Effets secondaires des ARVs Dr BARAMPERANYE Evelyne CNR Effets indésirables des ARV Hommes et femmes: femmes ont plus d’effets secondaires que les hommes: poids moyen moins élevé, probabilité de différence d’élimination par le foie, interaction avec les hormones féminines. Bien prendre son traitement pour maintenir l’efficacité du ttt et prévenir l’apparition d’effets indésirables Effets indésirables contribuent largement aux interruptions de traitement ou à une mauvaise observance Nausées ARV en cause: AZT,DDI(cés), ABC, tous les IP Autres causes: difficultés de digestion, anxiété, grossesse, maladies du SNC, médicaments, etc. Survenue: début de traitement et disparition après quelques jours Nausées survenant brusquement au cours d’un traitement ARV bien toléré: causes possibles: atteinte du pancréas, du foie, acidose lactique Traitement:antiémétiques ( Primpéran, Motilium, Vogalène, Prépulsid est C/I avec les IP) Nausées-Conseils Rassurer le patient Si appréhension avant le traitement, réduire le nombre de comprimés au maximum. Boire qlq gorgées de boissons gazeuses, eau citronnée, fraîche le matin au lever et avant le repas Mesures hygiéno-diététiques: repas légers et rapprochés, plutôt froid que chaud, éviter aliments épicés, matières grasses, alcool, café et cigarette, éviter de se coucher directement après un repas Diarrhée Selles fréquentes et liquides Aiguë ou chronique Causes: le virus VIH, intoxication alimentaire, autres virus et bactéries, ARV en cause: DDI,ABC, NFV, APV, RTV et LOP/r Conséquences :déshydratation Diarrhée:ttt et conseils Lopéramide: IMODIUM®, ARESTAL® surtout ttt par NFV DDI: surtout lié à la présentation cés/gélules EC donner la dose la plus adaptée (< 60 kg: 250 mg) ABC: ! Hypersensibilité; surveillance clinique Diarrhées chroniques: autre prise en charge Conseils: alimentation équilibrée, boire abondement, soupes et soda, éviter café et thé, alcool et lait, graisses et produits trop sucrées Manger pain grillé,bananes,carottes cuites, riz et eau de riz Inconfort digestif Ballonnements et gaz: la plupart des IP sont incriminés mais certains aliments, médicaments et infections digestives peuvent être à l’origine. Conseils: éviter les aliments et boissons qui augmentent les ballonnements: choux,brocolis,céleris,poivrons,oignons,épices,boiss ons gazeuses, café,alcool et lait parfois Mesures hygiéno-diététique: prendre ses repas assis, au calme et bien mâcher les aliments. Exercice physique Inconfort digestif(suite) Douleurs au ventre:origines diverses difficultés de digestion, ballonnement,infection digestive,génitale ou urinaire T³:antispasmodiques: Spasfon, Débridat Fortes douleurs doivent être signalées possibilité d’une atteinte viscérale grave. Changement de goût: problèmes de dents ou de gencives, candidose orale traitement adapté Bouche sèche : la plupart des ARV, les antidépresseurs Anafranil, Tégrétol Anorexie: origines diverses surtout en début de ttt Toxicités hématologiques ZIDOVUDINE Anémie ++ Installation sub-aiguë, le plus souvent dans les premiers mois de traitement, Parfois très profonde, Gravité liée à un défaut de surveillance clinique et biologique Neutropénie Moins fréquentes Nécessitant rarement un changement du traitement Mécanisme cytopathie mitochondriale (Risque augmenté si CD4 bas, anémie ou neutropénie préalable, si traitement myélosuppresseur ou myélotoxique associé) Thrombopénies: existe déjà due au VIH, atteinte hépatique CAT Anémie sous AZT Hb diminuée de 2 à 3 points Remplacer l’AZT par un autre NRTI Neuropathies périphériques Sensations anormales ou douloureuses des extrêmités(pieds); Insensibilité ; risques d’irréversibilité Associés avec les INRT principalement D4T, DDI,DDC parfois RTV rarement 3TC Neuropathies périphériques Autres facteurs favorisants : CD4 bas, diabète, alcoolisme, carence en vitamine B, durée du traitement Examens: EMG Traitement: Modérée:AI à base d’Ibuprofen, ou avec codéïne Sévère: arrêt traitement + anti-dépresseur (amytriptilline 15 mg/jour) Intense: morphine Traitements complémentaires: vitamine B, magnésium, calcium, complément nutritionnel:carnitine, kinésithérapie, massage avec huile essentielle, acupuncture, relaxation, aspirine Autres troubles neurosensoriels Troubles du sommeil (rêves +++, insomnie…) : EFV Survenue précoce (1jr) mais s’amende au fil du temps N’est pas lié à la préexistence de troubles psychiatriques Ne pas arrêter traitement sauf en cas de dépression Ne pas diminuer la dose Médicaments à prendre le soir Vertiges : EFV +++ en début de traitement Troubles de l’humeur : EFV suspecté Toxidermies Fréquence INNRT névirapine : 15 à 40% efavirenz : 10 à 20% INRT abacavir : 3-5% Toxidermies Rash cutané maculo-papuleux généralisé Facteurs de gravité : Signes généraux (fièvre > 40°) Atteinte muqueuses (ORL, ophtalmo) Décollement cutanée, bulles Anomalies biologiques associées, notamment hyperéosinophilie, granulopénie, atteinte hépatique, rénale. Menaçant le pronostic vital ( SJ/Lyell) Toxidermies Syndrome de Stevens-Johnson et syndrome de Lyell : névirapine : 7,6% d’éruption grave, nécessitant l’arrêt du médicament, dont au moins 0,3% de d de Lyell éfavirenz : quelques cas décrits, éruptions cutanées graves (2%), nécessitant l’arrêt du médicament (1,7%) cotrimoxazole < 0,01% Cas particulier : syndrome d’hypersensibilité à l’abacavir Plus fréquent chez le sexe féminin, CD4 élevés, type caucasien? Réaction d’hypersensibilité chez 3 à 5 pour mille des patients traités : délai médian d’apparition : 11 j, exceptionnel au delà de 6 semaines (< 4%) Symptômes : syndrome pseudo-grippal (fièvre, myalgies, arthralgies), malaise, éruption cutanée (maculo-papuleuse ou urticarienne) +++, douleurs abdominales, léthargie, œdème, hypotension artérielle, respiratoires (dyspnée, toux) Aggravation des symptômes si poursuite de traitement Arrêt immédiat si suspicion, ne jamais réutiliser Toxidermies : CAT Préciser quel est le médicament en cause Rechercher une prescription concomitante (ex: cotrimoxazole) Évaluer la gravité Absence de signe de gravité : poursuite du traitement ARV Présence d’1 ou plusieurs signes de gravité : arrêt du médicament en cause Réduction de dose interdite Reprise du médicament interdite définitivement si hypersensibilité confirmée par un médecin qualifié Traitement intermittent favoriserait risque de sensibilisation Port d’une carte de mise en garde conseillé Autres troubles cutanés Sécheresse cutanée Observée plus spécifiquement avec les combinaisons contenant des IP, surtout IDV++ Parfois liée à un surdosage médicamenteux, CAT : utiliser du karité en topiques, bonne hydratation. Ongles incarnés Surtout avec IDV: traitement soins de pédicure Modification du teint Rapportée sur peau noire : « teint très foncé » Fréquence et mécanisme d’action mal connus Liée plutôt aux NRTI Transitoire CAT : rien à faire… Ongles Coloration noire, stries unguéales Non spécifique Fréquence et mécanisme d’action mal connus Liée plutôt à l’AZT Évolution mal connue… CAT : rien à faire…, vernis pour femmes? Pigmentation de la cavité buccale (AZT) Hépatotoxicité Associée à toutes les molécules ARVS Etiologie: ritonavir, INNRT (surtout NVP), IP Hépatotoxicité directe Reconstitution immunitaire Associée souvent avec : Hepatites virales co-infection (C et B) CD4 élevés (NVP) Perturbations hépatiques Conduite à tenir Effets secondaires ou reconstitution immune? Ne pas associer aux produits hépatotoxiques chez les coinfectés NVP en cas de ttt post-exposition? SGOT/SGPT < 5N : poursuite du traitement, réduire la co-morbidité hépatique, surveillance rapprochée (hebdomadaire) SGOT/SGPT >5N : discuter l’arrêt du traitement selon le contexte, Ictère : arrêt du traitement sauf en cas de prise d’ATAZANAVIR bilirubine / Phosphatases alcalines-Gamma GT : à discuter selon le contexte Atteintes rénales Indinavir (IDV) Colique néphrétique (diagnostic clinique) Colique néphrétique : douleurs lombaires + cristallurie + dysurie + augmentation de la créatininémie (rare) +/hématurie ( 4 à 13 %) Cristallurie asymptomatique (20%) Néphropathie tubulo-interstitielle (BU) IRA + pyurie + protéinurie + créatininémie (1,6%) Mécanisme d’action : < 20% dose éliminée dans les urines, 11% sous forme inchangée Solubilité dans l’eau pH dépendante : avec pH alcalin Concentration urinaire élevée si diurèse réduite Formation de cristaux d’indinavir dans le bassinet ou les uretères Atteintes rénales Ténofovir, Viréad® Toxicité sur les tubules rénaux : tubulopathie interstitielle : protéinurie modérée, hypophosphorémie, Hypocalcémie. Clinique : malaise, avec faiblesse +++ Conduite à tenir Contrôle bandelette urinaire, phosphorémie, calcémie, Si protéinurie + ou trouble calcique/phosphorémie : stop Viréad Nouvelles molécules, nouveaux ES ténofovir Troubles rénaux hypophosphatémie enfuvirtide (T-20) réactions aux sites d’injection pneumonies emtricitabine (FTC) Hyperpigmentation paumes des mains atazanavir hyperbilirubinémie Atteintes viscérales Myopathies: AZT ; élévation CPK Cardiomyopathie: AZT Neuropathie périphérique: D-drugs Pancréatite: DDI Syndrome de Guillain-Barré Intolérance au long cours Troubles de répartition du tissu adipeux Troubles métaboliques Toxicité mitochondriale Ostéopénie/Ostéoporose et nécrose aseptique LIPOATROPHIE LIPOHYPERTROPHIE Troubles métaboliques Hypercholésterolomie Hyperlipidémie Diabète Insulino-résistance Risque cardio-vasculaire Toxicité mitochondriale Manifestations évocatrices de toxicité mitochondriale Asthénie Nausées, ballonnements et douleurs abdominaux Neuropathie, myalgies Pancréatite, élévation des enzymes pancréatiques Élévation des transaminases Diabète Lipodystrophie (lipoatrophie) Cardiomyopathie Prévalence de la toxicité mitochondriale Acidose lactique grave estimation entre 1,4 et 3,9 cas/1000 patients-années Hyperlactatémie symptomatique estimation entre 10 et 14,5 cas/1000 patients-années Merci