Groupes d’ordre pq
Florian BOUGUET
Références :
– PERRIN : Cours d’algèbre (un peu)
Un développement pas trop compliqué sur la structure des groupes d’ordre pq. Il fait cependant appel à la notion
de produit semi-direct, qu’il est bon d’avoir revue avant le jour J.
Theorème 1
Considérons Gun groupe d’ordre pq, où pet qsont premiers distincts
Alors Gn’a que deux structures possibles.
Preuve :
Mon énoncé n’étant peut-être pas le plus clair du monde, prenons le temps de bien le reformuler. En d’autres
termes, tous les groupes d’ordre pq non-isomorphes à Z/(pq)Z(qui est un groupe évident d’ordre pq) sont iso-
morphes entre eux.
Soient donc pet qdeux nombres premiers distincts ; on peut supposer que p<q. Posons Gd’élément neutre eun
groupe d’ordre (i.e. de cardinal)
|G|=pq
D’après le théorème de CAUCHY, il existe Het Ndeux sous-groupes de Gd’ordres respectifs pet q(les notations
ne sont pas choisies au hasard, on ne va pas tarder à démontrer que Nest distingué). Ces sous-groupes sont donc
respectivement isomorphes à Z/pZet Z/qZ.
Intéressons-nous aux q-Sylow de G. D’après le théorème de SYLOW, en notant nqle nombre de q-Sylow de Gon
a
nq1[q]
nqdivise p
Puisque pq, la seule possibilité est nq= 1. D’autre part, toujours d’après le théorème de SYLOW, les q-Sylow
sont d’ordre qet conjugués entre eux. En mettant bout à bout tous les arguments, l’unique q-Sylow de Gest Net
il est distingué. Enfin |G|=|N||H|et par primalité NH=e. On a donc on a un produit semi-direct via le
morphisme ϕ:HAut(N):
NoϕHG
On rappelle que la loi d’un tel produit semi-direct est
(n, h)·ϕ(n0, h0) = (h)(n0), hh0pour n, n0Net h, h0H
Remarquons d’abord que
Aut(N)Aut(Z/qZ)(Z/qZ)Z/(q1)Z(voir par exemple PERRIN)
Soit xun élément de Hdistinct de e. ord(x) = pcar Hest d’ordre p. Donc (ϕ(x))p= 1. On en arrive donc aux
deux cas suivants :
1
I1er cas : si pne divise pas (q1)
Ce cas est le plus facile, car ord(ϕ(x)) = 1 ou pet pne divise pas (q1). Donc ord(ϕ(x)) = 1 pour tout xH,
donc ϕest le morphisme trivial. Autrement dit, notre produit semi-direct est direct et
GZ
pZ×Z
qZZ
(pq)Zpar le lemme chinois
I1er cas : si pdivise (q1)
Les choses se compliquent un peu. On peut désormais construire des morphismes non-triviaux réalisant un "vrai"
produit semi-direct NoϕH. Attention, cela dépend quand même de la structure du groupe et ne veut pas dire
que tous les morphismes sont non-triviaux (pour preuve, Z/6Zexiste). Terminons alors la preuve du théorème en
montrant que si ϕet ψsont non-triviaux, alors ils réalisent le même produit semi-direct.
ker ϕest un sous-groupe de Het ker ϕ6=H(car ϕn’est pas trivial). Donc ker ϕ={e}, et donc ϕ(H) = Gp, où
Gpest l’unique sous-groupe de Nd’ordre p. Le raisonnement s’applique aussi à ψce qui nous donne le diagramme
commutatif suivant :
Hϕ//
α
G
H
ψ
>>
αétant un isomorphisme, on a la bijection suivante :
θ:NoϕHNoψH
(n, h)7→ (n, α(h))
Nous arrivons à la dernière partie de la preuve, où il reste à montrer que θest bien un morphisme :
θ(n, h)·ϕ(n0, h0)=θ((h)(n0), hh0)
= ((h)(n0), α(hh0))
θ(n, h)·ψθ(n0, h0)=n, α(h)·ψn0, α(h0)
= ((α(h))(n0), α(h)α(h0))
On a égalité, car ϕ=ψαet αest un morphisme.
On a donc conclut que deux groupes d’ordre pq sont isomorphes si ils ne sont pas isomorphes à Z/(pq)Z. Un tel
résultat peut alors permettre d’affirmer sans autre forme de procès que D3et S3sont isomorphes, car ni l’un ni
l’autre ne possède d’élément d’ordre 6.
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