Chapitre 10 : Les nombres complexes (2ème partie) TS I 2012-2013 Module et Argument d’un nombre complexe M Tout point M du plan peut être repéré par un couple de coordonnées polaires (r, θ) (r > 0, θ réel) r = OM • r est la distance OM ; −−→ • θ est une mesure de l’angle (~u, OM ). Lien entre coordonnées cartésiennes et coordonnées polaires : (r, θ) est un couple de coordonnées polaires de M et (x, y) les coordonnées ~v cartésiennes de M : 0 On a : x = rcosθ et y = rsinθ ⇔ r = I.1 b θ ~u p x y x2 + y 2 et cos(θ) = , sin(θ) = . r r Définition : Définition 1 Soit z un nombre complexe non nul, M le point d’affixe z et (r, θ) un couple de coordonnées polaires de M . On décide des termes suivants : • r est le module de z et cela se note r = |z| ; • θ est un argument de z et cela se note θ =arg(z)[2π] ; I.2 Propriétés : • z = x + iy, on a : |z| = p x2 + y 2 ou encore |z|2 = x2 + y 2 = zz −−→ → • Soit M d’affixe z, arg(z) = (− u ; OM ) (2π) • Pour tout réel x, le module de x est la valeur absolue de x et : ∗ si x > 0, arg(x) = 0 (2π) ; ∗ si x < 0, arg(x) = π 2π) ; π • z 6= 0, z imaginaire pur ⇔ arg(z) = ± (2π) 2 • |z| = |z| et arg(z) = −arg(z) (2π) ; • | − z| = |z| et arg(−z) = π+arg(z) (2π) ; √ Exemple 1 Calculer le module et l’argument de z1 = 1 + i, z2 = 1 + i 3, z3 = −3i et z4 = 2 + 3i I.3 Forme trigonométrique d’un nombre complexe Théorème 1 Tout nombre complexe z non nul peut s’écrire sous la forme z = r(cosθ + isinθ) où r = |z| et θ =arg(z) (2π). Réciproquement : Si un nombre complexe non nul z s’écrit sous la forme z = r(cosθ + isinθ) avec r > 0 alors |z| = r et arg(z) = θ (2π). L’écriture z = r(cosθ + isinθ) s’appelle la forme trigonométrique de z. My Maths Space 1 sur 5 Chapitre 10 : Les nombres complexes (2ème partie) TS EXERCICE 1 2012-2013 √ 1. Quelle est la forme trigonométrique de z1 = −1 + i 3. π 2. z2 est un nombre complexe de module 3 et d’argument − . Quelle est la forme algébrique de z2 ? 4 3. z3 = −3(cos θ + i sin θ). z3 est-il écrit sous forme trigonométrique ? Théorème 2 Soit z = r(cosθ + isinθ) et z ′ = r′ (cosθ′ + isinθ′ ) deux nombres complexes. Alors, on a : • zz ′ = rr′ (cos(θ + θ′ ) + isin(θ + θ′ )) ; • r z = ′ (cos(θ − θ′ ) + isin(θ − θ′ )) (z ′ 6= 0) ; ′ z r Tableau récapitulatif des propriétés vérifiées par module et argument : Quels que soient les nombres complexes z et z ′ (z ′ 6= 0) : P roduit |z × z ′ | = |z| × |z ′ | arg(zz ′) =arg(z)+arg(z ′) (2π) P uissance |z n | = |z|n 1 = 1 z |z| z |z| ′ = ′ z |z | arg(z n ) = narg(z) (2π) 1 = −arg(z) (2π) arg z z arg ′ =arg(z)−arg(z ′) (2π) z |z| = |z| arg(z) = −arg(z) (2π) | − z| = |z| arg(−z) = π+arg(z) (2π) Inverse Quotient Conjugué Opposé Exemple 2 d’utilisation de la forme trigonométrique : √ 1. Calculer (1 + i 3)5 ; √ − 3+i . −1 − i √ √ 3. Déterminer une forme trigonométrique de ( 3 + 3i)(3 − i 3). 2. Déterminer une forme trigonométrique de EXERCICE 2 On considère le nombre complexe : z =1− √ √ 3 + i(1 + 3) 1. Écrire z 2 sous forme algébrique. 2. Déterminer le module et un argument de z 2 . 3. Indiquer le signe de la partie réelle de z et celui de la partie imaginaire, puis, à l’aide des propriétés sur module et arguments, déterminer le module et un argument de z. 7π π 4. Déduire de ce qui précéde les lignes trigonométriques de , puis de . 12 12 My Maths Space 2 sur 5 Chapitre 10 : Les nombres complexes (2ème partie) TS II 2012-2013 Notation Exponentielle II.1 Notation Si l’on pose f (θ) = cosθ + isinθ, le théorème 2 prouve que f (θ + θ′ ) = f (θ) × f (θ′ ) De plus si l’on applique la formule de la dérivée d’une somme à la fonction f = cos + isin, on obtient : f ′ (θ) = if (θ), d’où par analogie avec les relations vérifiées par l’exponentielle, on définit : Définition : Pour tout réel θ, on pose eiθ = cosθ + isinθ Conséquences : • Tout nombre complexe z non nul, de module r et d’argument θ s’écrit z = reiθ : cette écriture est appelée forme exponentielle de z et réciproquement, de la même manière qu’avec la forme trigonométrique : si z = reiθ et r > 0, alors |z| = r et arg(z) = θ[2π]. • (important) |eiθ | = 1 et arg(eiθ ) = θ[2π]. • Grâce aux propriétés des formes trigonométriques (th.2.) vues précédemment, l’exponentielle complexe possède des propriétés qui rappellent celles de l’exponentielle réelle : ′ ′ eiθ × eiθ = ei(θ+θ ) ; eiθ ′ = ei(θ−θ ) ; (eiθ )n = einθ ; eiθ = e−iθ . eiθ′ EXERCICE 3 : π π Écrire les nombres suivants sous forme algébrique : ei 6 et 4ei 4 . √ 3 1 Donner la forme exponentielle des nombres suivants : 1 ; −1 ; i ; −i ; + i ; 1 + i ; (1 − i)8 . 2 2 II.2 FORMULES de MOIVRE et D’EULER Théorème 3 Formules de MOIVRE : Pour tout θ et tout entier n : • (cosθ + isinθ)n = cos(nθ) + isin(nθ) (reformulation de (eiθ )n = einθ ) • (cosθ − isinθ)n = cos(nθ) − isin(nθ) (changement en −θ dans la formule précédente) Formules d’EULER : Pour tout réel θ : cosθ = III III.1 eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ et sinθ = 2 2i Nombres complexes en géométrie Module et argument de l’affixe d’un vecteur −→ Soit w ~ un vecteur d’affixe zw~ et A le point tel que OA = w. ~ − → = zA − zO = zA car zO = 0, D’après ce qui précède, zw~ = z− OA donc nous avons : A b w ~ r = OA |zw~ | = |zA | = OA = ||w|| ~ −→ arg(zw~ ) = arg(zA ) = (~u, OA) = (~u, w)[2π] ~ 0 My Maths Space θ ~v ~u 3 sur 5 Chapitre 10 : Les nombres complexes (2ème partie) TS III.1.1 2012-2013 Module et argument de zB − zA Théorème 4 A et B sont deux points d’affixes respectives zA et zB dans le plan complexe repéré par (O ; ~u, ~v ) orthonormé. On a : |zB − zA | = AB démonstration : ...... Exemple 3 Soit A(1 − 2i), B(3 + 2i) et C(−3). Quelle est la nature du triangle ABC ? =⇒ Utilisation dans la recherche d’ensemble de points : • M (z) vérifie |z − z1 | = r (r > 0). On pose ...... • M (z) vérifie |z − z1 | = |z − z2 |. On pose ...... Exemple 4 Quel est l’ensemble des points M (z) qui vérifient |z + 3i| = |z − 1 + i| ? Théorème 5 A et B sont deux points d’affixes respectives zA et zB dans le plan complexe repéré par (O ; ~u, ~v ) orthonormé direct. On a : − − → → arg(zB − zA ) = (− u ; AB) démonstration : ...... −→ − Exemple 5 Soit A(−2 − 2i), B(3 + 3i). Calculer (→ u ; BA). Remarque 1 Il faudra être vigilant car |zB − zA | = |zA − zB | en effet AB = BA mais arg(zB − zA ) 6=arg(zA − zB ). A vérifier ....... My Maths Space 4 sur 5 Chapitre 10 : Les nombres complexes (2ème partie) TS III.1.2 Module et argument de 2012-2013 zD −zC zB −zA ~ ′ des vecteurs non nuls d’affixes respectives zw~ et z ~′ , on a : Propriété 1 Soit w ~ et w w arg zw̃′ zw̃ = (w̃, w̃′ ) (2π) démonstration : ...... Propriétés : Soit w̃ et w̃′ des vecteurs non nuls d’affixes respectives zw~ et zw~′ . zw̃′ réel ; zw̃ z ′ • w̃ et w̃′ orthogonaux ⇔ w̃ imaginaire pur . zw̃ • w̃ et w̃′ colinéaires ⇔ Exemple 6 d’utilisation : A, B, C et D sont quatre points deux à deux distincts d’affixes respectives zA , zB , zc et zD . Exprimer en fonction d’un angle orienté zD − zC zD − zC de vecteurs arg . Exprimer en fonction de AB et CD. zB − zA zB − zA Propriété 2 En résumé, zD − zC CD −− → −−→ zD − zC = = (AB; CD) (2π) et arg zB − zA AB zB − zA zC − zA . . . . . . zC − zA = = ...................... (2π) et arg Remarque 2 En particulier, zB − zA . . . . . . zB − zA EXERCICE 4 Reprendre l’exemple 3 et prouver, en utilisant la relation avec les angles orientés de vecteurs que le triangle ABC est rectangle en A. My Maths Space 5 sur 5