Communiqué de presse
comparis.ch met en garde contre les opérations inutiles
Les Suisses passent trop souvent sur le billard
Une étude de l’OCDE révèle que le nombre de certaines opérations est proportionnellement
beaucoup plus élevé en Suisse que dans d’autres pays industrialisés. Certaines
interventions sont même jugées inutiles dans les milieux médicaux, ce qui n’empêche pas
qu’elles soient pourtant pratiquées bien souvent à la prétendue demande du patient.
comparis.ch fait le point sur les possibilités dont les patients disposent pour s’informer le
mieux possible et pour exercer leur responsabilité face à leur santé.
Zurich, le 27 octobre 2016 Récemment, l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) a démontré dans une étude internationale que, dans la plupart des pays
industrialisés, les opérations sont moins fréquentes qu'en Suisse. Cette étude soulignait que le
nombre élevé d'interventions chirurgicales était « souvent dicté par d'autres facteurs que par les
besoins des patients ».
Toute intervention médicale comporte des risques. Et même si ces derniers sont bien moindres
que par le passé ce qui contribue également au fait que des opérations soient aujourd'hui
pratiquées dans des cas où on y aurait précédemment renoncé ils ne peuvent jamais être
totalement exclus, quelle que soit l’opération. Dans de nombreux cas, les opérations n’ont pas de
nécessité absolue au regard des meilleures possibilités thérapeutiques. Pourtant, on continue à
opérer, et même copieusement. D’après les chiffres de l’Office fédéral de la santé publique
(OFSP), dans certains cas jusqu’à 145 % de plus pour la période entre 2003 et 2014. Ce sont
surtout les opérations les plus rémunératrices qui ont augmenté de façon massive.
Genou : le nombre de personnes hospitalisées pour une prothèse du genou en 2014 a
bien plus que doublé par rapport à 2003, avec 21 244 cas contre 8 676, une
augmentation de 145 %.
Hanche : les hospitalisations dues à des prothèses de la hanche ont, elles, connu une
évolution de 50 %, progressant de 16 650 à 24 919 patients entre 2003 et 2014.
Dos : pour les opérations de la colonne vertébrale, la hausse s’est élevée à 17 %
avec 18 064 cas en 2011 contre 21 193 en 2014.
Felix Schneuwly, expert en assurance maladie chez comparis.ch, déclare : « On opère les gens
sans indication médicale suffisante, d'une part, tandis que les professionnels de la santé et les
responsables politiques en charge de la santé publique déplorent le manque de médecins et la
pénurie de personnel soignant, d'autre part. Visiblement, tant les ressources humaines que
financières ne sont pas utilisées efficacement dans le système de santé. Cela est d'autant plus
alarmant que les coûts hospitaliers sont la cause principale de l'augmentation des dépenses de
santé. »
Parfois inutiles : les opérations, mais pas seulement
Dans les hôpitaux suisses, les médecins prescrivent trop souvent des mesures qui n’ont pas
d’effet bénéfique pour le patient ou bien qui lui sont néfastes. Tel est l'avis de la Société Suisse de
Médecine Interne Générale (SSMIG), la société médicale la plus importante en Suisse. La liste
sur laquelle figurent les cinq mesures hospitalières qu’elle déconseille est très simple et semble
tout à fait logique aux non-initiés :
Analyses sanguines ou examens radiologiques poussés à intervalles réguliers sans
problématique spécifique
Sonde urinaire chez des patients non critiques souffrant d’incontinence, uniquement pour
des raisons de commodité ou de surveillance de la diurèse
Transfusions sanguines d’un volume supérieur à la quantité minimale nécessaire
Alitement prolongé et sans mobilisation des personnes âgées durant un séjour hospitalier
Recours hâtif à des benzodiazépines ou à d’autres sédatifs-hypnotiques pour le
traitement de l’insomnie, de l’anxiété ou d’un état confusionnel chez les personnes âgées,
de même que la prescription de ces médicaments à la sortie de l’hôpital.
En effet, les médecins eux-mêmes considèrent aussi que ces mesures doivent être envisagées de
manière critique. Il y a donc de quoi trouver déconcertant qu’elles soient très fréquemment
prescrites, aujourd'hui encore. Visiblement, en toute connaissance de cause.
Patients : les bons réflexes
Étant donné que de nombreux médecins se justifient en disant faire une opération à la prétendue
demande des patients, ces derniers ont le devoir de s’informer au préalable. Avant de « passer
sur le billard », il est important de demander un deuxième avis ainsi que de se renseigner auprès
du médecin prescripteur au sujet du chirurgien et de l’hôpital.
Voici les cinq questions les plus importantes qu’un patient doit impérativement poser à son
médecin pour être en mesure de mieux évaluer les bénéfices et les risques d’une opération ainsi
que les suites post-opératoires :
Quel avantage supplémentaire une opération apporte-t-elle par rapport à une approche
non chirurgicale ?
Existe-t-il d'autres possibilités offrant des bénéfices similaires ?
Quels sont les risques que le traitement implique ?
Quel chirurgien réalisera l’intervention ? Dans quel hôpital sera-t-elle réalisée ? Ce
chirurgien opère-t-il aussi dans d’autres hôpitaux ?
Que se passe-t-il après l’opération ? Y a-t-il de la physiothérapie ou d’autres mesures de
réadaptation ?
Il est également important de se renseigner autour de soi sur l’intervention prévue, les médecins
qui la réaliseront et l’hôpital où elle aura lieu. À cet égard, comparer les hôpitaux et les évaluations
des patients dans le Comparatif des hôpitaux de comparis.ch peut aussi être un bon moyen de se
préparer avant de parler à son médecin. « Dans la perspective de l’augmentation des dépenses
de santé et des primes maladie, la pression s’accentue de prendre une responsabilité plus large
pour sa propre santé. Aux patients donc de jouer un rôle actif et de bien s’informer pour ne pas
seulement faire une confiance aveugle à leur médecin et le laisser trancher mais plutôt pour
prendre une décision conjointe et adhérer à ce choix », conclut Felix Schneuwly.
Pour plus d’informations
Felix Schneuwly
Expert en assurance maladie
Téléphone : 044 360 53 91
Courriel : media@comparis.ch
www.comparis.ch
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