Vertiges positionnels ou cinétiques autres que le VPPB DU rééducation vestibulaire Nantes. 7 Décembre 2007 Tout vertige positionnel n'est pas un VPPB • VPPB = 35% • Autres diagnostics : Menière, névrite, centraux, neurinome, labyrinthites, récurrents environ 40% • reste 25% Tout vertige est majoré par le mouvement de la tête ou de la tête et du corps • L'appareil vestibulaire = récepteur proprioceptif céphalique • sensible aux accélérations angulaires et linéaires Tout mouvement s'apparente à un changement de position • Un mouvement implique une modification des valeurs de référence correspondant au maintien d'une position. • Pour l'extrémité céphalique : corps et espace On distingue : • des vertiges de position • des vertiges de positionnement • des vertiges cinétiques • Vertige lié à la position • Vertige lié au mouvement Vertige de position : testing Vertige de positionnement : testing Vertige lié au mouvement (ou cinétique) : testing Durée du nystagmus Vertige cinétique Vertige de position Vertige de positionnement Les différents types de vertiges positionnels et • A) Cinétiques cinétiques - Mouvement du corps seul : vol sous-clavier - Mouvement de la tête et/ou du corps : asymétrie D/G canalaire ou otolithique – Mouvement de la tête par rapport au tronc : compression de la vertébrale, vertige d'origine cervicale ? • B) Positionnement : – VPPB par cupulo ou canalolithiase – cas particulier : le vertige migraineux – modification de la densité cupulaire • C) Position : - vertige en extension ou flexion de la tête ou du tronc - compression du nerf vestibulaire - fistule périlymphatique - VPPC A) Cinétiques : 1- mouvement du corps seul vol sous-clavier Occlusion des gros vaisseaux en amont de le vertébrale Signes cliniques •Déficit vertébrobasilaire fruste •Ischémie d ’effort au niveau du membre supérieur A) Cinétiques : 2- mouvement de la tête et/ou du corps : asymétrie canalaire ou otolithique • Vertige rotatoire ou linéaire fugace, déséquilibre bref • Nystagmus sans latence, perstimulatoire, de durée brève • Etiologie : troubles liquidiens, neurinome, otospongiose, séquelles d ’atteinte aigüe du premier neurone = bilan indispensable stimulation vestibulaire stimulation proprioceptive stimulation optocinétique stimulation oculomotrice Utilisation des afférences proprioceptives extraoculaires Training vestibulaire selon la méthode de NORRE A) Cinétiques : 3- mouvement de la tête par rapport au tronc : compression de la vertébrale (accidents ischémiques transitoires) • Vertige de durée supérieure à une minute • Associé à d ’autres signes de souffrance du territoire vertébrobasilaire • Causes : Athérome, ostéophyte, boucle vasculaire, tumeur Cause majeure : l ’athérosclérose compression de la vertébrale par un ostéophyte Autres causes de compression : • Compressions extrinsèques • Dolichoartère, dissection A) Cinétiques : 3- mouvement de la tête par rapport au tronc ou du tronc par rapport à la tête = vertige d'origine cervicale proprioceptive ? RVO Afférences vestibulaires Afférences visuelles Afférences proprioceptives CNV RVS Réflexe cervico-nucal (RCN) ou cervicocollique = réflexe myotatique Le fuseau neuro-musculaire Les récepteurs tendineux de Golgi Projections vestibulaires des PN • Directes : monosynaptiques vers la partie rostrale du NVM • Indirectes : olivaires, réticulaires, cérébelleuses, corticales Réflexe vestibulo-nucal (RVN) Stimulation des CSC : Inhibition ipsi et excitation controlatérale des muscles fléchisseurs stimulation sacculaire : Inhibition des motoneurones ipsilatéraux du SCM stimulation utriculaire : excitation des motoneurones controlatéraux du SCM travaux d'Ushino chez le chat (1997) Sommation des effets compensateurs du RCN et du RVN sur les mouvements des yeux Effets opposés du RCN et du RVN sur la musculature des membres = convergence facilitatrice Réflexe oculo-cervical (ROC) • Expérimentation chez l'animal : modifications de la position de l'œil dans l'orbite à l'origine d'une modification du tonus des muscles de la nuque • Chez l'homme : excentration latérale du regard à l'origine d'une activation des muscles cervicaux postérieurs Réflexe cervico-vestibulo-oculaire ou reflexe cervico-oculaire (RCO) • Travaux expérimentaux chez l'animal • Etudes chez l'homme : - rôle dans la compensation (Dichgans 1973) - expérience des vibreurs (Jeannerod Vertige d'origine cervicale ? Arguments cliniques • Critères de possibilité : - vertige bref, répétitif, souvent associé à un petit déséquilibre non systématisé - déclenchés par des mouvements de tête de faible amplitude - associé à une pathologie cervicale (traumatisme récent, port d'une minerve, raideur) • Critères d'exclusion : - grand vertige rotatoire - lié à une position précise de la tête dans l'espace - associé à des signes neurologiques Tests et explorations fonctionnelles • Recherche du nystagmus d'origine cervicale (Greiner,Conraux, Picart1964) • Asymetrie de l'OKAN ( Karlberg et Magnusson 1996) • Posturographie (Karlberg 1996) • Etude du mouvement de poursuite pendant la rotation de la tête (SPNT) (Tjell et Rosenhall 1998) Épreuve cervicale selon E.Ulmer (1997) Exclusion de toute cause vestibulaire ou vasculaire + Arguments de possibilité (description clinique du vertige et pathologie cervicale associée) = Vertige d'origine cervicale Conduite à tenir • Pas d'impact des antivertigineux • Reprogrammation oculo-céphalique • Le problème des manipulations cervicales : - indications et contre-indications - tests prémanipulatifs • - Utilisation des projections proprioceptives extra- oculaires sur les motoneurones cervicaux dans le traitement des torticolis - Utilisation du RCO et du RVN dans la recherche de la compensation vestibulaire B) Vertiges de positionnement • cupulo ou canalolithiase : VPPB • corps étranger dans le canal VPPB : cas particulier du syndrome de Lindsay • VPPB apparu au décours d'une névrite • récidivant • souvent associé à un syndrome déficitaire mal compensé Vascularisation du labyrinthe Cas particulier : association VPPB/migraine • Arguments épidémiologiques : - prévalence du VPPB chez les migraineux = 28% (7,8% dans la population globale) - prévalence de la migraine chez les patients présentant un VPPB = 16% (14% dans la population globale) • Pathogénie : - ischémie utriculaire par crises de migraine répétées - lithiase périphérique liée au rôle de la ménopause sur le métabolisme des otoconies modification de la densité cupulaire • Description clinique identique au VPPB • Pathogénie Augmentation de la viscosité sanguine liée à une macroglobulinémie (maladie de Waldenström) , une polyglobulie ( maladie de Vaquez) modification de la densité cupulaire d'origine alcoolique Augmentation, égalisation puis diminution de la densité de la cupule par rapport à l'endolymphe • Première phase : Nystagmus géotropique • Deuxième phase : vertige et nystagmus disparaissent • Troisième phase : nystagmus agéotropique C) Vertige de position : vertige en extension ou flexion de la tête ou du tronc • vertige "to and fro" • déséquilibre • disparition des signes lors du retour de la tête en position normale • Rééducation : exercices de maintien sur sol dur, sol mou, trampoline. Fonctionnement des otolithes C) vertige de position : compression neuro-vasculaire ou syndrome de Janetta (disabling positional vertigo ou cross-compression) • Compression du VIII par la PICA ou l'AICA • peut également intéresser le VII ou le V • Diagnostic difficile cross-compression Cross-compression : clinique • Vertige très bref (20 à 80sec), en rotation ou flexion-extension de la tête, survenant plusieurs fois par jour. • Névralgie ou hémispasme facial associé. • Hyperactivité axonale par démyélinisation du nerf vestibulaire; C) vertige de position : fistule périlymphatique • Communication anormale entre l'espace périlymphatique et l'oreille moyenne • Surpression interne (par l'intermédiaire du LCR), moyenne (par l'intermédiaire de la trompe), ou externe (gifle, chute sur l'eau d'un surfeur). Traumatisme crânien, traumatisme direct de l'oreille, post-stapédectomie. • Diagnostic difficile Fistule périlymphatique : clinique • Vertige rotatoire en décubitus latéral et en flexion de la tête (type canalaire) • Vertige linéaire en décubitus latéral, déséquilibre au lever, à la marche (type otolithique) • Nystagmus peu intense, parfois absent • Déficit auditif et acouphènes associés C) Vertige de position : VPPC • rare : 1% mais sans doute sous-estimé • plus fréquent si on inclut le nystagmus vertical inférieur positionnel et le pseudoVPPB d'origine migraineuse Vertige de position d'origine centrale • Vertige déclenché par un changement d'orientation de la tête par rapport à la gravité donc mettant en jeu une stimulation otolithique • Le plus souvent associé à un nystagmus d'origine canalaire libéré en raison d'une altération de la fonction inhibitrice d'origine cérébelleuse • Lié à une atteinte lésionnelle touchant les structures centrales essentiellement sur le trajet de la boucle vestibulo-cérébello-vestibulaire action inhibitrice du vestibulo-cervelet sur les noyaux vestibulaires : - rôle des fibres grimpantes olivocérébelleuses (otolithes et canaux verticaux), - des fibres moussues (afférents vestibulaires primaires, canal horizontal) - des cellules de Purkinje et de leurs efférents. Les différents types cliniques • Le vertige paroxystique positionnel central (VPPC) 1% des VP (Thomsen 1978, Toupet 2000) • Le nystagmus positionnel central • Le vertige positionnel d'origine migraineuse 2,7% des VP (Lempert2002) VPPC : clinique Essai de description spécifique du VPPC en négatif du VPPB Manœuvre de Hallpike : nystagmus dans le VPPB Manœuvre de Hallpike : nystagmus dans le VPPC • latence d'apparition • immédiat • violent vertige • peu ou pas de vertige • épuisable < 60s • inépuisable • inversion au retour en position assise • pas d'inversion au retour en position assise • fatigabilité • pas de fatigabilité mais ... • Un VPPC peut avoir les caractéristiques d'un VPPB • d'où l'importance de l'interrogatoire : présence de céphalées, nausées • du sens du nystagmus et de son absence d'inhibition à la fixation • Plusieurs situations possibles : - VPPC identique à un VPPB - VPPC identique à un VPPB mais sens du nystagmus non cohérent - VPPC et signes neuro-végétatifs intenses VPPC identique à un VPPB • Semblable à un VPPB du canal postérieur : très rare hydrocéphalie obstructive (Watson1981 ), medulloblastome de la fosse postérieure (Watson 1982), Wallenberg ( cas personnel 2005). 5 cas de tumeur de la fosse postérieure (Dunniway 1998) • Semblable à un VPPB du canal horizontal le plus souvent agéotropique : Hémorragie sur cavernome (Sauvage 2005), astrocytome très étendu (Watson 1981), kyste arachnoïdien (Sauvage 2006) parfois géotropique : infarctus dorso-latéral du IV ventricule (Motomi 2005) Identique à un VPPB mais sens du nystagmus non cohérent plus fréquent Vertical supérieur pur en Hallpike D (cas personnel 2003 : médulloblastome vermien). Torsionnel pur en decubitus latéral (Watson 1976 : astrocytome cérébelleux, épendymome du IVème ventricule), (Harrison 1972 : gliome du IVème ventricule), ( Motomi 2005 infarctus de la région dorso-latérale du IVème ventricule). Vertical inférieur pur en Hallpike D et G. - (Büttner 1999 : métastase cérébelleuse d'une tumeur frontale), - 5 cas de pathologie centrale (Bertholon 2006), - en flexion de la tête : plaque de démyélinisation sur le brachium conjonctivum (Anagnostou 2006) VPPC et signes neuro-végétatifs intenses Vertige très intense, nystagmus parfois crescendo-decrescendo, fréquentes autres anomalies oculomotrices associées - • presque toujours tumoral (médulloblastomes de l'enfant, hémorragies du IVème ventricule) • décrit également dans un syndrome paranéoplasique et 2 cas intoxication à l'amiodarone (Brandt 2000, Palakurthy 1987) Nystagmus positionnel central presque toujours central, le plus souvent vertical inférieur par lésion flocculaire se rencontre dans les pathologies dégénératives ou malformatives - Ataxies cérébelleuses : notamment lors des crises de l'ataxie épisodique de type II (Baloh 1998, Jen 1998, Kattah 2005) - Atrophies multiples systématisées (Bertholon 2002) - rarement tumoral : un cas d'hématome du vermis postérieur (Kattah 1984) Le vertige positionnel d'origine migraineuse ou pseudo-VPPB d'origine migraineuse (Lempert 2004) ou vertige migraineux positionnel ( Brandt1999) • Clinique : 2,7% des VPP, sujet jeune, prédominance féminine épisodes de durée brève mais récurrence fréquente Nystagmus positionnel atypique Au moins un symptôme migraineux durant au moins deux épisodes de VPP Autres étiologies éliminées par les examens appropriés • Physiopathogénie : Hyperexcitabilité du système trigéminal par dysfonctionnement d'un canal ionique au niveau des noyaux aminergiques du tronc cérébral (?) • Cas publiés : - Nystagmus horizontal géotropique en decubitus dorsal (Von Brevern M. Lempert 2004) - Nystagmus horizontal agéotropique en decubitus dorsal ( J.P.Sauvage 2005) • A distinguer de l' association VPPB/migraine Attitude à tenir • Rechercher le moindre signe neurologique clinique • Reprendre l'interrogatoire (signes d'AIT vertébro-basilaire, terrain migraineux) • bilan : audiogramme, IFO, recherche de la "tilt-suppression" du nystagmus post-rotatoire, VNG, oculo, puis selon le cas : IRM, angioIRM • Traitement et pronostic : - Repos au lit. Eviter les mouvements. - Traitement médical : Baclofen, Gabapentin, clonazepam, 3-4 di-aminopyridine • Evolution naturelle du VPPC régressive mais pronostic fonction de l'étiologie à retenir • Tout vertige déclenché par un changement de position n'est pas un vertige positionnel. • Tout vertige positionnel n'est pas un VPPB - seule une manœuvre de Hallpike typique sans signes neurologiques associés, sans déficit auditif, justifie une manœuvre libératoire sans examen complémentaire. - En cas de non réponses à la manœuvre, des tests simples audiogramme, IFO peuvent conduire le cas échéant à un bilan plus poussé. - En cas de premier bilan négatif ne pas hésiter à le répéter si le doute persiste A propos d'un cas • Patient de 60 ans • Mai 2003 : vertiges au lever, surtout quand il lève la tête , se penche en avant ou se relève • Examen clinique : pas de signes vestibulaires spontanés • VNS : nystagmus droit en anteflexion et en decubitus latéral gauche,nystagmus gauche en decubitus droit. Non ressentis. • VNG : important facteur positionnel, hyporéflectivité modérée de l’oreille gauche associée à une prépondérance directionnelle gauche • aucun signe d'atteinte centrale. IFO normal – Cupulolithiase du canal horizontal droit ? – Troubles liquidiens ? Traitement par betahistine Juillet 2003 : lors d’une séance de barefoot : déséquilibre avec inversion du champ visuel en tournant la tête vers la droite suivi d’un violent vertige consulte en Août : encore quelques sensations de tangage. Examen clinique et VNS normaux Etiopathogénie ? Vitesse plus importante que le ski nautique (60 km/h) Chocs successifs et très rapprochés au niveau de la plante des pieds et notamment du talon Pathologie otolithique ? et/ou pathologie centrale par embole vasculaire ? • IRM cérébrale : – Petit hypersignal ponctiforme du versant médial du pédoncule cérébral droit compatible avec un foyer ischémique