Opérations inutiles : soignants et médecins en admettent

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Communiqué de presse
comparis.ch au sujet de l'inflation des actes chirurgicaux
Opérations inutiles : soignants et médecins en admettent
Un professionnel sur cinq, médecin ou soignant, reconnait que des opérations chirurgicales inutiles sont réalisées dans son établissement. C'est ce que révèle une enquête du
comparateur sur Internet comparis.ch. En outre, la première étude réalisée sur des données
de l'Office fédéral de la statistique confirme que les opérations, très lucratives, du genou,
de la hanche et du ont monté en flèche – jusqu’à 96 %.
Zurich, le 6 août 2014 - Depuis des années, les frais hospitaliers font grimper les dépenses du
système de santé en Suisse. Pour la première fois, des professionnels helvétiques du bloc opératoire viennent de reconnaître que de nombreuses opérations sont médicalement inutiles. Dans le
cadre d'une enquête mandatée par le comparateur sur Internet comparis.ch, «Dr-ouwerkerk – just
medical» a interrogé 350 médecins et soignants en chirurgie. Près d'un médecin sur cinq, soit
18 %, a le « sentiment que certaines opérations ne seraient pas nécessaires sur le plan médical ».
Auprès du personnel soignant, ils sont 24 % à approuver cette affirmation, représentant donc
presque une personne sur quatre.
Forte hausse sur les prothèses
Les données de l'Office fédéral de la statistique indiquent, par ailleurs, que ce sont surtout les
opérations les plus rémunératrices qui ont augmenté de façon massive entre 2003 et 2012. Il s'agit
de la première analyse de ces chiffres par l'Office fédéral de la statistique, réalisée à la demande
de comparis.ch.
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Le nombre de personnes hospitalisées pour une prothèse du genou a presque doublé,
avec 16 966 cas en 2012 contre 8 676 en 2003, une augmentation de 96 %.
En ce qui concerne les opérations du dos et d'arthrodèse vertébrale, l'augmentation s'est
élevée à 80 % sur la même période, passant de 2 429 cas à 4 380.
Les hospitalisations dues à des prothèses de la hanche ont, elles, connu une évolution
de 31 % dans le même temps, progressant de 16 650 patients à 21 887.
Pas plus tard que l'année dernière, l'Organisation de coopération et de développement écono1
miques (OCDE) avait démontré dans une étude internationale que, dans la plupart des pays industrialisés, les opérations sont moins fréquentes qu'en Suisse. Cette étude soulignait que le
nombre élevé d'interventions chirurgicales était souvent dicté par d'autres facteurs que par les
besoins des patients.
Opérations effectuées sur la base de considération économiques
À diverses reprises au cours des 18 derniers mois, les fédérations de médecins elles-mêmes, ont
mis en cause cette inflation des interventions chirurgicales. Ainsi, en 2013, Bernhard Christen,
alors président de la fédération suisse d'orthopédie « swiss othopaedics » déclarait lors d'un entre2
tien accordé à la NZZ : « il est incontestable que, dans certains cas, l'opération est indiquée trop
rapidement. » Il ajoutait que, sur le plan économique, « il était purement logique que la Suisse
s'achemine aussi vers une augmentation des opérations ». C'est en des termes encore plus expli-
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http://bit.ly/1ko9zX4
Entretien dans la NZZ, 25 août 2013, http://bit.ly/1tx9H9i
comparis.ch SA
Stampfenbachstrasse 48
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Tél. : +41 44 360 34 00
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cites que s'exprimait Ralph Alexander Schmid, à l'époque président de la Société suisse de chirur3
gie (SSC) : « On rend le patient plus malade qu'il n'est, afin de créer des actes. »
Felix Schneuwly, expert en assurance maladie chez comparis.ch, est catégorique : « On opère les
gens sans indication médicale suffisante, d'une part tandis que les professionnels de la santé et
les hommes politiques déplorent le manque de médecins et la pénurie de personnel soignant,
d'autre part. Visiblement, tant les ressources humaines que financières ne sont pas utilisées efficacement dans le système de santé. Cela est d'autant plus alarmant que les coûts hospitaliers
sont la cause principale de l'augmentation des dépenses de santé. En définitive, la tendance inflationniste en chirurgie reste à la charge des assurés, car ce sont eux qui finissent par payer ces
opérations inutiles par le biais de l'augmentation des primes dans l'assurance de base obligatoire. »
En tant qu'expert, Felix Schneuwly fait la recommandation suivante : « Les patients ont tout intérêt
à demander un second avis médical avant de consentir à une opération chirurgicale. Les caisses
maladie prennent ces prestations en charge. Et il est préférable que les médecins établissant un
tel avis ignorent le nom du spécialiste consulté en premier lieu. »
Pour de plus amples informations :
Felix Schneuwly
Expert en assurance maladie
Tél. : 044 360 34 00
Portable : 079 343 19 12
Courriel : [email protected]
www.comparis.ch
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20Minutes, 6 mars 2013, http://bit.ly/1uKbjhC
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