© L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés.
L’Encéphale (2007) Supplément 1, S36-S37
journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep
Atelier : Schizophrénies résiduelles
et schizophrènes âgés quelles spécifi cités ? :
quelle prise en charge ?
Synthèse réalisée par I. Fabre
« Que sont nos vieux schizophrènes devenus ? » – Pierre Lôo
Hôpital Sainte-Anne 75014 Paris
La première question est de défi nir les limites de ce qu’on
nomme le schizophrène âgé. Il est diffi cile de fi xer un âge
seuil, et plutôt que de parler de sujet schizophrène âgé, il
est peut-être préférable de parler de schizophrène vieillis-
sant, du fait du décalage qu’entraîne la schizophrénie par
rapport aux habituelles barrières d’âges fi xées dans les étu-
des (par exemple 60 ans pour défi nir le sujet âgé) : les
patients souffrant de schizophrénies semblent touchés par
certaines caractéristiques du vieillissement avant les sujets
atteints d’autres pathologies psychiatriques.
Clinique du schizophrène âgé
En ce qui concerne les spécifi cités cliniques, il existe une
grande palette de tableaux cliniques, qui ont pour caracté-
ristique commune l’affaiblissement général. À un pôle, le
défi cit schizophrénique est au premier plan avec le vieillis-
sement, tandis qu’à l’opposé on observe une paraphrénisa-
tion du tableau clinique ou un enkystement du délire.
Avec l’âge, on observe souvent une stabilisation des
tableaux cliniques, avec une diminution de l’impulsivité,
une diminution du risque suicidaire, une meilleure compré-
hension de la pathologie, une meilleure observance théra-
peutique, et une moindre appétence aux toxiques.
Profi l cognitif
Sur le plan cognitif, on peut regretter que les explorations
cognitives soient si peu mises en place chez les sujets schi-
zophrènes vieillissants, peut-être parce que leurs résultats
sont diffi cilement interprétables en l’absence de validation
des tests dans cette population particulière. Ceci serait
pourtant nécessaire pour distinguer ce qui revient à la
pathologie schizophrénique et ce qui revient au vieillisse-
ment : il serait souhaitable de proposer des tests cognitifs
au sujet schizophrène âgé, dès lors qu’il présente une
plainte mnésique.
Une diffi culté supplémentaire est que le schizophrène
n’exprime souvent pas de plainte à ce sujet, et que ces
patients ont généralement peu d’entourage susceptible de
rapporter des troubles mnésiques débutants.
Les tests proposés doivent être dans un premier temps
les tests usuels de dépistage des troubles mnésiques, qui
peuvent être complétés par des tests plus spécifi ques en
fonction du tableau clinique observé.
Le profi l cognitif observé diffère de celui retrouvé dans
la maladie d’Alzheimer. Il s’agit d’un profi l hétérogène,
qu’il faudra à l’avenir préciser par des études spécifi ques
dans cette population. De même, le recours à la remédia-
tion cognitive est diffi cile à proposer, car il n’est pas étayé
par des études probantes.
Structures de prise en charge
Les structures où ces patients doivent être pris en charge
sont celles où ils étaient pris en charge lorsqu’ils étaient
plus jeunes et moins avancés dans la maladie (hôpitaux de
jour, CATTP…), structures adaptées pour favoriser les inte-
* Auteur correspondant.
L’auteur n’a pas signalé de confl its d’intérêts.
4487_16_Loo. i ndd 364487_16_Loo.indd 36 12/ 12/ 07 9: 19: 3112/12/07 9:19:31
> XPress 6 Noir