Partie 1

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Psychologie sociale
du changement
Cours 1
Semestre 2 L2 Psychologie
Claudia TOMA
Bureau 235 BSHM (permanence Lundi 14h – 17h)
Tel: 04.76.82.58.98
[email protected]
PLAN DU COURS
Trois parties (9 séances)
Partie 1: attitudes et comportements
Partie 2: manipulation et persuasion
Partie 3: influence sociale
But
Etudier ce qui fait qu’un individu ou un groupe
change d’attitudes ou de comportements.
 les
TDs (6 séances)
Compléments du cours: aspects appliqués
Partie 1: ATTITUDES ET COMPORTEMENTS
Qu’est-ce qu’une ATTITUDE et pourquoi l’étudier?
until Guantanamo prison is shut down…
INTRODUCTION GENERALE
Les attitudes constituent une partie centrale de notre
individualité.
Nous sommes souvent prêts à les défendre.
Nos attitudes peuvent changer ou être renforcées par
mass media ou la communication avec les autres.
Les attitudes individuelles peuvent se transformer en
opinions publiques qui influencent les décisions
politiques, économiques et les valeurs de la société.
Exemples: racisme, nationalisme, sexisme
L’attitude = domaine du ressenti
Le comportement = domaine de l ’action
Myers et Lamarche (1992):
« L’attitude est une réaction favorable ou défavorable à
l’égard de quelqu’un ou de quelque chose manifestée
par les croyances, les sentiments et les intentions.
C’est ce que nous ressentons par rapport à une chose ou à
une personne. »
2. PLUS EN DETAILS : LA NOTION D ’ATTITUDE
2.1. DEFINITIONS
« Des tendances à évaluer une entité avec un certain
degré de faveur ou de défaveur, habituellement exprimées
dans des réponses cognitives, affectives et
comportementales » (Eagly et Chaiken, 1993)
« C’est une tendance relativement durable à répondre à
quelqu’un ou à quelque chose d ’une façon qui reflète une
évaluation positive ou négative de cette personne ou de
cette chose » (Manstead, 1996)
ATTITUDE = une évaluation en termes de :
bon / mauvais
bénéfique / coûteux
agréable / désagréable
désirable / indésirable
(Ajzen, 2002)
Plusieurs remarques
différents objets d’évaluation
- une personne
- un groupe de personnes
- une chose concrète
- une chose abstraite
c’est un construit hypothétique, il faut l’inférer à partir des
différents indicateurs
Les attitudes impliquent 3 types de réponses
évaluatives
(Bohner & Wänke, 2003):
- cognitives
- affectives
- comportementales
Pour changer les attitudes on peut utiliser :
- la « voie » cognitive : persuasion
- la « voie » affective : conditionnement à la familiarité
- la « voie » comportementale : techniques de manipulation
Réponses
affectives
Rép Expression d’un
verb sentiment envers
Rép
non
verb
l’objet
(ex : je déteste les
araignées)
Réponse
physiologique
(ex : frisson, cri…)
Réponses
cognitives
Réponses
comportementales
Expression d’une
croyance
(ex : ce que je dis
sur l’araignée : ça
pique…)
Réponse perceptive
(ex : temps de
réponse)
Expression d’une
intention de
comportement envers
l’objet (ex : ce que je
ferais si j’en voyais une)
Comportement ouvert
(ex : partir en courant)
Ajzen (1988): 6 types de réponses
Il y a un lien entre les dimensions.
sinon => mal-être (dissonance cognitive)
On ne peut pas confondre attitude et affect.
2.2. SES CARACTERISTIQUES
2.2.1. Sa formation
2.2.1.1. Le modèle de Fishbein & Ajzen (1975)
Modèle attente-valeur (expectancy-value model)
Ao = nΣ bi ei
i=1
Attitude qu ’on
se forme
Croyance
(probabilité
subjective)
Évaluation
subjective de
cet attribut
EXEMPLE: l ’exercice physique pour Marc
-c’est sûr ça lui permettrait de perdre du poids (+3) et c’est bien (+2)
=> (+3) x (+2) = +6
-ça peut prévenir les problèmes cardiaques (+2) et c’est très bien (+3)
=> (+2) x (+3) = +6
- peut probablement l ’aider à rencontrer des gens (+1) et c’est très bien (+3)
=> (+1) x (+3) = +3
-mais ce sera probablement fatigant (+1) et ce n’est pas agréable du tout (-3)
=> (+1) x (-3) = -3
- mais ça peut être ennuyeux (+2) et ce n’est pas bien de s’ennuyer (-1)
=> (+2) x (-1) = -2
TOTAL => = +10 => évaluation positive de l ’exercice physique
Pour Anderson : pas une somme mais une moyenne
ENFIN
Les croyances peuvent être de différents ordres
- descriptives : une expérience directe
- inférentielles (on construit une information à partir d’une autre)
- informationnelles : on m’a dit qu’il est égoïste
DONC ce modèle postule que :
- peu d’efforts conscients sont nécessaires pour construire une attitude
- ça peut être rapide, immédiat.
2.2.1.2. Le plus important ou le plus accessible
Pour construire une attitude (ou la retrouver) qu’est ce qui est plus
important ?
Ce qu’on connaît d’un groupe ou l’affect que cela génère ?
Affect est fondamental.
-Verplanken et al.(1998):
dire (grâce à une échelle) ce que l’on pense ou ressent quant à un pays
=> TR pour connaissance > TR affects
- Lavine et al.(1998): données sur candidats à l’élection présidentielle
(connaissances et affects)
Puis étude des votes des univalents et des ambivalents
Quand ambivalence => l ’affect détermine le vote
Pas si simple
- Ca dépend des personnes (Haddock & Zanna, 2000)
- Ca dépend de l’objet de l’attitude
Kempf (1999): Évaluer un produit informatique: un jeu ou un programme
de grammaire.
=> pour évaluer le jeu = importance du ressenti
=> pour évaluer le programme de grammaire = importance de la
connaissance (marque…)
2 remarques supplémentaires
- une information négative a plus d’impact
- certaines situations => croyances moins accessibles (alcool)
2.2.1.3. Ce qui peut influencer la formation d’attitudes
Influences génétiques
Influences biologiques dans les attitudes. Difficile à montrer.
Différentes preuves pourtant:
- auprès de nouveaux-nés
- venant de la psychologie de l ’évolution
- venant d ’études menées auprès de jumeaux
=> question des variables intermédiaires (Tesser, 1993)
ATTENTION ! Même si l’attitude peut être expliquée génétiquement =>
son influence n’est ni exclusive ni irréversible
Les attitudes s’apprennent
* Par des expositions répétées
Exemple de tous les jours : la chanson à la radio
Recherche avec les sirops (Zajonc et col, 1973)
=> effet de simple exposition (Zajonc, 1968)
Effet d’autant plus fort quand stimuli complexes, exposition courte, délai
long entre exposition et évaluation et autres stimuli présents.
* Par conditionnement et imitation
- Conditionnement évaluatif
On présente avec l ’objet d ’attitude quelque chose de positif (ex: pub)
Recherche de Gorn (1982) : la musique et le choix d’un stylo
- Le renforcement (conditionnement instrumental ou
opérant)
Ce qu’on exprime est suivi d’une remarque positive ou négative. On
peut en être seulement le témoin (conditionnement vicariant).
Recherches avec des interviewers et des interviewés.
=> le renforcement rassure la personne, c’est une information
=> accord avec une norme
- L ’observation
Influence des parents, des pairs
=> Théorie de l ’apprentissage social (Bandura, 1965)
Bibliographie:
Bohner, G., & Wänke, M. (2003). Attitudes and Attitude Change. New
York: Psychology Press.
Cialdini, R. (2004). Influence et manipulation. First Editions.
Deschamps. J.C.,& Beauvois. J.L. (1996). Des attitudes aux
attributions : sur la construction sociale de la réalité. Grenoble : PUG.
Joule, R. V., & Beauvois, J.L. (2002). Petit traité de manipulation à
l'usage des honnêtes gens. Grenoble, Presses Universitaires de
Grenoble.
Mugny, G., Oberlé, D.,& Beauvois, J.L. (Eds.), (1995). La psychologie
sociale, Vol. 1, Relations humaines, groupes et influence sociale.
Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble.
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