Pneumonie Nosocomiale B. GUERY Maladies Infectieuses TOURCOING Pneumonie nosocomiale • Généralités – Epidémiologie – Physiopathologie • Signes et Diagnostic positif • Traitement – Curatif – Préventif Epidémiologie • 2ème cause d’infection nosocomiale (20%) – 0,5-1% des patients hospitalisés – 8-28% des patients intubés et ventilés – Risque x 3-10 / patient non intubé – Augmentation estimée de 1%/jour – ARDS : jusqu’à 73% Epidémiologie • 1ère cause de décès par IN – 60% de la mortalité hospitalière – 24-50% – maximum 76% – RR : 1,7 à 4,4 Ecarts importants liés aux Difficultés diagnostiques Précoce ou Tardive • Précoce : • Avant le 5ème jour d’hospitalisation • Germes commensaux des voies respiratoires supérieures • Facteur de risque : trouble de la conscience • Tardive • Après le 5ème jour • Germes hospitaliers et multi-résistants Mortalité attribuable Craig 84 Fagon 93 Baker 96 Cunnion 96 Papazian 96 Heyland 99 60 50 40 Cas Control 30 20 10 0 Fagon Baker Cunnion Craig Papazian Heyland Données épidémiologiques S.aureus 31,7 Others Staph spp 10,6 P.aeruginosa 29,8 Acinetobacter spp 9,9 K.E.S E.coli Fungus 15,9 6,8 14 (Vincent JL et al. JAMA 1995) Pool de 24 études Autres Strepto pneumoniae Strepto spp S. aureus Haemophilus spp Enterobacteriaceae Acinetobacter P. aeruginosa 0 5 10 15 20 25 (Fagon & Chastre, 2002) Facteurs de risque de pneumonie à S.aureus Analyse multivariée Facteurs Age : < 25 ans > 25 ans Traumatisme : Oui Non Stéroïdes : Oui Non Coma : Oui Non Total (n=50) 11 39 14 36 15 35 12 38 S.aureus (n=13) 6 7 7 6 1 12 9 4 OR p 5.4 0.02 1.0 2.8 0.02 1.0 1.0 5.0 0.03 13.2 0.0007 1.0 (Rello J. ARRD 1990) Pneumonies staphylococciques 49 pts avec PNP S.aureus (SAMS n = 38 - SAMR n =11) SAMR • • • • Corticoïdes RR = 3.45 VM > 6j - RR = 2.03 Age > 25 ans - RR = 1.5 BPCO - RR = 2.76 • Tous les patients avaient reçu une ATB antérieure SAMS • Trauma crânien RR = 1.94 • 21.1% avaient reçu une ATB antérieure (Rello J ARRD 94) Facteurs de risque en faveur de P.aeruginosa • • • • 568 patients ventilés - 121 suspects de pneumonie Diagnostic microbiologique positif n= 83 pts 22 patients avec pneumonie à P.aeruginosa Analyse multivariée : 3 facteurs de risque – BPCO RR = 29.9 – Ventilation > 8 jours RR = 8.1 – Antibiothérapie antérieure RR = 5.5 (Rello J Int. Care Med 1994) Facteurs de risque en faveur de Acinetobacter spp 707 patients ventilés plus de 48 heures. 148 patients suspects de pneumonie Etiologie: Acinetobacter n=12 Analyse multivariée • Neurochirurgie OR = 10.03 • SDRA OR = 9.73 • Trauma crânien OR = 5.17 • Inhalation importante OR = 2.90 (Baraibar J. Chest 1997) Facteurs de risque en faveur des anaérobies • 415 patients suspects de PNP Noso - 494 Brosses • 130 Pts avec une PNP prouvée microbiologiquement – aérobies n = 100 - anaérobies n = 30 • Analyse multivariée - 3 facteurs de risque – SAPS élevé – Conscience altérée – Admission en réanimation médicale (Doré P. AJRCCM 96) Commensaux et VAP • Etude rétrospective, 29 épisodes • Germes cutanés ou oro-pharyngés : BAL ou PDP • Strepto non b-hémo (12) • Neisseria spp (7) • Staph coag neg (6) • Tenir compte des autres causes de VAP ou de fièvre + infiltrat mais…même conséquence qu’une pnp nosocomiale à germes plus classiques (Lambotte et al, Chest 2002) Pneumonie nosocomiale • Généralités – Epidémiologie – Physiopathologie • Signes et Diagnostic positif • Traitement – Curatif – Préventif Flore oropharyngée Voies respiratoires inférieures Pneumonie Environnement Tare sous-jacente (alcool, diabète, I rénale,..) •Atb •Anti-H2 Autre patients Personnel Traitement Flore oropharyngée Alimentation •Entérale/parentérale •Sonde Flore du patient (peau, nez, sinus,..) Voies respiratoires inférieures Pneumonie Environnement Tare sous-jacente (alcool, diabète, I rénale,..) •Atb •Anti-H2 Autre patients Personnel Traitement Flore oropharyngée Alimentation •Entérale/parentérale •Sonde Flore du patient (peau, nez, sinus,..) Voies respiratoires inférieures Pneumonie Ventilation Environnement Tare sous-jacente (alcool, diabète, I rénale,..) •Atb •Anti-H2 Autre patients Personnel Traitement Flore oropharyngée Alimentation •Entérale/parentérale •Sonde Flore du patient (peau, nez, sinus,..) Sites d’infection éloignés Voie hématogène Voies respiratoires inférieures Pneumonie Ventilation Pneumonie nosocomiale • Généralités – Epidémiologie – Physiopathologie • Signes et Diagnostic positif • Traitement – Curatif – Préventif Diagnostic “Inflammation of the lung parenchyma caused by infectious agents not present or incubating at the time MV was started” (Chastre & Fagon, AJRCCM 2002) • Diagnostic radio-clinique • Diagnostic microbiologique Pas de gold standard • Histologie : – Pneumonie focale non retrouvée sur l’examen anatomo-pathologique – Etudes microbiologiques négatives malgré l’existence d’une inflammation pulmonaire – Désaccords des pathologistes – ……. 1. Signes systémiques d’infection 2. Nouvel infiltrat sur la Rx 3. Arguments bactériologiques d’infection pulmonaire • Infiltrat radiologique récent et persistant ET • Un des critères suivants: • hyperthermie > 38°5C • Hémocultures positives • Expectoration purulente ou sécrétion trachéales purulentes • Identification d’un pathogène • Sérologie positive avec un taux d’Ac significatif • Antigène soluble de Legionella dans les urines Ss : 69% Sp : 75% Clinical Pulmonary Infection Score Temperature (°C) >or equal to 36.5 and <or equal to 38.4 =0 point >or equal to 38.5 and <or equal to 38.9 =1 point >or equal to 39 and <or equal to 36 =2 points Pulmonary radiography No infiltrate =0 point Diffuse (or patchy)infiltrate =1 point Localized infiltrate =2 points Blood leukocytes,mm3 >or equal to 4,000 and <or equal to 11,000 =0 point <4,000 or >11,000 =1 point +band forms >equal to 50% =add 1 point Tracheal secretions Absence of tracheal secretions =0 point Presence of non purulent tracheal secretions =1 point Presence of purulent tracheal secretions =2 points Oxygenation:PaO2 /FiO2 ,mmHg >240 or ARDS =0 point <or equal to 240 and no ARDS =2 points CPIS>6 Progression of pulmonary infiltrate No radiographic progression =0 point Radiographic progression (after CHF and ARDS excluded) =2 points Culture of tracheal aspirate Pathogenic bacteria cultured in rare or light quantity or no growth =0 point Pathogenic bacteria cultured in moderate or heavy quantity =1 point Same pathogenic bacteria seen on Gram stain,add 1 point Diagnostic microbiologique • Hémoculture et Liquide pleural • Technique non bronchoscopique : – Culture quantitative des sécrétions trachéales – Prélèvements distaux • Technique bronchoscopique : – Lavage Broncho-alvéolaire – Brossage distal protégé Culture quantitative des sécrétions trachéales • Simple, Non invasif • Seuil : 106 UFC/ml • Se : 68% , Sp : 84% • Bonne corrélation avec les prélèvements protégés en terme de Se et Sp mais faible corrélation sur les germes (40%) • Borderon et al 1981 : 53% des germes isolés par AET quantitatif à une concentration supérieure à 107 cfu/ml ont été retrouvés à la culture. • Surenchère antibiotique Prélèvements distaux “à l’aveugle” • Prélèvements à l’aveugle, coût moindre, pas de fibro nécessaire • Bregeon et al, 2000 : comparaison étude post mortem et aspiration ou mini-BAL, Sp : 86 et 100%, Se : 78% • Limitation : pathologie unilatérale impliquant le poumon gauche • Mini-BAL : Se 63-100% Consensus Chicago, Mai 2002 • Brosse à l’aveugle : Se 71-100% • Technique bronchoscopique : – Lavage Broncho-alvéolaire – Brossage distal protégé Brossage bronchique protégé • Technique : dirigé dans la zone pathologique (post-inf-Dt par défaut) • Examen direct est possible mais délicat (Se : 20-100%, Sp : 95-100%) • Seuil : 103 UFC/ml • Se : 89%, Sp : 94% (pooling de 18 études) Répétabilité ? • 22 patients ventilés • 5 PDP réalisés à la suite dans la même zone lors de la même fibroscopie – Toujours le même µorganisme retrouvé (qualitatif) – Variation de plus d’un log pour 59% des patients – 13,6% répartis de part et d’autre du seuil (Marquette et al, ARRD 1993) Seuil… • 34 patients, PDP >102 mais <103 • Pas d’antibiothérapie débutée • Second prélèvement à 2.7j • Groupe 1 (12) : > 103 au même pathogène, traitement débuté • Groupe 2 (22) : pas de pneumonie • Groupe 1 a une surmortalité • Risques • « Sous » traitement (Dreyfuss et al, ARRD 1993) PDP et Aspiration quantitative • 52 patients ventilés • Cutoff à 106 CFU/ml Se Sp AET 82 83 Brosse 64 96 FN 18 36 (Marquette et al, ARRD 93) Lavage broncho-alvéolaire • Injection d’au moins 120 mL de SSI en 3-6 aliquots • Limitations : % de fluide récupéré • Possibilité d’examen direct (% de cellules contenant des bactéries intracellulaires >1-5%) • Seuil : 104 UFC/ml • Mesure d’endotoxine : diagnostic rapide des pneumonies à G- (>4 unités d’edtx/ml) Comparaison des diverses techniques / "Gold standard" Auteurs Référence Technique Sens Spéc Papazian AJRCCM 1995;152:1982 Histologie + culture LBA 10 4 Brosse 10 3 AET 10 4 58% 42% 83% 95% 95% 80% Marquette AJRCCM 1995;151:1878 Torres AJRCCM 1994;149:324 Histologie AET 10 6 LBA 10 4 Brosse 10 3 Brosse 10 3 LBA 10 4 Asp. Bronch 10 5 55% 47% 57% 36% 50% 44% 85% 100% 88% 50% 45% 48% Histologie (Fagon & Chastre, 2002) Limitations • Toujours difficile de différentier en utilisant le seuil à 103 cfu/mL, la colonisation de l’infection (FP) • Pas d’intérêt dans l’antibiothérapie empirique car nécessite 24 à 48h • Faux négatifs : • • • • Prlvmt trop précoce (en dessous du seuil) Prlvmt mal dirigé… Mauvais traitement du prélèvement Initiation d’une antibiothérapie préalable Impact d’une antibiothérapie préalable • Impact sur le rendement diagnostic • Une antibiothérapie dans les dernières 72h diminue les chances d’obtenir un prélèvement positif (Dotson et al, Chest 93) • Impact sur le pronostic (Rello et al, Chest 93) • • • • 129 épisodes de VAP, PDP Mortalité : Atb ant : 27,7% ; pas d’atb 4% (OR : 9,2) Pathogènes différents (% de Pseudomonas augmenté) Plaide pour une politique raisonnée de l’antibiothérapie Conséquences d’une antibiothérapie antérieure • 161 patients, brosse ou BAL – 65 atb en cours – 96 non « antibiosés » • Pas de différence de Se ou de Sp en fonction de ces 2 groupes • Corrélation entre les différents prélèvements comparables • Atb 74% • Sans Atb 67% (Timsit et al, Chest 95) Pneumonie nosocomiale • Généralités – Epidémiologie – Physiopathologie • Signes et Diagnostic positif • Traitement – Curatif – Préventif Mortalité 100 90 * 80 70 * 60 Adéquat Inadéquat 50 40 30 20 10 0 Luna Alvarez Rello Kollef Sanchez Ruiz Dupont LBA + n = 65 ATB pré LBA n = 50 ATB Adéquate n = 16 ATB Inadéquate n = 34 Mortalité 6/16 (38%) Mortalité 31/34 (91%) Pas ATB pré LBA = 15 ATB post LBA Mortalité 9/15 (60%) (Luna CM, Chest 1997) ATB débutée (n=15) ATB modifiée (n=33) ATB non modifiée (n=17) après la réalisation du LBA 71% 30 NS 70% 25 Survie 20 DC 15 10 12 30 7 16 5 0 ATB Adéquate ATB inadéquate (Luna CM Chest 1997) Décès (n=23) ATB modifiée (n=20) ATB inchangée (n=22) après les résultats des cultures du LBA 2 3 ATB Inadéquate 40% Décès Survie 21 ATB Adéquate 57% 16 0 5 10 15 20 25 (Luna CM Chest 1997) Résumé • ATB Adéquate initiée tôt, avant le LBA – mortalité < ATB inadéquate ou non instaurée • ATB Adéquate retardée jusqu’à l’endoscopie – mortalité > ATB adéquate initiée tôt • ATB Adéquate retardée jusqu’aux résultats du LBA – mortalité > ATB adéquate initiée tôt – mortalité > ATB inadéquate poursuivie... (Luna CM Chest 1997) Impact pronostique de l’antibiothérapie: Au total • La plupart des auteurs débutent l’antibiothérapie avant les résultats microbiologiques • L’incidence d’ATB inadéquate varie beaucoup... • L’élément pronostique fondamental = Antibiothérapie initiale adéquate, instaurée avant les résultats microbiologiques, voire avant les Prélèvements…. Approche probabiliste de l’antibiothérapie des pneumonies nosocomiales Comment prescrire une antibiothérapie adéquate ? • Approche par les antibiotiques • Approche par les germes • • • • • Données épidémiologiques globales Elaboration de « guidelines » Données épidémiologiques locales Validité des « guidelines » ? Elaboration de « guidelines » adaptés Sensibilité des BGN d’origine nosocomiale • Etude multicentrique américaine (49 Hôpitaux) • Sur 3 ans (Avril 95 - Avril 1998) • 9214 épisodes de bactériémie mono-microbienne – 27% liés à un bacille à Gram négatif • Etude de la sensibilité des 5 principaux BGN : – Escherichia coli (n=700) – Klebsiella sp (n=662) – Enterobacter sp (n=557) – Serratia sp (n=177) – Pseudomonas sp (n=542) Edmond MB et al (Clin. Infect. Dis 1999) % de souches résistantes 42% 40 % 30 % 19% 20 % 13% 13% 12% 8% 10 % 1% 3% 3% 1% 0% E. coli Imipénème 1% K. pneumoniae Ceftazidime 10% 12% 15% 7% 4% 5% 8% 7% 1% E. cloacae Gentamicine P. aeruginosa S. marcescens Ciprofloxacine Edmond MB et al (Clin. Infect. Dis 1999) France : 1994 -1995 Evolution de la sensibilité des BGN isolés en réanimation • Etude internationale multicentrique : 116 CH (France - 40, Espagne - 30, Belgique - 16, Portugal 20, Suède - 10) • 9166 souches isolées de 7308 patients • Entre juin 1994 et juin 1995 • Sensibilité in vitro à 8 antibiotiques dont : – – imipénème – – ceftazidime – – ciprofloxacine – pipéracilline + tazobactam – amikacine H. Hanberger et coll (Jama 1999) % de baisse de sensibilité in vitro en France des bacilles à Gram négatif isolés dans cette étude Imipénème Ceftazidime Pipéracilline +tazobactam -10 % Ciprofloxacine Amikacine -11 % -18 % -17 % -24 % H. Hanberger et coll (Jama 1999) Conclusion Imipenem ou ceftazidime ou pipéracilline tazobactam ou cefepime pour tous les patients souffrant de pneumonie nosocomiale …! Comment prescrire une antibiothérapie adéquate ? • Approche par les antibiotiques • Approche par les germes • • • • • Données épidémiologiques globales Elaboration de « guidelines » Données épidémiologiques locales Validité des « guidelines » ? Elaboration de « guidelines » adaptés Facteurs de risque étiologiques Pathogènes S.aureus L.pneumophila P.aeruginosa Facteurs de risque Coma Immunodépression - Stéroides BPCO - VM > 8 j A.baumanii Neurochirurgie - Trauma crânien Anaérobies Altération de la conscience Rello J et al. Am. Rev. Respir. Dis 1990 ;142 :1320-4. Robert J et al. 37th ICAAC.Abstract J-45 p296. Carratala J et al. Am. J. Respir. Crit. Care Med. 1994 ; 149 :625-9. Rello J et al. Int. Care Med. 1994 ; 20 : 193-8 Baraibar J et al. Chest 1997 ; 112 : 1050-4. Doré P et al. Am. J. Respir. Crit. Care Med 1996 ;153 :1292-8 Recommandations de l’ATS (Am. J. Respir. Crit. Care Med 1996) Sévèrité de l'infection Faible à modérée Sévère Facteurs de risque Non Précoce ou tardive Groupe 1 Facteurs de risque Oui Non Oui Précoce ou tardive Précoce Tardive Précoce ou tardive Groupe 2 Groupe 1 Groupe 3 Groupe 3 ATS Guidelines (Am. J. Respir. Crit. Care Med 1996) Groupe 1 • Germes causals Enterobactéries – E.coli – Klebsiella sp – Enterobacter – Proteus – Serratia H.influenzae MS S.aureus S.pneumoniae • Antibiotiques • Céphalosporine • seconde génération • C3G sans activité anti Pseudomonas • Beta-lactamine + inhibiteur Si allergie à pénicilline • Fluoroquinolone • clindamycine + aztreonam ATS Guidelines (Am. J. Respir. Crit. Care Med 1996) Groupe 2 Germes causals = Germes précédents + ATB Idem + • Anaérobies (chirurgie abdominale, inhalation) • Clindamycine ou bétalactamine + inhibitor • S.aureus (coma, trauma cranien, diabète, insuf. rénale) • Glycopeptides • Legionella sp (stéroïdes) • Erythro +/- rifampicine • P.aeruginosa (ATB, séjour prolongé, BPCO) • Cf Groupe 3 ATS Guidelines (Am. J. Respir. Crit. Care Med 1996) Groupe 3 Antibiotiques Germes causals = Idem + • P.aeruginosa • Acinetobacter spp • MR S.aureus Aminoside ou ciprofloxacine + Pénicilline Anti-pseudomonas Beta-lactamine + Inhibiteur Imipenem C3G anti pseudomonas Aztreonam +/- glycopeptides Comment prescrire une antibiothérapie adéquate ? • Approche par les antibiotiques • Approche par les germes • • • • • Données épidémiologiques globales Elaboration de « guidelines » Données épidémiologiques locales Validité des « guidelines » ? Elaboration de « guidelines » adaptés Données épidémiologiques «locales» • Trouillet JL (Am. J. Respir. Crit. Care Med. 1998;157:531-9) – – – – – 25 mois - Patients MV > 48 heures 135 épisodes consécutifs de PNP acquises sous VM 84 épisodes post-opératoires 245 bactéries causales Distribution des germes / • durée de MV (< ou > 7 j) • antibiothérapie antérieure (dans les 15 jours précédents) Germes P.aeruginosa A. baumanii S. maltophila MRSA Enterobacteriaceae Haemophilus spp MSSA S.pneumoniae Other Strepto Neisseria spp Autres MV < 7 j MV > 7j Pas ATB n=22 0 0 0 0 ATB Ant n=12 4 (20%) 1 (5%) 0 1 (5%) Pas ATB n=17 2 (6.3%) 1 (3.1%) 0 1 (3.1%) ATB Ant n=84 33 (21.7%) 20 (13.2%) 6 (3.9%) 30 (19.7%) 10 (24.4%) 8 (19.5%) 6 (14.6%) 3 (7.3%) 7 (17.1%) 5 (12.2%) 2 (4.9%) 4 (20%) 2 (10%) 0 0 5 (25%) 2 (10%) 1 (5%) 7 (21.9%) 1 (3.1%) 7 (21.9%) 0 7 (21.9%) 4 (12.5%) 2 (6.3%) 23 (15.1%) 4 (2.6%) 7 (4.6%) 0 14 (9.2%) 3 (2%) 12 (7.9%) Trouillet JL (Am. J. Respir. Crit. Care Med. 1998;157:531-9) Données individuelles VM<5j ATB ant Streptocoques Haemophilus spp SASM Entérobactéries SARM P. aeruginosa A. baumanii S. maltophilia Non +++ +++ ++ +++ + 0 0 0 VM>5j Oui +++ ++ + +++ + +++ + 0 Non +++ + +++ +++ +++ + + 0 Oui + + + ++ +++ +++ ++ + Antibiothérapie empirique Meilleure approche = Écologie locale Antibiothérapie documentée Monothérapie ou Association? • Arguments microbiologiques – P. aeruginosa, Acinetobacter spp, S.aureus méti R • Arguments thérapeutiques – fosfomycine, acide fusidique, rifampicine, quinolones? • Arguments cliniques Antibiothérapie documentée Arguments cliniques pour une association EFFICACITE SURINFECTIONS Elargissement du spectre Synergie d’action Diminution de l’émergence de mutants résistants Conséquence d’une antibiothérapie inadéquate • Surmortalité • Défaillances viscérales plus nombreuses • Durée de séjour en réanimation accrue • Durée de ventilation accrue Sujet institutionnalisé • 52 patients > 70 ans • Systématique : Hémoculture, sérologie, ponction pleurale, BAL • Etiologie : 24/52 (46%) • SARM 33% • BGN 24% • P.aeruginosa 14% • Prélèvement a modifié la prise pour 8 (40%), arrêt des atb pour 2 (El-Solh et al, AJRCCM 2002) Réponse au traitement Evaluation du patient selon les données cliniques, biologiques, radiologiques et bactériologiques Amélioration vs détérioration ou non résolution Amélioration clinique • Données bactériologiques négatives – Faut-il arrêter ou continuer le tt ATB empirique ? – Approche CPIS Détérioration Clinique ou Non résolution • Données bactériologiques positives – Germe résistant = ATB adéquate – Germe sensible ??? • • • • Recherche de causes anatomiques d’échec (Empyème…) Etat du patient (immuno-dépression…) Germes difficiles à éradiquer (P.aeruginosa) Autres sources de fièvre (cathéter, ...) Détérioration Clinique ou Non résolution • Données bactériologiques négatives – Pathologie non infectieuse simulant une PNP Noso – Nouveaux prélévements microbiologiques +++ – Modification empirique du TT ATB avec spectre + large – Biopsie pulmonaire • chirurgicale • transbronchique ??? Pneumonie nosocomiale Durée de l’antibiothérapie • Durée globale – Atteinte multilobaire, nécrotique, P.aeruginosa, Acinetobacter spp, malnutrition : 2 à 3 semaines – Autres situations : 7-10 jours • Durée association – Aminosides: 7, voire 5, jours suffisent – Autres ATB ??? Durée de l’antibiothérapie • 401 patients • 197 : 8 jours • 204 : 15 jours • Résultats • • • • • Pas d’augmentation de mortalité, pas plus de surinfections Moins de jours sous atb Nombre équivalent de jours sans VM, de DV, durée séjour Moins de multi-résistants si surinfections dans le bras J8 Plus de rechutes si infections à P. aeruginosa, A. baumanii, S. maltophilia dans le bras 8j (Chastre et al, JAMA 2003) Voie d’administration de l’antibiothérapie • Voie parentérale +++ • Voie orale – Pharmacocinétique ATB – Capacité «digestive» – Relai envisageable • Voie locale ??? – Aminosides – Autres Pneumonie nosocomiale • Généralités – Epidémiologie – Physiopathologie • Signes et Diagnostic positif • Traitement – Curatif – Préventif Prévention • Sondes : • • • • Présence d’une sonde d’intubation (/VNI) Réintubation Intubation nasale (/orale, sinusites) Sonde gastrique (reflux fonction du calibre) • Position : 30°, transport hors service • Agents pharmacologiques : • Sédation, paralysie • Antibiothérapie systémique • Augmentation du pH gastrique (Consensus Chicago, Mai 2002) Prévention • Prise en charge ventilatoire : • Humidificateurs • Aspirations • Autres : • Mesures générales : lavage des mains, soins de bouche • Kinésithérapie • Aspirations subglottiques (Consensus Chicago, Mai 2002) Ce qui marche et qu’il faut faire… • • • • • • • • • Enlever les SIT et NG le plus vite possible Protocoles antibiothérapie Lavage de mains Position à 30° Nutrition mais… Eviter la distension gastrique (résidu) Drainage de la condensation circuit (toujours?) Aspiration sus glottique Surveillance de la pression du ballonnet (Kollef, NEJM 99) Ce qu’il ne faut pas faire.. • • • • • Changement systématique des circuits Aspiration avec la même sonde Changement journalier des filtres Atb aérosolisés…? SDD (Kollef, NEJM 99) Ce que l’on pourrait faire.. • Gants et masques…??? • Filtres bactério • Changement postural (Kollef, NEJM 99) SDD • 934 patients, SICU & MICU • (polymyxin, tobra, ampho B + 4j de ctx IV) • Ctr • Résultats • Mortalité : SDD/Ctr : 15/23% • Colonisation à BGN résistant (cefta, cipro, imip, tobra) : SDD 16% vs Ctr 26% (de Jonge et al, Lancet 2003) Rotation • beta-lact et aminosides, par période de 1 mois, comparaison à une période historique puis en prospectif • Baisse du nombre de VAP • Germes plus sensibles à la plupart des blactamines (Gruson et al, AJRCCM 2000, CCM 2003) Messages importants • Diagnostic positif difficile : Radio-Clinique-Bactério • Traitement curatif mal codifié : importance de l’écologie locale • Traitement préventif fondamental