Troubles du comportement

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SYNDROME PSYCHO
COMPORTEMENTAL
Le pari du sens au cœur de ces
stratégies d’adaptation
Dr. G Demoures
Orléans – 13 Mars 2009
Le malade Alzheimer
Ne dit pas n’importe quoi
Ne fait pas n’importe quoi
N’est pas dans un autre monde,
Il n’est pas coupé du monde
MAIS IL DIT ET FAIT DES CHOSES
QUE L’ON NE COMPREND PAS
Une difficile rencontre
Parce qu’il ne comprend pas
Parce qu’il a peur,qu'il a honte
Parce qu’il souffre
Parce qu'il se trompe
Parce qu’il peut rejouer son passé
Parce qu’on ne le comprend pas
Parce qu’il exprime son mal-être ou celui
de sa famille
Un mode d’expression
Quand les mots lui manquent
Dans l’indicible du secret
Pour apaiser la souffrance de l’anxiété
Pour vérifier qu’il est encore en vie
Pour s’affirmer dans le refus
Pour combler le vide de la pensée
Pour interpeller l’entourage
Un autre regard posé sur
Des familles qui souffrent, qui regrettent,
Qui se posent d’éternelles questions
Qui refusent, qui culpabilisent
Qui demandent beaucoup
Qui s’éloignent ou sont trop présentes
Un autre regard nécessaire dans
Un environnement inadapté à ses yeux
Parce que trop bruyant, inquiétant ou hostile
Parce que les lieux d'intimité n'y existent pas
Parce qu'il ne l'a pas choisi
Parce qu'il ne comprend pas pourquoi
Parce que le deuil de sa maison n'est pas fait
Parce qu’on n’est pas chez soi… ou dans la
maison de son enfance
Face à ceux qui le soignent et
qui l'accompagnent
Dans le miroir de l’image qu’il perçoit
En écho à des comportements déments
En réponse à l’hyper stimulation
En réponse à un sentiment d'abandon un
comportement de surprotection ou de deuil
anticipé
Un autre regard posé sur
Des équipes en difficulté
Parce qu' insuffisamment formées, entourées,
Soutenues, valorisées et encouragées
Parce qu' insuffisantes en nombre et donc
épuisées
Partagées entre une hyperstimulation
Une envie de sur protection ou un abandon
Soumises à des comportements inadaptés
Du patient ...ou de l'institution
DEFINITIONS ET PRISE EN SOINS
Diagnostiquer les symptômes
Comprendre pourquoi un symptôme devient
un trouble
Construire un modèle d'analyse et
d'évaluation
Prise en soins non médicamenteuse et
médicamenteuse
Anticiper et prévenir
DIAGNOSTIC:
Les symptômes psychologiques:
- Anxiété, humeur dépressive, idées délirantes
- Hallucinations
- Dénégation, déni ou anosognosie?
Les symptômes comportementaux
- Agressivité, agitation, desinhibition, opposition,
- Troubles du sommeil, déambulation, refus, Apathie
Comprendre :
trouble du comportement ou
comportement troublant?
Limites de tolérance, répétition
Identifier et observer
UN MODELE COMMUN pour décrire
Évaluer intensité : NPI réduit, NPI soignant
Repérer facteurs déclenchants
Aigu ou chronique
Chercher la cause
Comprendre pour agir
Facteurs écologiques ( entourage,
épuisement de aidant, environnement,
soignants)
Propres au malade (personnalité, biographie,
troubles somatiques) Identifier et observer
Propres à la maladie (neurobiologiques,
cognitifs)
Ces facteurs sont souvent imbriqués
Facteurs écologiques
Décompensent état de vulnérabilité
Changement de lieu, d'horaire
Entourage ou équipe instable, épuisée
Absence de formation (peurs, prêt d'intention)
Perception hostile du milieu (bruyant, non
adapté, contention, enfermement)
Causes somatiques
Pathologies chroniques surajoutées
Douleur, fièvre, fécalome, globe vésical....
Inconfort (mauvaise installation)
Handicaps sensoriels
IATROGENICITE
Facteurs psychiques
Personnalité antérieure (frustration, besoin de
maîtrise)
Événements douloureux (plongeon mnésique
rétrograde, situation de conflit)
Souffrance présente : la honte, la peur, la
colère, le déni..la blessure narcissique
Facteurs cognitifs
Atteinte hipocampique, frontale
Déficit cholinergique, sérotoninergique
Excès de glutamate
Troubles de la communication (à dire et à
comprendre)
Troubles de la mémoire et de l'orientation
Troubles de la capacité à faire
Analyser et évaluer
Recueil des informations ( interrogatoire
clinique et NPI)
Transmission indispensable
Secret partagé
Médecin traitant coordonnateur de la prise en
soins (famille/soignants)
Nécessité de filière, de réseau
STRATEGIES DE GESTION DES
TROUBLES
comprendre la cause et les procédures
d’adaptation:
examiner le malade et interroger les proches
et les soignants
rechercher les facteurs déclenchants
évaluer les limites de tolérance
Suppose continuité des soins
STRATEGIES DE GESTION DES
TROUBLES
Proposées à la famille et expliquées
Mises en mots avec le malade
Mises en place par les soignants
- nécessité d’être appliquées par TOUT LE
MONDE et donc d’élaborer un plan de soin
personnalisé lisible et lu par tous.
- nécessité d’évaluer, d’apprécier l'évolution
et les résultats.
Rejoindre le malade
Avec des mots …mais pas trop!
Prendre le temps du diagnostic.
S’assurer qu’il a compris la communication
Reformuler, rester vrai et respectueux.
Poser des hypothèses.
Utiliser la validation, les stratégies de
diversion, la réassurance, la médiation.
Le rencontrer… ailleurs.
REGLES DE COMMUNICATION
AVEC LE PATIENT DEMENT
Se mettre en face, ne pas crier.
Se nommer et nommer la personne.
Avoir un ton de voix apaisant.
Faire des phrases simples.
Éviter le « on » dévalorisant
Établir un contact physique.
Savoir se mettre à l’écart.
Soins non médicamenteux
Remobiliser capacités restantes
Susciter du plaisir
Permettre la rencontre et la convivialité
Renarcissiser; créer l'alliance
Rassurer et laisser faire parfois
Reformulation et prêt de mots
Stratégies de diversion
BIENVEILLANCE
A la maison:engagement et alliance
thérapeutique
Annonce du diagnostic (comment?)
Connaissance de la biographie
Soutien du couple aidant / aidé
Évaluation des rôles de chacun et limites
Plan de soin cohérent (anticiper)
Prise en soin non médicamenteuse
Indication médicale de l’institution
En institution: un projet de soins
Cohérent et fédérateur
Validé et porté par tous avec
enthousiasme
Contenant dans sa mise en œuvre
Mis en mots
Ritualisé
Organisation de l'environnement
EHPAD et UCC
rez-de-chaussée, petites unités
espaces de déambulation sécurisés,
intérieurs et extérieurs.
éclairage suffisant et non agressif.
chambre personnalisée et individuelle.
Organisation de l'environnement
Effacement des portes de sortie.
Mais éviter sentiment d'enfermement
Univers rassurant
Décoration sobre (signalétique)
Unités Alzheimer? Et pourquoi pas des
unités de résidents non-déments?
FORMATION DES EQUIPES
Spécifique à la prise en soins des déments
(anticipation )
Trois types:
- formation préalable procurant les bases
indispensables.(domicile)
- formation spécifique sur la maladie
- formation au sein d'un établissement
ressource (transmission du savoir faire)
Comprendre avant de prescrire
La 1ère cause de non efficacité des
traitements est la non prise.
Prescrire peu mais que le traitement soit
donné et accepté (créer l'alliance)
Modalités: par ide, devant elle, de manière
adaptée avec des possibilités de recours
si non prise.
Traiter la cause
La maladie démentielle
La cause somatique
La souffrance psychologique ( anxieté)
Place de l'hospitalisation
Après avis spécialisé et information
du patient
État clinique menace le pronostic vital
Le patient est dangereux
L'entourage est en difficulté ou absent
Nécessité d'examens
complémentaires
Traitement justifiant surveillance
rapprochée
USAGES DES PSYCHOTROPES
Adéquation à une pathologie identifiée.
Evaluation globale du bénéfice obtenu.
Respect des posologies recommandées.
Prévention des effets indésirables.
Maintien et sauvegarde des fonctions
cognitives.
Recommandations
Seulement si les troubles persistent
Après traitement non médicamenteux
Privilégier la mono thérapie
Petites doses et courte durée
Choisir la galénique (acceptabilité)
Réévaluer fréquemment
PSYCHOTROPES
Antidépresseurs
Anxiolytiques
Antipsychotiques classiques et atypiques
(si échec autre traitement ou urgence)
Hypnotiques
Thymorégulateurs
TRAITEMENT DE L AGRESSIVITE
Traiter l’agressivité à sa source:
diagnostic de démence, anxiété, délire,
dépression masquée.
problème organique.
conflits familiaux donc nécessité de
connaître les histoires de vie.
situations de désafférenations
notamment sensorielles.
TRAITEMENT DE L AGRESSIVITE
Lutter contre l’austérité de
l’environnement
Le regard dévalorisant
Le sentiment d'inutilité
Les pratiques ou les mots maltraitants
Les contentions +/- abusives.
Iatrogénie+++
TRAITEMENT DE L AGRESSIVITE
Dialoguer et échanger même si c’est
difficile.
Valider la colère
Essayer de dédramatiser.
Médicaments: Antipsychotiques en
urgence, IRS, Thymorégulateurs et
anticonvulsivants en traitement de fond.
Prévention: regard bienveillant, nursing
affectueux, sociothérapies.
TRAITEMENT DU DELIRE
Pas de traitement systématique.
Si symptômes délirants ou hallucinatoires
trop perturbateurs
Si génère angoisse ou troubles du
comportement.
Neuroleptiques, benzamide ou atypiques.
TRAITEMENT DES TROUBLES
DU SOMMEIL
Quels troubles?
Déambulations dans la journée.
Eviter les siestes longues.
Eviter les endormissements précoces car
réveil à 4h du matin.
Cadre rassurant (veilleuse, tisane…).
Rituel du coucher
Médicaments: zopiclone, stilnox ou AD.
TRAITEMENT DES TROUBLES
ALIMENTAIRES
Refus alimentairenécessite une prise en
soin d’équipe dépassant l’objectif du
rétablissement nutritionnel et aboutissant à
des soins diversifiés
Repas thérapeutiques.
Hyperoralité (DFT)
Rejoindre le malade AILLEURS et
AUTREMENT.
A MEDITER
« L’agressivité du sujet âgé est
pourchassée dans sa valeur adaptative:
dans toute institution, l’individu qui émet
un avis contraire et veut s’opposer à ce
qui est communément admis, est
considéré comme agressif et traité comme
tel ».
Pr. Jean-Marie Léger
Et pour conclure, ces paroles de
malades
Je sais que je ne suis plus MOI, mais je
ne sais plus qui était MOI. »
« Je marche pour pas penser; »
« Par où on sort ? Par où je m'en sors ? »
« Pourquoi tout le monde est personne? »
« Toi, tu me regardes à l'endroit, les autres
ils me voyaient à l'envers! »
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