3 que celui que nous souhaitons. En encadrant SÉPAREMENT le numérateur et le dénominateur, nous ne les avons pas fait communiquer assez, cette tentative naïve est un échec. f • Solution via une étude de fonction : La fonction x 7−→ x +1 x2 + 3 est définie et dérivable sur R et pour tout x ∈ R : 1 × x 2 + 3 − (x + 1) × 2x x 2 + 2x − 3 (x − 1)(x + 3) ′ f (x) = =− 2 2 = − 2 . 2 2 x +3 x +3 x2 + 3 On conclut grâce au tableau ci-contre, sachant que : Exemple Pour tout x ∈ R∗+ \ 1 : f (0) = x f ′ (x) − 1 6 x Nous pourrions étudier la fonction x 7−→ R∗+ . nous allons plutôt étudier le SIGNE de x 7−→ (x + 1) ln x − 2(x − 1) sur Nous diviserons par x − 1 en fin d’étude pour obtenir le résultat. 1 x −1 Or pour tout x ∈ R∗+ : f ′ (x) = ln x + − 1 et f ′′ (x) = . On x x2 conclut grâce au tableau ci-contre. − f ′ (x) f ′ (x) + f (x) f (x) f (x) x −1 Les fonctions ne sont pas toutes aussi faciles à étudier les unes que les autres, faites le bon choix ! 8 1 0 1 2 +∞ − 0 0 f ′′ (x) Relisez bien le début de l’exemple précédent : + 3 1 ¶ = f (2). 3 7 x +1 ln x ¾ 2. x −1 f En pratique −3 0 0 f (x) x +1 ln x et la comparer x −1 à 2, mais la dérivée d’un quotient occasionne souvent d’affreux calculs, donc En effet −∞ − 1 0 +∞ + 0 0 + 0 − + 0 + + Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Exemple Pour tout x, y ∈ ] − 1, 1[ : x+y ∈ ] − 1, 1[. 1+ xy En effet Comment prouver une inégalité sur deux variables ? Idée : on « gèle » l’une des variables, par exemple y, et on considère que seule x est réellement variable. On dérive alors par rapport à x. ª § f x+y 1 x −1 1 Soit y ∈ ] − 1, 1[ FIXÉ. La fonction x 7−→ , est définie et dérivable sur R \ − ′ 1+ xy y + f (x) 1 − y2 1 > 0. On donc a fortiori sur ] − 1, 1[. Pour tout x ∈ ] − 1, 1[ : f ′ (x) = f (x) (1 + x y)2 −1 conclut grâce au tableau ci-contre. 3 FONCTIONS ET BONNE RÉDACTION Ensemble de définition $ ATTENTION ! $ • Pour définir une fonction, on peut procéder ainsi : « On note f la fonction p ou ainsi : « On note f la fonction n 7−→ n définie sur N. » « On note f la fonction définie sur N par : ∀n ∈ N, p « On pose pour tout n ∈ N : f (n) = n. » f (n) = § N n p n. » −→ 7−→ Ensemble d’arrivée R p » n. Flèche avec un PETIT TRAIT ! On s’interdira en revanche scrupuleusement les formulations suivantes : p p p « On note f la fonction n sur N. » « On note f la fonction n −→ n sur N. » « On pose f (n) = n. » Problème de flèche ! • Pour parler d’une fonction, on écrit « . . . la fonction x 7−→ sin x 2 . . . » et non pas « . . . la fonction sin x 2 . . . » • On dit qu’une fonction est définie SUR tel ou tel domaine. On s’interdira scrupuleusement toute formulation du type : 1 est définie pour tout x ∈ R \ 5 . » « La fonction x 7−→ x −5 On dit qu’une fonction est monotone SUR tel ou tel domaine. On s’interdira scrupuleusement toute formulation du type : « La fonction x 7−→ e2x + 1 est monotone pour tout x ∈ R. » On dit qu’une fonction est dérivable SUR tel ou tel domaine. On s’interdira scrupuleusement toute formulation du x est dérivable pour tout x ∈ R. » x2 + 1 type : « La fonction x 7−→ LA NOTATION « f (x)′ » EST TOTALEMENT INTERDITE. Quand vous dérivez une fonction, ′ f disons x 7−→ esin x , n’écrivez pas : « Pour tout x ∈ R : f ′ (x) = esin x = esin x cos x », mais simplement : • Last but not least : « Pour tout x ∈ R : 4 4.1 f ′ (x) = esin x cos x. » FONCTIONS USUELLES FONCTIONS AFFINES Définition (Fonctions affines) On appelle fonction affine toute fonction de la forme x 7−→ mx + p avec m, p ∈ R. En pratique Le graphe de f est alors la droite de coefficient directeur m et d’ordonnée à l’origine p. Si on connaît deux valeurs f (a) et f (b) de f avec a 6= b, alors : m= f (b) − f (a) . b−a Souvent, en réalité, ce n’est pas l’ordonnée à l’origine qu’on connaît, mais l’ordonnée en un autre point a. Le résultat suivant est FONDAMENTAL : f (x) = m(x − a) + f (a). 9 m y= b b b +1 b p x+ m p Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI y = |x| On appelle fonction affine par morceaux toute fonction f dont le domaine de définition est la réunion d’un nombre fini d’intervalles disjoints sur lesquels f est affine. La fonction valeur absolue, par exemple, est affine par morceaux, paire, continue sur R MAIS dérivable seulement sur R∗ . Exemple f Pas dérivable en 0, il y a un « angle ». Le graphe de la fonction x 7−→ |x + 1| − |x| + |x − 2| est représenté ci-dessous. En effet b Tout simplement, pour tout x ∈ R : y = f (x) f (x) = (x + 1) (x + 1) (x + 1) −(x + 1) −x +(x − 2) = +x −(x − 2) = −x +x −(x − 2) −(x − 2) = = x −1 si x ¾ 2 x +3 si − 1 ¶ x < 0 3− x 1− x si 0 ¶ x < 2 si x < −1, et nous n’avons alors plus qu’à tracer des morceaux de droites selon les principes de la remarque précédente. 4.2 FONCTIONS POLYNOMIALES ET RATIONNELLES Théorème (Fonctions puissances entières) Pour tout n ∈ Z, la fonction x 7−→ x n est définie et dérivable sur son ensemble de définition, à savoir R si n ¾ 0 et R∗ si n < 0, de dérivée x 7−→ nx n−1 . n pair > 0 n impair ¾ 3 n pair < 0 n impair < 0 Nous aurons plus tard dans l’année un chapitre « Polynômes » et un chapitre « Fractions rationnelles » importants. Il s’agit ici seulement de faire rapidement connaissance avec ces objets. Définition (Fonctions polynomiales et rationnelles) • On appelle fonction polynomiale toute fonction P : R −→ R de la forme x 7−→ an x n +an−1 x n−1 +. . .+a2 x 2 +a1 x +a0 avec a0 , . . . , an ∈ R. Les réels a0 , . . . , an sont appelés les coefficients de P et le plus grand exposant de x doté d’un coefficient non nul est appelé le degré de P. • On appelle fonction rationnelle tout quotient d’une fonction polynomiale par une fonction polynomiale non nulle. Exemple La fonction x 7−→ 3x 5 − x 4 + 7x 2 + x − 2 est polynomiale de degré 5. Pour calculer la limite en +∞ ou −∞ d’une fonction polynomiale ou rationnelle, on factorise par En pratique le terme de plus haut degré au numérateur et au dénominateur, puis on simplifie. Par exemple : −→ +∞ 2 7 2 7 x →+∞ x2 1 + + 2 1+ + 2 z}|{ 2 1 x + 2x + 7 1 5 3 x x x x = × −→ +∞ et −→ + = . 4x 5 −6x 4 +5 = 4x 5 × 1 − 5 2 x→+∞ x→+∞ 3 1 1 2x 4x 3x − 1 3 {z } | 1− 3x 2 1 − 3x 2 3x 2 −→ 1 x →+∞ Définition-théorème (Racine d’une fonction polynomiale) Soient P : R −→ R une fonction polynomiale et λ ∈ R. • On dit que λ est une racine de P si : P(λ) = 0. • Factorisation par une racine : λ est racine de P si et seulement s’il existe une fonction polynomiale Q : R −→ R telle que pour tout x ∈ R : P(x) = (x − λ)Q(x). 10 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Exemple f La fonction x 7−→ x 3 − 3x 2 + x + 3 s’annule en 2, et en effet, pour tout x ∈ R : f (x) = (x − 2) x 2 − x − 1 . Ce chapitre est consacré aux fonctions de R dans R, mais on peut bien sûr définir des fonctions Explication polynomiales et rationnelles de C dans C au moyen de coefficients complexes et disposer naturellement d’une notion de racine complexe. Le nombre i est par exemple racine de x 7−→ x 2 + 1, d’où la factorisation suivante pour tout x ∈ C : x 2 + 1 = (x − i)(x + i). 4.3 FONCTIONS EXPONENTIELLE , LOGARITHME ET PUISSANCES Définition-théorème (Fonctions exponentielle et logarithme) La fonction exponentielle exp est définie et dérivable sur R de dérivée elle-même. On pose e x = exp(x) pour tout x ∈ R et le nombre e1 est noté e : e ≈ 2, 718. 1 La fonction logarithme (népérien) ln est définie et dérivable sur R∗+ de dérivée la fonction inverse x 7−→ . x • Réciprocité : Pour tout x ∈ R : ln e x = x et pour tout x ∈ R∗+ : eln x = x. Conséquence : les graphes d’exp et ln sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la droite d’équation y = x — nous y reviendrons plus loin. y = ex • Transformation somme/produit : Pour tous x, y ∈ R : e x+ y = e x e y , 1 donc en particulier : e−x = x , et pour tous x, y ∈ R∗+ : e 1 ln(x y) = ln x + ln y, donc en particulier : ln = − ln x. x • Croissances comparées : y=x e b 1 b 1 e ex = +∞, x→+∞ x lim lim xe−x = 0, x→+∞ lim x→+∞ • Inégalités classiques : Pour tout x ∈ R : x ∈ ] − 1, +∞[ : ln(1 + x) ¶ x. y = ln x ln x = 0 et x ex ¾ x + 1 lim x ln x = 0. x→0 et pour tout x Le réel ep n’est pas « e multiplié x fois par lui-même », car en général x n’est pas un entier naturel $ ATTENTION ! $ — que signifierait « e multiplié 2 fois par lui-même » ? La notation « puissance » de e x n’est qu’une NOTATION, utilisée par souci de commodité parce que l’exponentielle transforme les sommes en produits comme les puissances classiques. Mais dans ce cas, qu’est-ce donc qu’e x si ce n’est pas « e multiplié x fois par lui-même » ? Mystère, mystère. . . Jusqu’ici, nous avions seulement défini les puissances x n pour n ENTIER. Nous pouvons maintenant généraliser. Définition (Puissances quelconques et racines nèmes d’un réel STRICTEMENT POSITIF) Soit x ∈ R∗+ . • Pour tout y ∈ R, on appelle x puissance y le réel : x y = e y ln x . • Pour tout n ∈ N∗ (ENTIER, donc), on appelle racine nème de x le réel : p n 1 x = xn. $ ATTENTION ! $ • Cette re-définition « x y = e y ln x » n’est valable que pour des valeurs STRICTEMENT POSITIVES de x à cause du ln x. • Ici aussi, la notation « puissance » n’est qu’une NOTATION, x y n’est pas le produit y fois de x. Il n’existe aucune autre définition de x y dans le cas où y est un réel quelconque. Par conséquent, quand vous voyez x y quelque part, IL FAUT que l’exponentielle et le logarithme vous sautent aux yeux instantanément. Exemple Pour tout x > 1 : x ln ln x ln x =e ln ln x ×ln x ln x = eln ln x = ln x. 11 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Théorème (Propriétés algébriques des puissances) La nouvelle définition des puissances généralise bien l’ancienne. (i) Pour tout x ∈ R∗+ et pour tout n ∈ N, les définitions « x n = x × x × . . . × x (n fois) » et « x n = en ln x » coïncident. (ii) Pour tous x, x ′ ∈ R∗+ et y, y ′ ∈ R : ln x y = y ln x, ′ ′ ′ x y+ y = x y x y , xyy = xy Démonstration y′ (x x ′ ) y = x y x ′ y , n fois n ln x ′ ′ ln x = ey x − y = e− y ln x = ′ ln(x y ) ′ = xy 1 1 = y e y ln x x y′ et x y+ y = e( y+ y ) ln x = e y ln x+ y ′ ′ ′ ′ ln x (i) La fonction x 7−→ x x 7−→ αx α−1 . y 1 . x = e y ln x e y ′ ln x ′ = xyxy . ′ (x x ′ ) y = e y ln(x x ) = e y ln x+ y ln x = e y ln x e y ln x = x y x ′ y . y 1 y ln 1 − y ln x x = . =e =e x . x−y Théorème (Étude des fonctions puissances) Soit α ∈ R. α 1 = xy n fois fois }| { z z }| { z n}| { ln x ln x ln x + . . . + ln x = e × . . . × e = x × . . . × x. =e (i) Tout simplement : e (ii) ln x y = ln e y ln x = y ln x. x y y = ey y x−y = et α>1 est définie et dérivable sur R∗+ de dérivée α=1 (ii) Positions relatives : Pour tous x ∈ ]0, 1] et α, β ∈ R : α¶β Pour tous x ∈ [1, +∞[ et α, β ∈ R : α¶β 0<α<1 x β ¶ x α. =⇒ bc En particulier : α=0 b xα ¶ xβ . =⇒ α<0 b — pour x ∈ ]0, 1] : Prolongement par continuité en 0 pour α > 0 1 1 1 ¶ 2 ¶ 3 ¶ ... x x x 1 1 1 0 ¶ . . . ¶ 3 ¶ 2 ¶ ¶ 1 ¶ x ¶ x2 ¶ x3 ¶ . . . x x x 0 ¶ . . . ¶ x3 ¶ x2 ¶ x ¶ 1 ¶ — pour x ∈ [1, +∞[ : (iii) Prolongement par continuité en 0 pour α > 0 : Dans le cas où α > 0, on prolonge la fonction x 7−→ x α en 0 en posant : 0α = 0. La nouvelle fonction ainsi obtenue est définie et continue sur R+ tout entier, y compris en 0. Un tel prolongement est appelé prolongement par continuité. Pour α ∈ ]0, 1[, la fonction x 7−→ x α est continue en 0 mais elle y a une tangente verticale, signe $ ATTENTION ! $ p qu’elle n’est pas dérivable en 0. C’est notamment ce qui arrive à la fonction racine carrée ·. Démonstration f (i) x 7−→ eα ln x est dérivable comme composée et pour tout x ∈ R∗+ : f ′ (x) = α α ln x e = αx −1 x α = αx α−1 . x (ii) Soient x ∈ R∗+ et α, β ∈ R tels que α ¶ β . — Si x ∈ ]0, 1] : ln x ¶ 0, — Si x ∈ [1, +∞[ : (iii) Pour α > 0 : donc : ln x ¾ 0, lim x α = 0, x→0 β ln x ¶ α ln x, donc : et donc : α ln x ¶ β ln x, x β = eβ ln x ¶ eα ln x = x α . x α = eα ln x ¶ eβ ln x = x β . et donc : donc on obtient une fonction continue en 0 en posant : 0α = 0. Théorème (Croissances comparées des fonctions logarithme, exponentielle et puissances) Le principe général, c’est que l’exponentielle est plus puissante que les puissances, qui sont elles-mêmes plus puissantes que le logarithme. Précisément, pour tous α > 0 et β > 0 : lim x→+∞ ex = +∞, xα 12 xα = +∞ x→+∞ (ln x)β lim et lim x α | ln x|β = 0. x→0 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI 4.4 FONCTIONS HYPERBOLIQUES sh, ch ET th Définition-théorème (Fonctions sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique) e x − e−x et cosinus Pour tout x ∈ R, on appelle sinus hyperbolique de x le réel : sh x = 2 x −x e +e . hyperbolique de x le réel : ch x = 2 Les fonctions sinus hyperbolique et cosinus hyperbolique, respectivement impaire et paire, sont définies et dérivables sur R avec : sh′ = ch et ch′ = sh. Enfin, pour tout x ∈ R : y = ch x ch2 x − sh2 x = 1. y = sh x x Démonstration • Variations : Elles sont étudiées sur le tableau ci-contre. ch x • Relation « ch2 x − sh2 x = 1 » : sh x ch2 x − sh2 x = ch x + sh x × ch x − sh x = e x × e−x = 1. Exemple Les solutions de l’équation : En effet ×e x ⇐⇒ ⇐⇒ Pour tout x ∈ R : x 2 ch x = 2 x Second degré en e x p 2+ 3>0 ⇐⇒ p 2− 3>0 e = p 4+ x = ln 2 + 12 2 p 3 x th = ou 1 . ch2 Elle possède enfin une asymptote d’équation y = 1 au voisinage de +∞ (resp. y = −1 au voisinage de −∞). Démonstration La fonction th est dérivable par quotient et : la limite en +∞ : 1 sh2 = 1 − th2 . ch2 ch2 e x − e−x 1 − e−2x sh x = x = th x = ch x e + e−x 1 + e−2x tité qui vaut à la fois : et 1− 13 th′ = 4− x = ln 2 − p 12 2 p 3 . 1 sh . ch th′ = 1 − th2 = Elle est dérivable sur R et impaire et : 1 ou e = Définition-théorème (Fonction tangente hyperbolique) La fonction tangente hyperbolique est définie sur R par la relation : + 0 e x − 4 + e−x = 0 ⇐⇒ x ⇐⇒ − ch x e x + e−x =2 2 ⇐⇒ +∞ 0 + 0 sh x d’inconnue x ∈ R sont : p et ln 2 − 3 . ch x = 2 p ln 2 + 3 − 4e + 1 = 0 p p e x = 2 + 3 ou e x = 2 − 3 e −∞ y = th x −1 sh′ × ch − ch′ × sh 2 ch = ch2 − sh2 ch2 , quan- L’étude des variations est très simple à mener. Pour −→ 1. x→+∞ Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI 4.5 TABLEAU RÉCAPITULATIF DES DÉRIVÉES USUELLES Fonction Ensemble de définition Ensemble de dérivabilité Dérivée ex R R ex ln x R∗+ R∗+ 1 x R si α ∈ N Par convention, 0α = 0 si α > 0. x α = eα ln x sh x = α x α−1 R si α ∈ Z \ N R∗+ si α ∈ R \ Z R∗+ si α ∈ R \ Z R R ch x R R sh x R R 1 − th2 x = e x − e−x 2 e x + e−x 2 sh x th x = ch x 5.1 ∗ R si α ∈ Z \ N ch x = 5 R si α ∈ N ∗ 1 ch2 x INTRODUCTION AUX BIJECTIONS ET AUX RÉCIPROQUES NOTIONS DE BIJECTION ET DE RÉCIPROQUE Définition (Bijection) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ B une fonction. On dit que f est bijective de A sur B, ou que f est une bijection de A sur B, ou que f réalise une bijection de A sur B, si tout élément de B possède un et un seul antécédent par f , i.e. si : ∀ y ∈ B, ∃ ! x ∈ A/ y = f (x). b B Explication bc b b B b b B b b Fonction bijective de A sur B b x1 A $ ATTENTION ! $ y y b A x2 Fonction NON bijective de A sur B, y a PLUSIEURS antécédents. A Fonction NON bijective de A sur B, y n’a AUCUN antécédent. • Une bijection n’est pas forcément strictement monotone. La figure de gauche le montre bien. • À moins qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, il faut toujours préciser « de A sur B » quand on évoque la bijectivité d’une fonction. À ce propos, on ne confondra pas « de A DANS B » avec « de A SUR B » : — Dire qu’une fonction est définie de A DANS B, c’est dire que ses valeurs sont toutes DES éléments de B mais pas forcément TOUS les éléments de B. Il y en a peut-être qu’elle n’atteint pas. C’est le même « dans » que dans l’expression « à valeurs dans B ». — Dire qu’une fonction est bijective de A SUR B, c’est au contraire affirmer en particulier qu’elle atteint TOUS les éléments de B, que son image est B tout entier. 14 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Définition (Identité) Soit A une partie de R. On appelle identité de A et on note IdA la fonction § A x −→ 7−→ A x. Définition (Réciproque) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ B une fonction. On appelle réciproque de f toute fonction g : B −→ A pour laquelle : g ◦ f = IdA et f ◦ g = IdB . Les identités « ∀x ∈ A, g ◦ f (x) = x » et « ∀ y ∈ B, f ◦ g( y) = y » expriment l’idée que g défait Explication le travail que f opère — et vice versa. Ce que l’une tricote, l’autre le détricote. Exemple • Les fonctions exponentielle et logarithme sont réciproques l’une de l’autre car pour tout x ∈ R : tout x ∈ R∗+ : eln x = x. ln e x = x 1 xα • Soit α ∈ R∗ . Les fonctions x 7−→ x α et x 7−→ x α sont réciproques l’une de l’autre car pour tout x ∈ R∗+ : 1 α p et x α = x. C’est en particulier le cas des fonctions x 7−→ x n et x 7−→ n x pour tout n ∈ N∗ sur R+ . et pour α1 =x Théorème (Bijectivité et réciproque) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ B une fonction. f est bijective de A sur B si et seulement si f possède une réciproque. Une telle réciproque est alors unique, appelée LA réciproque de f et notée f −1 . Pour tous x ∈ A et y ∈ B : y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 ( y). Cette équivalence signifie géométriquement que le graphe de f et celui de f −1 sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la droite d’équation y = x. Explication y=x La symétrie des graphes de f et f −1 par rapport à la droite d’équation y = x se visualise aisément sur les figures ci-contre. La fonction exponentielle est bijective de R sur R∗+ , tandis qu’à l’inverse la fonction logarithme est bijective de R∗+ sur R. Pour tout α ∈ R∗ , la fonction x 7−→ x α est bijective de y = xα y=x y = ex 1 y = xα 1 R∗+ sur R∗+ de réciproque x 7−→ x α . Démonstration y = ln x Sur cette figure, α > 1. Pour ne pas perdre de temps, nous laisserons de côté l’unicité de la réciproque. • Supposons f bijective de A sur B : ∀ y ∈ B, ∃ ! x ∈ A/ y = f (x) et introduisons l’application g qui, à tout y ∈ B, associe l’unique antécédent de y par f . Nous allons montrer que g est une réciproque de f . — Pour tout y ∈ B : y = f g( y) par définition de g( y) comme antécédent de y par f . Conclusion : f ◦ g = IdB . — Pour tout x ∈ A, g f (x) est par définition de g l’unique antécédent de f (x) par f , or x est justement un tel antécédent de f (x) par f , donc : g f (x) = x par unicité. Conclusion : g ◦ f = IdA. • Supposons réciproquement que f possède une réciproque g et montrons qu’alors f est bijective de A sur B. Soit y ∈ B. Nous devons prouver que y possède UN ET UN SEUL antécédent par f dans A. — Par définition de g : y = f g( y) , donc y possède AU MOINS UN antécédent par f . — Pour montrer qu’il en possède AU PLUS UN, donnons-nous-en deux x et x ′ : Alors : x = g f (x) = g f (x ′ ) = x ′ par définition de g, donc : x = x ′ 15 y = f (x) = f (x ′ ). — unicité. Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Théorème (Réciproque d’une fonction bijective monotone/impaire) Soient A et B deux parties de R et f : A −→ B une fonction bijective de A sur B. (i) Si f est monotone, elle l’est strictement et f −1 est strictement monotone de même sens de variation. (ii) Si A est symétrique par rapport à 0 et si f est impaire, B est symétrique par rapport à 0 et f −1 est impaire. Démonstration (i) Traitons seulement le cas où f est croissante : ∀x, y ∈ A, x < y =⇒ f (x) ¶ f ( y). En fait f est STRICTEMENT croissante, car s’il était possible d’avoir « f (x) = f ( y) », x et y seraient DEUX antécédents d’un même élément de B alors que f est supposée bijective. Montrons que f −1 est strictement croissante. Soient y, y ′ ∈ B tels que y < y ′ . Si : f −1 ( y) ¾ f −1 ( y ′ ), −1 −1 ′ alors : y = f f ( y) ¾ f f ( y ) = y ′ par croissance de f , ce qui est faux. Conclusion : −1 f ( y) < f −1 ( y ′ ). (ii) Soit y ∈ B. Alors y = f (x) pour un certain x ∈ A. Or A est symétrique par rapport à 0 donc −x ∈ A. Et comme f est impaire : − y = − f (x) = f (−x) ∈ B. Conclusion : B est symétrique par rapport à 0. Par ailleurs : f −1 (− y) = f −1 − f (x) = f −1 f (−x) = −x = − f −1 ( y), donc f −1 est impaire. 5.2 LE TVI STRICTEMENT MONOTONE Nous reviendrons très longuement et avec démonstrations sur les énoncés de ce paragraphe au chapitre « Continuité ». Définition (Continuité) Soient I un intervalle, f : I −→ R une fonction et a ∈ I . On dit que f est continue en a si : f (a) b a a f N’est PAS continue en a. f est continue en a. bc f (a) lim f = f (a). f (a) f N’est PAS continue en a. b bc b a a Théorème (Dérivabilité et continuité) Soient I un intervalle, f : I −→ R et a ∈ I . Si f est dérivable en a, alors f est continue en a. $ ATTENTION ! $ La réciproque est fausse ! Pensez à la valeur absolue ou à la racine carrée en 0. Théorème (Théorème des valeurs intermédiaires ou TVI) Soient a, b ∈ R tels que a < b et f : [a, b] −→ R une fonction CONTINUE. Alors tout réel y compris entre f (a) et f (b) possède AU MOINS UN antécédent par f dans [a, b] : ∃ x ∈ [a, b]/ y = f (x). $ ATTENTION ! $ y Ici, PLUSIEURS antécédents. b b x1 x2 b b x3x4 Avant de poursuivre, revenons un instant sur la notion d’image d’un intervalle par une fonction f . En général : f [a, b] = f (a), f (b) , f ]a, b[ = f (a), f (b) , etc. Nous allons voir que ces égalités en apparence naturelles se déduisent généralement de deux hypothèses importantes, la CONTINUITÉ et la STRICTE MONOTONIE . 16 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI f (b) f (b) b Ici, f n’est pas strictement monotone sur [a, b]. bc Ici, f n’est pas continue sur [a, b]. b f (a) b a b f (a) b b a b b Théorème (TVI strictement monotone) Soient a, b ∈ R tels que a < b. (i) Soit f : [a, b] −→ R une fonctionCONTINUE et STRICTEMENT CROISSANTE. Alors f est bijective de [a, b] sur f (a), f (b) . (ii) Soit f : [a, b[ −→ R une fonction CONTINUE et STRICTEMENT DÉCROISSANTE. Alors f est bijective de [a, b[ sur lim f , f (a) . b (iii) Soit f : ]a, b[ −→ R une fonction CONTINUE et STRICTEMENT CROISSANTE. Alors f est bijective de ]a, b[ sur lim f , lim f . a b (i) f (b) (ii) b f (a) f (a) bc b lim f bc a b a bc b lim f b (iii) lim f b a a b b Il existe bien sûr d’autres versions du théorème selon que f est croissante ou décroissante et définie ou non en a et b, avec éventuellement a = −∞ et b = +∞. Nous allons utiliser ce théorème une infinité de fois cette année. Brûleront donc en enfer tous ceux $ ATTENTION ! $ d’entre vous qui l’utiliseront sans soin. TROIS choses essentielles : la CONTINUITÉ, Exemple la STRICTE MONOTONIE, La fonction f définie sur R par f (0) = 1 et pour tout x ∈ R∗ : les VALEURS/LIMITES AUX BORNES. f (x) = ex − 1 x est bijective de R sur R∗+ . En effet • Continuité : Comme quotient, f est continue sur R∗ — et en 0 ? Par définition du nombre dérivé : ex − 1 lim = exp′ (0) = e0 = 1, i.e. : lim f = f (0) — continuité en 0. Ainsi f est continue sur R x→0 0 x tout entier. x −∞ +∞ 0 ′ • Stricte monotonie : Comme quotient, f est dérivable sur R∗ et pour tout + − g (x) 0 e x (x − 1) + 1 . Le signe de f ′ dépend donc du signe x ∈ R∗ : f ′ (x) = g(x) x2 g 0 de la fonction dérivable x 7−→ e x (x − 1) + 1 sur R, or pour tout x ∈ R : ′ x g(x) + + 0 g (x) = xe . D’après le tableau ci-contre, f est finalement strictement ′ + + f (x) croissante sur R. +∞ • Étude aux bornes : lim f = 0 et lim f = +∞. f (x) −∞ +∞ 0 • On conclut grâce au TVI strictement monotone. y=x Définition (Point fixe) b Soient A une partie de R et f : A −→ R une fonction. On appelle point fixe de f tout élément x de A pour lequel : f (x) = x. y = f (x) b Points fixes de f 17 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI En pratique Exemple Étudier les POINTS FIXES DE f , c’est étudier les ZÉROS DE x 7−→ f (x) − x. La fonction x 7−→ e−x possède un et un seul point fixe sur R. f En effet La fonction x 7−→ e−x − x est continue sur R, strictement décroissante sur R comme somme de fonctions strictement décroissantes, et enfin : lim f (x) = −∞ et lim f (x) = +∞, donc d’après x→+∞ x→−∞ le TVI strictement monotone, f s’annule une et une seule fois sur R, ce qui est bien le résultat voulu. 5.3 CONTINUITÉ ET DÉRIVABILITÉ D ’UNE RÉCIPROQUE Les théorèmes de ce paragraphe seront démontrés dans les chapitres « Continuité » et « Dérivabilité ». Théorème (Continuité et dérivabilité d’une réciproque) Soient I et J deux intervalles et f : I −→ J une fonction bijective de I sur J . • Continuité : Si f est continue sur I , alors f −1 est continue sur J . • Dérivabilité : Si f est dérivable sur I ET SI f ′ NE S’ANNULE PAS SUR I , alors f −1 est dérivable sur J et : ′ 1 . f −1 = ′ f ◦ f −1 Démonstration La continuité et la dérivabilité de f −1 demandent du travail, mais la formule de dérivation ′ de f −1 en découle aisément ensuite, il suffit de dériver la relation « f ◦ f −1 = IdJ » : f −1 × f ′ ◦ f −1 = 1. y = f −1 (x) y = x $ ATTENTION ! $ L’hypothèse selon laquelle f ′ ne s’annule pas est essentielle ! y = f (x) b Tangente VERTICALE, donc f −1 n’est pas dérivable. b Tangente HORIZONTALE, f ′ s’annule. Exemple Faisons l’hypothèse que nous connaissons tout de l’exponentielle mais rien du logarithme. La fonction logarithme peut dans ce cas être DÉFINIE comme comme réciproque de l’exponentielle : ln = exp−1 . Or l’exponentielle est dérivable sur R et sa dérivée exp′ = exp ne s’annule pas sur R, donc en vertu du théorème précédent, la fonction logarithme ′ 1 1 1 est dérivable sur R∗+ et pour tout x ∈ R∗+ : ln′ (x) = exp−1 (x) = = = . exp′ ◦ exp−1 (x) exp ◦ ln(x) x 18