Cercle de lecture du 10/03/16 1) Article 1 : Ibuprofen versus fosfomycin for uncomplicated urinary tract infection in women : randomised controlled trial, BMJ 2015 (http://www.bmj.com/content/351/bmj.h6544.long) →Question : peut-on réduire la prescription d’ATB en traitant les cystites simples par de l’ibuprofène ? →Essai contrôlé, randomisé en double aveugle de 2012 à 2014, en médecine de ville. Critère de Jugement Principal : mixte : -taux de prescription d’ATB jusqu’à J28 , toutes causes confondues → analyse en ITT (supériorité). -fardeau de la maladie de J0 à J7 : dysurie, douleur abdominale, urgenturie → analyse per protocole (non infériorité). => Étude positive si les deux critères étaient remplis. Critères d’inclusion : SFU (pas de BU avant l’inclusion). Populations semblables dans les deux groupes. Déroulement : questionnaire de sévérité des symptômes de 1 à 4, retentissement sur les activités quotidiennes, et analyse d’urines ; puis suivi questionnaire des symptômes 1 fois par jour; →Résultats : Taux de prescription d’ATB à J28 : diminution de prescription d’ATB de 67% dans groupe AINS Fardeau des symptômes : pas de non infériorité (p<0,001) car aire sous la courbe ibuprofène/fosfomycine = 140% , donc la marge de 125% est dépassée →Discussion : Bonne validité externe Mais : critère de jugement principal composite ; nombreuses analyses statistiques non prises en compte ; pertinence clinique faible d’une mesure d’aire sous la courbe ; conclusions sur des critères secondaires considérés comme significatifs à tort. => Au total : pas de modification de la prise en charge des cystite → l’ATB reste le traitement de choix. 2) Article 2 : Community-Acquired Pneumonia Requiring Hospitalization among U.S. Adults (http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1500245#t=articleTop) →Mesure de l’incidence et de l’étiologie microbiologique des PAC ayant nécessité une hospitalisation. Étude observationnelle, de janvier 2010 à juin 2012 Critères d’inclusion : critères d’infections en général, puis critères d’infection respiratoire, puis confirmation de la pneumopathie radiologique ; Réalisation de divers tests microbiologiques (culture bacterienne, PCR, Antigénurie..). →Résultats : âge médian de 57 ans. -Incidence : 24,8 cas de patients ayant une pneumonie ayant nécessité une hospitalisation pour 10000 adultes par an. -Agents pathogènes détectés uniquement chez 38% des patients (20-76% dans d’autres études chez des adultes) : Virus détéctés chez 27% des patients : rhinovirus humain le plus fréquent, puis Influenzae Virus -mais plus fréquent chez les personnes âgéesBactéries détectées chez 14% des patients (pneumocoque le plus fréquent, en diminution grâce à la vaccination anti-pneumococcique) →Conclusion : -le coût des PAC nécessitant une hospitalisation est plus important chez les patients âgés ; -le pathogène n’est pas détecté chez la plupart des patients ; -il est nécessaire d’améliorer la couverture vaccinale pour la grippe et le pneumocoque ; -il est utile de développer des tests rapides pour identifier les pathogènes. => Au total : le médecin généraliste doit être vigilant à la vaccination antigrippale et antipneumococcique, en particulier chez les sujets fragiles telles les personnes âgées. Une vigilance particulière doit aussi être apportée aux cas de pneumopathies chez les sujets âgés, qu’il ne faut pas hésiter à adresser à l’hôpital.