interventionnelle. L’objectif de cette étude était aussi
de mener des actions de prévention auprès des équipes
afin de diminuer les doses reçues par l’optimisation des
pratiques.
Matériels et méthodes : la dose reçue au corps entier
a été évaluée pour les chirurgiens au moyen d’un
dosimètre passif porté à la poitrine, placé au-dessus
et au-dessous du tablier plombé, et par le port d’un
dosimètre actif Raysafe i2® placé au-dessus du tablier.
Les doses équivalentes reçues aux extrémités et au
cristallin ont été mesurées respectivement par une bague
dosimétrique TLD portée aux deux mains et par des
dosimètres passifs OSL de type NanoDOT® au niveau
des deux tempes. Le personnel paramédical, moins
exposé, portait lui uniquement un dosimètre passif à la
poitrine sous le tablier.
Cette étude, menée de décembre 2014 à mai 2015,
a inclus au total 20 interventions de chirurgie
endovasculaire réalisées sur les sites des HIA Percy et
du Val-de-Grâce.
Résultats : la dose au corps entier mesurée au-dessus
du tablier plombé chez l’opérateur principal a été de 2,52
mSv, alors qu’elle était nulle en dessous du tablier. Pour
ce même opérateur, la dose équivalente aux extrémités a
été évaluée à 6,04 mSv et à 0,96 mSv pour le cristallin.
Discussion : les doses relevées sont concordantes avec
les conditions d’exposition :
– exposition prédominante aux extrémités et au
cristallin, avec un maximum de dose enregistré du côté
gauche, côté non dominant de l’opérateur, au plus près
du générateur mobile de rayons X ;
– niveau d’exposition radiologique décroissant de
l’opérateur principal, placé au plus proche du tube de
rayons X, à l’aide opératoire 2 situé au plus loin ;
– dose nulle au corps entier en dessous du tablier
plombé témoignant de l’efficacité des équipements de
protection individuels.
Enfin, il apparaît qu’en se référant à la prochaine
limite de dose réglementaire au cristallin recommandée
par la nouvelle directive EURATOM 2013, les
niveaux d’exposition mesurés pourront conduire à
une classification supérieure en catégorie A pour les
opérateurs principaux (chirurgiens).
Conclusion : l’étude dosimétrique des postes de
travail est une étape réglementaire et fondamentale
pour l’évaluation des risques en fonction des conditions
réelles d’exposition. C’est aussi une étape indispensable
pour le médecin du travail et la personne compétente en
radioprotection afin de promouvoir auprès des équipes
au bloc opératoire des actions d’optimisation pour
réduire au maximum l’exposition aux rayonnements
ionisants.
Épidémiologie des blessés français au combat
en Afghanistan de 2010 à 2012.
J. SIMONET, M. HUCK, F. BÉLOT, J.-P. FREIERMUTH,
S. DURON, P. PASQUIER.
Département d’anesthésie-réanimation HIA Percy, Clamart.
Centre médical des armées de Marseille-Aubagne, Antenne médicale de
Carpiagne.
Centre médical des armées de Pau-Bayonne-Tarbes, antenne médicale Uzein.
Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées Marseille.
Contexte : l’Afghanistan a été un théâtre d’opération
extérieure majeur pour les Armées françaises. Le
but de cette étude est d’évaluer la prévalence et les
caractéristiques des blessures de guerre des combattants
français lors de ce conflit.
Matériel et méthodes : il s’agit d’une étude analytique
rétrospective des blessés au combat français évacués
par hélicoptères et accueillis aux urgences de l’hôpital
médico-chirurgical KaIA (Kabul International Airport,
Afghanistan) du 2/10/2010 au 7/09/2012.
Résultats : dans la période étudiée, 96 évacuations
médicales héliportées ont été réalisées pour 191 soldats
français blessés au combat. On note 22 % des blessés
étaient catégorisés « urgence absolue », et la durée
moyenne d’évacuation était de 79 minutes. Les lésions
concernaient les membres inférieurs (29 %), la région
crânio-faciale (28 %), les membres supérieurs (26 %)
et le tronc (12 %). Elles étaient dues à des explosions
(61 %) ou à des plaies par balles (21 %). Quatre-
vingt-sept patients (45 %) ont nécessité une chirurgie
immédiate. La durée moyenne de séjour à KaIA était
de 4,7 jours avant un rapatriement en France (62 %)
ou un retour à l’unité (38 %). Huit blessés (4,2 %) sont
morts après avoir atteint les urgences de KaIA.
Discussion : les mécanismes lésionnels et la répartition
anatomique des blessures diffèrent par rapport aux
précédents conflits. On observe une majorité de lésions
par explosion suite à la généralisation de l’utilisation
d’engins explosifs improvisés, et une diminution
des blessures au tronc grâce à l’amélioration des
équipements de protection personnels. L’amélioration
du taux de survie des blessés au combat est expliquée
par des principes fondamentaux : sauvetage au combat,
médicalisation et chirurgicalisation de l’avant et
évacuations aériennes précoces. En particulier cela
a permis de réduire le nombre de morts évitables :
hémorragie des extrémités, pneumothorax suffocant et
obstruction des voies aériennes. Il est fondamental de
pouvoir disposer de données précises sur les blessures
de guerre, afin d’améliorer la prise en charge des
blessés au combat et d’adapter les équipements.
Surveillance microbiologique chez les militaires
français blessés sur les théâtres d’opérations
extérieures et rapatriés dans les hôpitaux
militaires parisiens en 2011 et 2012.
S. LARRÉCHÉ, A. BOUSQUET, C. MACNAB, C.SOLER,
R. HAUS-CHEYMOL, S. AUSSET, L. BARGUES, S. BONNET,
O. CHAPUIS, S. DE RUDNICKI, B. DE LOYNES, S. MÉRAT,
N. MOCELLIN, D. OLLAT, F. PONS, M. STEVE, C. RAP,
S. RIGAL, A. MÉRENS.
Biologie médicale, HIA Bégin, Saint-Mandé.
Biologie médicale, HIA Percy, Clamart.
Bureau « Expertise des risques sanitaires », DCSSA, Paris.
Anesthésie-réanimation, HIA Percy, Clamart.
Centre de traitement des brûlés, HIA Percy, Clamart.
Chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin, Saint-Mandé.
Chirurgie viscérale, HIA du Val-de-Grâce, Paris.
Anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce. Paris.
Chirurgie orthopédique, HIA Percy, Clamart.
Anesthésie-réanimation, HIA Bégin, Saint-Mandé.
Chirurgie thoracique et viscérale, HIA Percy, Clamart.
Chirurgie orthopédique, HIA Bégin, Saint-Mandé.
École du Val-de-Grâce, Paris.
280 société française de médecine des armées
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