Institut national de la statistique et des études économiques
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Prévisions de croissance: +3.1% en 2016, +4.6% en 2017
La faiblesse relative de la demande mondiale ne toucherait pas le Luxembourg de plein front, mais
indirectement via le ralentissement de ses partenaires commerciaux. L’évolution macroéconomique au
Luxembourg se caractériserait en conséquence par un ralentissement de l’activité en 2016 avec un taux de
croissance réel de quelque 3% contre près de 5% encore en 2015.
Le marché du travail quant à lui se porte bien, avec une tendance baissière du chômage qui se confirme au
début de 2016 et des offres d'emploi nettement orientées à la hausse. Essentiellement conduit par les
frontaliers, l’emploi intérieur progresserait à hauteur de 2.9% en 2016, principalement en réaction –
décalée – à la forte hausse de l’activité en 2015.
La volatilité persistante des marchés financiers et leur tendance baissière au croisement de 2015 et 2016 a
amené le STATEC à réviser vers le bas ses hypothèses en la matière (surtout pour 2016). Malgré cette
correction, la croissance prévue pour 2016 (+3.1%) n'est révisée que marginalement par rapport à celle
formulée dans la précédente Note de Conjoncture (+3.4%). Il faut dire qu'entretemps, l'acquis de
croissance à l'issue de 2015 a été nettement revu à la hausse, l'activité économique ayant été plus forte
qu'escomptée sur la fin de l'année passée.
Dans l’hypothèse d’une amélioration de la croissance dans la zone euro ainsi que des marchés financiers,
l’activité économique devrait rebondir en 2017 avec une croissance de 4.6%. L’inflation (IPCN) remonterait
à 1.3% après une quasi-stagnation en 2016.
Le marché du travail réagit toujours avec un certain décalage aux fluctuations de l'activité. Ainsi, en 2017, il
devrait faiblir à la suite de la croissance moins soutenue de 2016. Le chômage passerait de 6.8% à 6.4% en
2016, puis stagnerait en 2017.
Les finances publiques dans une configuration moins favorable
Pour les années 2016 et 2017, le STATEC s’attend à une légère dégradation du solde public nominal, qui
passerait de 1.2% du PIB en 2015 à 0.3% pour 2017. Cette dégradation est davantage à relier à la faiblesse
des recettes qu’à une hausse excessive des dépenses.
Avec 3.6% de croissance en 2016, la progression des dépenses publiques serait en effet l’une des plus
faibles jamais enregistrées. La faible inflation, qui retarde l'échéance des tranches indiciaires, ainsi que le
ralentissement des investissements publics (ceux-ci resteraient à un niveau relativement élevé) en sont les
principaux responsables. En conséquence, la part des dépenses totales dans le PIB atteindrait seulement
40.5% en 2017 alors qu’elle représentait encore près de 45% il y a cinq ans.
Les recettes publiques n’augmenteraient que faiblement, à l’instar des deux années précédentes. Pour
2016 et 2017, le STATEC s’attend ainsi à des progressions de l’ordre de 3% par an (elles seraient parmi les
plus faibles enregistrées depuis 2000). Les causes de cette modération sont multiples. D’une part, elles
sont le fruit d’une conjoncture plutôt contrariée en 2016. En effet, la faiblesse de l’inflation, de la
croissance réelle du PIB et la tendance baissière des marchés financiers impactent négativement les
sources de revenus. D’autre part, elles sont le fait de mesures politiques en partie exogènes: la perte de
TVA e-commerce, dont l’impact négatif se monterait à près de 2 points de PIB en 2017, et la réforme
fiscale en faveur des ménages (-0.7 point de PIB).
Prévisions macroéconomiques