Institut national de la statistique et des études économiques
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D'après les projections établies par le STATEC, se basant sur les hypothèses traditionnelles
en matière de stabilité des prix pétroliers et du taux de change EUR/USD sur l’horizon de
prévision, la hausse de l’IPCN serait de 0.5% en 2015 et de 1.3% en 2016. Les perspectives en
matière d’inflation sous-jacente, beaucoup moins perturbée par les fluctuations des prix
pétroliers, sont de respectivement 1.6% en 2015 et 1.7% en 2016. La prochaine tranche
indiciaire se verrait ainsi reportée au deuxième trimestre 2016. Le relèvement de la TVA au
1er janvier semble globalement impacter les prix à la consommation selon la trajectoire
prévue et le degré de transmission de cet effet aurait, selon les estimations du STATEC,
atteint environ 80% à l'issue du mois de septembre.
La dynamique des salaires reflète celle de ses principaux déterminants: faibles hausses de la
productivité, recul très limité du chômage et cote d’échéance stable depuis octobre 2014
(dernière tranche indiciaire en octobre 2013). Ainsi, la hausse des salaires nominaux par tête
devrait être proche de 1% en 2015 et avoisiner 1.7% en 2016 (contre 2.4% dans la NDC 1). La
révision à la baisse de la croissance des salaires prévue en 2016 résulte pour moitié environ
de la révision à la baisse de l’impact de l’indexation, et pour l’autre moitié d’une évolution
moins favorable de la productivité. La révision à la baisse du chômage joue en revanche en
sens contraire (un peu plus de tensions sur le marché du travail).
Une révision à la hausse de la trajectoire des dépenses publiques, jouant favorablement
sur la conjoncture…
La demande publique (dépenses publiques totales) devrait supporter la conjoncture en
2016, tout comme elle l’a fait en 2015, voire sur les années précédentes. Certes, la hausse
nominale, avec quelque 5% en moyenne en 2015 et 2016, reste inférieure à la moyenne
historique (+7% par an), mais elle demeure appréciable en termes réels, vu la dynamique
globalement faible des prix et des coûts. Les dépenses publiques sont essentiellement tirées
par l’investissement et la consommation intermédiaire.
…et des recettes conformes à la situation conjoncturelle et aux mesures réglementaires
En 2015, les recettes publiques sont freinées en premier lieu par la perte d’une grande partie
des recettes de TVA liées au commerce électronique, bien que celle-ci semble s’avérer un
peu moins prononcée qu’admis encore au printemps dernier.
Les impôts souffrent également de la baisse des accises (-10%) qui tient à un recul des
volumes de tabacs et de carburants vendus, probablement lié pour ces derniers à la très
forte chute des prix pétroliers, qui diminue les incitations à venir faire le plein au
Luxembourg. D’autres facteurs, plus de nature structurelle, semblent également jouer,
comme la disparition de l’avantage sur le Diesel professionnel par rapport à la Belgique.
En 2016, les impôts sur la production et les importations (TVA, accises et taxe
d’abonnement) devraient pouvoir augmenter à nouveau, mais faiblement. Le changement
de régime au niveau de la TVA "commerce électronique" ne jouera plus, mais, vu la faible
inflation, la hausse de la TVA perçue sur les ventes domestiques devrait rester contenue.
Les impôts sur les revenus et les bénéfices tout comme les cotisations sociales devraient
afficher en revanche une progression solide à la fois en 2015 et en 2016.
Solde public nominal: excédent de 340 mio EUR en 2015 après 700 mio EUR en 2014
Le STATEC prévoit une dégradation du solde public nominal à 0.7% du PIB en 2015 (ou 340
mio EUR) après 1.4% en 2014. Ces chiffres sont à considérer à la lumière de la perte de TVA
issue du commerce électronique, sans laquelle il y aurait une amélioration du solde entre
2014 et 2015. Cette amélioration (hypothétique) est en partie le fruit de la bonne situation