Rencontres Lascaux 27/11/2013 Penser une démocratie alimentaire Quels principes pour un droit des consommateurs citoyens? Charles Pernin, chargé de mission agroalimentaire CLCV Le mythe du consommateur souverain "La croyance en une économie de marché où le client est roi est l’un de nos mensonges les plus envahissants” John Kenneth Galbraith (1908-2006) Le mythe du consommateur souverain 1950 Marché 1960 Supermarché Aujourd’hui Hypermarché Notion d’HYPERchoix + de 30 000 références (y compris non alimentaires) Hypermarché nord-américain en 2000 : 285 variétés de gâteaux, 85 parfums et marques de jus de fruits, 230 sortes de soupes, 275 variétés de céréales Peut-on vraiment choisir ? Le mythe du consommateur souverain Une usine Tavola au Luxembour Le mythe du consommateur souverain Asymétrie d’information et publicité Une densité calorique élevée : 420 kcal/100g Plus de 40 % de sucres simples et 11 % de graisses saturées Mais : « Du calcium pour des os solides » Le mythe du consommateur souverain L’aspect du produit d’après le marketing… …et dans votre assiette L’élaboration du droit alimentaire Depuis toujours, un double principe : « santé et honnêteté » Ex : sanctions des fraudes alimentaires dans la Haute Antiquité et au MoyenAge Essor de la société de consommation : – reconnaissance par les pouvoirs publics du rôle économique du consommateur – complexification croissante de la chaîne alimentaire nécessité de mieux informer les consommateurs Le double principe devient « un triple principe » : santé, honnêteté et information L’élaboration du droit alimentaire L’enjeu du lobbying A Bruxelles, 3000 groupes d’intérêt (tout secteurs confondus) employant 10000 personnes ) font du lobbying Les ONG représentent 10 % des lobbyistes / les professionnels représentent 50 à 80% Fédération européenne des consommateurs : Seulement 3 lobbyistes permanents à Bruxelles sur l’alimentation Exemple de batailles perdues (pour l’instant!) -L’étiquetage nutritionnel -L’information sur les OGM L’élaboration du droit alimentaire L’information est-elle la panacée ? Est-ce réellement au consommateur d’arbitrer lorsqu’il fait ses courses ? Publicité, marketing Ethique (fair trade, origine des produits) Plaisir Environnement Préférences personnelles, modes et habitudes Qualité perçue Information et éducation alimentaire Prix et pouvoir d’achat ! Entourage Praticité Savoir-faire culinaires Nutrition et santé Le contexte a changé Aujourd’hui : Les attentes des consommateurs évoluent (Bio, circuits courts) Les nouvelles technologies changent la donne Les consommateurs réagissent et dénoncent sur le web Ils ont de nouveaux outils pour choisir La méfiance s’est installée : seuls 28% des consommateurs pensent que l’industrie agroalimentaire contribue à la qualité des produits (respectivement 16% pour la grande distribution). Source : enquête IPSOS novembre 2013 Merci de votre attention !