Si le calcul de h(D) pour D < 0 est assez ais´e `a l’aide de (7), pour D > 0 il ne l’est pas autant ;
par des petites manipulations on obtient les relations suivantes pour D > 0
(8) h(D)
0=
D−1
Y
n=1
(sin πn
D)−χD(n)et h(D)
0=
D−1
Y
n=1
(1 −e2πin/D)−χD(n)
Exemples
Pour D < 0 en utilisant (7)
•D=−3 : h(−3) = −6/2
3P2
n=1 χ−3(n)n=−(1 −2) = 1
•D=−8 : h(−8) = −2/2
8P7
n=1 χ−8(n)n=−1
8(1 + 0 + −8
33 + 0 + −8
55 + 0 + −8
77) = 1
•D=−15 : h(−15) = −1
15 P15
n=1 χ−15(n)n=. . . =−1
15 (1 + 2 + 4 −7+8−11 −13 −14) = 2
Pour D > 0 en utilisant la 2i`eme formule de (8)
•D= 8 : 0= 3 + √8 (car (6,2) est la plus petite solution positive de t2−8u2= 4), donc on a
(3 + √8)h(8) =(1−e2πi3/8)(1−e2πi5/8)
(1−e2πi/8)(1−e2πi7/8)=2−e2πi3/8−e−2πi3/8
2−e2πi/8−e−2πi/8=2−2 cos 6
8π
2−2 cos 1
8π= 3 + √8, i.e. h(8) = 1.
En calculant les premiers D(positifs ou n´egatifs) on observe que h(D) est pair si Dcontient deux
nombres premiers diff´erents. En effet, on peut montrer que h(D) est impair si et seulement si D
est un discriminant premier (cf. chapitre 12 de [1]).
2.0.7 Th´eor`eme
Soit D < −4un discriminant fondamental. On a alors
(9) h(D) = 1
2−χD(2) X
0<k< |D|
2
χD(k)
Id´ee de la preuve
Pour Dimpair : soit Q:= P|D|−1
n=1 χD(n)n, on peut voir par un calcul que Q= 2χD(2)Q−
|D|χD(2) P|D|
2<k<|D|χD(k) ; ainsi, comme χD(2) = ±1 (Dimpair) et P0<k<|D|χD(k) = 0, on
obtient Q=−|D|
2−χD(2) P0<k< |D|
2
χD(k).
Or, par (7), h(D) = −1
|D|Q, donc on a bien ce qu’on voulait d´emontrer.
Pour Dpair : on peut montrer que χD(k) = −χD(k+D/2) pour tout k∈Z; ceci et (7) impliquent
que h(D) = 1
2P0<k< |D|
2
χD(k). 2
Ce th´eor`eme nous dit que dans l’intervalle h0,|D|
2iil y a plus de nombres k, avec χD(k)=1
que de nombres avec χD(k) = −1 et le surplus est ´egal `a h(D) (si D≡1 (mod 8)), 2h(D) (si
D≡0 (mod 4)) ou 3h(D) (si D≡5 (mod 8)).
Pour terminer on va discuter la croissance de h(D). Comme Gauss conjecturait il y a longtemps,
on peut montrer les deux choses suivantes :
•D=−3,−4,−7,−8,−11,−19,−43,−67,−163 sont les seules discriminants fondamentaux D < 0
avec h(D) = 1.
•h(D)→ ∞ pour D→ −∞.
En particulier, on peut montrer que limD→−∞ log h(D)
log |D|= 1/2.
Pour D > 0 une formule analogue a ´et´e demontr´ee : limD→∞ log(h(D) log 0)
log D= 1/2. On voit qu’elle
nous ne dit rien sur la convergence de h(D), car 0peut ˆetre tr`es grand relativement `a D.
En effet, on conjecture qu’il existe une infinit´e de D > 0 avec h(D) = 1.
R´ef´erences
[1] Zagier D.B., Zetafunktionen und quadratische K¨orper, Eine Einf¨uhrung in die h¨ohere Zah-
lentheorie, Springer-Verlag, Berlin, Heildelberg, New York 1981.