SPECIALITE
SUJET A
NB : ce sujet ne comporte qu’un document
Thème du programme : Fonction et formes de la division sociale du travail chez Durkheim
DOCUMENT 1
Il en est tout autrement de la solidarité que produit la division du travail. Tandis que la
précédente* implique que les individus se ressemblent, celle ci suppose qu'ils diffèrent les uns
des autres. La première n'est possible que dans la mesure où la personnalité individuelle est
absorbée dans la personnalité collective; la seconde n'est possible que si chacun a une sphère
d'action qui lui est propre, par conséquent une personnalité. Il faut donc que la conscience
collective laisse découverte une partie de la conscience individuelle ; (…) et plus cette région est
étendue, plus est forte la cohésion qui résulte de cette solidarité. En effet, d'une part, chacun
dépend d'autant plus étroitement de la société que le travail est plus divisé, et, d'autre part,
l'activité de chacun est d'autant plus personnelle qu'elle est plus spécialisée. Sans doute, si
circonscrite qu'elle soit, elle n'est jamais complètement originale, même dans l'exercice de notre
profession, nous nous conformons à des usages, à des pratiques qui nous sont communes avec
toute notre corporation. Mais, même dans ce cas, le joug que nous subissons est autrement moins
lourd que quand la société tout entière pèse sur nous, et il laisse bien plus de place au libre jeu de
notre initiative.
Émile Durkheim: De la division du travail social, première édition 1893, P.U.F, 1973.
* la solidarité mécanique.
QUESTIONS
1) A l'aide de vos connaissances et du document 1, caractérisez chacune des formes de
solidarité selon Durkheim. (10 points)
2) Expliquez le passage souligné. Quel risque se présente alors dans les sociétés modernes ?
(connaissances personnelles pour la deuxième partie de la question). (5 points)
3) A partir d'un exemple de votre choix, vous montrerez que la solidarité mécanique n'a pas
aujourd'hui disparu. Justifiez votre réponse. (5 points)
A l'aide de vos connaissances et du document, vous caractériserez les deux formes de
solidarité mises en évidence par Durkheim. ( 10 points)
Pour la solidarité mécanique qui caractérise les sociétés traditionnelles : solidarité par
similitude, faible division du travail, population peu nombreuse, densité matérielle et morale
faible, forte conscience collective, droit répressif.
Expliquer le passage de l’une à l’autre
Pour la solidarité organique qui caractérise les sociétés industrielles modernes : solidarité par
différenciation (les individus ont une fonction différente) impliquant une forte complémentarité
(comme les organes du corps humain) due à une division du travail très développée, densité
matérielle et morale forte, développement de la conscience individuelle, population nombreuse,
droit restitutif.
Les nouveaux liens qui se créent sont plus forts et plus nombreux. En effet, l’individu est amené à
échanger fréquemment avec autrui. Les échanges se multiplient.
La division du travail social a « une valeur morale » pour Durkheim c’est-à-dire qu’elle crée
de la solidarité. L’individu prend conscience que la coopération est nécessaire dans toutes
les sphères de la vie économique et sociale.
2) Expliquez le passage souligné. Quel risque se présente alors dans les sociétés modernes ?
(5 points)
Même si, les individus doivent se plier à certaines règles en raison de leur appartenance à une
profession, la solidarité organique et l’autonomie des individus qu’elle engendre va engendrer un
déclin la conscience commune. Ainsi, les groupes primaires (moindre pression de la famille, la
religion, de la coutume,…) ont moins de poids (moins de contrôle social dans une société plus
vaste) primauté de la conscience individuelle, de la liberté et de l’autonomie…sur la conscience
collective
Risque encouru : anomie (à définir) en raison de la montée de l’individualisme.
3) A partir d'un exemple de votre choix, vous montrerez que la solidarité mécanique n'a pas
aujourd'hui disparu. Justifiez votre réponse. (5 points)
Il faut qu’apparaissent les différentes caractéristiques de la solidarité mécanique : similitude de
situation, forte conscience collective, contrôle fort du groupe, …
Eléments de corrigé Spécialité Durkheim
A l'aide de vos connaissances et du document, vous caractériserez les deux formes de solidarité mises
en évidence par Durkheim. ( 10 points)
Pour la solidarité mécanique qui caractérise les sociétés traditionnelles :
Le cadre de vie le plus répandu est le village ;
La communauté est soudée par une forte conscience collective qui s’impose aux individus pour unir leurs
ressemblances Leurs croyances et leurs pratiques sont semblables les individus partagent les
mêmes sentiments, obéissent aux mêmes croyances et aux mêmes valeurs (religion, famille, fatalisme,
etc.). La cohésion sociale est donc possible parce que les pensées sont similaires et que les
individus sont peu différenciés. La solidarité est qualifiée de mécanique car elle repose sur ces
ressemblances ces similitudes qui unissent les individus
L’individualisme est inconnu tant la volonté du groupe s’impose à l’individu (= forte conscience collective).
L’individu s’efface au profit de la collectivité. Plus cette conscience collective est forte et plus la
société s’impose à l’individu et règle ses comportement quotidiens. Il a donc peu d’autonomie par rapport
au groupe dans lequel il vit.
Dans ces sociétés règne un droit répressif. Il a donc explicitement pour but de mettre hors d’état de
nuire tout membre de la communauté qui par ses écarts de comportement mettrait le groupe en péril.
Expliquer le passage de l’une à l’autre : c'est l'accroissement de la densité matérielle et morale de la
société qui rend nécessaire la division du travail :
La densité matérielle désigne l’augmentation du nombre d’individus sur un territoire donné.
La densité morale se caractérise par l’intensité des relations interpersonnelles, une plus grande
communication et la généralisation de l’échange entre les individus.
Pour la solidarité organique qui caractérise les sociétés industrielles modernes :
solidarité par différenciation (les individus ont une fonction différente) impliquant une forte
complémentarité (comme les organes du corps humain)
due à une division du travail très développée : la division sociale du travail se traduit par la
répartition des rôles et des fonctions (politiques, économiques, religieuses, sociales, etc.) entre les
membres de la société. Chacun est ainsi spécialisé dans une fonction, un rôle qui le rend complémentaire
des autres.
densité matérielle et morale forte,
développement de la conscience individuelle : Les individus s’émancipent (ils s’affranchissent des
contraintes traditionnelles imposées par la famille ou la communauté) et la conscience collective
s’impose moins fortement à eux. L’individualisme y est de plus en plus fort La contrepartie est donc
un affaiblissement de la conscience collective.
Le droit est restitutif : il a pour objet la réparation
Les nouveaux liens qui se créent sont plus forts et plus nombreux. La division du travail social a « une
valeur morale » pour Durkheim c’est-à-dire qu’elle crée de la solidarité. L’individu prend conscience
que la coopération est nécessaire dans toutes les sphères de la vie économique et sociale.
2) Expliquez le passage souligné. Quel risque se présente alors dans les sociétés modernes ? (5
points)
Même si, les individus doivent se plier à certaines règles en raison de leur appartenance à une profession, la
solidarité organique et l’autonomie des individus qu’elle engendre va engendrer un déclin la conscience
commune. Ainsi, les groupes primaires (moindre pression de la famille, la religion, de la coutume,…) ont
moins de poids (moins de contrôle social dans une société plus vaste) primauté de la conscience
individuelle, de la liberté et de l’autonomie…sur la conscience collective
Risque encouru : anomie (à définir) en raison de la montée de l’individualisme.
3) Montrez que l’auteur n’adhère pas totalement à la thèse de Durkheim (5 points)
D’une part l’auteur confirme la thèse de Durkheim en montrant que la solidarité persiste dans les
sociétés modernes notamment sous sa forme organique ;
D’autre part il affirme, contrairement à ce que pensait Durkheim, que la solidarité mécanique n’a pas
disparu de nos sociétés contemporaines (similitude de situation, forte conscience collective, contrôle
fort du groupe, …) mais qu’elle prend de nouvelles formes (groupes ethniques, mouvements sociaux,
sectaires,…) en s’éloignant de sa forme traditionnelle (Eglise, village, parenté et voisinage).
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