THESEV2

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MEMOIRE SPATIALE CONTEXTUELLE
ET SCHIZOPHRENIE
Célia MORES--DIBO-COHEN
Sous la direction du Professeur Patrice BOYER et la
co-direction de M. Michel DENIS (Directeur de
recherche au CNRS)
LIMSI-CNRS, Université
Paris XI, Orsay
Centre Emotion CNRS 7593,
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris
PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE
• A l’origine de notre étude :
 Perturbations neurodéveloppementales observées dans le cerveau
des patients schizophrènes, notamment dans l’hippocampe.
 Perturbations des mémoires épisodique, autobiographique, spatiotemporelle et contextuelle.
 L’implication de l’hippocampe dans ces types de mémoires.
• Hypothèse :
 Si le déficit de la mémoire épisodique et contextuelle des patients
schizophrènes est liée a des perturbations hippocampiques, alors
ces mêmes patients doivent présenter un déficit dans les tâches de
navigation visuo-spatiale.
OBJECTIFS DE L’ETUDE
• Evaluer les capacités spatiales des patients
schizophrènes (versus sujets contrôle sains) par une
tâche de navigation en condition écologique.
• Mettre en évidence, chez ces patients, les déficits
mnésiques de types spatio-temporels et contextuels.
• Evaluer la construction de cartes cognitives de
l’environnement chez les patients schizophrènes.
ETAT DE L’ART
• Hypothèse neurodéveloppementale de la
schizophrénie
• Facteurs environnementaux survenant en périodes pré ou péri natales
(Cannon et al., 1994; Susser et al., 1996; Arnold et al., 2005).
• Anomalies neurologiques et physiques mineures (Fananas et al., 1990 ; Green
et al., 1994 ; Gourion et al., 2004).
• Anomalies cognitives et sociales (Kremen et al., 1998 ; Niemi et al., 2003 ; Kim-cohen
et al., 2003).
• Anomalies neuro-anatomiques cérébrales (Wenberger et al., 1980 ; Gur et al., 2000
; Harrison et Weinberger, 2005).
• Particularités de la structure hippocampique
 Anomalies macroscopiques (Arnold et al., 1991 ; Gothelf et al., 2000 ; Velakoulis et al.,
2001).
 Anomalies neuronales et anomalies des connexions synaptiques (Arnold
et al., 1995 ; Benes, 1998 ; Weinberger et al., 1999 ; Sweet et al., 2003).
 Anomalies des marqueurs neuronaux (Eastwood, 1995 ; Harrison et Eastwood, 2003
; Chambers et al., 2004).
 Anomalies de la transmission glutamatergique (Tamminga et al., 1998 ; Ibrahim et
al., 2000 ; Benes, 2001).
• La mémoire à long terme
La mémoire à long terme = mémoire explicite (déclarative) et mémoire
implicite (procédurale).
 Mémoire explicite
 La mémoire explicite ou déclarative : mémoire épisodique +
sémantique (Tulving et al., 1972, 1983).
 Important rôle de l’hippocampe dans la mémoire déclarative (VarghaKhadem et al., 1997 ; Squire et al., 2004).
 Lésions hippocampiques ou du lobe temporal médian = déficits de la
mémoire explicite (Tulving, 1998; Eichenbaum, 1999, 2001).
• La mémoire à long terme
 Mémoire déclarative
• La mémoire sémantique
 Se réfère aux faits et aux connaissances générales (Tulving et al., 1972, 1983)
 Lésions de l’hippocampe = déficits de la mémoire sémantique, pouvant
se traduire par une incapacité à apprendre la signification de nouveaux
mots (encodage, Squire et Zola, 1998).
 Les connaissances générales acquises avant les lésions sont
préservées (Manns et al., 2003 ; Rosembaum et al., 2005).
 Lésions des zones corticales = déficits de la mémoire sémantique.
• La mémoire à long terme
 Mémoire déclarative
• Mémoire épisodique
 Se réfère au rappel d’un événement personnel : quoi, où et quand
(Nyberg et al, 1996 ; Tulving et al., 1972 ; 1983, 2002).
 Contient les détails d’une séquence d’événements dotés d’un
contexte spatio-temporel (Baddeley et al., 2000 ; Tulving et al., 2002).
 Rôle important de l’hippocampe dans la mémoire épisodique (VarghaKhadem et al., 1997 ; Eichenbaum et al., 2004).
 L’hippocampe gauche serait impliqué dans les événements verbaux,
le droit dans les événements visuels (Haxby et al., 1996).
• Perturbations mnésiques dans la schizophrénie
 Mémoire de travail visuo-spatiale
 Les patients schizophrènes sont déficitaires dans les tâches
1991, 1992, 1995 ; Hooker, 2000 ; Leiderman et al., 2004 ; Gooding et al., 2004)
-
(Park et al.,
:
de mémoire de travail visuo-spatiale,
de reconnaissance d’objets (familiers ou non familiers),
de reconnaissance émotionnelle,
D’estimation de la trajectoire et de la vitesse d’une cible.
 Déficits dus à des anomalies ou lésions du cortex pré-frontal dorsolatéral (Park et al., 1991, 1992, 1995 ; Hooker et al., 2004)
• Perturbations mnésiques dans la schizophrénie
 Mémoire épisodique
 Déficits dans les phases d’encodage, d’apprentissage et de rappel
(Heaton et al., 1994 ; Gold et al., 2000 ; Tracy et al., 2001, Hofer et al., 2003).
 Mémoire de reconnaissance intacte ( Pascalis et al., 2004 ; Rushe et al., 1999),
controversé par Danion (Danion et al., 1999).
 Conscience autonoétique (rappel conscient) altérée (Danion et al., 2003, 2005 ;
Huron et al., 2002, 2003).
 Conscience noétique (rappel inconscient) intacte (Danion et al., 2003, 2005 ; Huron et
al., 2002, 2003).
 Déficits liés aux anomalies ou lésions de l’hippocampe qui encode et
établit les liens spatio-temporels d’un événement.
• Perturbations mnésiques dans la schizophrénie
 Mémoire contextuelle
 Dépendante de l’hippocampe (Schwartz et al., 1991 ; Waters et al., 2004).
 Les patients schizophrènes sont déficitaires dans l’intégration de
l’information contextuelle (Servan-Schreiber et al., 1996 ; Bazin et al., 2000).
 Incapacité à lier les différentes caractéristiques d’un même événement
ayant un contexte temporel (Danion et al., 1999 ; Elevag et al., 2000 ; Waters et al., 2004).
 Incapacité à former une représentation mnésique intacte et continue
(Schwartz et al., 1991 ; Waters et al., 2004).
• La cognition spatiale
 Mémoire spatiale
 Habilité à encoder, à stocker et à retrouver l’information spatiale (Kessels
et al., 2001).
 Capacité à localiser des « objets » et / ou des lieux dans un espace
environnant (Smith et Milner, 1981, 1989).
 Capacité à trouver son chemin dans un environnement familier ou non
familier (Smith et Milner, 1981, 1989).
 Des dommages cérébraux de l’hippocampe, du parahippocampe et du
cortex enthorhinal = déficits de la mémoire spatiale (Abrahams et al., 1997,
1999 ; Nunn et al., 1998).
• La cognition spatiale
 Les représentations mentales
• Définitions
 Se réfère à la mémoire
 Automatiques (inconscientes) ou intentionnelles (conscientes) (Denis, 1989,
1993).
• Traitement de l’information spatiale
 Deux voies distinctes et dépendantes du référentiel de départ
(Thinus-
Blanc, 1996 ; Amorim, 2004) :
-
Référentiel égocentré : action dans le monde physique, organisation
séquentielle
-
Référentiel allocentré : représentation abstraite de l’environnement, construction
de cartes cognitives.
• La cognition spatiale
 Les représentations mentales
• Les différents types de représentations mentales
-
Les représentations égocentrées
 Représentations centrées sur son propre corps.
 Représentations de type « trajet » de l’environnement.
 Dans ce cas dépendantes de la connaissance des enchaînements d’actions de
manière séquentielle et temporelle, et de la connaissance de l’ordre des
différents points de repères.
 Lésions de l’hippocampe = pas de déficits de la mémoire spatiale égocentrée
(Abrahams et al., 1997 ; bohbot et al., 1998).
 Implication du cortex pariétal et non de l’hippocampe (contrairement aux
représentations allocentrées) (Moscovich et al., 2005).
• La cognition spatiale
 Les représentations mentales
• Les différents types de représentations mentales
-
Les représentations allocentrées




Représentations centrées sur l’environnement
Stockage, à long terme, des relations spatiales complexes.
Dépendantes de la construction de cartes cognitives.
Représentation de type « survol » de l’environnement, connaissance des
directions et distances relatives entre les points de repères (O’Keefe et Burgess,
1996).
 Implication de l’hippocampe dans les représentations allocentrées de
l’environnement (Moscovich et al., 2005).
 Important rôle de l’hippocampe dans la mémoire allocentrique (Abrahams et al.,
1997 ; Bohbot et al., 1998 ; Holdstock, 1999, 2000).
• La cognition spatiale
 Les représentations mentales
• Les cartes cognitives
 Représentation mentale et abstraite de l’environnement construite par
un individu (Tolman, 1948).
 Implication de l’hippocampe dans la construction de cartes cognitives
(O’Keefe et Nadel, 1978) : cellules de lieu (O’Keefe, 1979, 1998 ; Muller, 2005).
 La représentation spatiale utilisée dans la construction et le maintien
des cartes cognitives est une représentation allocentrique (euclidienne)
de l’environnement (0,Keefe, 1990, 1991 ; Hartley et al., 2004).
• La cognition spatiale
 La navigation
• Eléments introductifs
 Naviguer requiert la capacité à percevoir l’environnement (Michaels et Carello,
1981) : sensibilité aux éléments extérieurs.
 La capacité à naviguer dans un environnement se fait selon une
pluralité de sources (Liben, 1991 ; Uttal et al., 2006) :
-
Sources primaires : épisodes de navigation sur le terrain (cas de notre étude).
Sources secondaires : descriptions d’itinéraires ou cartographies
 Pour naviguer correctement dans un environnement, il est
indispensable de posséder de bonnes connaissances topographiques
(Thorndyke et al., 1982) :
importance particulière de la connaissance des repères.
• La cognition spatiale
 La navigation
• Zones cérébrales
 Région occipito-temporale : apprentissage, reconnaissance de scènes
topographiques et reconnaissance d’objets (Garling et al., 1982 ; Maguire, 1997, 2000 ;
Barrash et al., 2000 ; Epstein et al., 1998).
 Lobe pariétal : apprentissage de routes et connaissance séquentielle des
repères (Maguire, 1997, 2000 ; Barrash et al., 2000).
 Parahippocampe : apprentissage topographique (Maguire, 1997, 2000 ; Barrash et al.,
2000) :
-
acquisition de l’information spatiale (Burgess et al., 2001, 2002),
reconnaissance détaillée des scènes visuelles (Maguire et al., 1998),
souvenir et reconnaissance de tous types de repères (critiques et non critiques) (Spiers et
Maguire, 2004 ; Janzen et van Turrennout, 2004).
• La cognition spatiale
 La navigation
• Zones cérébrales
 L’hippocampe
-
Forte implication de l’hippocampe dans la navigation (Gron et al., 2000 ; Barrash et al.,
2000) et dans les stratégies cognitives pour trouver son chemin dans un
environnement complexe : cas du « wayfinding » (Ghaem et al., 1997).
-
Implication de l’hippocampe dans la mémoire topographique, dans les processus
de mémorisation d’objets allocentriques et dans la connaissance de
l’environnement spatial (Maguire et al., 1996 ; Bohbot et al., 1998).
-
L’ hippocampe droit est corrélé à l’information spatiale et l’ hippocampe gauche à
la mémoire épisodique (Mellet et al., 2000 ; Spiers et al., 2001).
PROCEDURE EXPERIMENTALE
1) Tâche d’apprentissage


(d’après les études de M. Denis)
Tâche de navigation (trajet) en milieu urbain extérieur.
Consigne : «Nous allons parcourir ensemble un itinéraire dans l’enceinte de l’hôpital. Nous
ferons ce trajet ensemble deux fois de suite. Soyez attentif pendant le parcours, car vous
aurez ensuite à répondre à des questions portant sur l’itinéraire. »
2) Tâches de rappels et de reconnaissance : 5 min après la navigation

Rappels libres : Description verbale et cartographie libre
Evaluer la capacité de construction de cartes cognitives de l’environnement chez les
patients schizophrènes.

Tâches de reconnaissance : Reconnaissance de succession de vues et de l’ordre
chronologique de succession de vues
Déterminer si les patients schizophrènes sont déficitaires dans la perception de scènes
visuelles et / ou s’ils sont déficitaires dans la reconstitution de la chronologie des repères
rencontrés le long du trajet.
NB : Toutes les données ont été codé et les analyses ont été réalisées en aveugle par deux évaluatrices (CM
et MPD après 10 séances d’homogénéisation des cotations).
POPULATION D’ETUDE
• Sujets schizophrènes (n = 20)






Sujets recrutés par des cliniciens
Sujets remplissant les critères du DSM IV-R
Comorbidité dépressives exclue
Stabilisés
Forme de schizophrénie à début précoce (<17ans), (n = 5)
Forme clinique du sujet jeune (19 - 20 ans), (n = 15)
• Sujets contrôles (n = 28)

Contrôles sains (MINI)
Tous les sujets sont appariés en âge (SZ : 20,8 ; +/- 3,72 ; CS : 21,65 ; +/- 7,72 et sur le
niveau d’étude (SZ : 12,00 ; +/- 2ans ; CS : 12,57 ; +/- 2,66).
TRAJET
• Environnement réel, extérieur et urbain : hôpital de la Pitié
Salpêtrière à Paris
(33 hectares).
• Trajet prédéfini d’une durée de 10 min
• Réalisé 2 fois de suite en compagnie de l’expérimentatrice
• Composé de 8 segments distincts
• Le trajet forme une boucle de 800m de long
• Elément particulier : les escaliers
(changement de niveau)
PLAN DE L’ITINERAIRE
Segment 3
Segment 4
Segment 5
Segment 2
Escaliers
Segment 1
Segment 6
Départ
Arrivée
Segment 7
Segment 8
RESULTATS
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (I)
• Description verbale de l’itinéraire
 Principe
• Description verbale de l’itinéraire :
« Supposez que vous deviez décrire à un interlocuteur qui n’est jamais venu à la
Pitié-Salpêtrière, l’itinéraire que vous venez de parcourir. Cette description doit
être la plus efficace possible de sorte que votre interlocuteur puisse parcourir
tout l’itinéraire sans se tromper et sans avoir à poser de questions à d’autres
personnes ».
• Enregistrement par dictaphone numérique
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (I)
• Description verbale de l’itinéraire
 Méthodes d’analyses
(selon le protocole de M. Denis, 1997; Daniel et Denis, 2004)
• Standardisation des protocoles
Dresser la liste des propositions minimales (variable principale) existant
dans le texte, de façon à permettre un traitement équivalent.
• Codification





Classe 1 : Actions seules sans précision de repères
Classe 2 : Actions liées à un repère
Classe 3 : Repères seuls avec ou non localisation spatiale
Classe 4 : Description de repères
Classe 5 : Commentaires
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (I)
• Description verbale de l’itinéraire
 Résultats (I)
Une différence significative existe entre
80
70
les deux populations (F(1, 46) = 8,53,
60
p <.005) pour la longueur totale des
descriptions verbales (nombre total de
propositions minimales).
Nombre
50
*
40
Les descriptions verbales des patients
schizophrènes sont plus courtes
que celles des sujets contrôles
30
20
10
sains (33,8 propositions minimales pour
0
Nbre total de propositions
sujets contrôles
sujets schizophrènes
les patients versus 60,8 pour les contrôles
sains).
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (I)
• Description verbale de l’itinéraire
 Résultats (II)
Il y a une différence significative (t (46) = 3,750 ;
p = 0,0002) entre les deux populations pour
le nombre total d’actions citées (NTA).
Il y a une différence significative (t (46) = 3,020 ;
p = 0,0022) entre les deux populations pour
le nombre total de repères cités (NTR).
Il y a une différence significative (t (46) = 3,921 ;
p = 0,0002) entre les deux populations pour
le nombre total de repères avec orientation
spatiale cités (NTROS).
35
30
Nombre
25
*
20
15
*
10
*
5
0
NTA
NTR
sujets contrôles
sujets schizophrènes
NTROS
Les patients schizophrènes dans leur
description verbale citent moins
d’actions (27,11 NTA pour les contrôles contre
14,80 pour les patients) et de repères (16,07
NTR pour les contrôles contre 7,50 pour les
patients et 9,82 NTROS pour les contrôles contre
3,50 pour les patients) que les sujets
contrôles sains.
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (I)
• Description verbale de l’itinéraire
 Conclusion
 Descriptions verbales des patients sont plus courtes, moins pertinentes, moins
précises et moins détaillées.
 Généralement riches en commentaires sans intérêt pour la faisabilité du trajet.
 Généralement non prescriptives mais descriptives.
 proportion entre les prescriptions et les descriptions est semblable dans les deux
populations.
 Les repères cités sont généralement non utilisables pour refaire le trajet (non liés
à une action).
 Généralement pas utilisables par une autre personne pour refaire le trajet.
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (II)
• Plan libre de l’itinéraire
 Principe
• Dessiner le plan de l’itinéraire parcouru afin qu’ un individu, disposant
que de ce plan entre les mains, puisse refaire le trajet (sans demander
d’aide).
• Matériel : Papier, crayon, gomme
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (II)
• Plan libre de l’itinéraire
 Méthodes d’analyses
• Nombre total de repères
 Repères critiques : repères situés aux changements d’orientations. Ce sont les
repères les plus importants du trajet, ils permettent aux sujets de prendre les bonnes
directions.
 Repères non critiques : repères situés le long du trajet. Ces repères permettent aux
sujets de vérifier qu’ils sont bien sur le bon chemin.
• Nombre de changements corrects d’orientations
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (II)
• Plan libre de l’itinéraire
 Résultats (I)
20
Il y a une différence significative
(F(1,46) = 24,60 ; p = 0,00001) entre les
deux populations pour le nombre total
de repères inclus dans le plan.
18
16
Nombre
14
12
10
*
8
6
4
Les patients schizophrènes incluent
moins de repères dans leur plan que
les sujets contrôles sains (15, 86
repères pour les sujets contrôles sains contre
6,30 pour les patients schizophrènes).
2
0
nbre total de repères
sujets contrôles
sujets schizophrènes
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (II)
• Plan libre de l’itinéraire
 Résultats (II)
Il y a une différence significative entre les deux
populations pour le nombre de repères critiques (RC)
(F(1, 46) = 22,21 ; p = 0,00002) et non critiques (RNC)
(F(1, 46) = 18,06 ; p = 0,00010) incluent dans les plans.
10
9
Il y a une différence significative (F(1, 46) = 11,74 ;
p = 0,00130) entre les deux populations pour le nombre
de changement correct d’orientation (ChOr).
8
Nombre
7
6
5
4
*
*
*
3
2
1
0
RC
RNC
sujets contrôles
sujets schizophrènes
ChOr
Les patients schizophrènes incluent donc moins
de repères critiques (7,25 RC pour les sujets contrôles
sains versus 3,00 pour les patients schizophrènes) et non
critiques (8,61 RNC pour les sujets contrôles sains versus
3,30 pour les patients schizophrènes) que les sujets
contrôles sains.
Ces patients font plus d’erreurs dans les
changements d’orientation que les sujets
contrôles sains (6,18 ChOr pour les sujets contrôles sains
versus 4,05 chez les patients schizophrènes).
TÂCHES DE RAPPEL LIBRE (II)
• Plan libre de l’itinéraire
 Conclusion
 Les plans des patients sont peu détaillés, peu précis, peu pertinents et pauvres
en informations.
 Les patients schizophrènes font plus d’erreurs que les sujets contrôles sains sur
le nombre correct de changements d’orientation: omission de segments.
 Peu de repères (critiques et non critiques) inclus, prise de repères inattendus et
/ ou inversion de repères.
 Plans généralement non utilisables par une autre personne pour refaire le trajet.
 Les patients schizophrènes semblent avoir une faible représentation mentale de
l’environnement.
TÂCHES DE RECONNAISSANCES (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre
 Principe
• Des photos de lieux de la « cité » (hôpital de la Pitié-Salpêtrière) sont
présentées aux sujets. Ceux-ci devaient dire si oui ou non les lieux
présentés appartenaient au trajet.
• Nombre de photos présentées : 32
• Test informatique (passation sur ordinateur, traitement par logiciel
informatique)
TÂCHES DE RECONNAISSANCES (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre (II)
 Prises de vues (exemple)
Ce lieu appartient-il au trajet ?
TÂCHES DE RECONNAISSANCES (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre (II)
 Prises de vues (exemple)
Ce lieu appartient-il au trajet ?
TÂCHES DE RECONNAISSANCES (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre
 Méthodes d’analyses
• Nombre de bonnes réponses
• Nombre de mauvaises réponses
• Nombre de non-réponses
Les réponses et les temps de réponse étaient enregistrés par un logiciel
informatique conçu pour cette tâche
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre
Nombre
 Résultats
Pas de différence significative entre les
deux populations pour le nombre de
bonnes et mauvaises réponses données
30
25
20
15
10
5
0
( 25,06 bonnes réponses pour les sujets contrôles
sains contre 24,05 pour les patients schizophrènes
et 5,93 réponses fausses pour les sujets contrôles
sains contre 7,05 pour les patients schizophrènes) .
Pas de différence significative entre les
deux populations pour le nombre de
non-réponses enregistrées (0,21 chez les
réponses
exactes
réponses
fausses
sujets contrôles
sujets schizophrènes
non
réponses
contrôles contre 0,90 chez les patients).
Les patients schizophrènes ne font donc
pas plus d’erreurs que les sujets
contrôles sains dans la
reconnaissance de succession de
vues.
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (I)
• Tâche de reconnaissance sans effet d’ordre
 Conclusion
 Les patients schizophrènes sont non déficitaires dans ce type de tâche.
 Encodage des repères rencontrés le long du trajet.
 Non déficitaires dans la reconnaissance de scènes appartenant à un
environnement préalablement visité et présentées indépendamment les unes
des autres.
 Les patients schizophrènes ne seraient pas déficitaires dans la perception et la
reconnaissance de scènes spatiales.
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (II)
• Tâche de reconnaissance avec effet d’ordre
 Principe
• Des photos de lieux appartenant toutes au trajet étaient présentées aux
participants. Celles-ci étaient présentées par paires. Les participants
devaient rétablir l’ordre chronologique des lieux.
• Nombres de photos présentées : 28 paires
• Test informatique (passation sur ordinateur et traitement par logiciel
informatique)
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (II)
• Tâche de reconnaissance avec effet d’ordre
 Prises de vues (exemple)
Lequel de ces lieux avez-vous rencontré en premier au cours du trajet ?
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (II)
• Tâche de reconnaissance avec effet d’ordre
 Méthodes d’analyses
• Nombre de bonnes réponses
• Nombre de mauvaises réponses
• Nombre de non-réponses
Les réponses et les temps de réponses étaient enregistrés par un logiciel
informatique conçu pour cette tâche
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (II)
• Tâche de reconnaissance avec effet d’ordre
 Résultats
Il y a une différence significative entre les deux
populations pour le nombre de bonnes
(F(1,46) = 12,45 ; p = 0,0010) et mauvaises
(F(1,46) = 8,98 ; p = 0,0044) réponses données.
30
25
Nombre
20
*
Pas de différence significative pour le nombre de
non-réponses enregistrées (0,21 pour les
15
contrôles versus 1,70 pour les patients).
10
*
5
0
réponses
exactes
réponses
fausses
non réponses
sujets contrôles
sujets schizophrènes
Les patients schizophrènes font donc plus
d’erreurs que les sujets contrôles sains
dans la reconnaissance de l’ordre
chronologique de succession de vues
(24,21 bonnes réponses pour les contrôles sains
contre 18,80 pour les patients et 3,6 mauvaises
réponses pour les contrôles contre 7,50 pour les
patients).
TÂCHES DE RECONNAISSANCE (II)
• Tâche de reconnaissance avec effet d’ordre
 Conclusion
 Les patients schizophrènes sont déficitaires dans la reconstitution de l’ordre
chronologique des repères rencontrés le long du trajet.
 Montrent des difficultés dans le rétablissement de l’ordre chronologique des
différents sites visités.
 Semblent déficitaires dans le rappel de l’ordre séquentiel des lieux (difficultés à
lier les différents lieux entre eux).
DISCUSSION GENERALE (I)
•
Les patients schizophrènes sont déficitaires dans les épreuves de navigation et
de restitution du trajet, quel que soit le type de restitution.
•
Incluent peu de repères dans leur description verbale et dans leur cartographie,
or la connaissance des repères est indispensable à une bonne navigation (Denis
et al., 1999 ; Pazzaglia et al., 2001).
•
Ces patients ne sont pas déficitaires dans la tâche de simple reconnaissance de
succession de vues : processus cognitifs et mnésiques différents.
•
La restitution graphique ou verbale requiert de reconstruire mentalement
l’itinéraire :
-
enchaînement d’actions à réaliser, et
ordre chronologique des lieux rencontrés
= reconstitution de l’ordre séquentiel et temporel des actions et des repères
et al., 2000 ; Ghaem et al., 1997).
(Mellet
DISCUSSION GENERALE (II)
•
Les patients schizophrènes sont déficitaires dans la reconstruction mentale d’un
itinéraire.
•
Réel déficit dans l’établissement de l’enchaînement séquentiel d’actions et donc
incapacité à restituer le trajet.
•
Ce déficit a aussi été mesuré grâce à la tâche de reconnaissance de l’ordre
chronologique de succession de vues.
•
Les patients schizophrènes sont donc déficitaires dans la représentation
mentale égocentrée et allocentrée d’un environnement.
•
Le déficit dans la représentation mentale égocentrée est visible seulement
lorsque celle-ci est organisée de manière séquentielle.
•
Les patients ont accès seulement à un « patchwork » de vues locales (Amorim,
2004).
DISCUSSION GENERALE (III)
•
La construction d’une carte cognitive de l’environnement étant dépendante de
l’hippocampe, les déficits de construction de cette carte, chez les patients
schizophrènes, pourraient s’expliquer par les anomalies hippocampiques (gyrus
dentelé et cellules pyramidales).
•
Le déficit d’acquisition de la représentation allocentrée de l’environnement, chez
les patients schizophrènes, pourrait venir d’une anomalie de maturation des
zones cérébrales concernées au cours du développement (selon Piaget et Inhelder
(1947), chez l’enfant l’acquisition des différentes représentations mentales sont dues à la maturation
des zones cérébrales).
CONCLUSION GENERALE
•
Les plans et les descriptions verbales des patients schizophrènes ne sont pas
de bonnes aides à la navigation.
•
Mémoire spatio-temporelle déficitaire.
•
Peuvent se souvenir de faits ou d’événements indépendants mais montrent des
déficits dans l’établissement de liens contextuels.
•
Les anomalies hippocampiques, survenant au cours du développement fœtal et
du jeune enfant pourraient provoquer de tels déficits.
LIMITES DE L’ETUDE
• Faible taille de la population de patients schizophrènes
• Contrôle de la sévérité de la symptomatologie (PANNS)
• Contrôle des variables attentionnelles et exécutives (épreuves
d’attention et de mémoire de travail).
• Passation de l’échelle spatiale de Pazzaglia et al. (2000) :
connaissance du type de représentation mentale de l’environnement utilisé
par les sujets.
PERSPECTIVES
• Les déficits observés sont ils spécifiques de la maladie schizophrénique ?
Utilisation d’autres populations psychiatriques comme contrôle : ex, les états dépressifs .
• Quelle est l’influence des anomalies neurodéveloppementales ?
Différencier le groupe de patients schizophrènes à « diagnostic précoce » de celui de « forme
clinique du sujet jeune ».
• Quelle est l’influence du stress sur les performances ?
Echelles de Spielberger Trait et Etat (STAÏ Y-A, Y-B), mesure du cortisol salivaire…
• Corrélation avec le volume hippocampique?
Neuroimagerie : Voxel Based Morphometry
• Activation des réseaux neuronaux ?
Taches de navigation mentale, rappel libre et reconnaissance en IRM fonctionnelle.
REMERCIEMENTS
•
IMHR, Ottawa, Canada
Pr. Patrice BOYER
•
Centre Emotion CNRS 7593
Pr. Roland JOUVENT
• LIMSI CNRS, Université Paris XI
Michel DENIS, Directeur de recherche au
CNRS
Marie-Paule DANIEL
Pr. Philippe FOSSATI
Dr. Andreï RADTCHENKO
Dr. Guillaume LE BASTARD
Service de psychiatrie adulte (Pr. JeanFrançois ALLILAIRE)
Service de psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent (Pr. David COHEN)
Gilles RAUTUREAU
Luc CARITE
MERCI POUR VOTRE ATTENTION
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