
 
3) Les grandes lignes de la pensée d’ E.Durkheim 
Dans  l’ouvrage :  « Les  règles  de  la  méthode  sociologique »,  Durkheim  définit  l’objet  et 
l’approche  de  la  sociologie.  L’objet  de  la  sociologie  est  l’étude  du  fait  social :  « manière 
d’agir, de penser et de sentir, extérieur à l’individu, et douée d’un pouvoir de coercition en 
vertu duquel elle s’impose à lui ». Le fait social se reconnaît à l’extériorité et à la contrainte. 
Le  fait  social  est  extérieur  à  l’individu  parce  que  celui-ci  n’est  pas  à  l’origine  des  règles 
sociales  qu’il  respecte.  Le  fait  social  est  contraignant  parce  que  l’individu  est  tenu  de 
respecter ces règles sous peine de sanctions. 
La sociologie doit respecter deus règles fondamentales : 
  ●  Il  faut  traiter  les  faits  sociaux  comme  des  « choses ».  cela  signifie  qu’il  est 
nécessaire d’écarter les prénotions (jugements spontanés que le sens commun formule sur 
telle ou telle question) et de définir précisément les phénomènes étudiés. 
  ● Il faut expliquer un fait social par un autre fait social. Cela signifie que l’on ne peut 
expliquer  un fait social ni  par  des motivations  individuelles,  ni en  faisant  appel à des faits 
économiques, biologiques ou psychologiques. 
Durkheim  applique  sa  méthode  à  l’étude  du  suicide.  Le  suicide  apparaît  généralement 
comme un choix individuel, mais Durkheim montre qu’il existe des régularités sociales et il 
propose une explication purement sociale à ce phénomène. 
Il distingue trois formes de suicide : le suicide égoïste qui est le fait de ceux qui refusent de 
se plier aux normes sociales ; le suicide altruiste est le fait de ceux qui renoncent à la vie au 
nom  d’une  valeur  suprême ;  le  suicide anomique, qui  accompagne les  sociétés  modernes, 
survient lorsque les individus sont désorientés, car les règles sociales qui les encadrent sont 
soient relâchées, soient en nombre insuffisant. 
Durkheim  pense que  les individus  procèdent  de  la  société.  Ils,  en  plus  de  leur  conscience 
individuelle,  ont  une  conscience  collective  définie  par  l’ensemble  des  idées  communes  à 
tous les membres d’une société qui leur permet de vivre ensemble. Il voit dans la religion, 
l’illustration de sa thèse de la supériorité de la société sur l’individu.