Eléments de corrigé – Spécialité Durkheim
A l'aide de vos connaissances et du document, vous caractériserez les deux formes de solidarité mises
en évidence par Durkheim. ( 10 points)
Pour la solidarité mécanique qui caractérise les sociétés traditionnelles :
Le cadre de vie le plus répandu est le village ;
La communauté est soudée par une forte conscience collective qui s’impose aux individus pour unir leurs
ressemblances Leurs croyances et leurs pratiques sont semblables les individus partagent les
mêmes sentiments, obéissent aux mêmes croyances et aux mêmes valeurs (religion, famille, fatalisme,
etc.). La cohésion sociale est donc possible parce que les pensées sont similaires et que les
individus sont peu différenciés. La solidarité est qualifiée de mécanique car elle repose sur ces
ressemblances ces similitudes qui unissent les individus
L’individualisme est inconnu tant la volonté du groupe s’impose à l’individu (= forte conscience collective).
L’individu s’efface au profit de la collectivité. Plus cette conscience collective est forte et plus la
société s’impose à l’individu et règle ses comportement quotidiens. Il a donc peu d’autonomie par rapport
au groupe dans lequel il vit.
Dans ces sociétés règne un droit répressif. Il a donc explicitement pour but de mettre hors d’état de
nuire tout membre de la communauté qui par ses écarts de comportement mettrait le groupe en péril.
Expliquer le passage de l’une à l’autre : c'est l'accroissement de la densité matérielle et morale de la
société qui rend nécessaire la division du travail :
La densité matérielle désigne l’augmentation du nombre d’individus sur un territoire donné.
La densité morale se caractérise par l’intensité des relations interpersonnelles, une plus grande
communication et la généralisation de l’échange entre les individus.
Pour la solidarité organique qui caractérise les sociétés industrielles modernes :
solidarité par différenciation (les individus ont une fonction différente) impliquant une forte
complémentarité (comme les organes du corps humain)
due à une division du travail très développée : la division sociale du travail se traduit par la
répartition des rôles et des fonctions (politiques, économiques, religieuses, sociales, etc.) entre les
membres de la société. Chacun est ainsi spécialisé dans une fonction, un rôle qui le rend complémentaire
des autres.
densité matérielle et morale forte,
développement de la conscience individuelle : Les individus s’émancipent (ils s’affranchissent des
contraintes traditionnelles imposées par la famille ou la communauté) et la conscience collective
s’impose moins fortement à eux. L’individualisme y est de plus en plus fort La contrepartie est donc
un affaiblissement de la conscience collective.
Le droit est restitutif : il a pour objet la réparation
Les nouveaux liens qui se créent sont plus forts et plus nombreux. La division du travail social a « une
valeur morale » pour Durkheim c’est-à-dire qu’elle crée de la solidarité. L’individu prend conscience
que la coopération est nécessaire dans toutes les sphères de la vie économique et sociale.
2) Expliquez le passage souligné. Quel risque se présente alors dans les sociétés modernes ? (5
points)
Même si, les individus doivent se plier à certaines règles en raison de leur appartenance à une profession, la
solidarité organique et l’autonomie des individus qu’elle engendre va engendrer un déclin la conscience
commune. Ainsi, les groupes primaires (moindre pression de la famille, la religion, de la coutume,…) ont
moins de poids (moins de contrôle social dans une société plus vaste) primauté de la conscience
individuelle, de la liberté et de l’autonomie…sur la conscience collective
Risque encouru : anomie (à définir) en raison de la montée de l’individualisme.
3) Montrez que l’auteur n’adhère pas totalement à la thèse de Durkheim (5 points)
D’une part l’auteur confirme la thèse de Durkheim en montrant que la solidarité persiste dans les
sociétés modernes notamment sous sa forme organique ;
D’autre part il affirme, contrairement à ce que pensait Durkheim, que la solidarité mécanique n’a pas
disparu de nos sociétés contemporaines (similitude de situation, forte conscience collective, contrôle
fort du groupe, …) mais qu’elle prend de nouvelles formes (groupes ethniques, mouvements sociaux,
sectaires,…) en s’éloignant de sa forme traditionnelle (Eglise, village, parenté et voisinage).