Institut national de la statistique et des études économiques
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services non financiers, tandis qu’en 2017, les exportations de services financiers devraient prendre le
relais.
Renforcement de l'inflation et des pressions salariales
L’impact des baisses passées du prix du pétrole a continué à peser sur les prix de l'énergie au Luxembourg
en 2016, mais sa dissipation graduelle a fait repartir le taux d’inflation à la hausse sur la deuxième moitié
de l’année. A l’inverse, la progression des prix des autres biens et services est restée modérée, traduisant
le peu de pressions domestiques sur les prix. La nette modération de l'inflation dans les services en
particulier découle du ralentissement marqué des salaires cette année. Ainsi, en l’absence du paiement
d’une tranche indiciaire, les salaires se montrent particulièrement atones en 2016.
Pour 2017, le STATEC table sur une accélération de l’IPCN à 1.4%, surtout à mettre sur le compte de la
remontée récente des prix pétroliers. L’indexation automatique des salaires, déclenchée au premier
trimestre 2017, induira une hausse des salaires, qui sera renforcée par la situation conjoncturelle
favorable.
Marché du travail: le chômage devrait suivre une tendance baissière modérée
Le marché du travail fait preuve de résilience, voire de dynamisme sur le début de 2016. Malgré des
signaux moins favorables sur la fin de l'année, les créations d'emploi accélèrent par rapport à 2015, et
devraient faire de même en 2017. Le chômage continuerait à baisser, sur une pente progressivement
adoucie, et approcherait les 6.4% de la population active en 2016, puis 6.2% en 2017.
La croissance de la population quant à elle ralentirait, ce qui constitue probablement une normalisation de
la situation, la crise ayant entraîné de nombreuses arrivées au Luxembourg, non pas motivées par le
dynamisme de la situation économique domestique, mais plus probablement par le gouffre dans lequel se
trouvaient quelques-uns des pays fournissant le plus de main-d’œuvre au Luxembourg.
Nette dégradation de l'excédent public en 2017
Les données sur les recettes fiscales encaissées sur les 10 premiers mois de 2016 indiquent une
progression annuelle supérieure à 5%, plus forte qu’en 2015 mais historiquement faible. Ce sont les impôts
directs – sur les ménages, les sociétés et la fortune – qui ont le plus contribué à cette croissance. Les
recettes de TVA et les accises ont renoué en 2016 avec la croissance après avoir subi des chocs
essentiellement d’ordre technique en 2015. A l’inverse, la taxe d’abonnement – dynamique en 2015 – a
subi l'impact négatif des marchés boursiers et n'a plus constitué un facteur de progression en 2016.
En 2017, la croissance très modérée des recettes publiques se poursuivrait. Les raisons de cette
modération en sont à la fois structurelles et conjoncturelles. Parmi les principaux facteurs structurels
figurent la réforme fiscale, surtout celle en faveur des ménages, et la disparition de la TVA perçue sur le
commerce électronique. D’autre part, en dépit de la solidité dont fait preuve l’économie, la faiblesse de
l’inflation ainsi que le peu d’entrain des marchés boursiers pèsent sur les impôts perçus par l’Etat.
D’après le STATEC, les dépenses publiques devraient augmenter de 4% en 2016 et de près de 6% en 2017.
Le principal élément à la base de cette accélération est l’échéance d’une tranche indiciaire au début de
2017. En termes réels toutefois, la hausse resterait en 2017, avec environ 4%, inférieure à la moyenne
historique tout en affichant une accélération par rapport aux années récentes.
Le solde public, tous secteurs confondus, devrait constituer un excédent d'à peine un milliard d’EUR en
2016, en hausse d’environ 100 Mio par rapport à 2015. L’amélioration proviendrait d’une plus forte
accélération des recettes que des dépenses. En 2017, la progression plus appuyée des dépenses, surtout
en raison de la tranche indiciaire, et le ralentissement des recettes (cf. réforme fiscale) provoqueraient une
forte baisse de l'excédent passant, suivant la prévision du STATEC, à environ 200 Mio EUR ou 0.4% du PIB.