echos_pharmaceutiques6_N°15 octobre 2012

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EURARTESIM® le remplaçant de Riamet® ?
Eurartesim® est une nouvelle association d’anti-paludéens à base d’arténimol (un dérivé de
l’artémisinine comme l’artéméther) et de pipéraquine. Cette nouvelle combinaison thérapeutique est
indiquée dans le traitement du paludisme non compliqué causé par Plasmodium falciparum chez
l’adulte et l’enfant de plus de 6 mois. Cette association n’est pas destinée à la prévention du
paludisme.
Son efficacité en zone d’endémie est similaire à celle de l’association d’artéméther et de
luméfantrine (Riamet®). Son schéma de prise est plus simple : une prise par jour pendant 3 jours.
Malgré un profil de tolérance comparable à celui de Riamet®, le risque d’allongement de l’intervalle
QT paraît plus élevé dans les 48 premières de traitement avec l’Eurartesim®, sans conséquence
clinique. Dès lors, il est contre-indiquée chez les patients avec des antécédents de ou prédisposés aux
arythmies cardiaques. Les effets indésirables consistent surtout en des troubles digestifs et
neurologiques, généralement bénins.
La Commission de Transparence a statué pour un Service Médical Rendu important mais aucune
amélioration du service médical rendu (ASMR V). Néanmoins contrairement à Riamet® qui est
soumis à prescription hospitalière, l’Eurartesim® a reçu un avis favorable au remboursement en
ville et à la prise en charge à l’hôpital.
Références : Commission de transparence du 15 février 2012
Rédacteur : Emilie Nguyen – HIA Begin
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EURARTESIM®
BLEU DE METHYLENE®
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NEURONTIN® et LYRICA®
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LES REGULATEURS DE DEBIT.
IPP et pneumopathies bactériennes.
BLEU DE METHYLENE : 2 produits, 2 statuts et des indications
bien distinctes.
L’histoire du bleu de méthylène ou chlorure de méthylthioninium a été marquée par de multiples
rebondissements que ce soit en termes de statut (AMM, ATU), d’indications, de concentrations à
l’origine de confusions ou encore d’approvisionnement (ruptures de stock, importations).
Aujourd’hui, le profil d’utilisation du bleu de méthylène est bien défini avec la mise à disposition
sur le marché français de deux produits aux statuts différents pour des indications variées. D’une
part, le chlorure de méthylthioninium Proveblue® 5 mg/mL solution injectable, est un médicament
réservé à l’usage hospitalier. Cet antidote est indiqué dans le traitement symptomatique aigu de la
méthémoglobinémie induite par des médicaments ou des produits chimiques tel le « poppers ». Le
coût d’une ampoule à 10 mL est de 43 euros H.T.
D’autre part, Blue Marker Aguettant® 10mg/mL est un dispositif médical de catégorie IIa se
présentant sous forme de solution stérile à diluer. Il s’agit d’un colorant non spécifique indiqué en
chirurgie dans la délimitation des tissus et pièces opératoires (par exemple le repérage per-opératoire
d’un trajet fistuleux colique) ainsi que pour la réalisation de test d’étanchéité des sutures urinaires et
colorectales.
La solution diluée au 1/100e ne doit en aucun cas être injectée en intraveineux. Blue Marker
Aguettant® est disponible en ampoule de 1 mL (19 euros H.T) et de 5 mL (36 euros H.T).
Enfin, il est à noter que le Blue Marker Aguettant® ne dispose pas d’une indication dans le
repérage des vaisseaux lymphatiques et des territoires artériels, ni dans la recherche de ganglions
sentinelles avant biopsie où seul le Bleu Patente V sodique 2,5%, médicament commercialisé par le
laboratoire Guerbet (4,6 euros H.T l’ampoule) possède une AMM dans ces deux indications.
LES ÉCHOS PHARMACEUTIQUES
DES HIA
Comité de rédaction :
- PhC HOFMANN : HIA LEGOUEST
Rédacteur : Virginie Lamand – VDG
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Gabapentine (NEURONTIN®) et prégabaline (LYRICA®) risque d’abus et de dépendance !
La gabapentine et la prégabaline sont des anti-épileptiques analogues du GABA. Ces molécules
participent au traitement des épilepsies partielles et des douleurs neuropathiques périphériques, la
prégabaline étant indiquée également pour les anxiétés généralisées.
Plusieurs cas d’abus dans le cadre d’une prescription (augmentation de la dose de gabapentine
jusqu’à 27 g/jour), d’usage récréatif (effet euphorisant similaire à un voyage amphétaminique ou à la
prise d’alcool), de dépendance et de syndrome de sevrage ont été décrits ou déclarés auprès de
l’ANSM. La plupart des patients concernés ne présentaient pas d’antécédents de toxicomanie
connus. Un essai en double aveugle a permis de vérifier l’effet euphorisant de la prégabaline dès
300 mg/jour.
Aussi, mieux vaut éviter une exposition lorsque les bénéfices sont incertains, être attentif aux
demandes exagérées et penser à ces molécules en cas de symptômes de dépendance ou sevrage.
Rédacteur : Vanessa POLLY, ERSA Marseille
OCTOBRE 2012
N° 15
INFORMATIONS PHARMACEUTIQUES
1- Faut-il réguler les régulateurs de débit ?
La perfusion occupe une place centrale de la prise en charge des patients hospitalisés, et nous nous posons tous la question
épineuse de l’utilisation des régulateurs de débit de perfusion (RD). Une étude récente a été menée sur 3 ans aux Hospices
civils de Lyon sur cette problématique. Ce dispositif créé dans les années 80 avait pour mission d’augmenter la précision du
débit des perfuseurs simples. Mais les performances sont aujourd’hui jugées médiocres. Son efficacité est, de plus,
conditionnée par la hauteur et la viscosité de la solution à perfuser. Le groupe de travail de l’étude menée à Lyon était
composé de 7 personnes, et 24 services de soins ont été audités. Au total, 91% des infirmiers ne comptaient pas les gouttes,
et 65% n’effectuaient aucun contrôle de débit après avoir branché une perfusion avec un régulateur de débit. Les 3 critères
évalués pour les modalités de perfusion (temps de perfusion, type de solution, hauteur des liquides) ont montré que 65% des
régulateurs de débit n’étaient pas utilisés de façon correcte. Une fausse idée du dispositif est ancrée dans l’esprit des
utilisateurs. Les infirmiers ne réalisent alors pas les vérifications préconisées dans les recommandations. 87% des
utilisateurs découvrent les régulateurs de débit au cours de leur stage ou de leur exercice professionnels et 89% n’ont
jamais lu la notice. L’information doit alors leur être apportée de façon structurée et validée. Deux constats s’imposent :
une utilisation restreinte, et une campagne d’information « Et si on comptait les gouttes ? ».
Références : Soins n°766 – juin 2012. Perfusion et régulateur de débit, recommandations et enjeux
Rédacteur : Morgane Guillaudin – HIA PERCY
2 - IPP et pneumopathies bactériennes
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont commercialisés depuis 1989 et ont largement montré leur efficacité dans
l’atténuation des symptômes du reflux gastro-oesophagien ou dans la cicatrisation des ulcères gastroduodénaux. Leurs
effets indésirables les plus fréquents sont, en général peu sévères et disparaissent rapidement à l’arrêt du
traitement (diarrhée, nausées, vomissements, douleurs abdominales, maux de têtes). Mais, depuis les années 2000, d’autres
manifestations cliniques indésirables apparaissent. Ainsi des études ont mis en évidence une augmentation des fréquences
des pneumopathies bactériennes associées aux IPP. Deux méta-analyses ont montré une augmentation statistiquement
significative des pneumopathies et en particulier des pneumopathies communautaires avec un risque estimé à 1,34 (IC95 :
1,14 à 1,57). Ces 2 études précisent que le risque de pneumopathie diminue avec la durée de traitement et que la dose
quotidienne n’a pas d’influence. Cependant, parmi les études cas/témoins publiées, certaines proposent des résultats
inverses. Les hypothèses avancées pour expliquer ce risque de pneumopathie communautaire chez les patients sous IPP
sont :
* Une diminution de la sécrétion gastrique et une modification du pH par les IPP qui favoriseraient une plus grande
colonisation du tractus gastro-intestinal supérieur par des agents pathogènes issus de la cavité orale.
* Une altération possible de la fonction des polynucléaires neutrophiles par les IPP.
Malgré certaines limites, ces études ont montré le rôle des IPP dans la survenue de pneumopathie bactérienne. Le
mécanisme responsable étant lié à la diminution de l’acidité il est impossible de proposer une alternative thérapeutique parmi
les antiacides. En conclusion, il est nécessaire d’informer les prescripteurs afin que les IPP ne soient utilisés que dans des
situations cliniques justifiées avec une prise en compte de leurs effets indésirables.
Références : Prescrire n°342 pages 269 à 271, Avril 2012
Rédacteur : Ph G. Gauthier – HIA LAVERAN
3 – Les actus de l’HIA
* Le Protocole de Bon usage initialement prévue sur la période 2009-2011 a été prorogé d’un an. Le nouveau PBU sera signé
en 2013 entre la DCSSA et l’ARS Ile de France.
* Les demandes de médicaments et de dispositifs médicaux sont désormais contrôlées en quantité et en qualité par les
référents de soins et/ou les cadres de santé de façon à disposer en continu dans les services de tous les produits prévues à
la dotation avec des quantités adaptées au besoin. De la même manière, la gestion des stupéfiants relève du cadre de santé
comme rappelé dans l’arrêté du 6 avril 2011 sur la prise en charge thérapeutique du patient.
* Les médecins juniors sont habilités à prescrire tous les médicaments sauf les molécules onéreuses, les anticancéreux, les
stupéfiants (bon de toxiques rouge) et les médicaments dérivés du sang. Les chefs de service qui souhaitent que leurs
internes puissent prescrire librement ces médicaments sont invités à remplir une autorisation de prescription junior et à la
transmettre à la pharmacie dès le 5 novembre 2012.
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MME HOFMANN CHRISTELLE
PC Hofmann - HIA Legouest
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