VERS UN TEST SANGUIN ULTRA-RAPIDE PERMETTANT D’ÉVITER LES CURES INUTILES D’ANTIBIOTIQUES
Selon les CDC américains (Centers for Disease Control and Prevention), environ 250 millions
de cures d’antibiotiques sont prescrites
annuellement à des patients américains ambulatoires, autrement dit en dehors de toute
hospitalisation. Mais environ 50% de ces prescriptions seraient inutiles en raison du caractère
viral de l’infection traitée, pour l’essentiel des infections respiratoires et ORL. Or ces
prescriptions inutiles ont de lourdes conséquences, économiques, collectives par le
développement du phénomène d’antibiorésistance, individuelles en raison du déséquilibre
induit, notamment sur le microbiote.
Lutter contre ces traitements inutiles est donc un objectif majeur de santé publique, difficile à
atteindre en raison de la pression du patient lui-même, convaincu que la cure d’antibiotique va
le guérir, en raison aussi du calcul probabiliste fait par le prescripteur lui-même, soucieux avant
tout de se couvrir face au risque lié à une infection possiblement bactérienne. La mise au point
par des chercheurs de Duke Health (Durham, Virginie, Etats-Unis) d’un test sanguin permettant
en peu de temps de distinguer avec certitude une infection bactérienne d’une infection virale,
notamment en cas de syndrome ORL ou respiratoire, ouvre d’intéressantes perspectives.
Ce test permet de relever la signature de certains gènes, activés ou non, selon le contexte viral
ou bactérien d’une infection. Le résultat d’un tel test pourrait être obtenu en une heure,
permettant alors de décider avec certitude si une prescription d’antibiotiques est pertinente ou
non.
Rappelons néanmoins qu’avant d’envisager un test de biologie moléculaire, des arguments
cliniques et des tests biologiques de routine (hyperleucocytose, polynucléose, CRP,
Procalcitonine) sont disponibles et permettent d’orienter le diagnostic dans la majorité des cas.
Ephraim L. Tsalik et coll. Host gene expression classifiers diagnose acute respiratory illness
etiology. Science Translational Medicine 20 Jan 2016:Vol. 8, Issue
322, pp. 322ra11
DOI: 10.1126/scitranslmed.aad6873
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