Probabilités Christophe ROSSIGNOL∗ Année scolaire 2011/2012 Table des matières 1 Quelques rappels 2 1.1 Vocabulaire des événements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.2 Loi de probabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.3 Probabilité d’un événement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2 Probabilités conditionnelles 4 2.1 Un exemple pour comprendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.2 Définitions – Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.3 Événements indépendants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Table des figures 1 Un exemple d’arbre à partir d’un tirage successif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 Probabilités conditionnelles : utilisation d’un arbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Liste des tableaux ∗ Ce cours est placé sous licence Creative Commons BY-SA http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 1 1 1 QUELQUES RAPPELS Quelques rappels 1.1 Vocabulaire des événements Activité : Activité 1 page 256 1 [Roche-Barny] Définitions : – L’ensemble des issues d’une expérience aléatoire est appelé univers. Il sera généralement noté Ω et les différentes issues (ou éventualités) seront notées e1 , e2 , . . . , en . On a donc Ω = {e1 ; e2 ; . . . ; en }. – Un événement est une partie de l’univers Ω. – Un événement élémentaire est un événement qui ne contient qu’une seule des issues. – L’événement impossible ne contient aucune éventualité. C’est l’ensemble vide ∅. – L’événement certain contient toutes les éventualités. Il est égal à l’univers Ω. Exemple : (tiré de l’activité 1 page 256[Roche-Barny]) Un sac de sucettes contient deux sucettes à la fraises, une sucette à la menthe et deux sucettes au caramel. Yohann tire successivement deux sucettes dans le sac. – L’univers Ω est représenté par l’arbre de la figure 1. Figure 1 – Un exemple d’arbre à partir d’un tirage successif Il contient 20 issues (ou éventualités) différentes. – L’événement {F 1 − M } est élémentaire. – L’événement « Obtenir deux sucettes à la menthe » est impossible. – Des exemples d’événement : A: « La première sucette est à la menthe » B: « La deuxième sucette est au caramel » 1. Un peu de vocabulaire. 2 1 QUELQUES RAPPELS C: 1.2 Loi de probabilité « La deuxième sucette est à la menthe. » On a : – A = {M − F 1 ; M − F 2 ; M − C1 ; M − C2} – B = {F 1 − C1 ; F 2 − C1 ; M − C1 ; C2 − C1 ; F 1 − C2 ; F 2 − C2 ; M − C2 ; C1 − C2} – C = {F 1 − M ; F 2 − M ; C1 − M ; C2 − M } Définition : Soient A et B deux événements d’un univers Ω. – L’événement A∩B est l’événement « A et B ». – L’événement A∪B est l’événement « A ou B ». – L’événement A est l’événement « contraire de A » ou « non A ». – Deux événements A et B sont incompatibles s’ils ne peuvent pas se réaliser en même temps, c’est-à-dire si A ∩ B = ∅. Exemple : On reprend les notations de l’exemple précédent. – A ∩ B est l’événement « Obtenir une première sucette à la menthe et une deuxième sucette au caramel ». A ∩ B = {M − C1 ; M − C2} Les événements A et B ne sont pas incompatibles. – A∩C=∅ Les événements A et C sont incompatibles. – A ∪ B est l’événement « Obtenir une première sucette à la menthe et une deuxième sucette au caramel ». A∪B = {M − F 1 ; M − F 2 ; M − C1 ; M − C2 ; F 1 − C1 ; F 2 − C1 ; C2 − C1 ; F 1 − C2 ; F 2 − C2 ; C1 − C2} – A est l’événement « La première sucette n’est pas à la menthe. » 1.2 Loi de probabilité Définitions : – Chaque événement élémentaire {ei } est affecté d’une probabilité, c’est-à-dire d’un nombre noté p (ei ) tel que : 0 ≤ p (ei ) ≤ 1 p (e1 ) + p (e2 ) + · · · + p (en ) = 1 et – On appelle loi de probabilité la donnée des p (ei ) vérifiant ces conditions. – Si tous les événements élémentaires ont la même probabilité, on dits qu’ils sont équiprobables, ou que la loi de probabilité p est équiprobable (ou équirépartie). Exemples : 1. On lance un dé à 6 faces non pipé. On obtient la loi de probabilité suivante : ei p (ei ) 1 2 3 4 5 6 1 6 1 6 1 6 1 6 1 6 1 6 Il s’agit d’une loi équiprobable (ou équirépartie). 2. L’expérience aléatoire de l’exemple du 1.1 est équiprobable et chacun des événements élémentaires à 1 une probabilité de 20 . Remarque : Dans le cas de l’équiprobabilité, si l’univers Ω comporte n issues, on a : p (ei ) = 1.3 1 n Probabilité d’un événement Activité : Activité 2 page 257 2 [Roche-Barny] Propriété : La probabilité d’un événement A est la somme des probabilités des événements élémentaires qui le composent. On la note p (A). On a donc 0 ≤ p (A) ≤ 1. 2. Probabilités d’un événement. 3 2 PROBABILITÉS CONDITIONNELLES Remarques : 1. p (Ω) = 1 . L’ensemble Ω est un événement certain. 2. p (∅) = 0 . L’ensemble vide est un événement impossible. 3. Dans le cas de l’équiprobabilité, si l’univers Ω comporte n issues, on a : 1 n p (ei ) = et p (A) = nombre d’éléments de A nbre de cas favorables = nombre d’éléments de Ω nbre de cas possibles Propriété : 1. Si A et B sont deux événements : p (A ∪ B) = p (A) + p (B) − p (A ∩ B) et p A = 1 − p (A) 2. Si les événements A et B sont incompatibles : p (A ∪ B) = p (A) + p (B) Exemple : On reprend les notations de l’exemple du 1.1 4 – p (A) = 20 = 15 et p A = 1 − p (A) = 1 − 51 = 45 . 8 4 – p (B) = 20 = 52 et p (C) = 20 = 15 2 1 1 5 – p (A ∩ B) = 20 = 10 et p (A ∪ B) = p (A) + p (B) − p (A ∩ B) = 51 + 52 − 10 = 2+4−1 = 10 = 10 1 1 – Comme les événements A et C sont incompatibles, p (A ∪ C) = p (A) + p (C) = 5 + 5 = 52 1 2 Exercices : 1, 2 page 270 3 – 4, 5 page 270 4 – 7, 8 page 270 et 9 page 271 5 [Roche-Barny] 2 Probabilités conditionnelles 2.1 Un exemple pour comprendre Exemple : Pour fabriquer un objet, un artisan achète des pièces auprès de trois fournisseurs A1, A2 et A3. 25 % des pièces proviennent de A1, 40 % de A2 et le reste de A3. 5 % des pièces de A1 ont un défaut, 10 % de celles de A2 ont un défaut, de me que 0, 1 % de celle de A3. On prend au hasard une de ces pièces. Calculer la probabilité de l’événement D : « la pièce présente un défaut ». L’univers Ω est l’ensemble des pièces fabriquées par A1, A2 et A3. On suppose qu’il comporte n éléments. On note Ai l’événement : « la pièce provient du fournisseur Ai ». On modélise la situation par un arbre (voir figure 2). L’événement représenté par le chemin −A1 − D est l’événement « la pièce provient du fournisseur A1 et présente un défaut », c’est-à-dire A1 ∩ D. Cet événement comporte 0, 25 × 0, 05 × n issues, on a donc : p (A1 ∩ D) = 0, 25 × 0, 05 × n = 0, 25 × 0, 05 = p (A1 ) × pA1 (D) = 0, 0125 n Par suite, on a : p (D) = p (A1 ∩ D) + p (A2 ∩ D) + p (A2 ∩ D) = p (A1 ) × pA1 (D) + p (A2 ) × pA2 (D) + p (A3 ) × pA3 (D) = 0, 25 × 0, 05 + 0, 4 × 0, 1 + 0, 35 × 0, 001 = 0, 05285 3. Vrai-faux ; QCM. 4. Utilisation des formules. 5. Calcul de probabilités. 4 2 PROBABILITÉS CONDITIONNELLES 2.2 Définitions – Propriétés Figure 2 – Probabilités conditionnelles : utilisation d’un arbre 2.2 Définitions – Propriétés Définition : Soient A et B deux événements d’un univers Ω, avec p (A) 6= 0. La probabilité que B se réalise sachant que A est réalisé (ou, plus simplement, B sachant A) est le nombre noté pA (B) défini par : p (A ∩ B) pA (B) = p (A) Remarques : 1. Dans le cas d’une loi équirépartie, on a : pA (B) = nombre d’éléments de A ∩ B nombre d’éléments de A 2. pA (B) représente la probabilité de l’événement B dans l’univers A. Propriété 1 : Soient A et B deux événements, avec p (A) 6= 0 et p (B) 6= 0. On a : p (A ∩ B) = p (A) × pA (B) = p (B) × pB (A) Remarque : Cette propriété découle directement de la définition. Elle permet de calculer la probabilité d’un événement représenté par une chemin sur un arbre de probabilités (voir figure 2). Propriété 2 : Soient A1 , A2 , . . . , An n événements deux-à-deux incompatibles et B = A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ An . Alors : p (B) = p (A1 ) + p (A2 ) + · · · + p (An ) Remarque : Ce n’est qu’une généralisation de la propriété du 1.3 concernant les événements incompatibles. Définition : Soient A1 , A2 , . . . , An n événements. On dit que A1 , A2 , . . . , An forment une partition de l’univers Ω si les événements A1 , A2 , . . . , An sont deux-à-deux incompatibles et si Ω = A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ An . Conséquence : Formule des probabilités totales Soit A1 , A2 , . . . , An une partition de l’univers Ω et B un événement. On a : p (B) = p (B ∩ A1 ) + p (B ∩ A2 ) + · · · + p (B ∩ An ) où p (B ∩ Ai ) = p (Ai ) × pAi (B) Remarque : On utilise souvent cette formule à l’aide d’un arbre pondéré, en suivant les règles suivantes : 5 2.3 Événements indépendants RÉFÉRENCES – la somme des probabilités issues d’un même nœud est égal à 1 ; – la probabilité d’un événement représenté par un chemin est égal au produit des probabilités des branches qui le composent (c’est la propriété 1) ; – la probabilité d’un événement est égal à la somme des probabilités de tous les chemins qui y aboutissent (c’est la formule des probabilités totales). Exercices : 14 page 272 6 – 16 page 272 7 – 17, 19, 20 page 273 et 22, 24 page 272 8 [Roche-Barny] 2.3 Événements indépendants Définition : A et B deux événements tels que p (A) 6= 0 et p (B) 6= 0. On dit que A et B sont indépendants si p (A ∩ B) = p (A) × p (B). Remarque : Attention ! Ceci n’a rien à voir avec des événements incompatibles. En effet, pour des événements incompatibles, p (A ∩ B) = 0. on ne peut donc pas avoir p (A ∩ B) = p (A)×p (B) si p (A) 6= 0 et p (B) 6= 0. Propriété : A et B deux événements tels que p (A) 6= 0 et p (B) 6= 0. A et B sont indépendants si et seulement si pA (B) = p (B) ou pB (A) = p (A). Remarques : 1. Ceci est dû au fait que p (A ∩ B) = p (A) × pA (B) = p (B) × pB (A). 2. Deux événements sont donc indépendants si et seulement si la réalisation de l’un n’a aucune influence sur la probabilité de l’autre. Exemple : On tire au hasard une carte d’un jeu de 32 cartes. On note : l’événement A : « la carte est une dame » l’événement B : « la carte est un cœur » 8 4 On a : p (A) = 32 = 18 et p (B) = 32 = 41 . 1 De plus, l’événement A ∩ B est « obtenir la dame de cœur » donc p (A ∩ B) = 32 . 1 1 1 On a p (A) × p (B) = 8 × 4 = 32 = p (A ∩ B) donc les événements A et B sont indépendants. Exercices : 12, 13 page 272 9 – 26, 27, 28 page 275 et 30 page 276 10 [Roche-Barny] Références [Roche-Barny] Mathématiques Terminale STG, F. Roche et F. Barny, Hachette Éducation, 2006. 2, 3, 4, 6 6. 7. 8. 9. 10. Lecture sur un arbre. Notion de probabilité de B sachant A. Probabilités conditionnelles. Vrai-Faux, QCM. Indépendance. 6