Licence 2 — Mathématiques 2008–2009
Algèbre et Arithmétique 3
Contrôle continu : corrigé
Exercice 1
1Les sous-groupes de Zsont les 𝑛Zpour 𝑛∈Z.
2
Soit
𝑛∈N
,
Z/𝑛Z
est l’ensemble des classes de
Z
modulo
𝑛Z
, c’est à dire l’ensemble quotient
de Zpar la relation d’équivalence 𝑥∼𝑦si et seulement si 𝑛|(𝑥−𝑦).
3
Soient
𝑐, 𝑐′
deux classes d’équivalence dans
Z/𝑛Z
,
𝑐
=
¯𝑥
,
𝑐′
=
¯
𝑥′
avec
𝑥, 𝑥′∈Z
. Alors
𝑐
+
𝑐′
est la classe de 𝑥+𝑥′, qui ne dépend pas du choix des représentants 𝑥et 𝑥′des classes 𝑐et 𝑐′.
4
Cette application n’est pas bien définie, car 0et 12 sont dans la même classe modulo 12 (et
devraient donc être envoyés sur le même élément de Z/8Z, mais pourtant [12]8= [4]8̸= [0]8.
5
Soit (
𝐴,
+
,·
)un anneau commutatif. Un idéal
𝐼
de
𝐴
est une partie de
𝐴
telle que (
𝐼,
+)
soit un sous-groupe de (𝐴, +) et que pour tous (𝑎, 𝑖)∈𝐴×𝐼,𝑎·𝑖∈𝐼.
6
Soit (
𝐴,
+
,·
)un anneau commutatif intègre. On définit sur
𝐴×𝐴∖ {
(0
,
0)
}
la relation
binaire (
𝑝, 𝑞
)
ℛ
(
𝑝′, 𝑞′
)
⇔𝑝𝑞′
=
𝑝′𝑞
. Montrons que cette relation est transitive. Soient (
𝑝, 𝑞
),
(
𝑝′, 𝑞′
),(
𝑝′′ , 𝑞′′
)
∈𝐴×𝐴∖ {
(0
,
0)
}
, tels que (
𝑝, 𝑞
)
ℛ
(
𝑝′, 𝑞′
)et (
𝑝′, 𝑞′
)
ℛ
(
𝑝′′ , 𝑞′′
). Alors
𝑝′
ou
𝑞′
est
non nul. On suppose par exemple que c’est
𝑝′
. On a alors (
𝑝𝑞′′ −𝑝′′ 𝑞
)
𝑝′
=
𝑝𝑝′𝑞′′ −𝑝′′ 𝑞𝑝′
car
𝐴
est commutatif. Mais alors, (
𝑝𝑞′′ −𝑝′′ 𝑞
)
𝑝′
=
𝑝𝑞′𝑝′′ −𝑝′′ 𝑞′𝑝
=
𝑝′′
(
𝑝𝑞′−𝑞′𝑝
) = 0 car
𝑝𝑞′
=
𝑞′𝑝
.
Ainsi, (
𝑝𝑞′′ −𝑝′′ 𝑞
)
𝑝′
= 0, et
𝐴
étant intègre et
𝑝′
non nul,
𝑝𝑞′′
=
𝑞′′ 𝑝
, et (
𝑝, 𝑞
)
ℛ
(
𝑝′, 𝑞′
). Le même
raisonnement en remplaçant 𝑝′par 𝑞′(si 𝑝′est nul mais pas 𝑞′) aboutit à la même conclusion.
7
Soit (
𝐺, ⋆
)un groupe et
𝑎∈𝐺
d’ordre
𝜈
. Soit
𝑚∈Z
tel que
𝑎𝑚
=
𝑒𝐺
. En écrivant la division
euclidienne de
𝑚
par
𝜈
, on a
𝑚
=
𝜈𝑘
+
𝑟
avec 0
≤𝑟 < 𝜈
. De plus,
𝑒𝐺
=
𝑎𝑚
=
𝑎𝜈𝑞+𝑟
= (
𝑎𝜈
)
𝑞⋆𝑎𝑟
=
𝑎𝑟
. Comme
𝑟 < 𝜈
, il en résulte que
𝑟
= 0, et
𝑚
est divisible par
𝜈
. Réciproquement, si
𝑚
est
divisible par 𝜈, écrivons 𝑚=𝑞𝜈, alors 𝑎𝑚= (𝑎𝜈)𝑞=𝑒𝐺.
8L’ordre de 𝑎3est 𝜈/3si 𝜈est divisible par 3, et 𝜈si 𝜈n’est pas divisible par 3.
Exercice 2
1
La fonction
𝜙
d’Euler est l’application
N*→N*
qui à
𝑛
associe le nombre d’entiers naturels
inférieurs à 𝑛et premiers avec 𝑛. C’est aussi le nombre d’inversibles de l’anneau (Z/𝑛Z,+,·)et
le nombre de générateurs du groupe cyclique (Z/𝑛Z,+).
2Dans Z/9Z, il y a 𝜙(9) = 𝜙(32)=3×(3 −1) = 6 éléments inversibles.
3
Les éléments de
Z/
9
Z
sont les classes modulo 9 des entiers premiers avec 9. Ainsi, si on note
¯𝑥la classe de 𝑥modulo 9, les éléments de (Z/9Z)*sont ¯
1,¯
2,¯
4,¯
5,¯
7,¯
8.
4Laissée au lecteur.
5
D’aprés le théorème de Lagrange, si
𝐺
est un groupe fini et
𝐻
un sous-groupe de
𝐺
, alors
le cardinal de
𝐻
divise celui de
𝐺
. En particulier, l’ordre d’un élément de
𝐺
, étant celui du
sous-groupe engendré par cet élément, est un diviseur du cardinal de
𝐺
. Comme (
Z/
9
Z
)
*
a 6
éléments, les ordres possibles pour les éléments de ce groupe sont les diviseurs de 6, c’est-à-dire
1,2,3,6.
6
Le groupe (
Z/
9
Z
)
*
est fini, montrons qu’il est monogène. Il nous suffit pour cela de trouver
un élément de ce groupe qui ne soit d’ordre ni 1, ni 2, ni 3, car alors il est d’ordre 6 et engendre le
groupe. Mais 21= 2,22= 4 et 23= 8, donc 2 est générateur de (Z/9Z)*, qui est donc cyclique.