Prise en charge d`un patient vertigineux en urgence

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Mr H, 40 ans,
tabagisme > 10 PA,
épisode de vertige rotatoire bref, sans signe associé, récidivant
de quelques secondes, déclenchés par les mouvements de tête
( changement de position dans son lit, boit à la bouteille),
 Pas de nystagmus au repos, pas de déviation segmentaire, pas
de syndrome cérébelleux, examen neurologique sans
particularité,




Intérêt de l’imagerie ?


Neurologue passe : manœuvre de Dix et Hallpike positive,
Donc VPPB typique pas d’indication à une imagerie, retour à
domicile avec avis ORL sans urgence, pas de TTT
médicamenteux.
1personne / 7 affirme l’avoir éprouvé au
moins une fois dans sa vie
 Symptôme subjectif
 Dans 2/3 des cas, le diagnostic est posé
dès l’interrogatoire

À ne pas confondre avec lipothymie, malaise,
hypotension orthostatique, migraine, sensation de tête
vide, brouillard devant les yeux, flottement….
 Une perte de connaissance n’est jamais vestibulaire.
 Définition de vertige vrai : illusion de déplacement dans
l’espace, le plus souvent rotatoire, déplacement linéaire
antéropostérieur, latéral ou vertical. Il peut être moins bien
systématisé : troubles de l’équilibre, sensation d’ébriété.
 Démarche diagnostique

› 1) S’agit – il d’un vrai vertige ?
› 2 ) S’agit – il d’un vertige d’origine centrale ou périphérique ?
› 3 ) Evaluation du caractère d’urgence : vertige d’allure
vasculaire (imagerie cérébrale en urgence) processus expansif
intra crânien suspecté (IRM), vertige d’allure périphérique
( explorations complémentaires non systématiques).






Caractéristiques : vertige rotatoire, déplacement linéaire,
instabilité, ébriété…
Mode d’installation : brutal ou rapidement progressif
Durée et fréquence : épisode unique, crises prolongées
répétées, crises itératives de quelques secondes, vertige
chronique, durée de quelques secondes à plusieurs heures.
Circonstances déclenchantes : positionnel (VPPB), stress
(maladie de Ménière), hyperpression / mouchage (fistule
labyrinthique)
Symptômes associés neurologiques ou auditifs : troubles
cochléaires (surdité, acouphènes, sensation de plénitude
auriculaire), troubles neurovégétatifs (nausées, vomissements,
pâleur, sueur), céphalée.
Terrain, ATCD : terrain vasculaire, migraine, ATCD traumatiques,
passé otitique, terrain psychique, médicaments ototoxiques
Le nystagmus : mouvement des yeux biphasique à ressort
(mouvement lent des yeux dans un sens puis mouvement
rapide en sens inverse, ce dernier définissant le sens du
nystagmus).
 Central :

›
›
›
›

bat dans tous les sens et directions
Persiste ou augmente à la fixation oculaire
Multidirectionnel
Non épuisable
Périphérique :
› Bat dans le même sens, quelle que soit la position des globes
oculaires
› Diminue lors de la fixation oculaire
› Rapidement épuisable
› Jamais vertical pur



Manœuvres pouvant provoquer le nystagmus :
Dix et Hallpike : Il apparaît après quelques secondes
de latence, type crescendo – decrescendo ,
disparaît progressivement en moins de 20 secondes,
accompagné d’un violent vertige. Cette positivité
est en faveur d’un vertige positionnel paroxystique
bénin.
Signe de la fistule : déclenchement d’un nystagmus
provoqué par la modification de la pression dans le
CAE par un appui sur le tragus. Ce signe est
évocateur d’une fistule labyrinthique.

Les déviations segmentaires :
› Des index à la manoeuvre des bras tendus,
assis sans appui dorsal
› De la manœuvre de Romberg, debout pieds
joints
› A la marche aveugle ou test de piétinement
Le syndrome vestibulaire est harmonieux
lorsque toutes les déviations lentes se
font dans le même sens, il témoigne
d’une atteinte périphérique. Signes
auditifs associés.
 Il est dysharmonieux dans le cas
contraire.


Ne pas oublier :
› l’examen
ORL (OMA, cholésteatome,
hémotympan),
› l’examen neurologique (+++ cérébelleux)
› l’examen cardio vasculaire.



Les examens audiométriques sans urgence
Vestibulométrie sans urgence
TDM si :
›
›
›
›
›

Syndrome vestibulaire dysharmonieux
Signes neurologiques associés
ATCD familiaux ou personnels cardio vasculaires
FDRCV
Au moindre doute clinique
IRM si suspicion de tumeur de l’angle ponto
cérébelleux
ou
supicion
d’infarctus
cérébelleux.






Le VPPB : 1/3 des vertiges, violent, rotatoire, bref,
durant moins de 30 secondes, déclenchés par les
changements de position (le coucher, le lever, la
rotation rapide de la tête), aucun symptôme associé.
L’examen labyrinthique est normal. Nystagmus après
un temps de latence, horizonto – rotatoire,
paroxystique et épuisable après quelques secondes
Diagnostic par manœuvre de Dix and Hallpike
Traitement par manœuvre de Sémont
Autres vertiges positionnels …
Attention : TDM/ IRM en urgence si nystagmus
positionnel horizontal durant autant que dure la
position et changeant de sens selon le côté sur
lequel le patient se couche : nystagmus de position.






Vertiges rotatoires intenses, de début brusque, station debout
impossible, recrudescence aux mouvements de tête, intense
réaction végétative, intense réaction anxieuse, durant plusieurs
jours, sans troubles cochléaires, sans ATCD.
Otite chronique cholestéatomateuse
Thrombose de l’artère auditive interne
Hémorragie intra vestibulaire
Fracture transversale du rocher translabyrinthique, vertige + surdité totale
unilatérale
Névrite vestibulaire : déficit unilatéral périphérique, souvent total
et isolé, de nature virale, syndrome harmonieux, isolé, sans
céphalée signe auditif ni signe neurologique
TTT par dépresseurs vestibulaires le plus bref possible, anti émétiques,
sédatifs. Evolution favorable par compensation vestibulaire aidé par la
rééducation.
PIEGE Wallenberg : Accident vasculaire ischémique : syndrome vestibulaire
central paralysie du voile du palais, syndrome cérébelleux unilatéral,
syndrome de CBH, syndrome sensitif thermoalgique controlatéral.
Vertige aigu au cours d’un TC : fracture du rocher translabyrinthique
›
Infarctus cérébelleux : instabilité majeure
et
céphalées
souvent
présentes,
nystagmus
multidirectionnel,
notion
d’ATCD vasculaires.
 IRM +++


Maladie de Ménière : crises de vertiges
rotatoires, sans facteur déclenchant,
hypoacousie
avec
sensation
de
plénitude
auriculaire,
acouphènes
fluctuants, surdité de perception sur les
fréquences graves.









Toujours caractériser le vertige harmonieux ou
dysharmonieux
Si dysharmonieux origine centrale donc imagerie en
urgence
Dans les autres cas, un avis ORL est nécessaire sans
urgence
Sources
Collège national des enseignants de neurologie
Collège d’ORL
Recommandations pour la bonne pratique clinique
société française d’ORL
HAS : indication imagerie du crâne
Protocole PUR 82
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