vésicale, le risque accru de rétraction vésicale doit être pris en
compte avant le traitement. Lors de l’utilisation du traitement
d’entretien l’ensemble des patients traités présentent les symptômes
fréquemment associés aux cystites bactériennes [18]. Ces
symptômes sont le plus souvent spontanément régressifs en 48
heures et ne nécessitent pas de traitement. Ces phénomènes locaux
peuvent cependant évoluer pendant plus de 7 jours et constituer
une réelle intolérance au BCG (effets indésirables de classe IIIB),
responsables de la plupart des arrêts survenus au cours du
traitement d’entretien [18].
Les phénomènes systémiques: Lors des six instillations
d’induction, la fièvre est le symptôme des effets indésirables
systémiques le plus souvent rencontré ; elle est de bas grade pour
28% à 60% des patients et de grade modéré pour 9% [12]. Dans
l’étude de SAINT et al, la fièvre de bas grade et de grade modéré
aété observée pour respectivement 11% et 2% des 6 premières
instillations (4ème et 5ème instillations) [18]. L’incidence de
cette complication augmentait parallèlement au nombre
d’instillations effectuées, mais cet effet indésirable, lorsqu’il était
isolé, n’était jamais responsable de l’arrêt du traitement [18]. Les
réactions graves (fièvre supérieure ou égale à 39,5° pendant au
moins 12heures, fièvre supérieure ou égale à 38,5° pendant au
moins 48 heures, pneumonie, miliaire à BCG, hépatite
granulomateuse, pertubation du bilan hépatique, dysfonction
organique en dehors de l’appareil génito-urinaire avec
inflammation granulomateuse à la biopsie, éruption cutanée,
arthralgie, arthrite réactionnelle, syndrome de Reiter, manifestations
septicémiques avec choc septique, surviennent chez moins de
1% des malades [6]. Mais de nombreuses différences existent
dans l’incidence de ce type de complications dans la littérature
et ceci est probablement du aux différences de définition et de
collection des effets indésirables.
Une classification des effets indésirables a été proposée par
SAINT et al,elle permet de hiérarchiser la gravité de ces
phénomènes et de proposer un traitement rationnel et adapté
(Tableaux 1 et 2).
III. LA PREVENTION ET LE TRAITEMENT
DES EFFETS INDESIRABLES DU BCG
1. La prévention
La prévention passe évidemment par la connaissance des contre-
indications au BCG. Ces contre-indications regroupent les patients;
recevant un traitement immunosuppresseur (chimiothérapie et
radiothérapie ou tout autre immunosuppresseur) ou souffrant
d’un déficit immunitaire, les patients présentant une tuberculose
active, les patients, présentant des symptômes ou des antécédents
de réactions systémique au BCG, les patients présentant une
fièvre inexpliquée, les patients présentant une infection bactérienne
des voies urinaires jusqu’à résolution de cette infection, les patients
ayant des antécédents de radiothérapie de l’aire vésicale et les
patients ayant subi une résection transuréthrale ou un traumatisme
uréthral au cours des semaines précédant l’instillation.
Les patients doivent être informés que les associations
médicamenteuses contenant des agents myélosuppresseurs, ou
des radiations, peuvent altérer la réponse à l’immucyst®ou
augmenter le risque de BCGite généralisée.
Aucune étude de reproduction animale n’a été conduite avec
l’immucyst ®, mais un traitement par BCG ne doit être administré
àune femme enceinte que s’il est indispensable. En pratique ce
traitement reste déconseillé pendant la grossesse et contre-indiqué
en cas d’allaitement.
Certaines règles doivent être observées avec rigueur pour éviter
les effets indésirables systémiques graves. Les instillations
traumatiques sont à l’origine de la majorité des complications
systémiques graves, avec choc septique, collapsus, détresse
respiratoire aigüe et coagulation intravasculaire disséminée, dont
certaines d’évolution fatale [19].
Dans le même esprit il convient de respecter impérativement le
délai de 15 jours 3 semaines entre toute intervention invasive sur
la paroi vésicale et l’administration de BCG. Si le médecin estime
que le cathétérisme vésical a été traumatique, le traitement par BCG
doit être reporté de 15 jours.
L’inflammation de la muqueuse vésicale provoquée par une
infection urinaire pourrait augmenter considérablement la
perméabilité de la paroi vésicale et entraîner une dissémination
hématogène du BCG. La réalisation systématique d’un examen
cytobactériologique des urines 36 heures avant chaque instillation
est donc pour cela indispensable.
L’évaluation systématique par certains auteurs des effets
indésirables du BCG et la réalisation d’un score d’effet indésirable
(SEIi) au cours du schéma d’induction, pourrait être utiliser
comme moyen d’adapter individuellement le traitement d’entretien,
et ainsi prévenir les problèmes de tolérance et d’effets indésirables
graves [18].
L’utilisation systématique d’antibiotique pour prévenir les effets
indésirables du BCG a très tôt été proposée. Pour l’isoniazide
aucune différence significative, notamment en terme d’effets
indésirables systémiques, n’a été notée dans une étude randomisée
conduite par l’EORTC [22]. Plus récemment une autre étude
randomisée réalisée par plusieurs équipes françaises a permis de
mettre en évidence le rôle préventif de l’ofloxacine contre les
effets indésirable graves du BCG utilisé en traitement d’entretien
[5].
2. Le traitement
La plupart des patients bénéficiant de six instillations endovésicales
de BCG (95%) présentent des effets indésirables mineurs ou
modérés [12]. Cependant de nombreuses publications, après avoir
montré l’intérêt du traitement d’entretien pour la récidive et peut-
être pour la progression des tumeurs superficielles de vessie
[13,18], ont montré une recrudescence des effets indésirables
BCG avec une tolérance médiocre. Les complications majeures,
conduisant à la suspension ou à l’arrêt du traitement, sont
probablement sous estimées du fait d’un défaut d’évaluation et
de la non déclaration systématique. En pratique, la prescription
du BCG nécessite une parfaite connaissance des effets indésirables
qui lui sont associés, mais surtout une parfaite connaissance de
leur prise en charge thérapeutique pour ne pas exposer les patients
àdes complications graves. Le BCG est une mycobactérie sensible
aux antibiotiques habituellement actifs sur le bacille de la
tuberculose, sauf pour le pyrazinamide et la cycloserine auxquels
il est naturellement résistant [21]. La cinétique des antituberculeux
est de plusieurs jours avant d’obtenir des concentrations
781