valeur d`usage

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ENVI-F-409
Aspects économiques de l’environnement
Séance 4 (2008-2009) : 22 Avril 2009
Tom Bauler – [email protected]
Support internet : http://tbauler.pbwiki.com
Le monde “plein” : une conception ecological economics
positive impacts on human capital capacity
being, doing, relating
Ecological
Complex property services/
rights regimes amenities
Individual Common
Solar
Energy
Restoration,
Conservation
Education, training,
research.
Institutional
rules, norms, etc.
Building
Well Being
(Individual and
Community)
having, being
doing, relating
- having,
- being
Public
Wastes
Natural Capital
Human Capital
Economic
Production
Process
SocialCapital
GNP
Goods
and
Services
having
Consumption
(based on changing,
adapting
preferences)
Evolving
Cultural
Norms and
Policy
Investment
Manufactured
Capital
negative impacts on all forms of capital
Materially closed earth system
(decisions about, taxes
community spending,
education, science and
technology policy, etc., based
on complex property
rights regimes)
Waste heat
source: Costanza, R., J. C. Cumberland, H. E. Daly, R. Goodland, and R. Norgaard. 1997. An Introduction to
Ecological Economics. St. Lucie Press, Boca Raton, 275 pp.
Table des matières – séance 4
• 1° Conceptualisations des externalités environnementales
• 2° Monétarisations : approches et réalisations
– 2.1 Approches des préférences révélées
– (2.2 Approches des préférences déclarées)
– (…)
1°
Conceptualisations des externalités environnementales
La notion de « défaillance des marchés »
• Marché est « opérationnel », càd qu’il produit des allocations efficientes, si
–
–
–
–
–
–
–
–
Tous biens&services sont capturés par un marché
Tous les marchés rencontrent les conditions de concurrence parfaite
Tous les agents sur les marchés disposent d’information parfaite
Tous les agents suivent les règles d’optimisation, i.e. de maximisation de leurs intérêts
Tous les biens&services, ainsi que toute ressource, sont soumis à un droit de propriété
Tous les biens&services sont des biens privés
Aucune externalité n’existe
Toutes les fonctions d’utilité et de production sont maîtrisées
• « Défaillance de marché » à chaque fois qu’un marché ne correspond pas à
une ou plusieurs de ces conditions
• Conditions théoriques. Le système économique réel ne répond pas à toutes
ces conditions
• Economie environnementale: essayer d’instaurer des règles pour contrer la
défaillance généralisée des marchés envers l’environnement
La notion d’externalité (environnementale)
• Si une action de consommation (ou de production) d’un agent a un impact
sur l’utilité (ou le profit) d’un autre agent, sans qu’il y a une compensation
(ou un paiement) arrangée entre eux  l’effet de l’action du premier agent
est extérieur au marché, i.e. présente une externalité
• (parfois, on précise « impact non intentionnel »)
• Important : absence de compensation / paiement, car si échange
monétaire contre impact, alors il s’agit d’un échange marchand banal dans
le cadre d’un marché
• Important : concerne uniquement les effets produits par de situations
d’échanges, donc existence d’un marché « à corriger »
• Important : une externalité peut théoriquement être positive; l’impact sur
l’utilité de l’agent ne doit pas être négatif, i.e. on profite indirectement
(intentionnellement ou pas) d’une occurrence. Mais : externalités positives
sont majoritairement capturées par les marchés, car présentent des
opportunités de marché et sont donc « internalisées » de fait
Cas d’une externalité consommation-consommation
• Considérant 2 voisins, A est suisse et joue la corne des Alpes, B déteste la
Suisse (et donc la corne des Alpes); UA = UA (MA, SA) et UB = UB (MB, SA)
avec M=bien-être et S=heures que A joue la corne par semaine
EUR
MB
MEC
P*
S*
S1
S
• MB = courbe de bénéfice marginal de A; MEC =
courbe de coûts marginaux pour B, i.e. coûts externes
marginaux
• MB = prix que A est prêt à payer à B pour augmenter
ses heures de jeu; ou compensation que A est prêt à
recevoir pour réduire son jeu
• MEC = prix que B est prêt à payer pour réduire le jeu
de A; ou compensation que B voudrait recevoir pour
supporter une augmentation du jeu de A
• vu que pas de schéma de compensation, pas de
marché, que B n’a pas de droit de propriété sur un
environnement sonore non-pollué : A joue S1. En S1,
inefficience car MEC>MB. En-dessous de S*, situation
inverse MEC<MB et A se sentira lésé
• Optimum est donc S*
•
•
Théorème de Coase
R. Coase (prix Nobel) a esquissé les solutions aux problèmes des externalités
en spéculant sur l’attribution de droits de propriété :
Le problème de l’inefficience (et donc de l’externalité) est résolu, si on attribue
un droit de propriété à l’un des deux acteurs
EUR
MB
MEC
P*
S*
S1
S
• soit on donne à B un droit de propriété sur le
calme, et par conséquent il peut exiger que A
paye par heure de jeu
• soit on donne à A un droit de propriété sur le jeu
de la corne, et par conséquent il peut demander
à B de le compenser pour la réduction d’utilité
liée au fait qu’il joue moins
• introduit 2 notions clés : willingness to pay
(WTP) (consentement à payer) et willingness to
receive/accept (WTA) (consentement à
recevoir)
• Conditions : MEC et MB ne sont pas affectées
par les échanges.
• les 2 situations résultantes pas identiques (!),
mais toutes deux = situation efficiente (!)
Les formes d’externalités, et des exemples (1/2)
• 1ière distinction : origine de l’impact extérieur peut être un acte de
consommation ou un acte de production
• Considérant 2 agents (A, B), 2 biens privés (X,Y), 2 formes de capitaux (K,L)
– Fonctions d’utilité : UA = UA (XA, YA) et UB = UB (XB, YB)
– Fonctions de production : X = X(KX, LX) et Y = Y(KY, LY)
• Formes d‘impacts sur l’utilité ou le profit (i.e. formes d’externalités) :
Générée par
Affecte
Fonction de prod/cons de l’agent affecté
consommation consommatio
n
UA (XA, YA, XB), fonct constion de A dépend de la constion en X de B
production
X(KX, LX, Y)
production
consommation Cons&Prod
UA (XA, YA, XB) et Y(KY, LY, XB)
production
UA (XA, YA, X)
consommatio
n
consommation production
X(KX, LX, YA)
Cas d’une externalité production-production
• Considérant 2 entreprises le long de la même rivière, en amont une
papeterie y et en aval une blanchisserie x; fonctions de production X(KX, LX,
S) et Y(KY, LY, S) avec S = effluents de la papeterie y dans la rivière
• Si y augmente production, donc profit, elle augmente S, ce qui diminue X
• situation identique que pour l’externalité conso-conso
• MB = courbe de bénéfice marginal de y; MEC =
courbe de coûts marginaux pour x, i.e. coûts externes
marginaux
• MB = somme que y est prêt à payer à b pour
augmenter sa production Y; ou compensation que y est
prêt à recevoir pour réduire sa production
• MEC = prix que x est prêt à payer pour réduire
production de y; ou compensation que x voudrait
recevoir pour supporter une augmentation de Y
• à nouveau : optimum est donc S*
EUR
MB
MEC
P*
S*
S1
S
Les formes d’externalités, et des exemples (2/2)
• 1ière distinction : origine de l’impact extérieur peut être un acte de
consommation ou un acte de production
• 2nde distinction : l’impact extérieur peut être positif ou négatif, i.e. externalités
négatives ou externalités positives
• Exemples d’ext- et d’ext+ selon l’origine de l‘impact :
Impact positif
Origine : consommation
Origine : production
Vaccination contre des maladies
transmissibles
Pollinisation des plantes par un
producteur de miel
Impact négatif Pollution sonore d’une radio dans
un lieu public
Pollution d’un aquifère par une
industrie
Des exemples d’externalités
• Attribution des impacts dans la grille Consommation/production vs impact
positifs / impacts négatifs :
• Ex : garde du chat par la femme de ménage ? + ou -, prod ou cons ?
• Ex : externalité sociale positive d’une autoroute ? Prod ou cons ?
• Ex : externalité environnementale négative d’une autoroute ? Prod ou cons
?
• Ex : externalité sociale négative liée au tabac ? Prod. ou cons.
• Ex : externalités négatives liées à l’émission de SO2 ? Prod. et cons. !
• Ex : externalités « production » d’un centre commercial ? Nég et pos ?
• …
Cas d’une externalité production-consommation
• Considérant 1 entreprise x émettrices de polluants, p.ex. atmosphériques, et
une série d’individus dont l’utilité diminue avec l’augmentation de la
production de x (i.e. avec l’augmentation de la pollution engendrée)
• Solution mise en place = taxation sur la pollution, i.e. sur la production
EUR
SMC
PMCT
PMC
P*
X*
X1
• Entreprise va produire au niveau X1, i.e. au
niveau où coûts = prix et sans prendre en compte
les coûts externes générés par ses émissions
• SMC = coûts internes de la firme + les coûts
sociaux externes (appelés avant MEC); pente
diffère de PMC car MEC augmente avec chaque
unité produite
• optimum efficient avec externalités = X*
• optimum peut être atteint avec une taxation par
unité de X de façon à obtenir X*
• taxation sur chaque X change courbe de coûts
de la firme vers PMCT (sans changer la pente)
•  principe de la taxe pigouvienne
• (voir aussi séance Arnaud Brohé)
2°
Monétarisations : approches et réalisations
Valeur économique totale - VET (rappel)
• Typologie des valeurs économiques engendrées par l’environnement/nature
Source : Pearce David, Atkinson Giles, Mourato Susana (2006), Analyse coûts-bénéfices et environnement: développements
récents. OCDE, Paris.
Valeur économique totale - VET (rappel)
• VET =
• Valeur d’usage, composée de…
– Valeur d’usage effectif : valeur donnée par une personne à sa (ex:) visite d’une réserve
naturelle +
– Valeur d’usage prévu : valeur donnée par une personne à sa visite future prévue +
– Valeur d’usage possible : valeur donnée par une personne à la possibilité de réaliser sa
visite future  i.e. la valeur d’option
•
+ valeur de non-usage : valeur attribuée à la sauvegarde de biens&services
qu’on n’utilise pas, ne peut envisager l’usage, impossible à utiliser, i.e.
– Valeur d’existence : valeur attribuée à la simple existence d’un bien/service en-dehors de
toute forme d’utilisation
– Valeur altruiste : valeur attribuée à l’utilisation possible d’un bien/service pour d’autres
personnes de la même génération
– Valeur de legs : valeur attribuée à la sauvegarde de la possibilité d’une utilisation pour les
générations futures
Valeur économique totale et valuations
• Difficile de distinguer dans la pratique de la valuation monétaire les
différentes valeurs de non-usage
• mais, important de construire la technique de valuation de façon à pouvoir
distinguer valeur d’usage et de non-usage, car souvent non-usage > usage,
et non-usage parfois contesté politiquement/sociétalement
• Méthodes de valuation différentes (!) en fonction du type de valeur d’usage
ciblée :
– valeurs de non-usage ne se constatent pas dans les comportements des agents, il faut
donc les faire “déclarer” par les utilisateurs avec des méthodes d’enquêtes spécifiques :
“Techniques de préférences déclarées”
– valeurs d’usage utilisent des « Techniques de préférences révélées”, i.e. chercher des
comportements (souvent de marchés) réels qui révèlent les préférences et les valeurs
• Importance des fonctions “dose-réponse” et des “fonctions de production”
(notamment des soins médicaux) pour comprendre la chaîne de causalité
des effets des pollutions sur les valeurs
• Complexité des valuations appelle à des transferts de connaissances
Source : Pearce David et al. 2006 OCDE.
Valeurs et méthodes de valuation : aperçu
2.1
Approches de valuations monétaires indirectes
préférences constatées / révélées
Travel Cost Method – Méthode des coûts de déplacement
• Constater les préférences révélées des valeurs d’usage attachées à un
bien/service environnemental
• Partir d’un « marché » existant et extraire l’influence des caractéristiques
environnementales du b/s environnemental en question
• Initiallement développée pour constater la valeur d’usage des aménités
environnementales de sites naturels gratuits (ex: parcs nationaux aux USA).
• Applications contemporaines : parcs, bois, forêts, plages, montagnes…
• Logique : coûts de déplacement consentis sont à mettre en relation avec
l’attractivité d’un site dont l’accès/entrée est gratuit(e), et dont la qualité
environnementale est un argument majeur pour attirer des visiteurs
• Complémentarité (faible) entre le site et le déplacement
• Nombreuses valuations récentes étendent le panier des coûts à considérer
(ex. nuitées, repas, équipements…)
• La méthode de valuation la plus acceptée et validée
Travel Cost Method – Méthode des coûts de déplacement
• Éléments à intégrer dans la valuation :
– Nombre de visites du site par individus ou ménages par an
– Coût du déplacement :
• Billets aller-retour ou/et coût voiture (carburant, usure, dépréciation…)
• Coût du temps investi pour le déplacement (i.e. coût d’opportunité)
– Éventuellement, on inclut le coût de la visite (rem : gratuité du site), i.e. coût de la
nuitée (si « imposée ») + coût du temps passé à la visite
• Difficultés principales :
– Valeur du temps : logiquement temps déplacement = valeur temps de non-travail; en
théorie valeur temps loisir = valeur temps travail, i.e. le salaire; empiriquement: valeur
temps déplacement = 1/3 (ou1/2) valeur temps travail. Énorme latitude entre valeurs
attribuées au temps de déplacement, car majorité des visiteurs sans salaires (ex.
enfants), et réponses sur salaire dans des questionnaires sont quasiment
inutilisables…
– Destinations combinées, i.e. visite de plusieurs sites pour 1 déplacement;
empiriquement: enquête de satisfaction sur le site visité. Valeur du voyage.
– Ne capte que la partie « usage » d’un écosystème
Travel Cost Method – Méthode des coûts de déplacement
• Exemple de valuation pour 4 réserves cynégétiques en Afrique du Sud
• Méthode étendue utilisée (+ coûts temps sur place + nuitées)
• Détermination de la perte de valeur (non-marchande), si fermeture des 4
réserves. Permet donc de déterminer valeur d‘usage des réserves
• Phénomènes combinatoires : valeur de fermeture simultanée des 2
premières réserves > valeurs sommées : valeur du transfert des visites
• Rem. p/r au taux d’actualisation : ici perte/valeur annuelle de la valeur
d’usage, non la valeur totale économique, non plus sur « l’éternité »
In : Pearce David et al. (2006), OCDE.
• En réalité, les projections/calculs sont un peu plus compliqués, puisqu’il faut
construire une fonction d’utilité (de déplacement) pour le site en question :
Zone départ
N°
visites
réelles
Population / zone
Distance / site
1
15.000
2.000
10
2
48.000
8.000
15
3
11.250
2.500
20
4
45.000
15.000
25
5
Zone départ
34.000
22.660
30
Nombre estimé de visites pour Pi = 5 £ /
mile
1
12.000
2
36.000
3
7.500
4
22.500
5
0
• Coût réel du
déplacement Pi: 1£
par mile et aucun prix
d’entrée : 153.250
visites réelles
constatées
• Fonction à estimer :
vi=α + β (Ti + Pi) + εi
• Dans l’exemple :
vi = 10,5-0,3(Ti+Pi)
• On doit faire varier Pi
pour obtenir la
fonction de
déplacement
P
N°
visites
0
153.250
5
78.000
10
36.750
15
18.000
20
3.000
25
0
• Estimations des visites pour
différents Pi
• Sommation des visites
estimées * prix : (153.25078.000)*5*0,5+(78.000*5) +
(78.00036.750)*5*0,5+36.750*5 + …
= 1.061.875 £
 Exemple pris de Perman et al. pp. 413-414
• A nouveau, dans le détail, apparaissent une série de problèmes :
• Pourquoi une fonction vi linéaire? Aucune raison, à part plus pratique
• Vi n’inclut que la variable prix. Quid des autres variables qui vont
influencer vi, tel que salaires, représentation de la nature…
• Incertitude majeure reste l’existence de sites de substitution, voire les
occupations de substitution, si le coût d’accès/déplacement du site
considéré augmente
Hedonic Price Method – Méthode des prix hédonistes
• Constater les préférences révélées des valeurs d’usage attachées à un
bien/service environnemental
• Partir d’un « marché » existant et extraire l’influence des caractéristiques
environnementales du b/s environnemental en question
• 2 principaux marchés sont utilisés : marché immobilier et marché du travail
• Immobilier :
•
•
•
•
Initiallement développée pour constater la perte de valeur suite à une
dégradation de l’environnement immédiat
Applications contemporaines : bruit, intrusion visuelle, zones vertes/bleues,
proximité d’aménités négatives (décharges, autoroutes)…
Logique : le prix d’un bien sur un marché donné dépend d’une multitude de
caractéristiques de ce bien; il est possible statistiquement d’isoler dans prix d’un
bien les caractéristiques liées à la qualité environnementale du bien
Exemple type pour hédoniste – immobilier : la valeur de la tranquillité autour de
sources de bruits (aéroports, autoroutes urbaines, sites industriels, chantiers…)
Hedonic Price Method – Méthode des prix hédonistes
• Marché du travail :
•
•
•
•
Initiallement développée pour constater la valeur liée à l’évitement des risques
sanitaires (décès, maladies, blessures) liés à certaines formes spécifiques de
dégradations environnementales
Applications contemporaines : risques chimiques (décharges, industries),
risques environnementaux (nucléaire…)
Logique : le salaire dépend aussi du risque que les employés sont prêts à
accepter; isoler statistiquement dans un salaire le consentement d’accepter ce
risque
Exemple type pour hédoniste – marché du travail : déterminer des primes de
risques pour employés, voire pour la population
Hedonic Price Method – Méthode des prix hédonistes
• Problèmes et limites (non exhaustif) :
• Inconscience (information imparfaite) des propriétaires / salariés des
conséquences des impacts environnementaux; ex. propriétaires attribuent
importance à la couleur de l’eau (sans lien direct avec la qualité biologique
de l’eau)  prix immobiliers varient autour du mauvais facteur
•
Multicolinéarités, i.e. difficile d’isoler un facteur précis de dégradation du prix
immobilier ou salaire. Ex. Prix immobiliers le long d’une autoroute influencés par
le bruit et l’intrusion visuelle et les pollutions et les accidents possibles…
• Choisir la base de comparaison pour déduire les fonctions de
consommation/utilité; i.e. trouver des biens immobiliers en tous points
égaux, sauf pour la source de nuisance considérée
• Délimitation de la zone géographique de comparaison est difficile, car
devrait refléter la zone de recherche d’un logement pour un individu-type
• Utilisables uniquement pour variations environnementales minimes
• Supposent une fluidité parfaite des marchés
Protection Cost Method – Méthode des coûts d’évitement
•
•
•
•
•
•
Identifier la valeur non-marchande d’une pollution/gêne sur base des
investissements supplémentaires en temps ou en argent faits pour éviter ou se
protéger contre les impacts négatifs
Trouver le montant de la dépense supplémentaire de protection/évitement
Initiallement développée pour constater la valeur d’usage des gênes
environnementales dans des situations urbaines (ex: nuisances acoustiques)
Logique : éviter les effets d’une diminution de la qualité environnementale passe
par un investissement supplémentaire; cet investissement capte la valeur
d’usage d’une qualité environnementale acceptable
Exemples-type : installation de double vitrage pour diminuer les nuisances
acoustiques, ou investissement en temps concédé pour rester confiné chez soi
pour éviter de s’exposer à des pics de pollution (ex. ozone, vagues chaleur)
Également applicable pour attribuer une valeur à certaines politiques
environnementales; p.ex. politique de réduction du trafic  diminution d’achats
de double vitrage
Protection Cost Method – Méthode des coûts d’évitement
•
•
•
•
•
Deux formes principales de coûts à intégrer :
Coûts de protection, i.e. identifier les coûts nécessaires pour ne pas subir les
effets d’une dégradation environnementale. Exemples : digues, couloirs anti-feu,
vitrage double ou triple, tissus anti-ondes, confinement au domicile…
Coûts de dépollution, i.e. les investissements consentis (souvent par l’autorité
publique) pour diminuer ou réparer les dégradations environnementales.
Exemples : coûts des stations d’épuration, introduction de technologies de
filtration des émissions à la source, substitution de produits / matières premières
(CFC  HCFC)
 le passage par des dépenses réelles directement liées aux dommages (ou à
leur évitement) est plus facile que la détermination de dommages potentiels par
analyses de risques. Souvent assimilation erronée des deux !
Méthodes accessoires utilisées : coûts de la maladie; coûts de la perte de
productivité; coûts de la perte de productions (agraires, industrielles…)
Protection Cost Method – Méthode des coûts d’évitement
• Problèmes et limites (non exhaustif) :
• Dépenses d’évitement ne captent qu’une partie des nuisances, puisqu’elles
ne font pas disparaître la nuisance. Consistent donc en des estimations de
la limite inférieure de la valeur d’usage. Ex : installation double vitrage
aucune influence sur les nuisances acoustiques jardin/terrasse/trottoir
• Problème pour séparer les effets conjoints positifs des dépenses
d’évitement (effets d’aubaine), et les impulsions d’origine. Ex. double vitrage
influence aussi sur la facture de chauffage; ou temps investi pour rester
confiné à l’intérieur est utilisé pour d’autres activités à valeur (lire, dormir…)
Méthodes de valuation directes – prix révélés
•
•
•
•
•
Objectif commun : identifier des liens de causalités entre effet environnemental et
changements de comportements sur les marchés; reflet de l’impact environnemental
dans les prix/coûts
Méthodes bien connues, maîtrisées, expérimentées (aussi hors du champs
environnemental)
Soulèvent des problèmes multiples dans les choix d’opérationalisation pouvant
entraîner des marges de valuation (très) importantes
Hypothèse forte p/r au reflet de la réalité par les marchés
Ne mesurent que les valeurs d’usage des biens/services environnementaux
2.2
Approches de valuations monétaires directes
préférences déclarées
Contingent Valuation Method – Méthode de valuation
contingente
• CVM = méthode de valuation la plus inclusive de tous les types d’usage et
de non-usage que l’on peut faire des biens/services environnementaux
• « contingent » = soumis à conditions : basé sur des marchés hypothétiques
et simulés qui dépendent la construction de conditions de réalisations
précises
• Principe : identifier les préférences déclarées des personnes, i.e. faire
émerger les valeurs environnementales via l’administration de
questionnaires et de mises en situation
• Très controversées (!), mais l’unique méthode qui peut capter l’ensemble
des situations de valeurs;  majorité des efforts de recherche essaient de
solidifier (ou détruire) la validité de la méthode et de ses résultats
• Utilisées, notamment aux USA, dans le cadre de procès de
dommages&intérêts (ex. Exxon-Valdez) induisant une standardisation des
méthodes d’enquête (rôle de la NOAA et commission Arrow&Solow)
Contingent Valuation Method – Méthode de valuation
contingente
• Objectif des questionnaires et marchés hypothétiques : révéler les
consentements à payer maximal (CAP) ou à recevoir minimal (CAR)
des sommes d’argent pour conserver un bien/service environnemental
(willingness to pay – WTP; willingness to accept – WTA) en son état
• Problème principal : la mise en situation hypothétique valide et robuste;
éviter les innombrables biais liés à l’administration des questionnaires
•  valuation monétaire liée à la modification des biens/services
environnementaux, et non liée à leur disparition/destruction
• 3 étapes principales :
– Attitudes générales face au bien/service environnemental
– CAP/CAR révélées dans le cadre précis d’un scénario de marché et d’échange
(mode de paiement)
– Données socio-économiques
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