ansles retombées de la crise fi-
nancière,l'économie luxem-
bourgeoisen'auraitsans doute pas
ralentien 2007. Le comité économi-
queet social (CES) ad'ailleurs souli-
gné hier lesbons résultats en 2007 de
la consommation privée des ména-
ges, quiaété poussée parl'accéléra-
tionde l'emploi. Mais la crise estarri-
vée et la croissanceéconomique du
pays s'estétablie à5% en 2007
contre 6,1 % en 2006.Ce résultatde-
meuretoutefois bien meilleur quece-
lui de la zone euro,quia réaliséune
croissance de 2,7 % en 2007. Jusqu'à
octobre 2007, la faible progression de
produits pétroliers amême permis au
pays de fairereculerl'inflation de
2,7 % en 2006 à2,3% en 2007. Mais
la hausse des denréesalimentaires a
fait exploserce chiffre à la finde l'an-
née. Cette haussead'ailleurs bien
profité au secteuragricole luxem-
bourgeois qui, poussépar le cours
desproduits laitiers, à la base de sa
production, aconnuunehaussede
son revenu de l'ordrede 14 %.
«
Le taux d'inflation estpréoccu-
pant. Le CESaété saisi parle gou-
vernementpour examinerles mul-
tiples déterminantsqui sont àla
base de l'inflation. Cetavis sera
élaboré pour la finde l'année
2008
», asouligné hierRomain
Schmit, président du CES.
Malgré tout, la pays n'a quepeu
senti en 2007 lespremiers effets du
ralentissement économique.Le mar-
chédu travail, quiréagitaprèsl'acti-
vité économique,apoursuivi sa
croissance en 2007 :13 000 emplois
ont étécréésprincipalement dans le
secteurfinancier. Le Luxembourg a
ainsiconnu la plus forte progression
de l'emploi de l'UE des27.Le chô-
mage s'estégalement inscrit en
baisse à4,2 %contre 4,5 % en 2006.
Seul bémol, le chômage de travail-
leurshandicapés et desactifsde plus
de 50 ans continue à progresser
d'unefaçonimportante àrespective-
ment 30 et 15 %paran.
Lesbons fondamentaux économi-
ques ont permis dans l'ensemble àla
plupartdes secteurs d'activités du
pays de réaliser de bons chiffres en
2007 commel'Horesca,quiavu son
chiffred'affaires progresserde 3%,
sans doutegrâce à l'annéeculturelle
au Luxembourg. Mais tout comme
l'industrieluxembourgeoise, qui a
connu un ralentissement en find'an-
née, d'autres secteurs ont commencé
àmontrerdes signes de faiblesse
comme le commerce quia régressé
ou lestransports aérienset Luxair,
qui ont perduplus de 5%de passa-
gers. Le secteurfinancier a bien en-
tenduété touché et le décalage entre
la crisefinancière et le début d'un ra-
lentissement de l'économie réelle,
amène donc le CESàpenser que
2008 devraitêtre une année bien
morose, pendantlaquelle il faudra
sans doute se serrer la ceinture. Le
Statec ad'ailleursrévisé àla baisse ses
prévisions de croissancepour 2008
quipasse de 4,5 à 4 %, ce quireste
toutefois très au-dessus des 2%que
devrait enregistrer la zone euro.Le
Luxembourg tablesur unecroissance
toutefois assezsoutenue grâceàla
baisse de la fiscalité et au boni pour
enfant,qui devraient stimuler la de-
mande intérieure. La haussede l'em-
ploi devraitfaiblir tout en conti-
nuant et le chômagedevraitconti-
nuer à baisser. Mais avec une infla-
tionà 2,9 %et selon des prévisions
plus pessimistes du FMI, la crisefi-
nancière pourrait bien faire augmen-
terle chômage.
Le CES, quipromeutavant tout la
cohésion sociale,ne cachepas son
inquiétude àl'égard du pays où les
services financiers jouent un rôle
majeur et alors quele nombre de per-
sonnes auxpetits revenusaugmente
commecelui desménages proches
du seuil de pauvreté.Cesdonnées
sont inquiétantes dans un contexte
inflationniste propiceàdégrader un
peuplus leur situation.
Le ralentissementéconomique se profile
Si le Luxembourgabien commencé l'année 2007 et aréalisé une bonne croissance à5%,selon le CES,
le tempsdu ralentissementéconomique est venu et 2008 sera une annéede corrections et de rigueur.
De notre journaliste
Delphine Dard
Malgré un excellentdébut d'année
2007,Le Luxembourg aété pris,
comme le reste du monde, dans la spi-
rale de la crise financière quiasecoué
quelques-uns de ses indicateurs éco-
nomiques.Ilsrestent cependantbien
meilleurs que ceux de la zone euro.
jeudi 8mai 2008
Dans son évaluation économique,socialeet financière du pays,le conseil économique et social a consacréun chapitre auxrépercussions possibles de la crise financière au Luxembourg.
n2007, le Luxembourg aen-
registré une croissance de
5%contrecontre 6,1% en 2006.
Un résultat au-dessus de celui
de la zone euro,qui aréalisé
une croissance de 2,7%. L'infla-
tion devrait monter à2,9 %
dans le pays en 2008 contre
2,3%en 2007.2008 sera une
année plus difficile pourle pays
qui connaîtra un ralentisse-
ment.
Deschiffres qui restent bons
n2008, tout le mondeest d'ac-
cord pour dire quel'inflation
(IPCN) va progresser. En revanche,
le FMIétablit des prévisions plus
pessimistes quele Statec pour le
Luxembourg,qui ne réaliserait
qu'une croissancedu PIB de 3,1 %
en 2008 et de 3,2%en 2009.
Indicateurs-clés de l'économie
luxembourgeoise
Le Statec prévoitune détérioration de tous
les indicateurs économiques durantl'année 2008.
en % 20062007 2008 2009
PIB (envol) 6,15,0 4,05,0
Emploi 3,7 4,54,0 3,5
Taux de chômage 4,84,8 4,64,7
IPCN 2,7 2,32,9 2,3
Coût salarial nominal moyen 4,54,0 2,9 3,5
ahausse des prix aété plusfri-
leuse en avril, marquant un ré-
pitdans la hausse par rapport au
mois précédent. La flambéedu prix
du pétrole continue toutefois à
maintenir la hausse desprix.
Après la forteprogressiondu mois
de mars (0,75%),l'indice des prix à
la consommation, établi parle Sta-
tec, adonc connuau mois d'avril
uneprogressionmoins prononcée
de 0,25 %. L'indice exprimé en base
100en 2005 se chiffre à 108,43
points.Àl'heure où le prix du baril
de pétrole dépasse le seuilrecord des
120USDsurles marchés internatio-
naux, l'indice des produits pétro-
liers augmentede 1,40 %entreles
mois de mars et avril. Au mois de
mars les prix des produits pétroliers
retenuspour le calcul de l'IPCN
avaientaugmentéde 4,71 %.
Répitpour
l'inflation
Le taux d'inflationsurdouze
mois n'a pas variéet se stabilise à
3,5 %en avril. Le taux d'inflation
sous-jacente conserve égalementsa
valeur de 2,4%atteinte en mars.Sa
progressionmensuelle de 0,20 %
s'expliquenotamment par l'aug-
mentationdes prix des cigarettes,
>
des repas, boissons et autrespetites
collationsdans les restaurants,des
services d'entretiendeslogements
etc.
Lesmouvements de prix relevés
pour les produits pétroliers se sont
échelonnés de +4,6 %pour le gaz
naturel,+1,2 %pour le gasoil chauf-
fage, +1,1%pour l'essenceà +0,2 %
pour le diesel.Par ailleurs,les varia-
tionsde prix les plus élevées ont
concerné les légumesen conserve
(+4,8 %),les huiles alimentaires
(+4,1 %),les vins blancs (+3,4%),les
services d'entretiendu logement
(+3%),le miel (+2,5 %), et les ciga-
rettes (+2,3 %).
Hausse plus frileuse desprix en avril
Au mois d'avril, l'inflation estrestée inchangée à 3,5%et l'indice
desprixàlaconsommation aprogresséplusfaiblement.