Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres K ARL E GIL AUBERT Sur la théorie des x-idéaux Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 14, no 1 (1960-1961), exp. no 6, p. 1-9 <http://www.numdam.org/item?id=SD_1960-1961__14_1_A6_0> © Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1960-1961, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 6-01 Séminaire DUBREIL-PISOT (Algèbre et Théorie des Nombres) 14e année, 1960/63 y n° 6 19 décembre 1960 x-IDÉAUX SUR LA THÉORIE DES par Karl Egil AUBERT l ~ Axiomes et définitions. à d’ idéal, le passage d’un sous-ensemble propriétés simples qui peuvent servir de base Pour de nombreuses formes de la notion l’idéal qui l’engendre admet des à une théorie générale des idéaux. Soit D défini sur défini une demi-groupe commutatif noté multiplicativement. On dit que l’on D un système de x-idéaux, ou simplement un x-système, si l’on a application A -~ A x de l’ensemble des parties de D en un a telle que La condition (3) équivaut à la conj onction des deux axiomes suivants 1 suppos é commutatif il faut remplacer ~3") par B x pour avoir un x-système à gauche. Nous nous bornerons dans la suite au cas commutatif. Nous appelons x-opération le passage de A à x est appelé le x-idéal engendré par A , et A est appelé un si A = A . Un x-système est dit de caractère fini, si le x-idéal engendré par A est égal à la réunion des x-idéaux engendrés par les parties finies de A . Nous nommons (3") l’axiome de continuité, puisqu’il exprime que les applications 03C6a : b ~ ab sont continues par rapport à l’opération de fermeture -4 - A . Si D n’est pass L’ axiomatique ci-dessus généralise manière suivante. Soit B c E , nous notons D B le La si tuation dans un anneau demi-groupe multiplicatif l’idéal (au sens (commutatif) de l’anneau usuel) engendré par de la E . Si B , On voit aussi- t8t que l’application A ~ A d vérifie les axiomes (1) à (3) . L’axiome de continuité est ici essentiellement une conséquence de la distributivité dans E . Donnons d’autres exemples de notions d’idéal qui vérifient les axiomes (1 ) à (3) : 1° Les idéaux dans les A - demi-groupes, l’opération A .~ étant celle de Ax SA uA; 2° Les idéaux dans les treillis distributifs ; 3° Les idéaux différentiels radicaux dans D groupe 5° Les sous-groupes a o différentiel anneau réticulée l’opération de D b =jaj( n)b) ; étudiés par v-idéaux d’Artin-Van der Waerden et les autres 6° Les le demi- topologique ; réticulés d’un groupe convexes A ~ A ; étant toujours le demi-groupe multiplicatif de 4° Les idéaux fermés d’un étant un anneau KRULL et LORENZEN. En affaiblissant on (3") peut aussi inclure 7° Les idéaux ab = les exemples monadiques 8° Les sous-groupes étant en de Halmos ; invariants , l’opération remarqué CROISOT des idéaux ne dépendent que de à fait indispensable pour tant Comme l’ont 2. nous de demi-groupe (non-associative) ab 9° Les idéaux différentiels d’un déaux, suivants : allons Opérations sur toujours les anneau et LESIEUR (3~~ ~ différentiel* ~4~ ~ certaines parties de la théorie niais étant donné que l’ axiome (3") est tout de théorèmes fondamentaux dans la théorie des i- le supposer satisfait dans la suite. x-idéaux. Conditions équivalentes à l’ axiome de continuité. L’intersection d’une famille de x-idéaux est ensembles) encore un x-idéal’ tandis que produit (au sens de la multiplication des complexes dans D ) ne sont pas en général des x-idéaux. Par xunion d’une famille de sous-ensembles de D , nous entendons le x-idéal engendré par la réunion des A(i) . Cette opération est notée u . De même, le x-produit de A et B est défini comme le x-idéal engendré par le complexe produit A.B. Cette opération est appelée x-multiplication, et notée °x ou simplement nous n’allons jamais considérer plusieurs x-systèmes à la fois. Enfin, l’opération de résiduation est définie de la manière habituelle par l’union (au sens de la théorie des {A(i)} et le considérant A (3’) fermeture satisfaisant à mes équivalentes (A : seulement Ax opération comme une de le théorème suivant donnant diverses for- nous avons à l’ axiome de continuité. THÉORÈME 1.-Il 10° -~ B) : y a équivalence C = A : (B o entre les C) (si D propriétés suivantes 3 possède élément un neutre). Nous notons que toutes les formes de l’axiome de continuité données dans le théorème 1 font intervenir des sous-ensembles B de D qui sont pas des ne x-idéaux. On peut démontrer que ceci est inévitable dans n’importe quelle formulation de l’axiome de continuité. De façon précise, on a le théorème suivant ! THEOREME de continuité 2. - de de x-idéaux, opéra tions o et u . En d’autres termes, cet propriété du treillis multiplicatif des x-idéaux. pas une Donnons une esquisse opération x~~union et de Mais l’ensemble des catif par deux de la de fermeture rapport à demi-groupes, démonstration de qui vérifie ce (1) ~ (2) (3"). x*-système Pour x*-idéaux on D de ces opérations. D et D2 , ne forme pas toujours Pour démontrer le munis de deux tivement tels que les conditions suivantes sont axiome théorème. Appelons et (3") ~ mais non nécessairement les x*-idéaux, peut définir x.~-multiplication de la m~me manière que pour l’axiome de continuité de peut pas être formulé uniquement à et des n’ exprime une ne un remplies : opérations les x-idéaux. treillis théorème, x*-systèmes, les x; multipli- il f ~,ut exhiber respec- ~ 1° (i = 1, 2) 2° Les Posons x~ ne le vérifie pas. multiplicatifs isomorphes. forment deux treillis demi-groupe multiplicatif D = système le = x~ vérif ie l’axiome de continuité tandis que On voit aisément que des idéaux différentiels de x*2-idéaux de vérifie pas l’axiome de continuité, mais que les quand même un treillis multiplicatif L~ . Posons maintenant multiplicatif de m , où et Lz Z[x] , de l’anneau différentiel un ne x~ forment demi-groupe d’un treillis multiplicatif M m-idéal Z [x] et L ’ est défini par les deux conditions suivantes : 1° => a u b e 2° a e M ,p m-idéaux de Les M L2 principal à cause de la condition treillis multiplicatif Li des m-idéaux est L2 continuité, vérifient l’ axiome de et chaque m-idéal dans Le de chaîne ascendante dans dans L2 isomorphe à devient ainsi et le théorème est démontré. L2 3. Certains aspects de la théorie des Il de soi que va nous ne ties des théories d’idéaux bord une rie des pouvons pas discuter particulières (3) sur E idéal premier dans est intégralement E simplifier, de un A de A que D soit clos dans simplifiable, élément neutre. Soit G dans G G est dit fractionnaire aA e D de les trois axiomes suivants : e G) un Alors si on son corps des x-système à savoir ; sous-ensemble quotients. fractionnaire. ac = le groupe des quotients (ou borné), s’il existe dit que l’on a défini fait E. est maximal. il faut définir la notion de (ou Prenons d’a- aux La condition de chaîne ascendante pour les idéaux de (2) Chaque que s’étendent théorie classique qui est parfaitement adaptée à l’axiomatique de la à savoir la théorie des idéaux dans un anneau de Dedekind E . Cette théorie due à Eo NOETHER repose (1) ici quelles par- systématiquement un bc de un x-système ~ a Supposons , pour = b , et possè- D . Un sous-ensemble élément a e D , tel fractionnaire dans correspondre à chaque sous-ensemble fractionnaire de G tel que : D NOETHER, il n’y a que (3) qui ne se comme l’avait prête pas immédiatement à une généralisation aux x-idéaux. déjà remarqué FRÜFER, cette condition est équivalente à la relation B : Bd ç E (1~ ~ (2) Parmi les conditions cet pour chaque idéal fractionnaire gralement x-clos, tionnaire E 1° dans de de ~G Bd de l’anneau E . On dit donc que simplement x-clos, ou D D . Nous dirons que si B : D B ç pour tout D est inté- x-idéal frac- x-dedekindien si : est satisfait à la condition de chaîne ascendante pour les D x-idéaux contenus D ~ 2° Chaque 3° (3) D Alors premier THÉORÈME démontre 3. - Dans re comme un première de plicité que produit ceux que comme un dans le est maximal dans D . demi-groupe fini de classique le théorème suivant s cas x-dedekindien x-idé[tux premiers. contient tous les idéaux ~’i le existence e t Remarquons D x-clos. est on contenu dans Si premiers, chaque A c et avec au qui figurent dans la factorisation de unicité de factorisation entraîne que nous avons que dans la théorie de pu déduire Prüfer-Lorenzen, ce théorème peut s’écridécomposition D B . D sous où l’on suppose moins la même multi- Inversement, est une tel- x-dedekindien. des conditions moins fortes en outre qu.e l’axiome est vérifie. Nous allons appeler principal système non-principal {x}03B4 ~ Z[x].x . un x-système qui vérifie (5) . Un exemple de x~- est fourni par les idéaux différentiels radicaux : Disons qu’un x-système dans D possède la propriété de groupe, ou simplement la propriété G si les x-idéaux fractionnaires de D forment un groupe par rapport à la x-multiplication. Il est bien connu que , dans la théorie des idéaux d’un anneau E , il y a dans le cas x d équivalence entre les proprié= tés : 1° E est 2° x possède x-dedekindien ; En montrant par cipal, propriété la équivalence en nérale de un anneaux de Dedekind ont un et il n’ est donc pas très inattendu que cette théorie multiplicatif x est prin- général. Les démonstrations dans la théorie des cilement à , d’abord que 1° et ?° entraînent chacun que exemple déduit leur on dans E . G caractère très se prête fA.- généralisation aux x-idéaux une fois qu’on a trouvé la notion géclôture intégrale. Il est bien plus surprenant que des théories qui ont une caractère additif assez traduisent d’une manière presque immédiate se en x- idéaux. Un tel exemple est fourni par la théorie des idéaux relativement premiers (avec les deux derniers théorèmes de décomposition de Eo NOETHER) exposée dans ~~~ ~ pA80~.83~ Mais il y a évidemment des théorèmes qu.i ne se laissent pas traduire x-idéaux en [3] Dans la théorie de KRULL monstrations se si duction directe dans le priété ce anneaux sans propriété simple hors d’un mée dans des traduisent facilement à essentiellement la langage langage. Hais des il y ? des additive mentionnée l’exception que la et E ~x a Mentionnons deux exemples. condition de chaîne, toutes les dé- hypothèses supplémentaires. faire des sans ci-.dessus, somme d’une seule où l’on utilise de deux éléments a ~ b ceci n’admet pas trouve se une traEvidemment, l’opération additive étant suppripropriétés. qui dépendent fortement de la pro- et qui peuvent se formuler en langage de x-idéaux. Nous dirons qu’un si x-idéal A un x idéaux, alors A c (ce qui x-système est additif s’il vérifie la condition suivante ~ est contenu dans la réunion ensembliste B u x B ou exclut seulement le C x de deux x- A c Cx . En neconsidérant que des x-systèmes additifs s-système parmi exemples que nous avons mention- démontre aussi le passage "additif" dans la théorie de Krull. Comme deuxième exemple: nous pouvons mentionner la théorie des anneaux noethériens. Ici, on il y également un seul point qui présente des difficultés. Il est en général faux (x supposé de caractère fini et vérifiant la condition de chaîne pour les xirréductible est primaire. Ici il faut encore supposer que idéaux) qu’un cette propriété est vérifiée , ou bien que x satisfait à une autre condition qui a l’entraîne. 4. Les notions Soient Dl d’homomorphisme et D deux et de congruence dans demi-groupes théorie des commutatifs chacun muni d’un x-idéaux. x-système et noté respectivement Nous dirons qu’une un (x1 , x2)-homomorphisme est Dz x2 . application 03C6 de dans D1 si les deux conditions suivantes sont satis- faites : La deuxième condition exprime données pr Si est p une Si x est D2 en posant un une 03C6 et xz a application multiplicative x-système donné B = Bx de D un (B)) x que ( Dz sur Ceci induit dans D1 , chaque fois rapport est "continue" par aux topologies 1), vérifiant x-système x et dans -1(B) . "homomorphismes canoniques" aboutissant quotient D~A x correspondant à ~.? notion À C D , peut cependant, pour chaque le cas des anneaux est, à certains titres, com- de définition évidente des Il à x~ que définition de "quotient" dans la théorie des anneaux. définir une parable à la congruence congruence On démontre facilement on qui, Nous définissons (en utilisant l’axiome (3")) que ceci définit relation une parler du demi-groupe quotient x qui, lui aussi, d’après le procédé général décrit ci-dessus, est muni d’une manière naen notant turelle d’un x-système x par (p l’application canonique de congruence de sorte que nous pouvons théorie des idéaux d’un anneau, bien des Comme dans propriétés de Ax peuvent mais les dernières s’ exprimer à l’aide des propriétés correspondantes de x prennent ici une forme plus triviale. Exemple: A x est un x-idéal maximal dans D , si et seulement si D/A x est composé de deux éléments. 5, Deux applications. Indiquons cadre des Dans la pour terminer à titre le anneaux. première application, ~ x ~ -isomorphisme paces d’ exemples deux applications qui dépassent compacts à l’aide il s’agit d’utiliser pour démontrer un de la structure théorème algébrique la notion générale de général qui caractérise des demi-groupes des es- de fonctions continues définies numériques sur ces espaces. Supposons que D(X) est un demi-groupe de fonctions complexes continues sur l’espace topologique X . Pour l’instante l’opération de demi-groupe n’est pas spécifiée. Dans des cas particuliers, cette opération peut être la multiplication ordinaire des fonctions ou bien l’opéréltion fog==)f)njg)e Nous supposons D(X) que x-système est muni d’un x-neutre dans D(X) (D(X))~ . e de caractère fini tel qu’il existe un élément vérifiant les deux conditions suivantes lo 2° e e On voit que dans le un élément cas nous D (X) sépare 4° D(X) sépare points les si X est demi-groupe D et ensembles ternes dans = 0} compacta (X) conditions 1 à 4 est est e est pour il n’y a X ; chaque a X ~ un xi(1éal maximal de x-idéaux maximaux~ pas d’autres de fonctions appelé un numériques continues sur demi-groupe caractéristique de X qui vérifie les X. Voici la raison terminologie: Soient deux espaces compacts, et soit X~ ~ X un demi-groupe caractéristique D (X) . (x. ~ e , cet élément X ; dans points f (a) 5° L’ensemble de cette élément neutre supposons que : 3° Un anneau avec d-neutreo En outre D (X) et, d’un de Alors X. par rapport homéomorphes~ Pour la démonstration et l’application ,s.i aux cas au x-système (i x. = 1~ ~ défini dans et D particuliers, nous renvoyons à [i]. En ce qui concerne la deuxième application, théorème de Krull-Stone-Raudenbush dans le peut ~tre appliqué des structures pour obtenir un cas nous nous des théorème très algébriques réticulées dans des bornons à remarquer que le x-systèmes général de caractère fini : concernant l’immersion produits directs de structures 6-09 totalement ordonnées du même type. algébrique réticulée que nous appelons C-algèbre. Pour une définition précise, nous renvoyons le lecteur à [2]. Indiquons seulement la généralité de la notion de C-algèbre en Le théorème disant en question qu’elle comprend est démontré pour comme cas type un particulier les de structure quatre structures réticulées suivantes : les groupes réticulés (abéliens ou non) , les anneaux réticulés, les espaces vectoriels réticulés et les algèbres réticulées sur un corps totalement ordonné. BIBLIOGRAPHIE [1] [2] AUBERT (Karl Egil). - Theory of x-ideals (à paraître). (Karl Egil). - Un théorème d’immersion pour une classe AUBERT structures algébriques 1959, pc 321-329. [3] KRULL (Wolfgang). Annalen, t. réticulées, Idealtheorie in 101, 1929, Anais Acad. brasil. Ringen ohne étendue de Ciencias, t. Enlichkeitsbedingung, 31, Math. p. 729-744. [4] LESIEUR (L.) et CROISOT (R.). - Théorie noethérienne des anneaux, des demigroupes et des modules dans le cas non commutatif, I., Colloque d’algèbre supérieure [1956. Bruxelles] ; p. 79-121. - Louvain, Ceuterick, 1957 (Centre belge de Recherches mathématiques). [5] VAN DER WAERDEN (B. L.). - Algebra II. - Berlin, Grundlehren der mathematischen Wissenschaften, Springer-Verlag, 1959 (die 34).