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MODELE DE HILL
FIG. 3. - C - Composante contractile •.ES -Éléments Élasti-
ques Séries •. EP -Éléments Élastiques Parallèles.
La sollicitation en étirement ne peut se faire
qu'aux extrémités de la chaîne. Il est possible
de tirer deux conclusions :
- Pour faire fluer les muscles les plus raides
situés au milieu de la chaîne, il est nécessaire
de solliciter chaque muscle au niveau de son
étirement maximal. Ceci implique que les pos-
tures devront être exercées avec une tension
suffisante et souvent importante.
- Par application de la loi du fluage, les
muscles les plus raides flueront les premiers
(Souchard).
Fluage au sein du muscle rétracté
Rappel du modèle de Hill (fig. 3).
1) Éléments Élastiques Parallèles (E.E.P.)
La compliance ou extensibilité (variation de
longueur proportionnellement àla variation de
la charge: L/P) beaucoup plus élevéedes E.E.P.
les rend plus adaptés àun étirement passif (4)
(pour le rachis : auto-étirements passifs réalisés
par le poids du corps ou un membre).
Les E.E.P. seront donc les premiers sollicités
lorsque la rétraction concerne les fascias.
2) Composante contractile
a) Étude expérimentale animale :L'étude
expérimentale animale montre clairement que
la mise en position de raccourcissement du
muscle entraîne un ajustement dans le sens de
la diminution du nombre de sarcomères (3) (12).
Lè parallèle avec la courbe passive due aux
éléments élastiques montre qu'il y a également
diminution de longueur du tissu conjonctif
parallèle soit dans une modification de l'épais-
seur, soit dans la nature de celui-ci.
En ce qui concerne l'allongement, une aug-
mentation des sarcomères est possible à partir
Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, nO 7-8 345
de 4 semaines d'immobilisation stricte ou 12
heures par jour.
b) Étude histologique humaine: L'étude chez
des humains (enfants présentant des rétractions
dues àdes attitudes vicieuses avec une régulation
trophique normale) montre également une ré-
ponse en diminution du nombre de sarcomères
sans doute témoin d'une brièveté anormale des
E.E.P., les muscles adaptant leur longueur aux
contractions permanentes (12).
Face à cette diminution du nombre de
sarcomères due à cette mise en raccourcissement
du plan musculaire postérieur, le phénomène de
réversibilité est àconsidérer avec une profonde
hésitation. Les phénomènes de réversibilité
rencontrés dans la littérature font suite unique-
ment à des immobilisations en position de
raccourcissement de courte durée.
Une autre donnée corroborant la raideur de
ce plan musculaire est apportée par Wells qui
a montré que les muscles riches en fibres S.T.
avaient un coefficient de raideur beaucoup plus
élevé que les muscles riches en fibres F.T. (4).
On ne peut avoir qu'une attitude circonspecte
concernant le gain de récupération de longueur
àpartir de la composante contractile sur des
postures gymniques.
3) Les Éléments Élastiques Séries (E.E.S.)
Représentés par les interactions actine-myo-
sine, les filaments unitifs des myofibrilles, les
jonctions myotendineuses et les tendons, ces
éléments constituent donc, sur les raccourcisse-
ments de faible degré ne concernant que très peu
les E.E.P., la principale source d'allongement
espéré.
Le principal espoir de fluage du muscle
rétracté réside en fait dans la réorganisation des
fibres tendineuses.
ORGANISATION DU TENDON (9)
Le tendon est formé par un gel polypeptidique
dans lequel baignent certains éléments dont le
plus important est le collagène (75 %) (l'élastine
ne représentant que 2 %).
Chaque unité de collagène est formée par une
tresse de 3brins d'acides aminés disposés de
façon hélicoïdale.
Les mollécules de collagène se regroupent