statnews Études et prévisions n° 46/2009 24/11/2009 La reproduction totale ou partielle du présent bulletin d'information est autorisée à condition d'en citer la source Note de Conjoncture n° 2-2009 Vers une reprise peu dynamique L'environnement économique et financier international donne des signes d'amélioration depuis le 2ème trimestre, signes qui se sont renforcés au 3ème trimestre. Pour l'économie luxembourgeoise, le STATEC a révisé à la hausse sa prévision de croissance pour 2010, mais celle-ci resterait malgré tout bien en deçà de sa moyenne de long-terme. En outre, les prévisions pour 2011 ne tablent que sur un léger renforcement de la croissance. Ce profil d'expansion, peu dynamique, ne permet pas d'espérer une reprise ferme de l'emploi. Tels sont les faits principaux de la Note de Conjoncture n° 2-2009, que le STATEC vient de publier. Les prévisions macro-économiques, la conjoncture internationale, l'évolution récente des principales branches d'activité, l'inflation, les salaires, les relations économiques extérieures, le marché du travail et les finances publiques y sont traités en détail. Cette Note comporte en outre plusieurs analyses ou encadrés méthodologiques spécifiques sur les thèmes suivants: la relation entre enquêtes conjoncturelles et enquêtes d'activité dans l'industrie, le chômage partiel et les mesures pour l'emploi. Sortie de récession engagée Après avoir subi l'impact virulent et rapide de la crise financière, l'économie mondiale connaît actuellement des premiers signes de sortie de récession. La première puissance économique mondiale que sont les Etats-Unis, réputée pour son dynamisme économique et son chômage faible, apparaît aujourd'hui comme la victime emblématique d'une croissance financée par un endettement sans contreparties réelles. C'est par un endettement supplémentaire que la plupart des économies dites développées ont financé leurs plans de relance au début de 2009, faute d'alternative à court terme et face à l'urgence de la situation. Les pays émergents et/ou exportateurs de matières premières ont dû pour leur part piocher dans les réserves accumulées lors des années précédentes. Les politiques budgétaires et monétaires de relance ont été relativement coordonnées au niveau mondial et n'ont pas tardé à produire leurs effets, permettant dans une large mesure de mettre un coup d'arrêt au déclin de l'activité au 2ème trimestre et de renouer avec la croissance à partir du 3ème trimestre. Malgré ces développements positifs et plus favorables qu'escomptés, les prévisions des organisations internationales tablent toutes aujourd'hui, que ce soit pour les Etats-Unis ou pour les pays européens, sur une reprise molle à partir de 2010. Une croissance proche de 2% en 2010 au Luxembourg A l'image de l'ensemble de la zone euro, le Luxembourg a réussi à freiner sensiblement la récession au 2ème trimestre (avec un déclin du PIB limité à -0.2%), et les conditions semblent réunies pour qu'une reprise se mette en place au 3ème trimestre. Avec une récession prévue de quelque 4% pour l'ensemble de 2009, cette année serait la pire que le Luxembourg ait connue depuis la crise sidérurgique du milieu des années 70. La reprise, qui devrait se mettre en place à partir du deuxième semestre 2009, permettrait de renouer avec un chiffre de croissance positif en 2010, à quelque 2%. Le redressement devrait passer par une contribution importante des dépenses publiques et un rétablissement de la composante extérieure nette. La croissance serait cependant limitée par le moindre dynamisme de l'investissement privé et de la consommation des ménages. A partir de 2011, le STATEC table sur un rétablissement progressif de l’équilibre budgétaire, ce qui devrait peser sur la demande intérieure. Mais le facteur déterminant sera constitué par le redressement de la zone euro, avec une expansion de plus de 1.5% (d’après les prévisions de l’OCDE et de la Commission européenne), amenant un renforcement modéré de la hausse du PIB au Luxembourg qui tendrait alors vers les 3%. Malgré cette dynamique plus favorable, le PIB suivrait un sentier d’expansion faible par rapport à la performance moyenne observée sur le passé. Certaines branches ont commencé à se redresser Au cours du deuxième trimestre 2009, le secteur financier et l'industrie ont contribué à nouveau positivement à la création de valeur ajoutée. La place financière a bénéficié d'un environnement international plus stable et de la reprise des marchés boursiers, même si de nombreuses incertitudes subsistent. La maîtrise des coûts reste cependant encore de mise, avec des conséquences négatives sur l'emploi bancaire en particulier. Toute l'industrie manufacturière européenne s'était retrouvée face à un effondrement de la demande à l'automne 2008. La dégradation de l'activité a pu être stoppée à la fin du 1er trimestre, mais le niveau de la production reste encore bien en deçà de celui de 2007. Dans ce mouvement général, l'industrie luxembourgeoise a particulièrement souffert, même si les effets négatifs sur l'emploi ont pu être limités par un recours massif au chômage partiel. Si le 3ème trimestre 2009 s'est révélé quelque peu décevant en termes de production par rapport à ce qu'annonçaient les enquêtes d'opinions, plusieurs éléments semblent réunis pour tabler sur une reprise plus solide à partir du 4ème trimestre. Dans la plupart des autres branches, le 2ème trimestre a été marqué par une dégradation de l'activité. La baisse des échanges de biens et de personnes perceptible au niveau mondial affecte les professionnels du commerce, du transport ou encore du tourisme. Les services aux entreprises, après un début d'année relativement satisfaisant, vu le contexte économique, ont également souffert au cours du 2ème trimestre. Peu de données sont disponibles sur le troisième trimestre concernant les services autres que financiers, mais une légère reprise, qui reste à confirmer, semble se dessiner dans certains domaines. Nette dégradation sur le marché du travail La baisse de l'activité a mis un certain temps à se répercuter sur les chiffres de l'emploi et du chômage. En termes d'emploi, une des catégories les plus rapidement impactées a été celle des travailleurs intérimaires. Ce phénomène n'a cependant eu que peu de répercussions sur le taux de chômage étant donnée la forte proportion de travailleurs frontaliers dans l'intérimaire. L'ajustement du facteur travail est aussi souvent passé dans un premier temps par une réduction exceptionnellement forte de la durée de travail, retardant ainsi les destructions d'emploi. Le chômage partiel, qui en est une illustration, a ainsi largement permis de limiter les dégâts: dans une crise où l'effondrement de la production était extrêmement rapide et la visibilité à court-terme quasi-nulle pour bon nombre d'entreprises, ce dispositif a rencontré un vif succès. Enfin, le nombre de personnes bénéficiant de mesures pour l'emploi est reparti sur une tendance ascendante à partir du 2ème trimestre de 2009, limitant ainsi la progression du chômage. Mais la tendance générale sur le marché du travail est une dégradation continue, quoique faiblissante: le taux de chômage devrait atteindre 6.0% sur l'ensemble de 2009 et, surtout en raison de la baisse prévue de l’emploi intérieur en 2010 (-0.6%), se hisser à 7.0% en 2010. 2 Modération de l'inflation et des salaires L'inflation est entrée en territoire négatif de mai à juillet, sous l'effet du contrecoup affectant les prix des produits pétroliers (très élevés durant la même période de 2008). L'inflation sous-jacente est quant à elle proche de 2% sur les derniers mois et tend à se modérer. Outre la baisse des prix des produits alimentaires, on constate un mouvement général de ralentissement dans la hausse des prix des biens et services, probablement en lien direct avec la baisse de la demande (mondiale et nationale). La hausse du pouvoir d'achat (revenu disponible réel par personne), qui se voit dopée en 2009 en raison de la décélération de l'inflation et de la hausse des prestations sociales, tendrait, d'après les prévisions du STATEC, vers zéro à l'horizon 2011. La progression du revenu disponible devrait être relativement faible de 2009 à 2011, notamment en raison d'une faible contribution des salaires. La prochaine échéance indiciaire des salaires est à prévoir pour le 3ème trimestre 2010. Prévisions macro-économiques 1985-2008 PIB (en vol.) Emploi total intérieur2 Taux de chômage1 Indice des prix à la consommation (IPCN) Coût salarial nominal moyen2 Capacité/besoin de financement (adm. publ., % du PIB) 3 5.3 3.4 3.0 2.2 3.8 2.4 2008 2009 2010 2011 Évolution en % (sauf si spécifié différemment) 0.0 -3.9 2.1 2.8 4.7 1.2 -0.6 0.9 4.8 6.0 7.0 7.4 3.4 0.4 1.8 1.6 2.1 0.7 2.5 2.2 2.5 -2.7 -4.8 -4.0 Source: STATEC (1985-2008: comptes nationaux observés; 2009-2011: prévisions novembre 2009) Harmonisé, c.-à-d. sur base du concept BIT, en % de la population active. 2 Concept comptes nationaux 3 Prévisions du STATEC pour les années 2009-2011, moyenne 1990-2008 au lieu de 1985-2008 1 Une version électronique complète de la Note de Conjoncture n°2-2009 est disponible gratuitement à l’adresse http://www.statistiques.public.lu/fr/publications/conjoncture/noteConjoncture/index.html. La version imprimée sera disponible prochainement au STATEC, B.P. 304, L-2013 Luxembourg, tél.: 247-84219 / fax 26201902, E-mail: [email protected], au prix de 5.00 EUR (frais d’envoi non compris). Bureau de presse: Guy ZACHARIAS Tél: 247 - 84281 Fax: 26 20 19 02 E-mail: [email protected] Pour en savoir plus: Unité: C2 - Conjoncture Contact: Bastien LARUE / Ferdy ADAM Tél: 247 – 84339 / 84217 E-mail: [email protected] [email protected] Publié par le 13, rue Erasme, L-1468 Luxembourg, tél. 247-84219, fax 26 20 19 02, e-mail [email protected], www.statec.lu 3