Nyl CHEMLI Digestif Pr. YP Le Treut 10 pages Occlusions A

DIGESTIF - Occlusions
02/03/2016 11h-12h
ROUX Alexandra L2
CR : Nyl CHEMLI
Digestif
Pr. Y.P. Le Treut
10 pages
Occlusions
A. Définition
Une occlusion est une interruption du transit intestinal par un obstacle organique ou fonctionnel (alors que
le transit intestinal est constant, même en dehors des périodes post-prandiales). On entend par obstacle
organique un obstacle que l'on peut voir et identifier. A l'inverse, on entend par obstacle fonctionnel une
absence de motricité de la musculature intestinale. Le tube digestif est un tuyau qui va de la bouche à l'anus ;
cependant les sites qui sont principalement touchés par les occlusions sont le colon et l'intestin grêle.
B. Intérêt
Les occlusions intestinales sont des pathologies extrêmement courantes, il est donc primordial de savoir les
reconnaître et les prendre en charge. Elles constituent certaines des urgences chirurgicales les plus fréquentes et
l'urgence digestive la plus fréquente. Les étiologies sont multiples et le diagnostic est clinique dans la majorité
des cas. L'examen paraclinique qui va aider le plus le praticien dans ce cas est le scanner abdominal.
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Plan :
A.Définition
B.Intérêt
C.Mécanisme
I. Occlusions mécaniques
a) Occlusions mécaniques par obstruction
b) Occlusions mécaniques par strangulation
c) Occlusions mécaniques par invagination
II. Occlusions fonctionnelles
D.Séméiologie
I. Séméiologie clinique
II. Sur le plan biologique
III. Sur le plan radiologique
E. Etiologies
I. Etiologies des occlusions par strangulation
II. Etiologies des occlusions par obstruction
F. Occlusion aiguë du grêle
G. Occlusions du colon
H. Occlusions non mécaniques
DIGESTIF - Occlusions
C. Mécanisme
Il existe 2 types de mécanismes : les occlusions mécaniques et les non mécaniques.
I. Les occlusions mécaniques
On compte 3 formes :
obstruction
strangulation
invagination
a) Les occlusions mécaniques par obstruction
Il s'agit d'un obstacle sur le tube digestif. Cet obstacle peut être :
intra luminal : un obstacle à l'intérieur du tube digestif
intra mural : au niveau de la paroi du tube digestif, c'est le cas des cancers du colon par exemple.
extra luminal : bride, tumeur, adhérence qui comprime le tube digestif de l'extérieur.
Intra luminal Intra mural Extra luminal
Dans ces trois cas la vascularisation n'est pas atteinte. L'occlusion par obstruction intéresse surtout le colon.
b) Les occlusions mécaniques par strangulation = incarcération
Ce sont des occlusions qui intéressent l'intestin en 2 points : occlusion en « anse fermée ». Elles vont
interrompre le retour veineux, puis l'artère nourricière va être interrompue et le risque est que ça évolue vers la
nécrose.
C'est le cas le plus grave. On distingue 2 formes : l'étranglement de hernie et le volvulus.
étranglement de hernie volvulus
Le cas le plus fréquent est l'étranglement d'une hernie (inguinale, ombilicale...) ou dans une hernie interne
(épiploon). L'intestin rentre dans un orifice non extensible lors d'une pression (lorsque le patient tousse par
exemple) puis reste bloqué.
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Deuxième cas : l'intestin se tord sur son axe, c'est un volvulus. Le plus souvent les volvulus
sont la conséquence d'une adhérence anormale.
Dans ces 2 cas la vascularisation est atteinte. On observe d'abord une ischémie veineuse
puis une ischémie totale (artérielle et veineuse). On aboutit une double souffrance : occlusion
plus ischémie. Cela va entraîner une nécrose qui s'accompagne de fortes douleurs. C'est une
urgence chirurgicale.
L'occlusion par strangulation intéresse surtout le grêle.
c) Les occlusions mécaniques par invagination
Pour faire avancer le bol alimentaire, l'intestin est animé de contractions. Ces contractions se font
circulairement et longitudinalement. Si les contractions longitudinales sont trop puissantes, un morceau de
l'intestin va rentrer dans la partie qui le suit.
On parle de boudin d'invagination. Dans ce cas on observe une ischémie.
II. Les occlusions non mécaniques (= fonctionnelles)
a) Les occlusions non mécaniques paralytiques
Dans ce cas là les muscles ne se contractent plus ; il n'y a donc pas de douleur. Il existe une règle qui dit que «
tout muscle au contact d'une séreuse enflammée ne se contracte plus ». Dans ce cas on a une inflammation du
péritoine, ce qui explique que la musculature soit relâchée.
b) Les occlusions non mécaniques réflexes
Ces occlusions « réflexes » sont secondaires à une pathologie métabolique ou rétropéritonéale. Elles sont dues à
une irritation du rétropéritoine.
D. Sémiologie
I. Sémiologie clinique
C'est par l'interrogatoire et l'examen clinique que l'on détermine le type et les conséquences de l'occlusion. Il
existe 4 signes majeurs que le praticien doit impérativement rechercher (à connaître +++) : 3 signes
fonctionnels : douleurs, vomissements et arrêt du transit ; et un signe physique : météorisme abdominal et hyper
péristaltisme.
1) Douleur.
Le siège de la douleur est le plus souvent péri ombilical, il n'y a pas d'irradiations ! Ce sont des douleurs qui
s'installent brutalement, l'intensité est très variable (de discret à très intense). Ce sont des douleurs
paroxystiques (cela veut dire que ça évolue par paroxysme douloureux : intermittentes), très caractéristiques
d'une occlusion et surtout dans les occlusions par obstruction qui sont les + fréquentes.
L’intestin veut lutter contre l'obstacle ; pour cela il se contracte. L'obstacle ne peut pas bouger, donc la
puissance des contractions augmente, ce qui créé une très forte douleur. Ces douleurs peuvent être amoindries
en fonction des différentes pathologies du patient, ce qui retarde le diagnostic.
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2) Nausées et vomissements.
Classiquement :
alimentaires (le patient vomit quand il a mangé)
puis bileux (verdâtre)
puis fécaloïdes : la stase digestive est prolongée donc les microbes agissent sur les matières ça a une
odeur de selles.
Vomir soulage le patient de manière assez brève (vingtaine de minutes).
3) Arrêt du transit
Il est important de demander au patient l'heure des dernières selles, des derniers gaz. L'arrêt des gaz est le
signe qui définit l'occlusion, mais c'est celui le plus difficile à obtenir des patients.
L'arrêt des selles peut tarder, le malade continue à avoir des selles et des gaz pendant quelques heures, soit
parce que l'occlusion est haute située, soit qu'elle n'est pas tout à fait complète (souvent dans occlusions
coliques) → retard du diagnostic.
Chacun de ces 3 signes peut manquer à l'exception des douleurs qui manquent très rarement.
4) Signes physiques: météorisme et hyperpéristaltisme
L'intestin lutte contre l'obstacle → hyper péristaltisme.
Météorisme signifie ballonnement abdominal. Il s'agit de la dilatation de l'intestin due à la pression de l'air
piégé à l'intérieur. A l'examen clinique que l'on fait sur un patient en décubitus dorsal, les jambes demi fléchies,
le médecin se place à la droite du patient, avec des mains réchauffées et on commence par l'endroit qui est
supposé faire le moins mal.
On observe :
inspection : augmentation du volume de l'abdomen, localisé ? diffus ? (météorisme total ou partiel),
asymétrique ?, reptation des anses intestinales (se voit très bien chez les gens maigres)
palpation : masse rémittente (élasticité car remplie d'air, comme un balle de tennis pas très gonflée),
parfois une défense abdominale (contraction réflexe de l'abdomen). Pas douloureuse, sauf s'il y a des
complications.
auscultation : augmentation des bruits abdominaux normaux : les borborygmes (gargouillis intestinaux)
car l'intestin lutte pour essayer de passer l'obstacle.
percussion : hypersonorité → bruit tympanique.
Lors de cet examen 3 manœuvres doivent être impérativement faites :
1) Recherche d'une cicatrice abdominale, car une personne ayant déjà subi une chirurgie abdominale, même
20 ans auparavant risque la formation de brides ou d'adhérences vicieuses.
2) Examen de tous les orifices herniaires : Orifices inguinal, crural, ombilical.
3) Touchers pelviens : toucher rectal (à faire à la fin de l'examen). Si le sujet est vraiment en occlusion le
rectum est vide (même pas d'air), ou on peut découvrir que le rectum est rempli de matière → fécalome (les
gens très âgés par exemple, ne peuvent plus évacuer). Le doigts peut trouver une tumeur du rectum (donne
rarement une occlusion). Si on trouve du sang, ça peut orienter le diagnostic.
Chez l'homme on sent la prostate, et au dessus on sent le cul de sac de Douglas qui collecte les épanchements
péritonéaux et ça fait très mal lors d'un TR.
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Si ces signes s'accompagnent de l'apparition de signes généraux, cela témoigne de la gravité de l'occlusion.
L'occlusion va causer une accumulation de liquide, ce qui va empêcher son assimilation et entraîner une
déshydratation. Cette dernière est accentuée par les vomissements.
Cliniquement, cela se traduit par une soif excessive, une sécheresse des muqueuses, un pli cutané, une
hypotonie des globes oculaires, un faciès altéré, un pouls accéléré, une hypotension et une oligurie.
Il n'y a pas beaucoup d'altération de l'état général chez les gens en occlusion (par rapport par exemple aux
patients en péritonite). Pour savoir si une personne est déshydratée, on touche les joues, PAS la langue.
Habituellement la température est normale chez les malades en occlusion.
II. Sur le plan biologique
On observe une alcalose, une hyponatrémie ainsi qu'une hypochlorémie dues aux vomissements (CR : on
vomit des ions HCL-. Sur les analyses sanguines on peut voir une hémoconcentration :
augmentation des globules blancs
augmentation créatinine
augmentation protidémie
augmentation hématocrite
III. Sur le plan radiologique
La séméiologie radiologique est très très importante dans les occlusions intestinales.
Le scanner est beaucoup plus performant que « l'abdomen sans préparation » (CR : ancien examen où l'on
prenait des clichés de l'abdomen) et l'a donc supplanté. C'est l'examen de 1ère intention devant un syndrome
occlusif. Examen plus onéreux, irradiant, qui doit être interprété par un radiologue. Il permet de voir :
1) Les signes de l'occlusion mécanique
Le scanner permet le diagnostic positif de l'occlusion : permet d'affirmer qu'il y a un problème. Dès que le
diamètre dépasse 30mm pour le grêle et 60mm pour le colon, c'est qu'il y a un problème d'obstacle occlusif.
2) Le siège de l'obstacle
Le plus important est la recherche du syndrome jonctionnel : zone où l'intestin change de calibre (CR : c'est
au niveau de la jonction iléo-caecal), c'est par définition le siège de l'occlusion. Le scanner permet de faire le
diagnostic entre occlusion mécanique ou non.
Ensuite, le scanner permet le diagnostic topographique de l'occlusion.
Au niveau de l'obstacle, il y a une différence entre l'intestin dilaté qui sera en amont et l'intestin collabé en aval.
On cherche l'accumulation de matière en amont de l'obstacle : feces sign. (CR : le signe du caca pour nous)
Parfois le scanner ne permet pas de bien voir le syndrome jonctionnel (multi adhérences...)
3) Les signes de gravité
On veut savoir si on a affaire à une forme grave ou potentiellement grave d'occlusion, par strangulation
notamment.
On recherche des signes d'occlusion à anse fermée, intestin refermé sur lui même, en C ou en U
On analyse très bien la paroi du tube digestif à la recherche de signes d'ischémie, ce qui est redoutée
car elle entraîne la nécrose, puis la perforation et donc la péritonite qui est beaucoup plus grave.
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