montre: auto immunité négative à l’exclusion de
pANCA + au 1/160e, bilans du fer, du cuivre et α1 anti
trypsine normaux. La cholangioIRM ne montre aucune
anomalie. La ponction-biopsie hépatique montre une
hépatite chronique avec un infiltrat inflammatoire non
spécifique à prédominance péri-portale sans lésion
biliaire (METAVIR A2F1). La suspicion d’une CSP
amène à réaliser une coloscopie qui confirme une
pancolite de type rectocolite hémorragique (RCH)
sans critères de gravité endoscopique. Une 2nde
cholangioIRM avec des séquences dédiées montre
cette fois un aspect compatible avec une CSP
combinant des sténoses et des dilatations étagées des
voies biliaires. Un traitement par AUDC et dérivés
du 5ASA est débuté et le patient réformé (G5).
Discussion: la stratégie diagnostique à adopter
devant une cytolyse chronique est bien codifiée.
Néanmoins, ce cas clinique illustre la nécessité de
persévérer dans les examens complémentaires, quitte
à les renouveler devant une incohérence des résultats
en particulier chez un patient jeune asymptomatique
sans antécédent médico-chirurgical. Le mode de
révélation des CSP est variable: 50 % des patients sont
totalement asymptomatiques au diagnostic. L’actuelle
méconnaissance de la physiopathologie et l’absence
d’auto-anticorps spécifiques de cette maladie ne
facilitent pas l’établissement de critères diagnostiques
de certitude. L’association à des atteintes extra-biliaires,
dont une RCH, est fréquente, et conditionne en partie le
diagnostic dominé par un risque oncogène (cancer des
voies biliaires et du colon). Si le suivi rectocolique est
bien codifié, celui du foie est l’objet de controverses.
Faisabilité et bénéfices de la réhabilitation
respiratoire (RR) en ambulatoire chez des
asthmatiques avec obstruction bronchique fixée.
W. GASPARD, S. CARUANA, A. BELLOCQ, F. RIVIÈRE,
H. LE FLOCH, A. NIANG, C. MAROTEL, Y. SALLES,
J. MARGERY, C. TAILLÉ.
Service de pneumologie, Hôpital Bichat, Paris.
Réseau RECUP’AIR, Paris.
Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart.
Introduction: une activité physique régulière est
recommandée chez les asthmatiques. Pour ceux
présentant une obstruction fixée, l’intérêt d’une RR
a été souligné. La faisabilité et le bénéfice dans ce
groupe de patients ont été peu évalués.
Matériel et méthode: étude rétrospective de patients
asthmatiques non-fumeurs ayant bénéficié d’une RR en
ambulatoire au sein du réseau RECUP’AIR entre 2006
et 2012, comparés à un groupe de BPCO appariés sur
l’âge, le sexe, le VEMS et l’IMC.
Résultats: 53 patients ont été adressés pour RR;
29 d’entre eux (75,9 % de femmes, âge moyen
64,8±11,7 ans, VEMS 57±18 %) ont terminé le
programme, soit 29 séances en moyenne. Le VO2 max
moyenne initiale était de 80,2 % dans les deux groupes.
Le score HAD moyen initial était de 15,4 chez les
asthmatiques et de 16,7 chez les BPCO. La diminution
du score HAD était respectivement de -2,5±4 (p = 0,07)
et de -3± 4,7 (p = 0,04) après RR. Le score total du
questionnaire de St George’s Hospital était similaire
dans les deux groupes avant intervention (46,2±18 vs
46,4±18). Après RR, celui-ci était de 32,2±15 pour les
asthmes (différence moyenne de -10,8±15,2 points;
p = 0,003) et de 41,2±14 pour les BPCO (soit -10,5±9,2
points; p < 0,001). L’amélioration était significative
dans les deux groupes concernant le test d’endurance
à puissance constante sur ergocycle, sur la durée
(respectivement +5,5±6,2 minutes chez les asthmes
et +7±7 chez les BPCO; p < 0,001) et sur la distance
(+3300±2800 m chez les asthmes et +2700±3200 chez
les BPCO; p < 0,001). Il n’y avait pas de modification
significative du test de marche ni du VEMS après la
RR, dans les deux groupes. Trois asthmatiques ont
nécessité l’utilisation de β2mimétiques pendant la RR,
contre cinq dans le groupe témoin.
Conclusion: la RR est très bien tolérée chez ces
asthmatiques sévères avec obstruction bronchique
fixée, en comparaison à un groupe apparié de BPCO.
L’étude démontre une amélioration nette sur les scores
de qualité de vie et Anxiété/Dépression, ainsi que sur
la capacité à l’effort (distance et durée).
Prise en charge d’une thrombopénie profonde
aux urgences, à propos de deux cas.
P. VANHAECKE, J. KONOPACKI, S. BELLIER, J.-P. HYRIEN,
J.-V. MALFUSON.
Service d’accueil des urgences, HIA Percy, Clamart.
Service d’hématologie, HIA Percy, Clamart.
Cas cliniques: 1. Mlle P, âgée de 19 ans, consulte
aux urgences, adressée par son médecin traitant
pour la prise en charge d’une thrombopénie isolée à
4 G/L, découverte sur une biologie prescrite pour des
ménorragies depuis la veille. Devant un syndrome
hémorragique clinique, un traitement par corticothérapie
per os est débuté aux urgences, après prélèvement du
bilan étiologique, et la patiente est hospitalisée dans
le service d’hématologie pour suspicion de purpura
thrombopénique idiopathique (PTI).
2. Mme S, âgée de 36 ans, consulte dans un service
d’urgence pour une thrombopénie isolée à 6 G/L
dans un contexte « grippal ». Un avis hématologique
téléphonique est pris auprès du service d’hématologie
du CHU référent et une corticothérapie est débutée
pour PTI. La patiente est ensuite transférée sur
Percy. Le frottis sanguin réalisé devant un fébricule
à 38,1 montre la présence de plasmodium falciparum
(parasitémie = 2 %).
Ces observations sont l’occasion de rappeler les
étapes primordiales de la prise en charge d’une
thrombopénie profonde aux urgences.
Discussion: la thrombopénie est définie par un taux
de plaquette inférieure à 150 G/L.
Devant une thrombopénie profonde (<50 G/L),
la démarche de l’urgentiste se fera sur deux axes
principaux:
– rechercher un syndrome hémorragique menaçant:
hémorragies muqueuses, rétiniennes, cérébro-méningées.
Le risque sera d’autant plus important que la
thrombopénie est centrale et qu’il existe des facteurs
de risque liés au « terrain »;
210 société française de médecine des armées