La reprise, qui devrait se mettre en place à partir du deuxième semestre 2009, permettrait de renouer
avec un chiffre de croissance positif en 2010, à quelque 2%. Le redressement devrait passer par une
contribution importante des dépenses publiques et un rétablissement de la composante extérieure
nette. La croissance serait cependant limitée par le moindre dynamisme de l'investissement privé et de
la consommation des ménages. A partir de 2011, le STATEC table sur un rétablissement progressif de
l’équilibre budgétaire, ce qui devrait peser sur la demande intérieure. Mais le facteur déterminant sera
constitué par le redressement de la zone euro, avec une expansion de plus de 1.5% (d’après les
prévisions de l’OCDE et de la Commission européenne), amenant un renforcement modéré de la
hausse du PIB au Luxembourg qui tendrait alors vers les 3%.
Malgré cette dynamique plus favorable, le PIB suivrait un sentier d’expansion faible par rapport à la
performance moyenne observée sur le passé.
Certaines branches ont commencé à se redresser
Au cours du deuxième trimestre 2009, le secteur financier et l'industrie ont contribué à nouveau
positivement à la création de valeur ajoutée. La place financière a bénéficié d'un environnement
international plus stable et de la reprise des marchés boursiers, même si de nombreuses incertitudes
subsistent. La maîtrise des coûts reste cependant encore de mise, avec des conséquences négatives
sur l'emploi bancaire en particulier.
Toute l'industrie manufacturière européenne s'était retrouvée face à un effondrement de la demande à
l'automne 2008. La dégradation de l'activité a pu être stoppée à la fin du 1er trimestre, mais le niveau de
la production reste encore bien en deçà de celui de 2007. Dans ce mouvement général, l'industrie
luxembourgeoise a particulièrement souffert, même si les effets négatifs sur l'emploi ont pu être limités
par un recours massif au chômage partiel. Si le 3ème trimestre 2009 s'est révélé quelque peu décevant
en termes de production par rapport à ce qu'annonçaient les enquêtes d'opinions, plusieurs éléments
semblent réunis pour tabler sur une reprise plus solide à partir du 4ème trimestre.
Dans la plupart des autres branches, le 2ème trimestre a été marqué par une dégradation de l'activité.
La baisse des échanges de biens et de personnes perceptible au niveau mondial affecte les
professionnels du commerce, du transport ou encore du tourisme. Les services aux entreprises, après
un début d'année relativement satisfaisant, vu le contexte économique, ont également souffert au cours
du 2ème trimestre. Peu de données sont disponibles sur le troisième trimestre concernant les services
autres que financiers, mais une légère reprise, qui reste à confirmer, semble se dessiner dans certains
domaines.
Nette dégradation sur le marché du travail
La baisse de l'activité a mis un certain temps à se répercuter sur les chiffres de l'emploi et du chômage.
En termes d'emploi, une des catégories les plus rapidement impactées a été celle des travailleurs
intérimaires. Ce phénomène n'a cependant eu que peu de répercussions sur le taux de chômage étant
donnée la forte proportion de travailleurs frontaliers dans l'intérimaire. L'ajustement du facteur travail
est aussi souvent passé dans un premier temps par une réduction exceptionnellement forte de la durée
de travail, retardant ainsi les destructions d'emploi. Le chômage partiel, qui en est une illustration, a
ainsi largement permis de limiter les dégâts: dans une crise où l'effondrement de la production était
extrêmement rapide et la visibilité à court-terme quasi-nulle pour bon nombre d'entreprises, ce dispositif
a rencontré un vif succès. Enfin, le nombre de personnes bénéficiant de mesures pour l'emploi est
reparti sur une tendance ascendante à partir du 2ème trimestre de 2009, limitant ainsi la progression du
chômage.
Mais la tendance générale sur le marché du travail est une dégradation continue, quoique faiblissante:
le taux de chômage devrait atteindre 6.0% sur l'ensemble de 2009 et, surtout en raison de la baisse
prévue de l’emploi intérieur en 2010 (-0.6%), se hisser à 7.0% en 2010.
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