résultats fonctionnels unpeu moins
bons mais probablement plus réalistes
[55-57].Nous avons comparé40 RIS
(anastomoseà1,4cmdelamarge
anale) à 37 anastomoses colo-anales
conventionnelles (3,1cmdelamarge
anale) avec85%de réservoir en Jdans
les deux groupes.Iln’y avait pas de
différencedans lafréquencedes selles,
lafragmentation,l’urgenceet ladys-
chésie,mais lacontinenceétait moins
bonne après RIS qu’après anastomose
colo-anale conventionnelle :53 vs
81 %debonne continence[58].La qua-
litéde vie était seulement légèrement
altérée en comparaison àlachirurgie
conventionnelle parcequelaplupart
des patients souffraient de désordres
gastro-intestinaux dans les deux
groupes,particulièrement de frag-
mentation des selles et d’impériosité.
La continenceest meilleureaprès RIS
si une partie du sphincter interne est
préservée [56]et si un réservoir co-
liqueest présent [19,57,59].La pres-
sion anale de repos,diminuée après
exérèsedu sphincter interne [10,12],
nécessiteeneffet d’êtrecompensée par
une pression coliquediminuée par l’in-
termédiairedu réservoir.
Les patients quiont des séquelles di-
gestives importantes quipersistent
6mois après lafermeturedela stomie
temporairenécessitent une priseen
charge spécifique. Dans unpremier
temps,il faut éliminer une causeor-
ganiqueàladysfonction digestive.
Une rectoscopie, un scanner et unla-
vement radio-opaquedoivent être réa-
lisés pour éliminer une sténoseanas-
tomotique, une récidivepelvienne
Les résultats cliniques après RIS mon-
trent un taux de récidivelocale entre
2 et 13%et une survie entre 60 et 80%,
selon le reculet la sélection des pa-
tients (Tableau II). Ces bons résultats
oncologiques après chirurgie conser-
vatricepour des tumeurs juxtaou intra
anales sont dus,en partie,àla sélec-
tion des patients.Certains proposent
laRIS surtout pour des cancers T1et
T2 du bas rectum[13,53].D’autres
contre-indiquent les tumeurs de haut
grade [10,11].Pour notrepart,en uti-
lisant les traitements néoadjuvants,
tout grade et tout stade de tumeurs
peut êtreconsidérépour laRIS, àl’ex-
ception des tumeurs fixées (T4) ou in-
filtrant le sphincter externe. La vali-
dation de cette techniqueest en cours.
De 2001àavril 2005, une étude mul-
ticentriquefrançaise,menée par le
GRECCAR (Groupe de Recherche
Chirurgicaldans le Cancer du Rectum),
ainclus 200 cancers du bas rectumen
dessous de 5cmdelamarge anale,
dans le but d’évaluer le traitement
néoadjuvant optimalpour lachirurgie
conservatrice, radiothérapie hautes
doses [55] vs radiochimiothérapie [19].
Les résultats préliminaires montrent
90%deconservation sphinctérienne
avecprès de 90%d’exérèsemicro-
scopiquement complète.
Résultats fonctionnels
Les résultats préliminaires de laRIS
ont suggérédes résultats fonctionnels
similaires après RIS et après résection
antérieurebasse,avecdeux tiers de
bonne continence[10,12,13].Des
données récentes ont montrédes
précoce, un sepsis pelvien chroniqueet
une ischémie coliquedistale d’origine
radique. Par la suite un traitement mé-
dicalest instauré, visant au début à
favoriser la vidange colique(arrêt des
ralentisseurs du transit,mucilages,la-
vements évacuateurs). Encas d’échec,
un régime pauvreenfibres et des ra-
lentisseurs du transit sont introduits.
Troisièmement, une rééducation péri-
néale doit êtreproposée de façon
simultanée pour améliorer lafonction
sphinctérienne. Ilaainsiétémontré
qu’une telle priseencharge pouvait
diminuer lafréquencedes selles (4 à
2/j) et améliorer lacontinenceet la
qualitéde vie [60].En résumé, une
priseencharge multidisciplinairemé-
dico-chirurgicale permet 75% de
bonne continenceaprès RIS, 50%
spontanément et 25% après traitement
médical. Les patients quigardent un
mauvais résultat fonctionnel après
anastomosecolo-anale peuvent être
traités par irrigation colique[57],
myorraphie des releveurs [61]ou im-
plantation d’un sphincter artificiel. La
colostomie doit également êtrepro-
posée,même sielle est nécessairedans
moins de 10%des cas.
Conclusions
La résection antérieurebasseavecana-
stomosecolo-anale est une procédure
chirurgicale oncologique sûrequipeut
êtreproposée comme alternativeà
l’AAP pour des cancers du bas rectum
sélectionnés.La techniquedeRIS
pousse très bas les limites de laconser-
vation sphinctérienne,cettedernière
étant en rapport avecl’infiltration du
sphincter externe et non avecle ni-
veau de la tumeur par rapport àla
marge anale. Les restrictions pour la
chirurgie conservatriceapparaissent
désormais fonctionnelles plutôt qu’on-
cologiques.
RÉFÉRENCES
1. Knight CD, Griffen FD.Animproved
techniquefor low anterior resection
of the rectum using the EEA stapler.
Surgery 1980; 88: 710-4.
61
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nTumeur Tumeur RécidiveSurvie
hauteur*stade locale
Schiessel 1994 (10) 344- 7 T1-4 13%-
Köhler 2000** (13) 313 -5 T1-310%79%
Braun1992** (11) 633-9 T1-311 %62 %
Tiret 2003** (53) 263- 6 T1-33%-
Saito 2004(15) 352 -5 T1-33%-
Vorobiev 2004(54) 273-4 T2-30%-
Rullier 2005(16)922-5 T2-4 2%81%
Schiessel 20051171-5 T1-35% -
TABLEAUII
RESULTATSONCOLOGIQUES DE LA RÉSECTION INTERSPHINCTÉRIENNE
*Cmdelamarge anale ; **RIS partielle par voie abdominale