La famille est le premier lieu de socialisation pour tout individu. Elle procure des liens de solidarité, mais aussi
d’affection. Elle inculque normes et valeurs. Or, de nombreux indicateurs statistiques semblent montrer un déclin de
l'institution familiale : baisse du nombre de mariages, augmentation du nombre de divorces, augmentation des
naissances hors mariage, diminution de la taille de la famille. Faut-il en déduire l'existence d'une crise de la famille ?
Ne jouerait-elle plus son rôle d'intégration ? Ne participerait-elle plus à la solidarité sociale ? A ce propos, il faut
remarquer que Durkheim voyait dans la famille une institution essentielle, et qu'il s'était prononcé en son temps contre
le divorce.
Doc 2, 3A & 4 pp 240-241.
Pour certains, les phénomènes observés sont le reflet d'un individualisme dangereux qui peut amener les individus à
être isolés : les adultes divorcés, l´enfant éloigné d´un de ses deux parents. Pour d'autres, il ne s'agit que d'une
évolution, la famille continuant d'assumer ses fonctions (socialisation, lieu de vie affective, solidarité financière) et
d´obéir à des déterminismes sociaux (homogamie sociale, reproduction sociale). On constate en particulier que la
famille fournit une aide précieuse en ce qui concerne l´entrée sur le marché du travail. Cependant, cette aide est plus
importante dans certaines catégories, comme les cadres qui possèdent un important capital social.
Selon F. de Singly, le cas de la famille est illustratif de la notion d´individualisme relationnel. Dans la famille française
contemporaine, l´indépendance de chacun est respectée. Chacun doit trouver dans le noyau familial bonheur et
épanouissement, en particulier grâce aux relations affectives. Si ces éléments font défaut, des négociations ont lieu
entre les membres de la famille. Ces négociations peuvent mener à dissoudre la famille. Le code civil a été modifié,
permettant le divorce par consentement mutuel, et en reconnaissant le partage de l´autorité parentale. Ceci ne signifie
pas pour autant que les notions d´intégration et de solidarité aient disparu du cercle familial. Au contraire, les relations
conservent leur intensité.
B. L’école.
Doc 1 & 3 pp 242-243.
L’école joue un rôle de socialisation pour trois raisons principales. Elle est depuis longtemps un outil primordial pour
fournir aux futurs citoyens un ensemble de règles pour vivre au sein de la République. Elle est en particulier
promotrice de la laïcité. Mais elle est aussi un moyen pour les jeunes de se doter des connaissances nécessaires pour
s’intégrer sur le marché de l’emploi. Enfin elle offre des outils pour que chaque individu ait une meilleurs
connaissance du monde qui l’entoure. Parvient-elle à atteindre ces objectifs ? Sont-ils contradictoires ?
Doc 2 & 4 pp 242-243.
Nous avons d’abord vu que la capacité de l’école à contribuer à l’existence d’une société méritocratique est remise en
cause. Pour certains sociologues, elle ne ferait que sélectionner les individus sans se donner les moyens de réduire les
inégalités. Pourtant, elle a été un des éléments qui a permis lors des trente glorieuses la promotion d’une importante
classe moyenne.
Ajoutons que l’école fait face aujourd’hui à des publics hétérogènes. Elle a davantage des difficultés à les réunir autour
de valeurs communes. Au contraire, l’échec scolaire, statistiquement important, est à l’origine de comportements qui
démontrent des formes d’exclusion : absentéisme, incivilités, violences.
C. Le travail.
Doc 1 p 244.
Le monde du travail est une institution socialisatrice centrale dans la société contemporaine. Il permet à l’individu de
forger une partie de son identité sociale. Il offre des occasions de sociabilité. On peut grâce au travail tisser un réseau
d’amitiés. Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, il est censé contribuer à l’épanouissement de
l’individu. L'emploi justifie aussi son rôle de citoyen, notamment lorsqu'il s'exprime sur le lieu de travail (à travers le
syndicalisme par exemple). Ajoutons enfin qu’il donne accès à des droits sociaux qui sont au fondement de la
solidarité au sein de l’ensemble de la société : assurance santé, pension de retraite, allocations chômage. En ce sens le
travail joue donc un rôle central dans les modèles de solidarité organique.
Les problèmes du chômage et de la précarité, importants dans notre société, soulèvent donc celui de la solidarité
sociale. Les phases où l’individu se trouve hors de l’emploi ou dans ses zones les moins intégratrices (« petits
boulots ») l’amènent à se trouver dépourvu de tous les éléments cités dans le paragraphe précédent.
Les évolutions récentes du travail semblent donc mettre à mal ce modèle d'intégration. Le nouveau type d´organisation
du travail en est en partie responsable. Si auparavant le travailleur était intégré dans des structures de grandes taille,