N
No
ot
te
ed
de
el
l'
'U
UN
NE
ES
SC
CO
Os
su
ur
rl
la
aP
Po
ol
li
it
ti
iq
qu
ue
ed
de
el
la
aP
Pe
et
ti
it
te
eE
En
nf
fa
an
nc
ce
eN
N°
°3
30
0/
/j
ja
an
nv
vi
ie
er
r-
-f
fé
év
vr
ri
ie
er
r2
20
00
06
6
primaire – enseignée par des enseignants du secteur public (nous
l’appellerons l’option EPP). L’autre option consiste à permettre
aux centres de DPE de continuer à assurer le développement
continu, global, des enfants, en accordant de petites subventions
publiques aux enseignants de DPE travaillant dans les
communautés démunies, quels que soient les groupes d’âge dont
ils s’occupent (nous l’appellerons l’option DPE). On trouvera ci-
après une présentation impartiale des avantages et des
inconvénients de chaque option.
L’option EPP vise à faire en sorte que tous les enfants âgés de
cinq ans suivent au moins une année de préparation à
l’enseignement primaire. Considérée comme une stratégie visant
à résoudre le double problème de l’impréparation des enfants à
l’enseignement formel et du caractère inéquitable de l’accès aux
possibilités d’apprentissage précoce, cette option est
actuellement étudiée par les autorités nationales et elle a l’appui
de nombreux enseignants de DPE et parents.
Toutefois, certains font valoir que l’option EPP n’est pas réaliste
sur le plan financier, étant donné que depuis des années, le
Ministère de l’éducation, de la science et de la technologie –
organe gouvernemental responsable du DPE – alloue moins de
1% de son budget total au DPE. Une autre préoccupation que
soulève cette option est qu’elle anticiperait très probablement
d’une année les effets de l’EPG sur le DPE, causant le
surpeuplement des classes de DPE destinées aux enfants de cinq
ans tout en vidant les classes destinées aux enfants plus jeunes.
Dans ce cas, les centres de DPE se mettraient à privilégier
l’enseignement préprimaire et se soucieraient moins de
construire les bases de l’apprentissage en veillant au
développement des aspects cognitifs, sociaux, affectifs et
physiques de l’enfant. De plus, comme cette option impliquerait
le financement public des enseignants de DPE s’occupant des
enfants de cinq ans, cela voudrait dire que ces enseignants
seraient absorbés dans le corps enseignant officiel, d’où une
division du personnel de DPE entre les enseignants s’occupant
des enfants de cinq ans et ceux s’occupant des plus jeunes. Cela
pourrait en conséquence dissuader les enseignants d’enseigner
aux enfants de moins de cinq ans et accroîtrait le risque de
fermeture des classes destinées aux enfants les plus jeunes.
Quant à l’autre option, l’option DPE, elle est conçue pour aider
les enseignants du DPE travaillant dans les communautés
défavorisées en leur offrant des subventions publiques minimales
et en mobilisant les parents et les communautés pour qu’ils
consentent à verser le complément de salaire des enseignants.
Ceux qui préconisent cette option font valoir d’abord qu’elle
profiterait essentiellement aux communautés démunies. En
second lieu, et c’est peut-être encore plus important, elle ne
causerait pas de fracture systémique entre le DPE pour les
enfants de cinq ans et le DPE pour les enfants plus jeunes, mais
contribuerait à préserver les centres de DPE en tant que garants
d’un développement continu, global, des enfants. En fait, assurer
le développement global des enfants – au lieu de leur dispenser
un enseignement primaire précoce – est le meilleur moyen de
préparer les enfants à une scolarisation réussie. Les enfants ont
de meilleurs résultats à l’école quand ils ont eu des possibilités
de se développer sur les plans social, affectif, physique et
cognitif dans leur petite enfance. Les partisans de l’option DPE
pourraient aussi faire valoir que des compétences d’apprentissage
spécifiques comme la lecture, l’écriture et l’arithmétique sont
plus faciles à acquérir par la suite, à l’école, lorsque les enfants
accèdent à la maturité appropriée pour s’attaquer aux tâches
abstraites. Les enfants du préscolaire n’apprennent pas dans
l’abstrait mais par l’expérience du concret.
L’option DPE suscite des préoccupations quant à sa faisabilité
financière, encore que les fonds requis seraient moindres que
dans le cas de l’option EPP. Un autre inconvénient de l’option
DPE est qu’il serait difficile, sur le plan administratif, d’identifier
les enseignants de DPE ayant droit aux subventions publiques
proposées et d’acheminer ces subventions de manière appropriée.
D’autre part, la question de savoir si les enseignants de DPE
ayant droit à ces subventions publiques devraient être absorbés
dans le corps enseignant resterait posée. Un autre facteur à
prendre en compte est que l’option DPE serait beaucoup moins
séduisante que l’option EPP pour les parents, dont beaucoup
considèrent que la fonction première des centres de DPE est de
familiariser les enfants avec l’alphabet et les chiffres et se
contenteraient parfaitement de la fourniture d’une année gratuite
de services de DPE.
Conclusion
Il appartient au gouvernement de décider quelle option il juge
préférable, et cette décision devrait être fondée sur les besoins
spécifiques du pays. Il ne devrait pas y avoir de choix juste ou de
choix erroné. Dans semblable situation, cependant, les pays
tendent à se prononcer en faveur de l’option EPP ou d’une
variante de celle-ci, en tant que stratégie destinée à améliorer la
préparation des enfants à la scolarité et aussi à accroître les
ressources gouvernementales.
Une telle décision ne doit pas être critiquée ; elle pourrait du
reste constituer un choix stratégique, si des efforts sont consentis
pour faire en sorte que sa pédagogie soit conçue et mise en
pratique afin de promouvoir le développement global des
enfants. Le choix devrait aussi être acceptable si le
gouvernement définit un plan graduel pour les groupes d’âge
plus jeunes, indiquant des repères à atteindre pour chacun des
autres groupes d’âge du DPE. La planification par étapes et la
fixation de priorités sont souvent le seul choix disponible
lorsqu’un idéal se heurte à la contrainte de la réalité. Elles
devraient être acceptées comme des stratégies viables aussi
longtemps qu’elles garantissent le développement global des
enfants placés au premier rang des priorités.
Yoshie Kaga
Spécialiste adjointe du programme
Section de la petite enfance et de l’éducation intégratrice
Division de l’éducation de base
UNESCO, Paris
*****************
Pour d’autres numéros de cette série, veuillez cliquer sur :
http://www.unesco.org/education/earlychildhood/brief
Pour adresser vos commentaires et demandes de renseignements,
veuillez contacter la Section de la petite enfance et de l’éducation
intégratrice,UNESCO
7, place de Fontenoy, 75352 PARIS 07 SP, France