Transiger avec une personne souffrant d`un trouble de la

Transiger avec une personne souffrant d’un trouble de la personnalité
En avril 2005 dernier Nathalie Belda, psychologue à l’Institut Victoria, est venue animer l’atelier « Mieux
comprendre les troubles de la personnalité et leur impact sur l’entourage ». Cet atelier aide grandement à
comprendre la dynamique impliquée dans les troubles de la personnalité. Les participants qui ont assisté à
l’atelier avaient pour la plupart un proche souffrant du trouble de la personnalité limite. C’est pourquoi le présent
résumé reflète plus particulièrement ce trouble.
Le trouble de personnalité est une condition relativement stable. La personne qui en souffre présente
une viation dans la perception de soi, des autres et des événements, qui vient teinter son rapport à autrui.
Certaines composantes affectives et comportementales caractérisent les personnes présentant un trouble de la
personnalité. Ainsi, elles éprouvent de la difficulté à tolérer leurs sentiments de frustration; à contrôler leurs
impulsions agressives; à apaiser par elles-mêmes les émotions intenses et désagréables; à cultiver leur estime
d'elles-mêmes; à nouer des relations intimes et à être seules. Elles manifestent des fluctuations d’humeur,
déclenchées par les événements ainsi qu’un sentiment de vide intérieur.
L’approche de James Masterson aide à bien cerner les mécanismes qui sous-tendent ces difficultés.
Habituellement, lorsqu’une personne fait face à une situation exigeant une mobilisation de son énergie, par
exemple un changement tel que déménager, occuper un nouvel emploi, entreprendre un programme d’études,
une nouvelle étape de vie ou autre, la personne va chercher à se conforter, se sécuriser au plan émotif, en
considérant notamment ses expériences et réussites antérieures, et à trouver ainsi les moyens appropriés pour
répondre à la situation. Toutefois, la personne ayant un trouble de la personnalité va adopter des stratégies non
pour se préparer à faire face à la situation mais plutôt pour se protéger contre l’inconfort émotionnel néré par
celle-ci, et par éviter de souffrir. Par exemple, en remettant à plus tard, en reportant la responsabilité de la
situation sur autrui, etc. Ces stratégies d’évitement réduisent l’anxiété à très brève échéance. Toutefois elles ne
font, par la suite, qu’amplifier l’anxiété. Mieux comprendre l’expérience de la personne souffrant d’un trouble de
la personnalité, aide à prendre davantage de recul.
Selon la présentation de Mme Belda ainsi qu’à la lumière de mon expérience professionnelle et mes
réflexions, voici d'abord comment on peut décrire les attitudes et les comportements à favoriser pour
atténuer l’intensité de ce qui est vécu par la personne souffrant d’un trouble de la personnalité; ensuite,
j’identifierai les comportements à éviter.
À recommander :
Prévoyez un plan à l’avance, établissez une entente avec la personne pour remettre à plus tard toute
discussion lorsqu’elle se trouve en état de colère et que probablement vous l'êtes aussi. Identifiez les
meilleurs moments pour communiquer.
Écoutez l’autre personne dans sa réalité, encouragez-la à verbaliser comment elle se sent et reconnaissez
ses sentiments, sa souffrance, entre autres lorsqu’il y a des «passages à l’acte» (acting out).
Reconnaissez-vous à vous-même également le droit d’avoir une perception différente de la sienne.
Accueillez et écoutez vos propres expériences corporelles, émotionnelles et psychiques. Cette écoute de
soi vous amène à être plus attentif à vos besoins.
Tenez aussi compte de vos valeurs à vous et de vos intérêts dans vos choix de vie.
Respectez vos limites en les posant avec clarté et en vous y tenant avec constance. Voyez ce que vous
pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas faire. Vous respecter vous-même, c’est poser des limites à
la mesure de ce que vous êtes capable d’assumer.
Veillez à ce que les proches impliqués auprès de la personne, adoptent des attitudes cohérentes, que tous
marchent dans le même sens.
Utilisez la négociation pour trouver une entente commune et satisfaisante.
Faites confiance à votre jugement et à vos capacités affectives et de résolution de problèmes.
À éviter :
Surprotéger l’autre, s’activer à sa place et absorber pour lui.
Se justifier.
Chercher un coupable, ou essayer de voir qui a tort et qui a raison.
Se retirer parce qu'on se sent arriver au «bout du bout», que la limite est atteinte. Avant de parvenir à ce
point, prenez le temps de relire les comportements et attitudes proposés ci-haut.
J’espère que ce résumé saura éclairer votre parcours de rayons nouveaux, ou du moins confirmer votre route.
Pour échanger ou pour obtenir toute information sur le sujet, n’hésitez pas à communiquer avec notre
association.
Chantal Grondin, M.Ps.
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